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Vince Rause (Collaborateur)Marianne Audouard (Traducteur)
EAN : 9782253123606
348 pages
Le Livre de Poche (03/01/2008)
4.51/5   167 notes
Résumé :
C'est un vendredi 13, en 1972, que le Fairchild F-227 qui transportait une équipe de rugbymen uruguayens s'écrasait dans les Andes. Cet accident allait donner naissance à une légende. Soixante-douze jours durant, les survivants de ce crash vécurent sur un glacier à 3500 mètres d'altitude, au milieu des cadavres et des débris de la carlingue. Seuls au monde, ils luttèrent contre le froid et le désespoir - n'ayant bientôt d'autre choix que de manger la chair de leurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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La vie se charge d'écrire des scénarios qu'aucun homme n'oserait concevoir et certaines histoires vraies dépassent tout ce qui pourrait sortir de l'imagination débridée des scénaristes les plus fous.
Celle-ci en fait partie.
Le titre, Miracle dans les Andes, est suivi du sous-titre "72 jours dans les montagnes et ma longue marche pour rentrer", et c'est le récit de ces soixante-douze longues journées que nous pouvons lire ici.
Tout commençait bien, pourtant.
Une équipe uruguayenne de rugby s'envole vers le Chili pour y disputer une rencontre. L'atmosphère est joyeuse dans l'avion, les joueurs sont heureux à l'idée du match à venir, les quelques amis ou membres de leurs familles qui les accompagnent prennent plaisir à partager ce bon moment. Jusqu'à l'accident, en pleine Cordillère des Andes.
Perdus au milieu d'une nature hostile, seuls sur un glacier à 3 500 mètres d'altitude, les survivants attendent l'arrivée des secours. Mais la suite de l'histoire ne se passe pas du tout comme ils l'espéraient.
Deux réflexions pratiques.
Quand vous prenez l'avion, imaginons par exemple que vous alliez de Paris à Milan et que vous survoliez les Alpes, emportez-vous des vêtements et tout un équipement pour survivre ou au moins vous débrouiller le mieux possible au cas où l'avion s'écraserait à très haute altitude ? Moi, non.
Quand vous prenez l'avion pour vous rendre dans un endroit dans lequel vous savez qu'il y a tout ce qu'il faut à portée de main, emportez-vous des provisions pour tenir pendant soixante-douze jours, au cas où ? Moi, non.
Maintenant, vous pouvez un peu (un tout petit peu) imaginer ce qu'a été la vie des survivants pendant ces soixante-douze interminables journées.
Nando Parrado a vécu le drame de l'intérieur. Il faisait partie de la joyeuse équipe de rugby. Sa mère et l'une de ses soeurs étaient du voyage, elles ne survivront pas.
Après une longue attente, Nando Parrado, comprenant avec ses camarades d'infortune, que les secours ne viendraient pas, s'est lancé avec son ami Roberto à l'assaut des montagnes pour aller chercher de l'aide.
Le récit de leur équipée est saisissant. Souvenez-vous : ils n'avaient pas d'équipement d'alpinisme. Ils n'en avaient pas non plus la technique. Ils n'avaient que leur coeur et leur volonté farouche de vivre, de s'en sortir et de sauver leurs camarades restés près de la carcasse de l'avion.
Nando Parrado a laissé passer plus de trente ans avant de pouvoir mettre sur le papier ses souvenirs. Son livre est complet tout en étant très sobre. Et très humble : les trente années passées lui ont donné une maturité et une sagesse qui donnent à ce texte une force qu'il n'aurait sans doute pas eue s'il avait été écrit plus tôt.
Nando Parrado met en avant les hommes impliqués dans ces événements, leurs forces et leurs faiblesses. Il ne cherche à transformer personne en héros, et surtout pas lui.
Des hommes ordinaires ont vécu une histoire extraordinaire. Des hommes ordinaires ont su faire preuve d'un extraordinaire esprit d'équipe, d'une extraordinaire volonté, pour survivre. Des hommes ordinaires, avec leur peur, leurs faiblesses, leurs failles, ont su faire preuve d'un extraordinaire courage.
On ne peut que ressortir tout chamboulé de cette lecture. le dépassement de soi pour soi et pour les autres lors de la marche de Nando et Roberto, l'instinct de survie porté à son paroxysme : ce récit qui ne se veut en aucun cas donneur de leçon nous en donne pourtant une magistrale.
Dans les remerciements de fin d'ouvrage, l'auteur écrit : "À mes quinze compagnons survivants, mes frères pour la vie, les seuls qui puissent véritablement comprendre ce que nous avons traversé. Sans la loyauté et la solidarité dont nous avons su faire preuve les uns à l'égard des autres, aucun d'entre nous ne serait sorti vivant des Andes." Effectivement, même si le récit est terriblement prenant, même s'il nous touche au plus profond, même s'il fait naître des émotions fortes, nous ne pouvons qu'entrevoir ce qu'ont vécu, ce qu'ont ressenti les protagonistes de ce drame.
Un livre fort, une histoire quelquefois difficile, une grande leçon de vie.
Pour finir, je voudrais signaler qu'un livre a été écrit antérieurement à celui-ci sur le même sujet par le journaliste Piers Paul Read. Très intéressant lui aussi, il n'a cependant pas la force d'un récit vécu de l'intérieur, forcément plus personnel.
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Magnifique et émouvant témoignage exprimé par Nando Parrado suite au drame qu'il a vécu en 1972 au coeur des Andes après le crash de l'avion qui le transportait avec son équipe de rugby, de Montevideo vers Santiago, pour un match amical.

