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EAN : 9782081408838
160 pages
Flammarion (01/03/2017)
3.77/5   28 notes
Résumé :
"Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, nous vivons dans une ambiance détestable que la classe politique, par cynisme ou par simple bêtise, a contribué à rendre plus détestable encore en favorisant ce que Spinoza appelle les passions tristes – la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur. Le pouvoir de ces passions est terrifiant. On ne peut évidemment pas y faire efficacement obstacle en publiant des articles dans les journaux. Mais il est des moments, en deh... >Voir plus
Que lire après Il se passe quelque choseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce recueil de chroniques parues en 2016 dans le journal La Croix, Jérôme Ferrari pourfend la langue de bois, déconstruit les discours officiels et nous rappelle que réfléchir et comprendre ne sont pas des mots creux mais des armes essentielles pour lutter contre la désinformation constante et le brouillage de la réalité. le ton est léger mais les sujets abordés sérieux : la liberté d'expression, la torture, la repentance, l'antisémitisme... J'avoue que j'ai souvent souri devant l'impertinence de ses propos. J'ai noté, entre autres, la conclusion humoristique de la chronique sur la réforme de l'orthographe, Je suis Nénuphar, ou plus sérieusement le rappel des paroles de Paul Teitgen, préfet de police d'Alger, sur la torture qu'il ne pouvait envisager d'appliquer ayant lui-même subi des sévices aux mains de la Gestapo. A consommer avec modération...

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Dans mon impatience de lire un nouveau roman de Ferrari, j'ai acheté cette compilation d'éditoriaux écrits pour La Croix. J'ignore si l'auteur est tala, mais il est clairement de culture et de nostalgie catholiques (voir Où j'ai laissé mon âme et le sermon sur la chute de Rome), et la réflexion éthique sur la violence apparaît dans tous ses livres, y compris dans le principe. L'actualité et partant les éditoriaux se périment, mais le ferrariste trouvera du plaisir dans les portraits malmenés de personnalités clivantes (Sarkozy, Valls, Finkielkraut, etc.), et des rappels de responsabilité morale touchant la (dé)mission éducative de la presse, des ministères et de la société. Quelques exemples :
« L'exercice réel de la citoyenneté dépend davantage de la formation du jugement que du droit de vote, et il est évident qu'aucun publiciste, aucun directeur de programmes n'a intérêt à s'adresser à des hommes aptes à juger par eux-mêmes » (p 83)
« Car le “Jeune”, ce grotesque archétype platonicien qui s'ébat exclusivement dans les fantasmes des membres des cabinets ministériels, ne s'intéresse, on le sait bien, qu'à ce qui l'amuse. Il faut donc l'amuser, de toute urgence, partout, tout le temps » (p 107)
« Aujourd'hui, peut-être faut-il aussi rappeler [aux élèves] que l'ignorance n'est pas une vertu, mais qu'elle ne devient vice que quand on en tire gloire. Il ne serait sans doute pas inutile de préciser enfin, à l'attention des parents, que les enseignants ne sont pas des domestiques dont la tâche consisterait à admirer leur progéniture en ménageant son exquise sensibilité mais font, tout au contraire, profession de la transformer » (p 137).
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Il se passe quelque chose - Jérôme Ferrari

Dans ses chroniques publiées, dans le journal La Croix, entre janvier et juillet 2016, l'auteur parle de l'actualité.
Il pointe la bêtise, l'incohérence ou l'incompétence de nos gouvernants ou de ceux qui s'imaginent être au-dessus du commun des mortels.
C'est à la fois sérieux et drôle. Les sujets sont variés : la déchéance de nationalité, la réforme de l'orthographe, la torture et d'autres.
Et tout cela dans un langage simple et accessible, empreint de sagesse et de philosophie et se référant ou citant Hannah Arendt, Camus, Schopenhauer.

J'ai apprécié ces chroniques teintées d'humour et pleine d'ironie.

