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EAN : 9782351781715
400 pages
Gallmeister (23/08/2018)
3.98/5   163 notes
Résumé :
Mexique, été 1902. Deux soeurs kidnappées aux États-Unis sont contraintes à la prostitution dans un bordel caché dans un ancien temple aztèque au coeur des montagnes.
Leur père, John Lawrence Plugford, ancien chef de gang, entame une expédition punitive pour tenter de les sauver, accompagné de ses deux fils et de trois anciens acolytes : un esclave affranchi, un Indien as du tir à l’arc, et le spectral Long Clay, incomparable pro de la gâchette. Le gang s’ad... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
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Mexique, été 1902. Deux soeurs, Dolores et Yvette Plugford ont été enlevées il y a quelques mois. Retenues prisonnières dans un ancien temple inca aujourd'hui transformé en bordel tenu par Gris, un escroc impitoyable, violées, affamées et torturées, elles ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Leur père, John Lawrence Plugford, un ancien mafieux, va tout mettre en oeuvre pour les délivrer. Aussi, s'entoure-t-il d'une équipe de choc : Long Clay, son fidèle ami, tireur professionnel à la gâchette facile ; Patch Up, un Noir aux services des Plugford depuis des années ; Deep Lakes, l'Indien ; ses deux fils, Brent et Stevie et enfin Nathaniel Stromler, un dandy aujourd'hui aide-cordonnier qui a répondu à l'annonce des Plugford sollicitant un gentleman capable de chevaucher durant des jours et parlant couramment l'espagnol contre rémunération. de Leesville, ils se dirigent tous vers le Mexique, avec la certitude de ramener les deux soeurs au foyer, quitte à faire couler beaucoup de sang...

Quelle chevauchée sanglante, violente et tumultueuse ! S. Craig Zahler nous entraîne au coeur d'une expédition sans foi ni loi où les coups pleuvent, les balles sifflent et les cadavres abondent à tout va. Des scènes de torture, de viol, de tuerie dépeintes sans scrupule... rien ne nous est épargné dans ce western moderne, dynamique et d'une noirceur implacable. Pas l'once d'une lueur, exceptée celle du sang qui unit cette fratrie. Une fratrie malgré tout attachante et qui ne veut pas payer les erreurs et le passé des autres. le casting est impeccable, de Long Clay, tueur sans âme, à Nathaniel, empêtré au coeur d'une vengeance sanglante en passant par cet homme enfermé dans une valise. le rythme est diabolique et soutenu, les réparties cinglantes, le scénario parfaitement huilé.
Brutal et bestial, un western impitoyable !

À noter que ce roman sera adapté au cinéma par Ridley Scott.
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Intense, haletant, brutal, autant d'adjectifs qui conviennent bien à cette lecture qui dégage beaucoup d'adrénaline.
Deux soeurs ont été kidnappées et sont contraintes à la prostitution dans un bordel mexicain difficile d'accès.
Le clan Plugford constitué du Patriarche, des deux frères et de quelques amis traversent la frontière avec la ferme intention de récupérer les filles quoi qu'il en coûte.
Le premier chapitre donne le tempo en mode uppercut, c'est assez trash voire glauque, c'est moche et sans fard, "brut de décoffrage".
J'ai adoré le style vivant et immersif de l'auteur, cette facilité à dérouler son scénario dont le but est connu dès le début de façon cohérente et sans fioritures inutiles.
J'aime cette faculté qu'ont certains auteurs à nous étoffer le contexte en cours de route, à nous présenter les protagonistes en avançant au gré des certitudes ou des doutes des uns et des autres, ou encore la mise à l'épreuve de leur détermination face aux exigences de leur mission.
J'ai aimé cette histoire, qui sans s'embarrasser de morale (quoi que...) va poser de bonnes questions, notamment sur la loyauté et la famille.
Un maëlstrom de violence qui pourtant trouve sa justification dans ce contexte de vengeance et de ressentiments, malgré ce contexte justement, l'auteur trouve le moyen de nous faire réfléchir à travers le profil très varié des différents protagonistes du récit, c'est fort et addictif.
J'ai aimé le casting, et ce bien qu'il s'agisse de personnages assez stéréotypés et durs au mal, il s'agit après tout d'un western âpre et implacable et la mort rode, omniprésente.
Une lecture intense et nerveuse, un livre qu'on ne lâche pas une fois commencé !
Je remercie Yaena pour cette lecture que je n'aurai pas trouvé sans son beau billet ;)
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Le jeu, c'est moche.
Perdre aux cartes face à un gus prêt à tout pour recouvrir ses dettes l'est encore plus.
Les soeurs Plugford l'apprendront à leurs dépends.
Passer du jour au lendemain, sans aucun sémillant préavis, d'une vie somme toute banale à celle de prostituées, contraintes et forcées, pourrait déstabiliser un brin.
Les liens du sang sont sacrés.
Tout particulièrement chez le patriarche, John Lawrence Plugford, dès lors à la tête d'une expédition punitive.
Ami hématophobe, te voilà prévenu.
Le rouge est de sortie.
Chaud devant, ça va tâcher !