Au-delà de la narration de la survie coûte que coûte des jeunes rescapés du crash (16 seulement sur 45 passagers reviendront), Nando Parrado aborde plusieurs thèmes tels que l'isolement, l'amitié avec ses partenaires, l'amour de sa famille, l'imminence de la mort et le chagrin de voir toutes ces vies détruites à ses côtés, il livre au lecteur le plus profond de ses sentiments, avec un recul important puisque son récit est publié plus de trente années après l'accident.

D'abord, quelques pages sur le rugby qui a fédéré ces jeunes, créé leur esprit d'équipe, leur volonté, leur altruisme et des mots très forts pour faire partager leur passion d'un sport de héros. Ils l'ont découvert grâce aux Frères Chrétiens irlandais qui avaient élevé ce sport "au rang de discipline morale".

On a donc des garçons en pleine force de leur jeunesse qui vont en quelques secondes se retrouver dans l'univers hivernal hostile de la haute montagne qu'ils ne connaissent absolument pas, l'un d'entre eux n'ayant même jamais vu la neige. Ils sont en vêtements d'été, donc nullement équipés pour une survie à 3600 mètres d'altitude, même si le printemps arrive.

La force du récit de Nando Parrado réside à la fois dans la scrupuleuse narration des faits, depuis le crash jusqu'au sauvetage, et dans les sentiments qu'il partage avec ses amis et qu'il exprime en installant une émotion non complaisante et une admiration du lecteur pour leur volonté alors que leur destin ne pouvait paraître autre que la mort.

Celle-ci est inévitablement omniprésente dans le témoignage de Nando Parrado, avec en premier celle de ceux qui ont été tués lors du crash, comme sa mère, puis, quelques jours plus tard, sa jeune soeur et plusieurs de ses amis, mort violente sous l'avalanche qui envahit le fuselage des restes de l'avion où ils sont abrités, mort lente et douloureuse de ceux dont les blessures privées de soin ne laissent aucun espoir de survie.

Et puis, c'est un récit de la volonté, volonté partagée par ces jeunes qui ne peuvent se résigner à mourir, après qu'ils aient compris que les secours ne viendront pas car ils sont introuvables, présumés disparus et tous morts. Cette volonté formidable est exprimée par plusieurs d'entre eux, sans doute principalement par Nando et Roberto qui, à eux deux, parviendront à franchir un sommet à plus de 5300 mètres d'altitude, pour rejoindre, péniblement, au terme d'un incroyable calvaire dans lequel ils vont se soutenir sans relâche, les vallées qui les conduiront vers le salut et dans les bras des sauveteurs.

