Les roses sont éternelles

Quatre nouvelles qui dressent un portrait bien que discret des femmes qui se distinguent dans leur métier supposé d'homme ou encore dans leur courage de braver l'esprit intransigeant des hommes et de chercher à créer la paix ou la réconciliation autour d'elle. Les roses sont éternelles, c'est aussi l'impact des guerres qui ont ruiné certaines vie modeste qui ne demandaient qu'un simple sourire. Des personnages vivent leur décrépitude, ils s'isolent, parfois ils arrivent à s'en sortir, parfois c'est plus fort qu'eux. Entre les quatre nouvelles, j'ai plus aimé la première, la plus longue, et dans laquelle on s'attache à cette héroïne qui sera amoureuse à jamais des santons, elle en fabriquera, même quand sa vie se mettra à l'abri du besoin...

Au travers de plusieurs nouvelles, Françoise Bourdon évoque différents thèmes : les santons, la faïence, le cavage, la tannerie, la campagne de Russie de Napoléon, la réconciliation, le deuil, la surdité, la société française des années 1800, la première guerre mondiale et, sujet étonnant pour l'auteur, le génocide arménien et l'exil qui s'en est suivi.

Comme toujours, c'est bien écrit (mis à part une grosse coquille dans le premier récit).

Les personnages de chaque histoire sont attachants et mériteraient un roman complet, ce qui engendre une certaine frustration : j'aurais voulu en savoir plus. Mais c'est le principe des nouvelles, raison pour laquelle je n'en suis pas très amatrice.

Françoise Bourdon est une autrice de romans de terroir (ma favorite) et de sagas familiales. « Les roses sont éternelles », que je croyais être un roman, est en fait un recueil de nouvelles.

Dans chacune d'elles, il est fait référence à des métiers ou passions qui ont fait la renommée d'un coin ou d'une ville du midi. C'est ainsi que nous entrons en 1804 dans l'histoire d'Aurélie, créatrice de santons dans le Comtat Venaissin, dans celle d'Hector, faïencier à Apt, dans celle du cavage et de Felicien dans les Alpes de Haute Provence, pour terminer par celle de Madeleine, ouvrière de la chaussure à Romans.

Des nouvelles qui s'échelonnent de 1804 à 1934, pendant lesquelles des guerres ont ravi à leurs familles modestes, des fils ou des pères, ajoutant de la misère au chagrin. Il est même question du génocide arménien et de l'exil qui a suivi, Marseille accueillant nombre de familles et de travailleurs. Un sujet passionnant qui avait été nettement plus développé dans l'un des autres romans de l'autrice.

Mais voilà, si j'ai apprécié les recueils de nouvelles noires, le style nouvelle n'est pas adapté, pour moi, aux histoires de terroir. La frustration d'un manque de développement de chaque histoire est criante. C'est trop peu, c'est pas assez et on en veut plus.

Les romans de terroir sont des petits bijoux qui nous dévoilent une part de l'histoire de nos régions et de notre beau pays. Ils ne font pas la une de l'actualité littéraire, mais on y trouve tout ce qui fait le sel des meilleures fictions. Tentez l'expérience avec l'auteur de votre choix et venez nous en parler.

J'ai beaucoup aimé chaque histoire et personnage. Mais 4 histoires pour 248 pages m'a frustrée. J'aurais aimé faire un parcours plus long avec chaque histoire de vie si poignante et des personnages tellement remplis de courage.

Les histoires s'égrainent entre 1804 et 1934 où les hommes, les maris et les jeunes garçons partent à la guerre. Sans nouvelles et pour la plupart tués, ils laissent derrières eux femmes, mères, frères et soeurs. Chaque personnage est très attachant dans un monde si différent que le nôtre d'aujourd'hui.

J'ai commencé cet ouvrage sans savoir qu'il s'agissait de nouvelles. J'étais bien lancée dans la première, en l'attendant à un roman et quelle déception que tout se termine si vite.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié mais j'attendais plus. J'ai ensuite lu la seconde et j'ai arrêté car je n'apprécie pas les nouvelles justement car pour moi, ça va trop vite et je reste sur ma fin. Si vous aimez ce genre de lecture par contre, je vous le conseille.