Il est désormais de coutume de comparer tel ou tel récit grand-guignolesque à du Tarantino pur jus.
C'est encore ici le cas et ça commence sérieusement à gonfler le chaland que je suis en dépit des qualités avérées dudit récit. Je m'excuse mais merde, je m'excuse.

Zahler rime avec crépusculaire.
Hasard, coïncidence ? Nein.

Lorsque La Prisonnière du Désert rencontre Fort Alamo, la progéniture promet d'être tourmentée.
Épique, truculent, funeste, d'une férocité inouïe, ce Zahler ne fait pas dans le politiquement correct.

Le postulat de départ se veut tout sauf singulier, c'est entendu.
Mais il est des histoires que l'on anticipe des lieues à la ronde sans que le plaisir ne soit en rien atrophié car Zahler possède un talent indéniable, celui de conteur.

Une bande hétéroclite en quête de vengeance, moi, ça me parle.
Ce qui m'emballe, itou, c'est ce maelstrom de violence parfaitement assumé.
Car Zahler honnit la métaphore, conchie l'imagé.
Crudité à tous les étages. Cherchez pas la carotte qui rend aimable, l'auteur n'a pas été livré.

Évitez également de vous attacher. Car la faucheuse va festoyer. Point de salut pour les braves qui auront le bon goût de ne pas présenter le profil typique de l'angélisme justicier.
Ici, l'homme est faillible. Il n'hésitera pas à lâcher les chevaux de l'enfer au profit d'une cause qu'il estime juste en usant de moyens, disons, légèrement répréhensibles. Si la torture, en certaines contrées, n'est pas au menu des cartes de resto les plus cradingues, au pays de Zahler, elle y gagnerait presque ses lettres de noblesse.

Gros panard !
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Abandonnez tout espoir et planquez-vous !
Une fois ce livre ouvert, vous n'êtes pas à l'abri de vous manger une balle perdue, que vous soyez dans un camp ou dans l'autre alors prenez fait et cause pour les Plugford et chevauchez avec eux sur les terres arides du Mexique pour récupérer Dolores & Yvette, les deux jeunes filles de la famille kidnappées par Gris, un charismatique salopard tenancier d'une maison close bien planquée dans un temple aztèque au milieu du désert. Ouais, bien planquée parce qu'avec les clients triés sur le volet qui viennent dépenser sans compter, la seule règle avec les filles c'est qu'il n'y a pas de règles et l'une des scènes d'ouverture nous met tout de suite à table, ou nous la fait quitter pour un peu qu'on aurait eu l'idée saugrenue de commencer à grailler en même temps qu'on commençait la lecture de cette chevauchée sauvage.
Parce que S. Craig Zahler nous façonne une violence parfois difficilement soutenable, pas tant concernant les hommes qui n'ont finalement que ce qu'ils méritent, voilà, fallait pas faire son vilain ouistiti, mais plutôt concernant les animaux et là y'a pas d'excuse, heureusement qu'on ne s'éternise jamais trop sur ces scènes plutôt pénibles mais une fois ce point dépassé, on se retrouve avec un western au casting impec', tout au moins concernant les Plugford et leur bande (mention particulière pour Long Clay, tueur froid sans foi ni loi et qui n'est pas sans rappeler le Lee van Cleef des grandes heures) Dommage par contre que dans le camp adverse, hormis Gris, les rossards soient parfois à peine esquissés.

Malgré tout, pas question de bouder son plaisir et quand la 4ème de couverture nous promet un "western impitoyable qui balaie tout sur son passage", on ne peut pas dire qu'elle nous bourre le bol. On en ressort complètement sonné et il faudra quelques shots de tequila pour commencer à s'en remettre et faire taire ce côté maso qui parfois prend le dessus et hurle : Encore !