Ces deux jeunes réalisent un exploit sans précédent et, sans doute, sans qu'il soit réitéré par quiconque, en franchissant les montagnes sans le moindre équipement, sans connaissance en alpinisme, commettant donc des erreurs de choix, mais grimpant envers et contre tout dans la neige, la glace, sur la roche pour finalement atteindre l'objectif de vie.

Ils ont passé 72 jours isolés dans les Andes et ont accepté, pour se nourrir et survivre, de manger la chair de leur compagnons défunts. Ce fut une épreuve pour eux, épreuve nécessaire, condition sine qua non de survie, qu'ils ont pu affronter, en témoignant reconnaissance à leurs amis morts qui les ont ainsi sauvés. Pas de sensation dans la relation de ce que l'on ne saurait assimiler à du vrai cannibalisme, mais à un cannibalisme de survie, à choisir entre la mort par la faim.

Le récit de Nando Parrado est aussi marqué par des réflexions métaphysiques au fil des échanges entre les jeunes sur la religion, la foi, Dieu que certains implorent chaque jour, croient au salut qu'il peut leur apporter tout en s'interrogeant sur la destinée hasardeuse de ceux d'entre eux qui ont péri. L'auteur explique à la fin du livre sa propre croyance, sans doute pas au Dieu des Frères Chrétiens, mais à sa propre représentation divine qu'il a ressentie dans les montagnes.

Les dernières pages du livre sont consacrées à l'après, à la reconstruction de ces jeunes qui ont retrouvé leurs familles, aux détails de ce qu'il est advenu de chacun d'eux, à leurs retrouvailles annuelles chaque 22 décembre, jour du sauvetage, à leur amitié qui a perduré, soudés qu'ils ont été dans cette terrible épreuve.

Enfin, il termine par l'amour de la vie et de ses proches qu'il éprouve de manière beaucoup plus intense, après un tel vécu, il le fait partager au lecteur avec émotion et sincérité, lui conseille de jouir de chaque respiration et de savourer chaque jour de la vie.

Son livre porte un message très fort, un témoignage indicible -- d'ailleurs il n'a pu en parler pendant plusieurs années -- et un hymne à la vie ainsi que, chose incroyable en ces circonstances, un hommage aux beautés de la montagne.



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Impossible de ne pas penser au livre de Piers Paul Read, Les Survivants, en lisant Miracle dans les Andes, puisqu'il parle du même accident d'avion et de la façon dont les survivants se sont débrouillés pour échapper à la faim et au froid et pour regagner la civilisation par leurs propres moyens.
Le récit de Nando Parrado, l'un des rescapés, est naturellement moins factuel que le livre de Piers Paul Read. Miracle dans les Andes exprime davantage les sentiments personnels du survivant et le texte, extrêmement émouvant, donne à réfléchir sur le sens de la vie, la peur, la mort, l'amour...
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Tous les lecteurs d'un tel livre connaissent d'avance le fait divers inouï qu'il raconte: la survie des passagers uruguayens d'un avion tombé au coeur des Andes. Trois heureux hasards ont conduit à une sorte de "happy end" de cette aventure: d'abord, les intéressés n'ont pas tous été tués sur le coup; ensuite ils ont pu subsister pendant 72 jours, par la transgression d'un tabou majeur; enfin, deux d'entre eux (dont le narrateur lui-même) sont parvenus à descendre de la montagne pour appeler les secours. Chacun de ces trois événements avait une chance infinitésimale de se réaliser.

