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EAN : 9782070445080
320 pages
Gallimard (18/10/2012)
4.05/5   44 notes
Résumé :
«La vie dans sa forme optimale est un grand triangle. À un angle se trouve la personne humaine, à l’autre angle se trouve l’autre personne, et au sommet se trouve Dieu. Si ces trois dimensions ne s’enchaînent pas, travaillant harmonieusement ensemble dans une seule vie, alors cette vie est incomplète.» Assassiné le 4 avril 1968, sur le balcon du Lorraine Motel à Memphis dans le Tennessee, Martin Luther King (1929-1968) est un homme multiple. Penseur, poète, disciple... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Biographie de M.L.K. très intéressante. Elle retrace le combat de cet homme éclairé par la volonté d'abolir les lois injustes, de changer les mentalités racistes, de donner de nouveaux droits à toutes les communautés opprimées, sans distinction de couleurs, de faire de chacun un homme, participant pleinement à la vie de la société. Récit qui nous fait part également des doutes et des peurs de cet homme, qui affirme avec ces simples mots, mais tellement grands :"I am a man". Un homme, philosophe , pasteur, poète, qui a partagé son rêve, et soulevé des montagnes.

Ce récit fait passer de nombreux messages et pose de vraies questions.

« Pourquoi à un moment donné de son histoire a-t-il eu besoin d'inventer le nègre ?
Mais comme aurait dit M.L.K., la vraie question n'est pas : qui a tué Martin Luther King ? Mais : qu'est-ce qui l'a tué ? »

Un combat toujours actuel car, même si de grands pas sont franchis, il serait naïf de penser qu'on arrivera un jour à vivre dans une société sans heurts et sans injustices. Il y aura toujours des Edgar Hoover, aspirateurs à ordures : « Et face à ce socle de bronze, ce Hoover-là était minuscule, englué dans la petitesse de son âme, dans sa solitude vicieuse. Un éboueur qui ne voyait le monde qu'à travers les immondices de son esprit. »

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Qu'est ce qui peut réveiller la conscience humaine ? La mener à l'éveil de telle sorte qu'elle puisse prendre parole et mettre en marche son corps ?
Qu'est ce qui peut un jour changer le cours des choses, le cours de millions de vies en faisant naître des possibles ?
Qu'elle est la nature de cette lumière qui un jour prend forme au chevet de nos plus terribles nuits, qu'elle est la nature exacte de cet astre dont l'intensité de ses rayons vient frapper si intensément l'intelligence humaine qu'elle en vient à comprendre qu'un rêve annonce la vérité ?

En lisant la magnifique biographie que consacre Alain Foix à Martin Luther King on peut concevoir le canal qu'empreinte cette étoile.
Martin Luther King était pasteur. Martin Luther King était un pasteur noir. Martin Luther King était un pasteur noir américain. Martin luther King était un pasteur noir américain du Sud des Etats Unis.

Martin Luther King était un homme.
Un homme.
«  I am a man ».
Voilà le seul slogan de « la marche des pauvres gens ».

Un homme, voilà la communauté en laquelle Martin Luther King se reconnaissait.
Du procès de Rosa Park en 1955 au motel de Memphis en 1968, allait se dérouler la plus incroyable des aventures de l'homme : sa marche.
Marche pour la défense des droits civiques de la communautés noire américaine, droit au respect, à l'égalité, à la liberté, à l'éducation, droit de vote.

A cette époque, les puissances occidentales mettaient tout en oeuvre pour conquérir la Lune.
A ce moment là, sur notre terre, un homme s'est mis en marche entraînant des millions d'hommes, de femmes, d'enfants.
Ils ne demandaient pas la Lune, il demandèrent que justice soit faite, ici et maintenant sur la Terre.
Justice pour tous.

Martin Luther King était philosophe avant tout.
Raison,compassion, conscience, responsabilité, justice voilà les évangiles de Martin Luther King. Clairvoyance politique et intelligence économique également.
Amour, solidarité, fraternité, avant tout.
Martin Luther King avait reçu la parole de Gandhi.
La non violence sera donc son langage.
Lui même ne savait pas dire ce qui l'avait désigné pour mener avec abnégation et obstination ce combat contre l'inhumanité.
La peur l'a saisi bien des fois, le doute jamais.
Et Alain Foix, en rappelant l'histoire de cette marche vers la liberté , en rappelant les noms et les visages de celles et ceux qui ont donné pour elle leur bien le plus précieux pose la question exacte :
Qu'est ce qui a tué Martin Luther King ?
Quatre ans après avoir reçu le prix Nobel de la Paix, le pasteur Martin Luther King était assassiné.
Le 04 avril 1968.
Cette balle fut portée par un bras armé. Pourquoi à Memphis ?
Pourquoi pas à Montgomery, Atlanta, , Albany, Birmingham, Saint Augustine, Selma ?

