AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Nathalie Bauer (Traducteur)
EAN : 9782264079985
360 pages
10-18 (02/06/2022)
3.72/5   115 notes
Résumé :
Comment est né le football féminin en Angleterre ? Par ce hasard qui ne fait jamais rien au hasard.

Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l’usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d’une inspiration subite, donne un coup de pied dans l’espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en brique rouge de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur.
Aussitôt, les dix autres femmes présentes l... >Voir plus
Que lire après Le ladies football clubVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 115 notes
5
6 avis
4
19 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
C'est avec beaucoup d'humour et en vers libres que le metteur en scène italien Stefano Massini raconte comment est né le football féminin en Angleterre.

Dans une usine d'armement le 6 avril 1917, alors que leurs maris sont partis se faire tuer à la guerre, onze ouvrières en pause déjeuner commencent à taper dans une sphère qui n'est autre qu'un prototype de bombe, de celles qu'elles fabriquent tous les jours.
Petit à petit chacune se prend au jeu et une vraie équipe se met en place, tirant avantage des particularités marquées des unes et des autres pour bientôt affronter d'autres équipes.
Une vraie victoire pour ces femmes qui au-delà du terrain du sport est une conquête sociale et politique que seules l'absence des hommes et la volonté farouche de quelques-unes ont rendue possible. Mais cette émancipation est de courte durée, interdite en 1921 la présence des femmes sur les stades ne sera de nouveau autorisée en Angleterre qu'en juillet 1971 !
Commenter  J’apprécie          674
Je suis allé au bout du livre,

Pourtant le choix de son auteur

De l'écrire en vers libres

M'avait au premier abord fait peur.

Stefano Massini n'en est pas à sa première expérience du vers libre. Il y a deux ans, ce dramaturge italien s'était fait remarquer par une saga écrite selon le même procédé littéraire : neuf cents pages, trente mille vers sur l'épopée de la famille Lehmann – oui, celle des Brothers disparus dans l'éclatement de la bulle financière de 2008.

Faisant du vers libre une sorte de marque de fabrique personnelle — partagée avec sa brillante traductrice Nathalie Bauer —, il récidive avec le Ladies Football Club, un conte humoristique et philosophique, racontant l'histoire de la première équipe féminine de football.

Novembre 1917. En Angleterre, les hommes jeunes valides sont à la guerre. Manquant de main-d'oeuvre, l'industrie fait appel aux femmes. C'est notamment le cas d'une usine de munitions, où l'on met au point de nouvelles bombes, légères, sphériques, des boules de la taille d'un ballon de football… Midi, pause casse-croûte ! Onze ouvrières mangent leur sandwich dans la cour de l'usine. Un prototype traîne là. Une ouvrière donne un coup de pied dedans et l'envoie rouler. Les dix autres la rejoignent et elles se mettent à jouer au football…

Elles y prennent goût et recommencent chaque jour – avec un vrai ballon ne risquant pas d'exploser. Elles adoptent presque machinalement les gestes des professionnels. Ce n'est pas vraiment surprenant : depuis des années elles étaient contraintes d'écouter leurs pères, frères et maris commenter en détail les hauts faits de leurs idoles. de fil en aiguille, malgré l'opposition et les quolibets de leur patron, elles parviennent à former une équipe structurée, en rencontrent d'autres, sur de vrais terrains, devant un vrai public ; victoire, match nul, défaite, la vie du football, quoi !

Comment les hommes réagissent-ils ? Ils passent successivement par l'incrédulité, l'indignation, l'ironie… concèdent enfin des compliments – à contrecoeur ! Une fois la guerre terminée, ils s'efforceront de reconquérir ce qu'ils estiment leur appartenir. Une loi interdira le football féminin ; la boucle est bouclée, il faudra plusieurs décennies avant qu'il réapparaisse.

Les personnalités des onze ouvrières footballeuses sont savoureuses. le déroulé de leurs matches est très amusant. Les vers libres donnent à cette histoire fantaisiste une atmosphère de fable allégorique. Les arrière-pensées politiques sont manifestes, ce qui n'empêche pas le texte d'être drôle et touchant.

Question : qui lira ce livre ? Les hommes aiment le football et ne lisent pas. Les femmes lisent mais n'aiment pas le foot… Bon ! Peut-être suis-je un peu caricatural…

N'étant pas vraiment un roman,

Ce livre ne peut être réellement

Jugé comme les autres.

Je ne lui attribue donc aucune note.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          346

Comment est né le football féminin en Angleterre ?
Avec le Ladies Football Club , Stefano Massini, déjà auteur des formidables Frères Lehman, nous raconte l'invention d'une liberté par des femmes.

Grand dramaturge italien (qui avait écrit une pièce sur l'industrie chimique), spécialiste de l'investigation, Stefano Massini adopte ici la même forme que pour les frères Lehman, à savoir le roman en vers libres avec en moteur également le même désir celui de suivre un groupe qui va faire l'histoire.

Dans ce nouveau livre le dramaturge italien met en scène les 11 ouvrières d'une usine de munitions qui, en 1917, ont découvert les joies du ballon rond et, par là, une voie d'émancipation .