Au coeur d'un massif montagneux grandiose et parfaitement indifférent à la vie humaine, ces rescapés - très jeunes pour la plupart - ont affronté des monstrueuses difficultés et une angoisse de tous les instants. Mais leurs qualités personnelles étaient remarquables: ils avaient reçu une formation exigeante sur le plan physique et moral; une solidarité exceptionnelle les liait, puisqu'une grande partie d'entre eux constituait une équipe de rugby de haut niveau. Sans ces caractéristiques très particulières, sans leur persévérance hors du commun et, aussi, sans une incroyable chance, ils seraient évidemment tous morts. Le narrateur écrit: « Il n'y avait pas de saint parmi nous. Nous n'avons pas survécu parce que nous étions parfaits mais parce que, en fin de compte, l'intérêt que nous nous portions les uns aux autres était largement supérieur à notre intérêt personnel » (p. 330).

N. Parrado s'est retrouvé en position de "deus ex machina", mais il n'en tire aucune gloire. Le souvenir de cette expérience est resté pour lui atroce de bout en bout. La seule chose qui reste gravée dans son coeur, c'est qu'il n'y a qu'une seule chose importante dans la vie humaine: l'amour. L'amour de son père, de sa femme (épousée plus tard) et de ses amis… J'ajouterai une chose: j'ai été frappé personnellement par la nécessité de transgresser les tabous pour survivre - et aussi parfois pour vivre, tout simplement.

J'avais lu il y a plusieurs décennies le livre "Les survivants" écrit sur cette aventure unique en son genre, par le journaliste P. P. Read. N. Parrado ne le désavoue pas. Mais il est sans doute préférable de lire le récit de l'un des protagonistes. De plus, l'auteur nous donne un bon aperçu sur "l'après", sur son retour en Uruguay: c'est vivant et instructif.

