Inès a quinze ans. Son père vient de mourir. Sa mère étant décédée, un an auparavant, Inès doit quitter la ville qui l'a vue naitre, Arles, pour aller s'installer chez son frère qui vit avec sa famille à Paris. Ce frère de vingt ans son ainé qui semble mener une vie facile et aisée alors qu'Inès a mené jusque là une vie des plus simples avec ses parents.
D'Arles la ville de l'enfance à Paris la ville aux mille visages, où Inès va s'inventer une liberté dans ses errances et dans ses occupations. D'Alméria, en Espagne, où le frère a pu racheter la maison du père et continuer à faire exister ainsi une partie de la vie de celui-ci, vie qui résonne avec l'Histoire du pays, et New York où habite celui qui a su faire battre plus fort le coeur d'Inès, c'est par le Mexique que celle-ci transitera pour faire un examen de sa vie au moment où tout semble semble basculer en même temps.
C'est le récit d'une famille, le récit d'une vie d'engagement - celui des parents, le récit d'une vie facile que le frère s'offre en s'autorisant quelques libertés avec les lois.
C'est le récit de l'adolescence d'Inès, de son entrée dans l'âge adulte, du chemin qu'elle s'invente, tout en originalité, loin des modes, des sentiers habituels, d'une éducation qu'on veut lui imposer.
Mais c'est surtout le récit de l'absence : cette absence qui semble être devenue la compagne de vie de la jeune fille. Absence des parents partis trop tôt, absence du frère qui ne subvient qu'aux besoins matériels de sa soeur, et qui s'éloigne encore davantage de celle-ci, malgré lui, absence de ce musicien qui a promis, mais qui apparait et disparait en pointillés de sa vie.
C'est le récit d'une jeune fille, intelligente, d'une sensibilité de tout instant, le récit d'une plume, accrochée à l'arbre de vie et qui est malmenée par les vents de l'existence.
C'est drôle et on rit en lisant, c'est mélancolique et on s'attriste avec et pour Inès, le style est souvent enjoué, plein de réparties, vif, virevoltant mais les sentiments sont parfois un bien lourd fardeau à porter !
Un roman , tout en séquences, rapides, des évocations qui s'entrecroisent, un peu comme si Inès nous laissait regarder les tirages des photos qu'elle ne cesse de prendre, comme autant de points d'ancrage dans une vie bien tourbillonnante.
Vous l'aurez compris, une écriture qui m'a complétement conquise, un bien beau premier roman.
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Inès est une jeune femme seule, blessée par la vie, renfermée sur elle même, depuis la mort de ses parents quand elle avait quinze ans et l'incarcération de son grand frère. Alors elle marche, elle erre, elle fuit, Paris, l'Andalousie, les Etats-Unis, en quête de la mémoire de son père et surtout en quête de sa propre identité.
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C'est souvent comme ça. Je pense à mes parents, disons, continuellement, mais toujours de cette façon, dans des situations presque triviales. A de très rares moments je parviens, comme au travers d'un rideau, à voir leur mort en face, avec tout ce que cela induit d'angoisses, de plus jamais. Mais c'est beaucoup trop violent. Je ne réalise qu'ils sont partis, vraiment partis, que quelques secondes par jour, et ces secondes sont comme ces cris silencieux qu'on pousse dans un cauchemar, comme des châteaux de cartes qui s'effondrent après tant d'efforts pour repousser l'image inacceptable de la disparition.
J'ai le sentiment qu'en ce point précis du globe, le temps s'arrête, qu'il est strictement impossible que quelqu'un puisse penser à moi tant que je resterai assise là, et malgré ce sentiment, je n'ai pas envie de partir. C'est peut-être mieux qu'on ne pense pas à moi. C'est plus simple. Plus confortable. Si personne ne pense à moi, eh bien cela signifie que je n'ai plus à le faire non plus.
Septembre est revenu comme si de rien n'était. Comme s'il n'avait pas tout emporté sur son passage à sa dernière visite. Comme quelqu'un avec qui on s'est foutu sur la gueule et qui revient frapper à votre porte quelque temps plus tard, ne dit pas bonjour, ne s'excuse en rien, et va directement vous taper une bière dans le frigo.Ma femme est morte le premier jour de septembre, l'année dernière.
... l'habitude est plus forte que nous.
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