Avec ce Ladies Football Club, Massini s'attaque au football féminin, ses origines, son évolution avec une profondeur historique et sociale digne de Ken Loach, et déroule une galerie de onze portraits féminins littéralement inoubliable
Avec ce tendre et mordant portrait de onze femmes qui s'affirment, il évoque joliment en toile de fond la vie à l'arrière du front en 1917 à l'aube d'un monde nouveau.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          281
Un jour d'avril 1917, à Sheffield, onze ouvrières de la compagnie Doyle et Walker Munitions ont commencé à taper dans un ballon. Et elles n'ont plus arrêté. « Cela devint une obsession. La moindre raison était bonne pour taper dans le ballon. » (p. 51) Après leur première partie miraculeuse – elles jouaient sans le savoir avec une bombe –, elles ont fait leur ce sport pourtant masculin. Mais justement, les hommes ne sont pas là, ils sont au front. Ces femmes en bleu de travail deviennent rapidement la coqueluche des stades. On les fait jouer contre les hommes qui restent : blessés, adolescents, retraités, etc. Il n'est pas possible qu'elles gagnent tous leurs matchs, n'est-ce pas ? Et pourtant... « Si onze ouvrières se mettent à jouer au football en tapant dans une bombe une demi-heure durant, peut-on imaginer que cela donnera lieu à une histoire normale ? » (p. 87) Onze caractères très différents et onze femmes qui ont toutes une bonne raison de jouer au football, n'en déplaise aux autorités religieuses et politiques du pays. L'intello, la lucide, la syndicaliste marxiste, la discrète, la brutale, celle qui refuse qu'on lui apprenne à jouer et toutes les autres forment le Ladies Football Club, et ce n'est pas la fin de la guerre qui leur retirera ce qu'elles ont gagné du bout de leurs pieds. « À ses yeux, le football prenait de plus en plus l'allure d'une vengeance féministe. » (p. 43)

Le football et l'Angleterre, c'est une histoire d'amour bien connue. Pour moi, cela concernait surtout les hommes, et pas toujours de belle manière. Aussi suis-je ravie d'avoir découvert l'existence de ces clubs féminins. Mais je ne suis pas étonnée, tout en étant très agacée, de voir que ces formations sportives ont été interdites par les autorités. L'émancipation féminine, même et surtout au travers du sport, ça ne plaisait pas en 1917 et ça ne plaît pas encore partout de nos jours. Ce petit roman aux phrases courtes et aux fréquents retours à la ligne prend évidemment place parmi mes lectures féministes. La forme du texte m'a d'abord décontenancée, mais j'ai rapidement été prise par sa dynamique : chaque morceau de phrase est un déplacement sur le terrain. Tout est mouvement, tout est jeu. Balle au centre, le match commence.
Commenter  J’apprécie          180

Quelle aventure !
Onze ouvrières d'une usine d'armement anglaise décident un beau midi de shooter dans une balle échouée au milieu de la cour. de là, elles créent une équipe qui va disputer quelques matchs.
Nous sommes en 1917 et cette initiative est un symbole fort de l'émancipation des femmes qui s'épanouie à l'ombre des hommes absents.
Tout y passe : la tenue de sport avec un short, les cheveux coupés, le qu'en-dira-t-on, la réaction des représentants de l'Église, etc.
L'auteur écrit son récit sous forme de vers en prose. Je dois dire que c'est une technique narrative que je n'apprécie pas. J'ai donc lu en diagonale, un peu agacée par tous ces retours à la ligne.
Cependant à l'exception du style, j'ai vraiment apprécié le ton drôle et enthousiaste de l'auteur qui met en avant cette première expérience de football féminin. Il dépeint chacune des protagonistes avec humour et les rend toutes attachantes.
Une lecture enrichissante et fort sympathique.
Commenter  J’apprécie          230


critiques presse (1)
SudOuestPresse
10 mars 2021
Dans son roman « Le Ladies Football Club », le dramaturge italien raconte une histoire de la naissance du football féminin en Angleterre. Un régal.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
— comme toujours —
Ce n’est pas la faiblesse
qui a raison des femmes,
c’est la compassion.
Commenter  J’apprécie          200
Le 6 avril 1917
la radio du front annonçait de nouveaux morts.

Le 6 avril 1917
les États-Unis entraient en guerre.

Le 6 avril 1917
Lénine préparait la révolution russe.

Mais, surtout,
le 6 avril 1917
durant la pause-déjeuner
onze ouvrières de Doyle & Walker Munitions
se mirent à courir derrière un ballon.

1. The Ball, p. 11
Commenter  J’apprécie          30
Olivia Lloyd avait le don
de s'approprier les phrases d'autrui ;
elle le faisait sans préférence :
à ses yeux le vétérinaire des vaches valait le ministre des Affaires étrangères
si bien qu'avant chaque match
elle disait aux autres filles
"Les possibilités de perdre ne m'intéressent pas",
et c'était les mots de la reine Victoria
avant la guerre des Boers.
Mais bon.
Tout le monde tombait dans le panneau.
Commenter  J’apprécie          10
... « Crèèève, salope ! » hurla la secte des Mamans qui aurait volontiers empoigné une mitraillette si elle en avait eu une...

mais rien n'aurait arrêté Sherill Bryan : elle était là pour se réapproprier toute la lumière de vingt années d'ombre,

elle contourna un défenseur, en évita un autre, visa la lucarne,

bien haut, bien haut,
là où elle était certaine que le mini-gardien jamais au grand jamais - pas même avec un escabeau n'arriverait,
et plaça un coup de canon,
unique,
indélébile,

gravé dans le marbre de l'histoire du football et de l'humanité entière.

On était le 4 novembre 1917.
Commenter  J’apprécie          00
« À ses yeux, le football prenait de plus en plus l’allure d’une vengeance féministe. » (p. 43)
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Stefano Massini (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stefano Massini
A l'occasion de la Rentrée littéraire Automne 2023 organisée par Occitanie Livre & Lecture, Nathalie Bauer est venue présenter sa nouvelle traduction "Manhattan Project" (Editions Globe, 2023). le texte original en italien est signé Stefano Massini. Enregistré à la médiathèque José Cabanis de Toulouse le 21 septembre 2023.
autres livres classés : féminismeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (232) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
562 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..