Tout le monde devrait lire (et méditer aussi) ce témoignage absolument exceptionnel, à mon avis.
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J'ai été boulversée par le récit de Nando Parado suite à l'accident de leur avion dans la cordillère des Andes et leur acharnement à survivre. Dans ce livre et des années après l'accident pour faire taire toutes les rumeurs les plus folles, Nando Parado nous livre sa version des faits et ses sentiments durant cette rude épreuve. Bien que proches en certains points au livre'les survivants' de Piers Paul Read qui a raconté leurs aventures, Nando Parado nous livre toutes ses sensations, ses émotions de façon extraordinaire. C'est tellement bien écrit qu'on a du mal à revenir à notre réalité. En se donnant les moyens de survivre, ces survivants nous donne à nous lecteurs une belle leçon d'humilité et nous rend parfois honteux des pensées que nous avions ou avoir avant de lire ce chef d'oeuvre.
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Citations et extraits (128) Voir plus Ajouter une citation
[Nando évoque sa première nuit dans l'avion, avec sa sœur Susy, gravement blessée.]
J'ai souffert tout au long de la nuit, d'une respiration glacée à l'autre, d'un battement de cœur grelottant au suivant, et chaque instant était à lui seul un enfer. Quand il me semblait que je n'en pouvais plus, je me rapprochais de Susy, et c'est le fait de penser que je prenais soin d'elle qui m'a permis de rester lucide. Après le coucher du soleil, il faisait totalement noir. Je ne voyais plus le visage de Susy, je n'entendais que sa respiration difficile. Couché auprès d'elle, je me suis senti submergé par le sentiment de tendresse et d'amour que j'éprouvais pour elle, pour mes amis disparus, pour ma famille, pour ma vie et mon avenir, soudain devenus fragiles et précieux ; ce sentiment était si profond et douloureux qu'il m'a privé de mes forces et pendant un court instant, j'ai cru que j'allais m'évanouir. Mais je me suis repris et me suis blotti encore davantage contre Susy, en l'entourant de mes bras aussi délicatement que possible, faisant attention à ses blessures, et me retenant pour ne pas la serrer de toutes mes forces. J'ai collé ma joue contre la sienne pour sentir sa respiration chaude contre mon visage, et j'ai passé toute la nuit à la tenir, sans jamais relâcher mon emprise, en l'embrassant comme si j'embrassais tout l'amour, toute la paix et la joie que j'avais connus et que je connaîtrais jamais, comme si en la tenant aussi fort, je pouvais empêcher toutes les choses précieuses de m'échapper.
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Le fait de manger cette chair n'a pas calmé ma faim, mais mon esprit si, en revanche. Je savais que mon corps se servirait des protéines pour se renforcer et ralentir le processus de famine. Cette nuit-là, pour la première fois depuis le crash, j'ai entrevu une faible lueur d'espoir. Nous étions face à une cruelle réalité, et avions découvert que nous avions la force d'affronter une horreur inconcevable jusqu'alors. Notre courage nous procurait un faible sentiment de contrôle sur la situation, et nous faisait gagner un temps précieux. Nous n'avions plus d'illusions. Nous savions tous désormais que dans notre combat pour survivre, il nous faudrait affronter des choses bien plus abominables et destructrices que ce que nous aurions pu imaginer, mais je sentais aussi qu'en tant que groupe, nous venions par là même de déclarer aux montagnes que nous ne nous rendrions pas. Et pour ma part, je savais que je venais de faire, tristement, le premier petit pas qui me ramènerait vers mon père.
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Dans les premières heures, rien : ni crainte, ni chagrin, ni le sentiment du temps qui passe, ni même l'ombre d'une pensée ou d'un souvenir. Rien que le silence, parfaitement noir. Puis vint la lumière, une lueur grisâtre, et j'allai vers elle, tel un plongeur qui remonte lentement à la surface. La conscience me revint peu à peu, et je m'éveillai à grand-peine dans un monde clair-obscur, entre le rêve et la réalité. Autour de moi, j'entendais des voix, je soupçonnais du mouvement, mais mes pensées, comme ma vision, étaient troubles. Je ne voyais que des silhouettes sombres, des puits de lumière et d'obscurité. J'observais, confus, ces formes mal définies et m'aperçus que certaines ombres se déplaçaient. Je finis par comprendre que l'une d'entre elles était penchée au-dessus de moi. «Nando, podés oírme ? Tu m'entends ? Ça va ?»
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J'ai adressé un sourire à Carlitos et tourné la tête avant qu'il ne puisse déceler l'angoisse dans mes yeux. Mon regard s'est arrêté sur le monticule de neige où ma mère et ma sœur étaient enterrées. Depuis leur mort, je ne m'étais pas autorisé la moindre pensée sentimentale pour elles. À présent, je revivais le moment où j'avais déposé Susy dans sa tombe et l'avais recouverte de neige. Deux mois s'étaient écoulés, mais je voyais encore nettement son visage sous les cristaux qui retombaient sur son front et sur ses joues. Si je meurs, me suis-je dit, mon père ne saura jamais que je l'ai rassurée et réchauffée, ni à quel point elle semblait paisible dans sa tombe blanche.
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Après le coucher du soleil, il faisait totalement noir. Je ne voyais plus le visage de Susy, je n'entendais que sa respiration difficile. Couché auprès d'elle, je me suis senti submergé par le sentiment de tendresse et d'amour que j'éprouvais pour elle, pour mes amis disparus, pour ma famille, pour ma vie et mon avenir, soudain devenus fragiles et précieux; ce sentiment était si profond et douloureux qu'il m'a privé de mes forces et pendant un court instant, j'ai cru que j'allais m'évanouir. Mais je me suis repris et me suis blotti encore davantage contre Susy, en l'entourant de mes bras aussi délicatement que possible, faisant attention à ses blessures, et me retenant pour ne pas la serrer de toutes mes forces. J'ai collé ma joue contre la sienne pour sentir sa respiration chaude contre mon visage, et j'ai passé toute la nuit à la tenir, sans jamais relâcher mon emprise, en l'embrassant comme si j'embrassais tout l'amour, toute la paix et la joie que j'avais connus et que je connaîtrais jamais, comme si en la tenant aussi fort, je pouvais empêcher toutes les choses précieuses de m'échapper.
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