La Ligne de démarcation dans la Vienne, 1940-1943

Le 22 juin 1940, l'armistice franco-allemand prévoit le découpage de la France en plusieurs zones séparées par une ligne de démarcation.
Longue de 1200 km et selon un tracé arbitraire, la ligne de démarcation va morceler les départements, les communes, les champs et les bois. Sur le terrain, ce tracé subira des modifications au gré des exigences de l'occupant allemand.
De ce fait, les Allemands vont mettre rapidement en place des mesures pour limiter la circulation des personnes et des marchandises et aussi du trafic postal entre les deux grandes zones (Occupée et non occupée).
En dehors de ses principaux points de passage, routiers ou ferroviaires, la ligne ne peut être tout le temps matérialisée, ce qui va donner lieu à pas mal de quiproquos et incursion de chacun dans la zone non autorisée.
Selon la configuration du terrain, des poteaux aux couleurs allemandes s'élèvent approximativement aux délimitations. Des guérites et des barrières sont installées aux postes de passage, des fermes sont réquisitionnées pour servir de gîtes et de postes de passage au profit tout d'abord de l'armée allemande puis ensuite des douanes allemandes. du côté français les moyens en matériel et hommes étant plus réduit, un dispositif similaire est plus ou moins mis en place.
Christian Richard à travers ce livre nous livre sa passion pour l'histoire lors de la seconde guerre mondiale dans la Vienne et nous fournit un travail extrêmement précis sur l'état des lieux de passage dans le département de la Vienne, ainsi que du matériel mis en place pour la délimitation de la ligne dans ce département. Mais aussi sur la mise en place des autorisations de passage « Ausweis », et des passeurs clandestins.
Et ce qui est le plus intéressant, personnellement ce sont les témoignages des habitants de la région en zone occupée ou non occupée que j'ai trouvés le plus émouvant. C'est tout une époque révolue qui se déroule devant nous. Des tracasseries de l'occupant, aux difficultés de la vie quotidienne. La ligne séparant des villages, des familles, des entreprises. La préfecture de Poitiers se trouvant en zone occupée et la sous préfecture de Montmorillon en zone non occupée, c'est une véritable cassure administrative qui est mise en place.
Je dis chapeau bas à l'auteur pour toute la compilation d'informations, de détails administratifs sur les matériels, et les gens, les échanges de courriers administratifs, et la mise en lumière d'un tas d'anecdotes personnelles et administratives.
C'est une grosse somme de travail et il faut bien prendre son temps pour lire les différents témoignages de tous ces habitants qui ont eu à subir la cassure de leur pays en deux zones, un vrai crève-coeur.
Le seul bémol que j'émettrais, ce sont les nombreuses coquilles, fautes et omissions de mots qui venaient un peu casser la lecture. Cela n'enlève en rien la richesse de toutes les informations fournies.
Merci à Babelio et aux Éditions La Geste pour cette découverte.

Une lecture soutenue, plus de 430 pages qui racontent, par le menu, comment cette ligne de démarcation, une fracture longue de 1250 km partageant la France en deux, se mit en place, quelque fois de façon empirique , dans ses premiers jours d'installation , en application du fameux article 2 de la convention d'Armistice du 22 juin 1940 « Art. 2. — Pour assurer les intérêts du Reich allemand, le territoire français situé au nord et à l'ouest de la ligne tracée sur la carte ci-annexée sera occupé par les troupes allemandes. Les territoires qui ne sont pas encore aux mains des troupes allemandes seront immédiatement occupés après la conclusion de la présente convention. »
Un ouvrage dense, qui décrit comment dans la Vienne, ce département rural, la population du cru vécut la mise en place de cette ignominieuse frontière, séparation géographique fictive, mais administrativement si prégnante et si contraignante , comment les habitants, les riverains, les frontaliers, les autres aussi s'organisèrent pour continuer à vivre, à tenter de circuler tant bien que mal d'un côté et de l'autre de cette cassure.
Ce livre met en exergue comment certains risquèrent leur vie – un grand nombre la perdirent - en devenant passeurs pour aider, bénévolement, les fugitifs de tout acabit à passer en zone libre, alors que d'autres firent le choix de mener cette activité à des fins lucratives et en firent leurs choux gras.
L'auteur, Christian Richard, archéologue et maire de la petite commune de Tercé, fervent historien, passionné par la Seconde Guerre mondiale, plus particulièrement pour son département s'est appuyé pour rédiger cet imposant ouvrage sur une documentation abondante, une iconographie riche ( nombreuses photographies de documents et de personnalités, d'anonymes , cartographies…) et de très nombreux témoignages.
Une lecture agréée par l'amateur d'Histoire relative à cette sinistre période, même s'il ne réside pas dans la Vienne, qu'il connait peu ou pas ce département. Car ce que raconte cette somme de travail remarquable, avec détails pléthoriques, informations détaillées souvent inédites, s'appliquent, à quelques éléments près, à l'ensemble de cette fameuse démarcation, quelque soit la région concernée. On y retrouve pareilles difficultés quotidiennes, des tracasseries administratives identiques, on est confronté à des aléas similaires, aux mêmes scenarii, aux mêmes astuces pour contourner les obstacles, pour franchir cette ligne démarquante, des histoires poignantes, émouvantes, parfois cocasses et drôles.
Merci aux Editions La Geste qui s'attachent si bien à promouvoir la culture, l'histoire et la mémoire de cette Région, Merci à Babelio de m'avoir permis de passer un long moment studieux mais passionnant en découvrant cet ouvrage remarquable et son auteur Christian Richard, un historien qui se dit « bénévole » mais qui est particulièrement féru.

LA LIGNE DE DÉMARCATION DANS LA VIENNE .1940/1943.
Christian Richard.
Éditions La Geste.
Parution :Avril 2017.
424 P.
Roman historique .
Et bien voilà ma première déception de l'année.
Oui , cela peut arriver pour différentes raisons .
J'aime recevoir les livres de Masse Critique de Babelio.Cette fois - ci , oups ...
J'aime l'Histoire , et cette période m'intéresse particulièrement puisque Papa était brancardier au front...
Mais là , non , trop pénible à lire : fautes d'orthographe sans cesse , utilisation de la conjugaison mal appropriée( passé simple/ passé composé).
Quel dommage : le livre est très riche en documents , en photos.
Le récit narre la vie des gens partis de chez eux pendant ces trois ans .La trame est difficile à comprendre.
Bon , ce n'est pas grave ...Vivement la prochaine lecture!