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Éric Chédaille (Traducteur)
EAN : 9782264077806
552 pages
10-18 (21/01/2021)
3.87/5   19 notes
Résumé :
Tout commence par une découverte : un petit garçon de cinq ans erre seul dans l’aéroport d’Hambourg. De toute évidence, il a été abandonné par ses parents. Pourquoi ?Pour résoudre ce mystère, il nous faut retourner dans le temps et s’attarder sur un autre destin : celui de Vollie Frade, dit « Le Volontaire », un homme âgé vivant au Nouveau-Mexique et au passé lourd de secrets. Bien des années plus tôt, il s’est engagé pour la guerre du Vietnam, dans le but de se per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Roman incognito.
A croire que ce roman a voulu copier l'obsession de son héros, passer inaperçu et débarquer au mauvais moment, au mauvais endroit, bouche cousue et masquée à destination d'oreilles sourdes.
Cadeau d'une amie, je suis content de sortir de sa clandestinité Vollie Frade, alias Dwight Tilly, surnommé « le Volontaire ».
Dans le seul but de fuir une vie morne au fin fond de l'Iowa, un jeune garçon s'engage dans l'armée sans avoir atteint l'âge légal et part au Vietnam. Il va rempiler deux fois, non par foi patriotique ou par appétit guerrier, mais pour échapper à son existence et voir le néant en face. Cantonné au riz, ce n'est ni Rambo, ni le colonel Kurtz, mais à sa façon, il surfe sous les bombardements. Il ravitaille les bases en camion, slalomant entre les mines et jouant le rôle de la cible pour les tirs ennemis. Il est juste un matricule qui va être fait prisonnier au cours d'une opération clandestine.
L'évocation un peu distanciée de ce héros fataliste par rapport aux scènes de guerre et de massacres éloigne ce roman des films qui hantent ma mémoire dès qu'on évoque ce moment de l'histoire. L'auteur nous offre un Platoon plutôt platonique, Good Morning Vietnam un peu blasé pour un voyage guidé au bout de l'enfer. Ce récit m'a davantage rappelé l'atmosphère des films de Terence Malick car, à sa façon, ce volontaire traverse son roman comme un fantôme, juste fardé de son âme.
Dans une seconde partie, libéré après plus d'un an de captivité, le volontaire doit changer d'identité et rentre au pays pour oeuvrer incognito à New York pour les services secrets. Il part à la recherche d'un homme. Il se fond dans la masse mais son nouveau « lui » commence à se poser des questions et à se rappeler son ancien « moi ». La guerre intérieure des pronoms. Il se salit les mains, souille sa conscience et fuit à nouveau pour faire stationner sa carcasse dans un ancien camps de hippies. Il se met en couple avec Louisa qui élève tant bien que mal un fils, Elroy, avant de reprendre la route, toujours traqué par son passé.
Je donne l'impression d'en dire beaucoup et pourtant je ne fais qu'effleurer l'écorce de cette histoire. La force de ce roman très américain par sa densité, qui ne succombe pas aux sirènes du light, c'est qu'il est multiple. Etalée sur trente ans, l'histoire interroge magnifiquement les thèmes de l'identité, du lien de paternité, de la guerre et de la solitude. Triple cheese mais le ketchup et la mayo ne coulent pas sur les doigts tant Salvatore Scibona suggère plus qu'il n'évoque. Aucun personnage ne tombe dans la caricature, se succèdent juste des hommes et des femmes qui se cherchent sans jamais se trouver.
Avant d'être séduit, je fus un peu désarçonné de mon canasson car les acteurs de ce roman semblent parfois improviser, prendre des décisions radicales sans logique ni réelles motivations. Un reflet de la vraie vie peu coutumier dans mes lectures mais qui rappelle que tous nos actes ne sont pas réfléchis et obéissent à des intuitions irrésistibles. L'auteur décrit avec beaucoup de subtilité cette part d'inconscient.
le roman s'ouvre sur un petit garçon abandonné dans un aéroport, belle métaphore qui fait du monde un orphelinat. Je vous laisse découvrir ce qui l'unit au Volontaire.
Aventure mélancolique.
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Le volontaire
Ce roman ambitieux raconte l'histoire de Volly Frade alias Dwight Tilly, un jeune homme qui un beau jour, quitta ses parents et sa ferme natale de l'Iowa pour s'enrôler pour la guerre du Vietnam, et n'y revint jamais, ne donna jamais de nouvelles et même éventuellement, changea d'identité pour laisser derrière lui pour toujours ce Vollie Frade. Il raconte sa vie quand même incroyable ! sa guerre au Vietnam, puis de retour au pays, son emploi de taupe pour les services secrets... des expériences dures et marquantes... Il rencontrera une hippie, Louisa et son fils Ellroy dont il deviendra le père substitut, un rôle qu'il fuira aussi mais qui le rattrapera... Il raconte aussi Ellroy, mais ça, je vous laisse le découvrir.
Quelle histoire ! Comment peut-on tout laisser derrière soi ? Quelle est notre identité, une fois lesté de toutes racines ? Peut-on vraiment tout fuir ? Quelles sont les conséquences de ces décisions que l'on prend sur un coup de tête, de ces occasions que l'on manque, quelles sont les parts du hasard et de la lâcheté dans une destinée...? Mon seul bémol : ce roman est très bavard et se perd parfois en disgressions sur divers sujets qui m'ont fait le lire en diagonale par moments, il aurait mérité d'être resserré selon moi. Je pensais que je n'avais pas tant aimé ce roman, à cause de ces longueurs, mais force est de constater qu'il m'habite, plusieurs jours après avoir tourné la dernière page. PS: mention spéciale pour cette magnifique couverture, envoûtante.
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Tout commence par l'abandon d'un enfant letton en Allemagne à l'aéroport d'Hambourg en 2010.
A côté de ça, on va suivre bien des années plus tôt le destin de Vollie Frade (alias le Volontaire alias Dwight E. Tilly). Il est un enfant né de parents « vieux », né sur le tard d'un couple de fermiers installé dans l'Iwoa. Il s'engagera dans l'armée et sera projeté au Vietnam, puis volontairement il signera à nouveau pour 3 ans.

