Bouquin difficilement classable que
La liberté des savanes. Ce n'est pas vraiment un roman ni une autobiographie, même si l'auteur
Robert Lalonde se raconte quelque peu l'espace de quelqu
es saisons. À travers son quotidien, ses promenades, ses réactions aux événements qui le touchent de près ou de loin, on le découvre un peu plus. du suicide du fils d'un de ses voisins à la mort de l'écrivain Umbert Eco, il livre ses impressions mais surtout ses questionnements devant les mystères de la vie, la majestuosité de la nature, etc. J'ai envie de parler d'une philosophie de la vie même si je crois que l'auteur s'en défendrait. Peut-être un essai ?
Robert Lalonde semble considérer comme étranger le fourmillement de ses semblables, en quête de sens, ou se méprenant sur le sens de la vie. « Avons croisé nombre de touristes inaptes à voir et à entendre, occupés qu'ils étaient à texter, placoter, selfier, ratant scandaleusement l'aventure. » (p. 148).
La liberté des savanes, c'est savoir profiter du moment présent. L'auteur se promène souvent dans la nature près de chez lui, près de la rivière, de la forêt et probablement d'une ou deux montagnes. Il faut tout de même avouer que c'est un peu plus facile de chanter l'élégie des grands espaces quand on n'habite pas dans la frénésie d'une (grande) ville…
Mais il n'y a pas que la nature. Même si de grands auteurs l'ont chanté, ils ont aussi sondé l'âme humaine. Tout est propice à rappeler à
Robert Lalonde ses lectures et à nous en faire part, parfois allant jusqu'à citer quelques grands auteurs, de
Victor-Lévy Beaulieu à
Nicolas Bouvier en passant par
Henry David Thoreau,
Walt Whitman,
Jean Giono et
Tomas Tranströmer. Pour ne nommer que ceux-là. D'ailleurs, la liste complète des auteurs mentionnés ou cités se retrouve è la fin. Trois pages ! Il s'agit de ses « amis », ses compagnons, dont les paroles l'accompagnent, peut-être même l'habitent. J'en ai été impressionné.
Je termine
La liberté des savanes sur une note positive. le début m'a intrigué, je me demandais où
Robert Lalonde voulait m'amener. Je dois admettre que, parfois, j'éprouve de la difficulté à rester accroché quand la trame narrative est floue (voire absente) alors, vers le milieu de ce bouquin, mon intérêt commençait à s'amenuiser. de temps à autre, la mention ou la citation d'un grand auteur ravivait mon intérêt, j'essayais de la relier au livre. Ça a marché. Vers la fin, je me laissais entrainer par les mots, par les images qu'ils évoquaient devant mes yeux.