Martin Luther King n'avait pas fini de marcher. La marche commençait.
La marche pour « les pauvres gens » entrainait un rassemblement d'humains jamais encore réalisé.
Droit au logement, à l'éducation, à l'embauche, droits syndicaux, droits à l'égalité et au respect, droits à la dignité, droits à la nourriture, aux soins.
Droits pour tous. Quelque soit la race, le sexe, la religion.
Justice pour tous.
Et pour la main qui arma le bras de l'assassin de Martin Luther King cela était insupportable.
Cette universalité là était inconcevable.
Car c'est le fondement même de la société capitaliste qui était là remis en cause.
Il ne s'agissait plus de revendiquer pour une communauté, mais exiger pour l'humanité que Justice soit rendue.
Martin Luther King savait que cette marche allait probablement être sa dernière marche mais qu'elle annonçait le prochain pas de notre humanité.
Martin Luther King s'était mis en marche vers le Nord.

« L'oeil aux aguets, portant des cicatrices visibles et invisibles, je pris le chemin du Nord, imbu de la notion brumeuse que la vie pouvait être vécue avec dignité, qu'il ne fallait pas violer la personnalité d'autrui, que les hommes devraient pouvoir affronter d'autres hommes sans crainte ni honte et qu'avec de la chance - dans leur existence terrestre - ils pourraient peut-être trouver une sorte de compensation aux luttes et aux souffrances qu'ils endurent ici-bas sous les étoiles. » Richard Wright , Black boy.

«  La race est un concept servant d'outil de domination. Marcher pour la liberté, c'est aussi transgresser la ligne jaune des couleurs, profaner la race comme fétiche des dominants. ».
Martin Luther King.

«  Quand les machines et les ordinateurs, les mobiles lucratifs et les droits de propriété sont tenus pour plus importants que les êtres humains, ce trio géant que forment le racisme, le matérialisme outrancier et le militarisme ne peut être mis au pas.
La vraie charité ne consiste pas à jeter une piécette à un mendiant. Elle conduit à penser qu'un édifice social où sont produits les mendiants a besoin d'être remodelé.
Une véritable révolution des valeurs portera la main sur l'ordre mondial et dira de la guerre : cette façon de trancher les différends n'est pas juste.
L'arrogance de l'Occident qui croit avoir tout enseigner aux autres et rien à apprendre d'eux n'est pas juste. »
Martin Luther King, 04 avril 1967, en l' église Riverside de New York.

Astrid Shriqui Garain
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"I am a man". C'est la transcription en version originale du slogan qu'il fallait lire sur la pancarte que portaient sur la poitrine les marcheurs du désespoir conduit par Martin Luther King.

Un jeune né sous Barack Obama s'en étonnerait que ce serait un bonheur. Cela voudrait dire que ce qui est une évidence pour lui aura été l'aboutissement d'un long combat. Un combat pacifique, malheureusement seulement du côté des marcheurs.

La biographie de Martin Luther King par Alain Foix est celle de ce combat sans arme. Elle connaîtra deux victoires décisives : la première, le 10 décembre 1964, lorsque MLK se verra décerné le Prix Nobel de la paix. La deuxième, posthume celle-là et bien trop tardive, le 04 novembre 2008 lorsque Barack Obama sera élu président des Etats-Unis.

Quel chemin pour en arriver à ce stade et gommer la honte de la ségrégation. Oui, un homme de couleur peut devenir le président d'un pays qui a si longtemps été dominé par les inégalités. Ce phénomène était loin d'être envisageable, il y a 50 ans. Seulement 50 ans.

Martin Luther King, c'est l'incarnation de la lutte pour l'égalité des droits, pour la liberté. Pas seulement au sens des différences selon la couleur de peau, mais aussi au sens du statut social, au secours des pauvres. Mais surtout une lutte encore plus vigilante, encore plus âpre, pour que ce combat-là se déroule sans violence. Quelle force, quelle énergie, quel ascendant a-t-il fallu que cet homme, ce surhomme, déploie pour que ses frères de couleur ne répondent pas par la violence lorsque les chiens des policiers, dressés par la haine de leur maître à l'égard des Noirs, leur déchiraient les chairs dans les manifestations, lorsque quatre jeunes filles étaient déchiquetées par une bombe dans leur église, lorsque tant d'autres scènes de cette cruauté-là se déroulaient quotidiennement sous leur yeux.

41 ans d'une vie à combattre la violence par des paroles. Une vie de courage et de ténacité, au service de la cause la plus noble, interrompue par une violence ultime le 4 avril 1968. La balle d'un tueur, resté certainement impuni, venue retirer Martin Luther King à sa vocation de paix, à la vénération de ses frères opprimés.

Quelques photos significatives sont incluses dans cet ouvrage aux éditions Folio biographie. Celle qui m'a le plus touché est celle d'Elisabeth Eckford, jeune étudiante noire, faisant son entrée à la Little Rock's Central High School sous les injures de ses consoeurs blanches. Solitude d'amour dans un océan de haine.

