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EAN : 9782707322678
158 pages
Editions de Minuit (07/02/2013)
2.73/5   15 notes
Résumé :
Début juillet, orages et pluies diluviennes ont soudain transformé le fleuve en torrent, provoquant un accident qui a fortement ému la ville.
Thérèse vient d'arriver. Étrangère, elle a soigneusement préparé son week-end dont le temps fort doit être une entrevue avec un peintre célèbre. Mais, dès le premier soir, rien ne se passe comme prévu.
Surmontant sa contrariété, elle s'installe à la terrasse d’un bistro, non loin de Karl Ritter, un quinquagénair... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Thérèse a 38 ans. Journaliste, en passe d'être larguée par son patron dont elle paye le loyer "en nature", la voilà belle, désargentée,étrangère "seule et accablée" dans une ville allemande de province alors que l'amie devant l'héberger s'absente et que, faute de préparation, son interview du célébrissime peintre reclus Will Jung tombe à l'eau.
Karl Ritter a 53 ans. Allemand "solitaire et grincheux", il cache de secrètes peurs sous son masque d'indifférence. Thérèse croise son regard dont "elle ressent violemment le désir" dans un banal restaurant où les conversations tournent en vrille autour d'un drame récent: la noyade d'une femme tchéchène voulant sauver son enfant emporté par la crue.
Emportée elle aussi par une crue irrésistible (d'où, à mon avis, le titre aux deux significations possibles, La crue de juillet), Thérèse s'accrochera à sa seule intuition pour aborder les rives inconnues de cet étrange expert "en sauvegarde du patrimoine" et "jeux de patience" dont le douloureux passé a érigé des murs infranchissables, mais dont elle ne sait rien sauf qu'il connait le fameux Will Jung.
Auteur française résidant en Allemagne, Hélène Lenoir, comme dans son roman Pièce rapportée, évoque les carcans à briser et les affres de la solitude à surmonter. Mêlant bribes de pensées et émotions en dents de scie à son écriture saccadée, installant telle une peintre un drame noir mais flou en fond de tableau, elle met en exergue les sentiments diffus et les bouleversements engendrés par une passion naissante.
Du grand art, tout en petites touches contrastées.
Lu dans le cadre du comité de lecture de la médiathèque de Bandol, je ne peux qu'en recommander l'acquisition.
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Thérèse débarque dans une ville étrangère, en Autriche semble-t-il, peu importe, pour y faire l'interview d'un célèbre artiste peintre. Rien ne se déroule comme prévu, Dora qui devait l'héberger n'est pas chez elle, un mot sur la porte, se débrouiller avec la concierge de l'immeuble. Mais voilà, au point où elle en est, le temps magnifique après les jours pluvieux, profiter un peu, au diable l'amoureux en sursis qui impose ce reportage, une rencontre pourquoi pas, l'idée effleure. le serveur d'une terrasse ensoleillée explique le malheur survenu à une maman tchétchène noyée dans le fleuve en crue, tentative de sauver son enfant tombée accidentellement à l'eau. le drame émeut la ville, sauter dans un fleuve fou, sauter dans l'inconnu, au mépris du danger, des appréhensions, s'attabler à la table de ce quinquagénaire qui l'observe avec insistance. Tout s'enchaîne dans le flot tumultueux d'attirances et de gestes non prémédités.

C'est à cause du drame du fleuve que Dora, responsable du centre d'accueil des réfugiés est empêchée ; elle s'occupe du comité de soutien pour rapatrier la famille. On ne l'apprend que vers la fin, une histoire de coeur aussi, mais ce n'est pas l'essentiel, Dora n'est pas là et Thérèse s'abandonne à la ville inconnue. le quinquagénaire, Karl Richter, d'un regard, est sous le charme de Thérèse au point de changer de terrasse pour le déjeuner: s'approcher. Quand elle a fait le pas, tous deux, face à face, yeux fuyants encore, ne semblent comprendre ni se comprendre. Débute un chassé-croisé pour ces êtres qui ne savent ni ne veulent. Trame sonore des dialogues, en style indirect souvent, paroles interrompues, monologues intérieurs par bribes, avec le grondement des avions lourds qui n'arrêtent pas de décoller. Un ton, une atmosphère fiévreuse, réalisme saisissant, peu d'introspection psychologique, des gestes saisis comme arrêts sur image, on voit le film, c'est un livre fort cinématographique, attachant.