S'ensuit une ribambelle d'aventures, un road trip à travers les Etats-Unis même au-delà.

Vous l'aurez compris, l'auteur nous fait voyager ! et j'adore ça, en plus il le fait très bien. C'est aussi un voyage au sein du moi intérieur. En traversant plusieurs générations, plusieurs décors, on observe l'évolution des moeurs et des mentalités rien n'échappe à cette plume inspirée, poétique et cocasse.
Car oui Salvatore Scibona a beaucoup d'humour, tout en subtilité, en finesse mais ne lésine pas non plus sur de belles provocations au travers de ses personnages.
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Le roman s'ouvre en 2010, à l'aéroport d'Hambourg, sur l'image d'un petit garçon en pleurs. Qui est-il ? D'où vient-il ? Qui sont ses parents et pourquoi est-il seul ? C'est ce que le personnel de l'aéroport cherche à savoir.

Il faudra au lecteur entrer dans l'histoire d'un autre personnage pour comprendre comment et pourquoi cet enfant est arrivé là. Car les origines de l'histoire remonte bien avant cette journée de 2010 à Hambourg. Elle débute avec l'enfance puis la jeunesse de Vollie Frade. Son engagement durant la guerre du Vietnam puis son retour à la vie civile sous le nom de Dwight Elliot Tilly. Sa rencontre avec Louisa et Elroy, un petit garçon qu'il finira par adopter. Vollie-Tilly a passé son temps à tenter de disparaître, à cacher qui il était pour se réinventer autrement.

Le résumé que je viens d'en faire ne fait qu'effleurer le contenu d'un récit d'une incroyable densité. Salvatore Scibona nous entraine dans une fresque romanesque habitée par des questionnements sur la quête d'identité et l'héritage familial. A travers les époques et les générations qui se succèdent et s'affrontent, l'auteur ausculte les conséquences des décisions prises par ses personnages, leur faisant traverser les évolutions de la société américaine jusqu'à en être parfois les jouets.

Je retrouve ici le style des épopées américaines que j'apprécie chez John Irving ou Richard Ford, mettant en scène des personnages atypiques, parfois dépassés par la vie ou les actes qu'ils commettent. L'humour en moins.

