Les Maîtres de White Plain est une bd qui combine drame intimiste, familial et générationnel avec la violence cruelle du cadre de l'esclavage et de la ségrégation au sein de la Louisiane dans les années 1830.
Honnêtement, c'est un titre qui m'a laissé de marbre malgré l'intensité de son histoire.
Tout d'abord, je dois avouer m'être perdu dans un scénario à tiroir qui combine divers flash-backs autour d'une date-clé, dont on devine légèrement le principal "incident". Même si cette structure narrative est intéressante dans un premier temps, l'intrigue manque singulièrement d'étoffe.
Certains personnages sont vraiment traités en toute légèreté. Je trouve que l'esclave Moise est un personnage très secondaire comparé aux personnages de salaud de premier plan. Ce qui est regrettable, étant donné que l'intrigue gravite aussi autour de lui.
De plus, nous ne savons pas également dans quelle direction les auteurs souhaitent nous emmener. Est ce qu'ils veulent nous présenter un drame haineux en pleine peinture nauséabonde de la ségrégation ? Ou est ce que ce contexte de haine n'est juste qu'un cadre secondaire afin de servir la tension dramatique autour d'une intrigue intimiste entre une mère et son fils ? Ces "liens " de haine ne sont pas clairs. le résultat semble être un cul entre deux chaises que les transitions mal amenées entre les différents niveaux temporels n'arrangent pas.
En espérant que le tome 2 apporte une certaine clarté quand cette une intrigue qui oscille dans plusieurs directions et ce sans jamais vraiment trouver son point de repère.
De plus, le dessin de
Giner-Belmonte n' est pas vraiment des plus subtils. Un style réaliste dans la lignée de certains bd franco-belge façon XIII ou Largo Winch mais sans subtilité avec des visages un peu grossiers aux traits parfois imprécis. C'est un dessin qui manque de finesse même si dans l'ensemble, cela reste correct.
Il reste à ces Maîtres de White Plain, une certaine intensité, un zeste de colère qui donne un peu de charisme à ce titre avec de véritables temps forts.
Mais ce début d'intensité ne suffit pas à pallier un aspect brouillon qui hante totalement ce premier volume.
En espérant que le second tome ( si lecture il y a ) remonte la barre et apporte une conclusion satisfaite à ce diptyque.