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EAN : 9782849500705
141 pages
Syllepse (05/11/2005)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
La fédération de Paris du MRAP anime depuis mai 2000 une permanence d'accueil des victimes de discriminations racistes. " Il n'y avait rien de plus terrible que son regard... " C'est l'une des phrases que nous entendons souvent dans notre permanence. Elle en dit long sur la violence, souvent silencieuse, qui blesse les victimes du racisme au quotidien. Nous accueillons les victimes, nous les écoutons, et nous les accompagnons dans le difficile parcours pour obtenir ... >Voir plus
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Le Poulpe : La petite écuyère a cafté par Granotier

Le Poulpe

Sylvie Granotier

(8592)

199 tomes

Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Processus ségrégatifs et discriminatoires

Dans sa préface, Emmanuelle le Chevalier parle, entre autres, des blessures au quotidien, du travail d'accueil de la fédération de Paris du Mrap, du racisme qui enferme « dans un statut différent », de la systématisation des pratiques discriminatoires, de la nouvelle insulte que représente les nombreux classements sans suite par la justice…

« Il n'y avait rien de plus terrible que son regard… »

La force de la littérature et des lignes dessinées, des réalités imaginaires pour faire ressentir et dire les discriminations, toutes sortes de discriminations. Des auteurs et des autrices. Des textes et des dessins.

Pascale Fonteneau : L'apparence et la confiance en soi, « l'apparence n'est rien. N'empêche, c'est souvent elle qui fait la différence »…

Brito : Dessin – Sale homme

Lakhdar Belaïd : Garage autodafé, « Ne pleure pas devant mon lit d'hôpital ! Je suis noir à l'extérieur, mais toujours vivant à l'intérieur. A vif, même ! »…

Chantal Montellier : Dessin – Dialogue social

Didier Daeninckx : L'égalité des cancres, un flic albinos…

Gérard Streiff : Aucun dépôt de plainte

Mouloud Akkouche : le coeur a ses raisons

Chantal Montellier : Dessin – rencontre du 3e type

Noël Simsolo : Vous êtres trop jolie

Thierry Maricourt : Gaufre au sable

Brito : Dessin – « Dix mesures contre le racisme »

Frédéric H. Fajardie : Affaires classées sans suites

Coureuic : Dessin – « Youpin, bougnoul, rital, négro »

Bolya : Les culs de jatte, « Elle avait conscience d'appartenir à la lignée des premiers citoyens du continent noir, une conscience où le droit du sol primait le droit du sang »…

Mako : Dessin – Les deux visages noirs

Patrick Pécherot : le diplôme

Brito : Dessin – Réfugiés sans frontières

Robert Deleuse : Entretien

Roger Facon : C'est quand papa, la Révolution ?

Mako : Dessin – le noir endormi

Arnaud de Montjoye : Journal d'un homme de chambres (extraits), de mai 1942 à octobre 1961…

Brito : Dessin – La politique d'immigration européenne

Jean-Bernard Pouy : La vache est notre seconde maman

Daniel Zimmermann : Chiffres arabes (extrait)

Mako : Dessin – Les mains et les bouteilles

Je souligne le grand intérêt du texte de Véronique de Rudder et Christian Poiret : « le racisme vécu, des discriminations au quotidien. Pour une approche sociologique du racisme ».

Le racisme ordinaire, le contexte d'une hiérarchie ethniste et raciste, « C'est cet arrière-plan implicite qui rend tout à la fois possibles et « invisibles » nombre de discriminations et de ségrégations « spontanées », ressenties comme normales, naturelles, appartenant à l'ordre du monde, sans avoir même à y penser ». L'auteur et l'autrice expliquent ce qu'est un rapport social de domination (pas une simple somme de cas individuels), « il faut analyser les discriminations ethnistes et racistes comme l'expression en acte d'un rapport social, le rapport social raciste c'est-à-dire un rapport de domination historiquement constitué, qui traverse l'ensemble des secteurs de la société française, à des degrés divers et selon des formes qui varient selon les contextes et les situations ». Iels parlent d'idéologie inégalitaire et aussi d'expérience et ajoutent que « si le racisme est clairement vécu comme une expérience par les racisés, elle est très systématiquement déniée comme telle par les racisants ».

Véronique de Rudder et Christian Poiret abordent, entre autres, les contrôles au faciès, les soupçons et les harcèlements, la rhétorique égalitaire « républicaine », les imputations dévalorisantes, « l'attribution d'un trait psychologique dépréciatif, permettant de renvoyer sur des caractéristiques individuelles le trouble suscité par sa position « déplacée » dans l'ordre de l'autorité légitime », les jugements en pré-jugés se portant sur les individus, les héritages de l'ordre colonial, les pratiques sociales, « si le racisme constitue une forme de rapport de domination hérité du passé et structurant la vie quotidienne, il ne se présente pas pour autant comme un objet. Impossible de croiser un rapport social au coin de la rue. C'est au travers des pratiques, individuelles et collectives, souvent routinières, qu'il existe, s'actualise, se reproduit et se transforme »…

Iels insistent sur la rupture nécessaire avec les approches psychologisantes du racisme, sur la dénaturalisation du racisme, « C'est bien le racisme, comme forme de rapport social, qui crée la race ». Les catégories ne sont pas que des mots, ce sont aussi des outils engagés « en pratique dans les processus ségrégatifs et discriminatoires ». L'autrice et l'auteur indiquent qu'il faut parler de discriminations racistes plutôt que de discriminations raciales…

Véronique de Rudder et Christian Poiret abordent aussi l'universalisme version française, « Ceci renvoie à une tradition juridico-politqiue nationale de non-prise en considération des origines ethniques et raciales qui a pour corollaire le refus de reconnaître l'existence de minorités et qui est supposé délivrer les individus de toute sujétion à leur groupe d'origine tout en préservant leur universalité », une forme de daltonisme volontaire. Iels concluent sur la mise en place de dispositifs publics de lutte contre les discriminations…
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
si le racisme constitue une forme de rapport de domination hérité du passé et structurant la vie quotidienne, il ne se présente pas pour autant comme un objet. Impossible de croiser un rapport social au coin de la rue. C’est au travers des pratiques, individuelles et collectives, souvent routinières, qu’il existe, s’actualise, se reproduit et se transforme
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il faut analyser les discriminations ethnistes et racistes comme l’expression en acte d’un rapport social, le rapport social raciste c’est-à-dire un rapport de domination historiquement constitué, qui traverse l’ensemble des secteurs de la société française, à des degrés divers et selon des formes qui varient selon les contextes et les situations
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Ceci renvoie à une tradition juridico-politqiue nationale de non-prise en considération des origines ethniques et raciales qui a pour corollaire le refus de reconnaître l’existence de minorités et qui est supposé délivrer les individus de toute sujétion à leur groupe d’origine tout en préservant leur universalité
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Ne pleure pas devant mon lit d’hôpital ! Je suis noir à l’extérieur, mais toujours vivant à l’intérieur. A vif, même !
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si le racisme est clairement vécu comme une expérience par les racisés, elle est très systématiquement déniée comme telle par les racisants
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