Me souviens qu'en consultant il y a quelques semaines la rentrée littéraire made in Gallmeister, il m'avait fallu sortir mon bavoir tant certains titres étaient alléchants mais Les Spectres de la Terre brisée était sûrement celui qui me faisait le plus de l'oeil et même si je n'ai encore lu aucun des autres, il y a de grandes chances qu'ils galèrent à rivaliser avec ce règlement de comptes à Catacumbas. Parce qu'en plus de l'histoire que j'ai adorée, l'écriture n'est pas en reste, un vocabulaire riche, une vraie recherche stylistique et des tournures parfois totalement alambiquées mais qu'est-ce que c'est bon. Ovation à la traductrice pour nous avoir rendu tout ça aussi parfaitement.
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Une nouvelle fois, S. Craig Zahler nous entraîne dans une épopée grandiose autant que burlesque, sans crainte du mélange des genres, faisant côtoyer le western et le gore, le comique et le tragique, le léger et le plus profond.

Dans la lignée d'Une assemblée de chacals, le thème de la vengeance et de l'expédition punitive revient dans Les spectres de la terre brisée. Comme chez Aldrich, Sturges ou Tarantino, John Lawrence Plugford a réuni autour de lui une bande de 7 salopards pour aller rechercher ses filles prisonnières de Gris, patron omnipotent d'un bordel situé de l'autre côté de la frontière mexicaine, où aucun outrage ne leur est épargné (au lecteur non plus d'ailleurs : on se délecte mais âmes sensibles… vous connaissez la suite).

Expédition, délivrance, vengeance, retranchement, assauts, mais aussi tripot, chevaux, diligence, mesa… Zahler décline avec application ses basiques western, tout en remontant le fil de son intrigue et de l'histoire de cette famille Plugford, afin d'expliquer la genèse de ces enlèvements. Il excelle dans cet exercice de style où aucun détail ne manque, de la justesse des dialogues à la splendeur des paysages jusqu'à l'incroyable singularité de ses personnages, avec une mention spéciale pour Patch Up.

S'il se lit d'une traite et avec plaisir, si les différents personnages deviennent progressivement attachants au fil du livre et si la « sanguinolence » de l'ensemble est savamment dosée avec quelques jolies trouvailles (ah, les scorpions… !), il aura juste manqué à ma lecture cet élan, cette dynamique, ce souffle épique qui m'avait tant ravi dans Une assemblée de chacals et qui fait ici un peu défaut.

Mais Zahler - traduit par Janique Jouin de Laurent - a du talent et fait de Les spectres de la terre brisée un page-turner efficace et réussi.

Et puis comment ne pas aimer quelqu'un capable d'écrire une phrase telle que « Il avait les yeux rouges et sa salopette sentait le mois d'août » ?
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critiques presse (1)
LeMonde
24 août 2018
Si retenir votre souffle sur les 400 pages de ce roman ne vous fait pas peur, alors chaussez vos bottes, enfourchez votre canasson et galopez vers l’orage, sur ces terres où les âmes se consument comme un ultime shot de tequila.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
L’homme a peur de la torture et de la défiguration davantage que de la mort. Il peut imaginer ce que c’est que d’être marqué au fer rouge, parce qu’il s’est déjà brûlé ; il peut imaginer à quoi ressemble d’être aveugle, parce qu’il s’est retrouvé dans une pièce obscure à trébucher sur les meubles ; et s’il a déjà ressenti une douleur dans ses parties intimes, il peut imaginer à quoi pourrait ressembler d’être castré.
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Il était difficile pour Nathaniel d'imaginer cet homme plein de scrupules payer pour violer une femme prisonnière, mais il savait que les hommes pouvaient se transformer en une chose qu'ils haïssaient quand le loup de la luxure grondait en leur sein.
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A l'âge de vingt-six ans Nathaniel Strombler renonça à une croyance essentielle et déterminante face à la folie du monde, serra fortement les poings et fut vaincu.
Il sortit du fort, sentit la nuit se poser sur lui comme une grande cape et scruta l'horizon obscur à la recherche des hommes aux côtés desquels il allait se battre. Quatre silhouettes dressées, toutes plus sombres que la terre, plongeaient des pelles dans le sol et ouvraient des trous noirs.
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- Et si vous avez besoin que je raccommode quelque chose, reprit Patch Up, comme si lui et Nathaniel étaient en plein milieu d'une conversation, je peux aussi le faire.
- Merci.
- Chemises, pantalons, chaussures, déchirures, os brisés, cuir chevelu pendouillant ... je répare tout.
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Un manteau nuageux uniformément gris recouvrait la voûte céleste, tamisait le soleil et plongeait l'univers dans des limbes maussades qui rendaient impossible à quiconque de deviner l'heure. Sous l'ardoise lumineuse le gentleman et son cheval ne projetaient pas la moindre ombre.
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Videos de S. Craig Zahler (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de S. Craig Zahler
Payot - Marque Page - S. Craig Zahler - Dédale mortel
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