Magnifique biographie pour un homme qui force l'admiration.
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Etant une passionnée des années 50-60 aux Etats-Unis, c'est avec un grand plaisir que je me suis lancée dans la lecture d'une biographie de Martin Luther King, figure emblématique du combat pour l'égalité raciale aux Etats-Unis et partisan de la lutte non-violente. Je m'attendais à lire une biographie classique, rapportant des faits plus ou moins importants de la vie de MLK. Eh bien je me suis trompée. Ce livre est présenté sous la forme d'un récit des dernières heures du pasteur, tout en incluant au fur et à mesure des épisodes de sa vie. (...)
Lien : https://alltimereadings.word..
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Une biographie bien écrite de l'homme à travers ses combats les plus emblématiques.
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critiques presse (1)
Culturebox
19 octobre 2012
Avec ce livre, Alain Foix entre dans l’intimité de King, partageant ses angoisses, ses interrogations et sa solitude, sans pour autant négliger l’arrière-plan historique et sociologique qui l’a mené à son engagement.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Sur certaines positions, la Lâcheté pose la question : « Est-ce que c’est sûr ? » L’opportunisme pose la question : « Est-ce politique ? » Et la Vanité vient alors pour poser la question : « Est-ce populaire ? » Mais la Conscience pose celle-ci : « Est-ce juste ? » Et il vient un temps où l’on doit prendre une position, qui n’est jamais sûre, ni politique, ni populaire. Mais nous devons la prendre parce que la Conscience nous dit que c’est juste. P.148
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« Quand les machines et les ordinateurs, les mobiles lucratifs et les droits de propriété sont tenus pour plus importants que les êtres humains, ce trio géant que forment le racisme, le matérialisme outrancier et le militarisme ne peut être mis au pas.
La vraie charité ne consiste pas à jeter une piécette à un mendiant. Elle conduit à penser qu'un édifice social où sont produits les mendiants a besoin d'être remodelé.
Une véritable révolution des valeurs portera la main sur l'ordre mondial et dira de la guerre : cette façon de trancher les différends n'est pas juste.
L'arrogance de l'Occident qui croit avoir tout enseigner aux autres et rien à apprendre d'eux n'est pas juste. »
Martin Luther King, 04 avril 1967, en l' église Riverside de New York.
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Il cite Georges Kesley : « Le racisme est une croyance, une forme d’idolâtrie… Quand il a commencé à prendre sa forme moderne, le racisme était un mécanisme de justification. Il n’est pas né en tant que croyance. Il est apparu pour justifier idéologiquement les multiples formes de pouvoir économique et politique qui s’exprimaient dans le colonialisme et l’esclavage. Mais peu à peu émergea l’idée d’une race supérieure qui prit tant de sens et de valeur, que, par-delà les structures historiques de relations où elle était née, elle s’appliqua par extension à l’homme lui-même. »
Il cite également Ruth Bénédict : « Puisque le racisme s’appuie sur une doctrine selon laquelle « tout espoir de civilisation dépend de d’élimination de certaines races et de la conservation de la pureté des autres », son aboutissement logique est le génocide… Hitler n’a fait qu’aller jusqu’au bout de la logique raciste. » p238
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Dans votre déclaration, vous affirmez que nos actions, bien que pacifiques, doivent être condamnées car elles précipitent la violence. Mais peut-on procéder à une telle assertion en bonne logique ? Cela ne revient-il pas à condamner la victime d’un vol sous prétexte qu’en ayant de l’argent elle a poussé le coupable à commettre un acte de malhonnêteté répréhensible.
Cela ne revient-il pas à condamner Socrate sous prétexte que son inébranlable attachement à la vérité et ses réflexions philosophiques ont poussé une opinion publique dévoyée à lui faire boire la cigüe ?
Cela ne revient-il pas à condamner Jésus, sous prétexte que son souci sans pareil de Dieu et sa soumission incessante à la volonté de celui-ci ont précipité le geste pervers de ceux qui l’ont crucifié ? p202
Extrait de la « Lettre de la prison de Birmingham ».
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Il va dans les geôles comme on va à la guerre une fleur au fusil, avec la certitude qu’une souffrance passagère ouvrira sur des jours lumineux. L’ombre des Prisons est l’alliée douloureuse d’un combat de lumière.
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Videos de Alain Foix (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Foix
Les artistes et la mémoire de l'esclavage : Alain Foix
L’art est un medium puissant pour transmettre la mémoire et aborder le présent d’une société. Selon Alain Foix, en choisissant d’affronter un passé collectif douloureux comme l’esclavage dans sa création, l’artiste s’engage dans un processus de libération. A travers lui, la mémoire devient objectivée et extériorisée. Dans une interview singulière, l’intellectuel Alain Foix explore la relation de l’art avec la mémoire de l’esclavage et les enjeux actuels des sociétés.
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