Les personnages que l'auteur nous fait découvrir sont en marge. En marge de la société, de l'histoire, parfois même de leur vie. Par choix ou par obligation. Et c'est peut-être cette marginalité qui les rapproche. On est frappé par la grande solitude qui caractérise chacun d'entre eux, une solitude qui permet par exemple à Vollie de devenir Tilly et d'endosser une nouvelle identité sans que cela ne semble préoccuper qui que ce soit.

Je découvre ici un auteur à la plume puissante, habitée par un lyrisme certain. Peut-être parce qu'il manque parfois cet humour dont je parlais plus haut, j'ai bizarrement peiné sur les 60 dernières pages de ce roman qui en compte 440 alors que le reste du récit m'avait vraiment séduite.

Malgré ce petit bémol, j'ai apprécié la lecture de ce roman riche et très bien construit.
Lien : https://christlbouquine.word..
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Ce livre est fascinant.
Tout d'abord parce qu'il raconte des personnages qui refusent d'en être, qui refusent même l'idée d'être une personne, qui veulent s'effacer et qui traversent leur vie comme des fantômes hantés. 3 hommes sur 3 générations.
le plus ancien, Vollie, à qui est consacré la majeure partie du roman, "regardait sa propre vie sans être dedans". Pour cette raison, il s'engage à trois reprises dans la guerre du Vietnam, passe une année en captivité dans une grotte, survit miraculeusement, comme si rien ne pouvait le toucher. Puis il est recruté comme espion et disparaît à nouveau dans une communauté hippie, tombe amoureux sans savoir le dire et adopte un enfant à qui il ne saura pas parler.
Elroy, l'enfant adopté, entamera à son tour une quête pour se trouver en passant par la drogue, la violence, la prison et l'armée.
Son fils, Janis renommé Willy, abandonné par son père à l'aéroport de Hambourg, sera recueilli par un prêtre et sera convaincu qu'il est un fantôme au paradis.
Et ceci n'est qu'une synthèse, bien superficielle, de ce roman si dense, si intelligent, si riche et magnifiquement écrit.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne lui appartenait pas, attendu que personne n'appartenait à personne. On ne s'appartenait pas plus à soi-même. Notre bête intérieure nous ordonnait de faire cent choses farfelues qui n'étaient pas possibles. Posséder de la terre. Posséder une personne. Domestiquer la bête reviendrait à la retirer à elle-même.
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Les parents qui avaient fait cette main. Qui avaient eu chacun un nom. Qui eux-mêmes avaient été conçus par deux autres personnes, qui avaient jadis été des corps ignorants de ce qu'ils étaient, ignorants du passé et des moi conservés pour elles par les personnes venues avant elles, et celles-ci également par celles d'avant. Ceux qui nous firent, tous sachant ce qu'il est advenu après eux, aucun ne sachant ce qu'il advint avant.
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La question de savoir qui resta en suspens comme une araignée tissant sa toile entre eux, l'un voyant son envers, l'autre son endroit. Sous certains angles, cette toile était invisible, et chacun des deux hommes ne voyait la créature se mouvoir dans le vide que selon un cheminement né de sa propre imagination.
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La nuit, allongé sans dormir sur sa couchette, il demandait à l’obscurité qu’elle était cette force invisible, imparable comme la gravité ou le vent, qui le poussait à faire ce qui aurait abasourdi et écœuré ses parents s’ils avaient su, cette force qui semble égale à, est causée par, l’amour qu’il éprouvait pour eux, mais orientée en sens opposé.
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Lizzy ôta l'épingle qui maintenait la pivoine pour la rajuster, cela sans que son corps bougeât hormis les bras et les mains. Elle travaillait son regard fornicateur.
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Video de Salvatore Scibona (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salvatore Scibona
Salvatore Scibona - La fin .À l'occasion du Festival America 2012, qui s'est déroulé du 20 au 23 septembre à Vincennes, Salvatore Scibona vous présente son ouvrage "La fin" aux éditions LGF et Christian Bourgois.http://www.mollat.com/livres/salvatore-scibona-fin-9782253157410.htmlhttp://www.mollat.com/livres/salvatore-scibona-fin-9782267020793.htmlNotes de Musique : 2 Bernstein/ Symphonic Dances From West Side Story - Prologue
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