A lire absolument
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De janvier à juillet 2016, Jérome Ferrari a écrit une vingtaine de chroniques pour le journal La Croix. Revenant sur les moments politiques marquants, il détaille en quelques pages une réflexion sur des sujets aussi divers que le pays, le repentir, la langue ou la classe politique.
Dès la préface, le lecteur est prévenu. Jérôme Ferrari a conscience des limites de l'exercice de la chronique régulière dans un journal. L'édito est un art délicat qui doit toujours se placer dans une démarche d'élaboration critique. La vingtaine de chroniques présente un intérêt grâce à la construction resserrée autour des mêmes thèmes. Au moment de la rédaction, la France est marquée par les actes de terrorisme et le débat sur la déchéance de nationalité. Jérôme Ferrari parvient à attaquer ces sujets délicats par le langage et les mots. En décortiquant les tics et la manipulation de la politique (la tactique, la communication, l'emballement médiatique…), il développe un point de vue passionnant. Il se concentre sur les mots employés car ce sont les bases de toute pensée politique. Leur utilisation n'est pas anecdotique car elle reflète une vision, une idée et un projet même si cela n'aboutit pas. Ces chroniques sont le point de vue d'un homme – citoyen lambda – qui a l'intelligence de s'approprier la politique et l'amener sur son terrain, celui des mots. La confrontation est donc égale et enrichit le regard porté sur ce monde aussi fascinant que détestable.
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J'ai beaucoup apprécié cet essai constitué de pensées ironico- humoristiques autour de faits d'actualité. L'analyse est bien faite, l'auteur maltraite souvent les politiques, les médias, les idées toutes faites ; c'est facile à lire parce que traité sur le mode "plaisant". J'hadère à l'ensemble des raisonnements de Jérôme Ferrari, mais je pense qu'on peut y trouver une égale satisfaction même sans un accord "parfait".
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
11 avril 2017
Très beau recueil de chroniques du prix Goncourt 2012. Un essai sur le monde actuel et ses dérives langagières.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
03 mars 2017
Réunis en recueil, ces 22 textes de Jérôme Ferrari se lisent avec grande cohérence dans notre contexte présidentiel.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui, peut-être faut-il aussi rappeler [aux élèves] que l’ignorance n’est pas une vertu, mais qu’elle ne devient vice que quand on en tire gloire. Il ne serait sans doute pas inutile de préciser enfin, à l’attention des parents, que les enseignants ne sont pas des domestiques dont la tâche consisterait à admirer leur progéniture en ménageant son exquise sensibilité mais font, tout au contraire, profession de la transformer.
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Tout le mystère est là : quels que soient les efforts qu’on fasse pour le nier, du seul fait de notre arrivée dans un monde que nous n’avons pas choisi, nous appartenons à une histoire; et ce fait n’a rien à voir avec la responsabilité morale qui nous incombe en tant qu’individus – il n’a donc rien à voir avec le repentir ou la mise en accusation. (…) Assumer son héritage n’a rien à voir avec le repentir car il n’existe rien de tel qu’une responsabilité morale collective.
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D'autant que je n'ai rien contre Nicolas Sarkozy. Car il monopolisa encore longtemps toute l'attention et grâce à lui, ce soir-là, Tarik, Ryad et moi pûmes nous approcher du buffet désert en nous épargnant le recours à cette forme courtoise de krav-maga sans laquelle il est illusoire, même dans les soirées mondaines, d'espérer y accéder. Nous nous régalâmes donc sans modération, sous le regard réprobateur du maitre d’hôtel, d'un Blue Label fort cher mais quelque peu surestimé. N'eût été la présence de Nicolas Sarkozy, je n'en aurais pas obtenu une seule goutte. C'est dire l'étendue de ma gratitude envers lui.
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Depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, nous vivions et vivons encore dans une ambiance détestable que la classe politique, par cynisme ou par simple bêtise, a contribué, si c'est possible, à rendre plus détestable encore en favorisant systématiquement ce que Spinoza appelle les passions tristes - la jalousie, le ressentiment et, surtout, la peur. Le pouvoir de ces passions est terrifiant. On ne peut évidemment pas y faire efficacement obstacle en publiant des articles dans les journaux. Mais il est des moments, en dehors de toute considération d'efficacité, où se taire quand on a la privilège, mérité ou pas, de pouvoir s'exprimer, devient une faute ; plus qu'une faute même : une obscénité.
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L'erreur fondamentale a d'abord été de parler du voile, comme si le port de ce fâcheux bout de tissu résultait d'une cause unique et universelle et qu'une jeune femme de Sanaa se voilait intégralement pour les mêmes raisons qu'une convertie de Limoges - ce qui est évidemment absurde : dans le premier cas, le voile relève d'une tradition dont on peut penser ce qu'on veut tandis que, dans le second, il signifie la revendication, éventuellement polémique, d'un appartenance religieuse. Autrement dit, les femmes qui, en France, portent le voile intégral font acte de militantisme et je doute fort que le délit de "dissimulation forcée du visage" corresponde à quoi que ce soit de réel.
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Videos de Jérôme Ferrari (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Ferrari
Jérôme Ferrari, prix Goncourt 2012, est à l'honneur de cette nouvelle séance du cycle « En lisant, en écrivant ».
Qui est Jérôme Ferrari ? Professeur de philosophie, Jérôme Ferrari obtient en 2012 le prix Goncourt pour le Sermon sur la chute de Rome, saga familiale inspirée par une phrase de saint Augustin : « le monde est comme l'homme, il naît, il grandit, il meurt.» Son dernier roman, À son image (2018), se penche, à travers l'histoire d'une photographe de guerre, sur le pouvoir évocateur – mais aussi l'impuissance – de la photographie.
En savoir plus sur les Masterclasses – En lisant, en écrivant : https://www.bnf.fr/fr/master-classes-litteraires
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