Hélène Lenoir est une auteure discrète qui poursuit, au rythme d'un livre tous les deux ans, depuis vingt ans, une mécanique narrative qui suscite un univers quotidien banal teinté d'étrangeté. L'histoire est ténue, l'écriture envoûtante et remuante réalise la gageure d'exalter l'ordinaire - mais une rencontre l'est-elle jamais ? La communication pose problème chez ses personnages : portables coupés, absences, messages qui n'aboutissent pas, masquage du nom. Et le frein ultime : faut-il se livrer ? Thérèse y consent librement, Karl tente de dissimuler sa fascination pour la jeune femme.

Les derniers chapitres accélèrent le rythme et la narration, dans la forme et la cadence - lui, elle, lui encore qui fonce vers elle qui ne le sait pas - suspend le lecteur à l'enchaînement des pages. Suspense sentimental.

À partir de quelques élément épars, l'écrivaine construit un récit qui fonctionne bien grâce à une écriture prééminente. le fil conducteur est éternel, l'attirance mutuelle de deux êtres, on n'invente rien mais il y aura toujours, éternellement, une façon de raconter cela autrement: nul doute qu'Hélène Lenoir y est parvenue.

Lien : http://www.christianwery.be/..
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Pfiooooooooooooouuuuuuuuuu un livre plat, des personnages plats. Il ne se passe rien. L'écriture est décousue et par moment il faut un décodeur.

Lien entre le titre et l'histoire pas flagrant. On ne ressent vraiment pas la saison estivale. Des personnages et un déroulé qui arrivent comme un cheveu sur la soupe !
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Thérèse,journaliste Française,se rend en Autriche (?) ,faire un reportage sur un artiste de grande notoriété,chez lequel elle doit être introduite par une connaissance , Dora .
D'emblée,rien ne se passe comme prévu,puisque Dora ,sensée l'héberger,est engluée dans ses propres soucis et difficilement joignable.

Se retrouvant seule le soir , Thérèse décide de se restaurer sur une terrasse ...Tout comme Karl , un quinquagénaire acariâtre fuyant les démons des femmes folles l'ayant entouré.

Dès leur première approche , c'est un chassé-croisé de sentiments ...Un "Suis-moi,je te fuis- Fuis-moi,je te suis"...

En parallèle,un tragique fait divers fait irruption dans le récit ; une jeune mère Tchétchène a sauté dans le fleuve en crue , pour essayer, en vain , de sauver son bébé dont la poussette vient de basculer à l'eau...

Mais quel est le fil conducteur , allez-vous me dire !
Justement,c'est là que le bât blesse ...Il n'y en a pas vraiment.
Entre des phrases interrompues et inachevées , et une histoire sans réel rebondissement ni action , on vogue un peu dans un roman , à mon sens, insipide et trop plat.
Les aléas , contrariétés et drames du quotidien...
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La crue de juillet est un livre troublant peut-être parce que l'auteur scrute dans le détail l'effervescence d'une passion naissante et débordante, telle une crue.Le récit tourne autour de l'arrivée de Thérèse, journaliste française, dans une petite ville où il y a pont (le pont Radetzki) et fleuve,peut -être en Autriche .Il déroule les événements survenus durant ce court laps de temps autour des rencontres que fait Thérèse.Un rythme effréné,une accumulation de verbes d'action,une multitude d'informations créent une atmosphère d'anxiété, on a le sentiment que les personnages sont submergés par leurs émotions.L'histoire connaît une fin heureuse malgré les obstacles de toutes sortes.
Thérèse arrive dans le pays pour avoir un entretien exceptionnel avec l'artiste peintre Will Junger, rencontre préparée par Dora . Mais Dora n'est pas là pour l'accueillir et elle est injoignable .La visite de Thérèse commence mal.
Alors Thérèse, la trentaine passée, décide de se laisser vivre, peut-être de donner libre cours au hasard ou au destin. Au restaurant , les clients parlent du drame qui s'est produit deux jours plus tôt : une Tchétchène et son bébé ont péri dans le fleuve en crue. de la terrasse voisine, Karl Ritter quinquagénaire solitaire sensible à la beauté de Thérèse la guette...
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critiques presse (5)
Lhumanite
08 juillet 2013
L’auteure raconte le ballet amoureux de deux personnages dans une ville bouleversée par la crue d’un fleuve qui a emporté 
une mère 
et son enfant.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
LaPresse
28 mai 2013
L'écriture belle et singulière d'Hélène Lenoir épouse les hésitations et les errances des personnages. Elle assemble des monologues intérieurs, des dialogues, des observations méticuleuses en une histoire un peu floue, parfois obsédante, très proche du flot de la pensée.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Liberation
08 avril 2013
La mort et l’amour se télescopent dans la Crue de juillet, comme dans un roman de Marguerite Duras, période Moderato cantabile. D’ailleurs, il est dix heures et demie du soir en été, à la fin du nouveau livre d’Hélène Lenoir [...] Les bribes de monologues intérieurs, les dialogues effilochés, contrastent avec la précision dans la description...
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
08 mars 2013
C'est cinématographique: Unité de temps, de lieu, d'action : la plume de l'auteur opère comme une caméra, décrivant minutieusement le décor, la lumière, les sons. Sa langue pressée, lapidaire, virevoltante, s'impose comme une caméra de l'intime.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
20 février 2013
Très réaliste dans la description de l'environnement, féerique et lucide dans l'évocation des émotions, Hélène Lenoir observe la folie géographique, miroir de la folie humaine. Elle joue à merveille des arythmies de tout périple.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il se souvient de la transparence du ciel au point du jour et d’avoir été là, à cette fenêtre, un grand moment, comme si c’était il y a des semaines ou des années et à la fois maintenant, comme si le temps, la sensation du temps avait chaviré en vingt-quatre heures à peine, le propulsant dans un autre âge où compter n’aurait plus aucun sens, les nombres sans valeur, les chiffres réduits en poussière, celle qu’on est et redeviendra sans connaître...
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Les petites filles sages vont au ciel, disait le proverbe les petites insolentes vont partout, arrivent...
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Thérèse a compris, une diction très claire avec ces intonations un peu traînantes qu’ils ont dans le Sud, l’accent bavarois ou viennois, elle n’a pas assez d’expérience pour le reconnaître, et, si c’est celui d’ici, la mélodie n’a rien à voir avec les cataractes des papoteuses ou du chauffeur de taxi, même le garçon n’avait pas ce... parce qu’il s’appliquait à parler distinctement, alors que lui, ce raffinement lui est naturel, un flegme rassurant, c’est un homme cultivé, son français est parfait, c’est un homme, un monsieur, je viens de rencontrer un homme...
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Il regardait droit devant lui. S’ouvrait prudemment au plaisir d’être simplement dehors un vendredi soir après dîner en compagnie d’une belle femme, une étrangère qu’il se sentait vaguement chargé de guider dans la ville, une Française qui pouvait d’une seconde à l’autre le laisser seul, partir en courant vers des lieux animés ou choisir un autre garde du corps plus fiable, plus distrayant, tandis qu’il poursuivrait sa promenade, sans amertume, supposait-il, content, quoi qu’il arrive, de s’être laissé entraîner à marcher un soir d’été jusqu’au fleuve...
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Trop tard... mais trop tard contient encore quelques instants. Constatation, dépit, le train, le rendez-vous manqués, mais on y est, une trentaine de secondes pour reprendre son souffle, ses esprits, regarder l’heure, elle vient de le faire, discrètement en reposant son verre, infime rotation du poignet qu’elle a aussitôt levé et fait disparaître derrière ses cheveux, le casque secoué, étincelle d’une boucle d’oreille qu’il n’avait pas encore remarquée.
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