Mishima : Ma mort est mon chef d'oeuvre

♫Kimono et coca-cola
Du saké chaud à Osaka
Des guincheries avec les geishas
Japon, t'es pas tout à fait ça
T'es pas tout à fait ça
Ma vie c'est pas tout à fait ça
C'est pas tout à fait ça♫
-Alain Bashung-1977 -
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Revêtir un kimono blanc...
(Attention règles destinées aux seuls Samouraïs
N'essayer pas à la maison, tenir éloignés les enfants)
Pour empêcher que ne se répandent les entrailles
Serrer fortement ce vêtement avec un Obi
Assis, face au public, le tabouret sur le tatami
Ouvrir l'abdomen sur la gauche, remonter en diagonale
Puis revenir sur la première, couper une autre entaille
Ensuite, faut aller très vite...
(ou ça laisse des traces sur le tapis !)
Pour abréger la souffrance vous faites appel à un ami
Qui vous tranchera la tête, finira votre hara-kiri...
Dire que chez nous le premier Kirira ora une tapette !
Y-a pas à dire, ces japonais ont le sens de la fête...
Il n'est pire narcisse que celui qui s'admire sans raison
Dépasser la réflexion et passer à l'action
"La plus belle écriture est celle qui jaillit
comme le sang de la blessure d'un sabre"
L'arme controversée
Voyeur et impudique,
attiseur de curiosités
Vs ceux qui préfèrent les classiques.
Kawabata, 1968 prix Nobel. Son unique Mentor
"Avant qu'un autre japonais n'obtienne le prix,
Je serai mort"
Puisse t'il reposer en paix, lui qui en a connu si peu quand il était en vie
Couper les ponts et chaussé à la mode G.I.
天皇陛下万歳- Banzaï - Nippon de la rivière Kwaï
Confessions d'un masque enfin démasqué
Il faut un ennemi pour avancer
"Le Japon moderne est laid"

"Ma mort est mon chef d'oeuvre absolu"
Prière entendue...
25/11/1970 Mishima effectue le traditionnel seppuku
avec l'aide de son Ami Morita Masakatsu ...

Roman graphique MISHIMA
Pourrait se lire comme un Manga
Tu tournes la première page
Mais tu commences par sa fin !??

Comme je ne connaissais de Mishima que les circonstances de sa mort avant d'ouvrir ce roman graphique, que je n'ai jamais lu son oeuvre, et que je connais mal la culture japonaise, beaucoup de références m'ont échappé, que ce soit dans le récit même de la vie de Mishima que dans le dessin qui représente une époque et une culture artistiques.
Cependant, le récit est très chronologique et donc facile à suivre, les transformations physiques de Mishima, de petit enfant à frêle adolescent, puis d'écrivain chétif à star de cinéma au corps sculpté d'athlète, permettent de se repérer. Peut-être est-ce mon regard d'occidentale, mais j'aurais presque préféré plus d'orientalisme dans les décors, plus de cerisiers en fleurs ou de mont Fuji... oui, c'est cliché, mais les dessins en noir et blanc, surtout le fond, très sobre, donnent une impression de froideur.
Finalement, ne connaissant rien, ce qui m'a intéressée, c'est ce que je connais, soit la thématique du théâtre à travers les masques. Mishima, selon cette oeuvre, se met continuellement en scène et joue différents personnages : le fils aimant, l'écrivain cynique, le danseur gay, l'athlète, l'esthète fasciné par les oeuvres aux références homosexuelles (Proust, Mort à Venise, Saint-Sébastien...), le héros qu'il aurait voulu être à la guerre, le nouveau riche, le guerrier, le père de famille, le nationaliste... A tel point que lui-même se perd et ne sait qui il est vraiment, et que, nous-mêmes, ne savons jamais s'il joue ou s'il est réel. C'est en ce sens que je comprends le titre :" la mort est mon chef-d'oeuvre", dans le sens où il met en scène sa mort comme un acteur, s'occupant des figurants - chargés de lui couper la tête, des costumes - une tenue blanche pour faire ressortir le sang, des accessoires - les sabres pour se tuer, des bruitages - les hélicoptères qui cachent son discours. J'ai bien aimé aussi - déformation professionnelle... - tout le contexte, soit le décollage économique du Japon après la guerre et son américanisation.
Un personnage fascinant car complexe, multidimensionnel ; cette lecture m'a donné envie de découvrir son oeuvre.

Biographie dessinée de Yukio Mishima, doublement célèbre pour son roman « le pavillon d'or » et pour son suicide par seppuku.
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas beaucoup aimé le trait du dessin peu intéressant et très en deçà de la vie tourmentée de Mishima. En revanche, le scénario et la mise en mot de la vie complexe de l'écrivain sont parfaitement traités, sans éluder les côtés sombres du personnage. En racontant la vie de Mishima, l'auteur met en lumière l'histoire complexe, souvent violente, du Japon. Passionnant.

Il y a de nombreuses choses à dire sur Mishima et son Oeuvre ; les deux étant extrêmement liés. Dans cette bande dessinée, Weber et Li-An retracent la vie de l'auteur japonais en insistant en plus sur le contexte historique du Japon. Si les dessins sont plutôt quelconque et n'embellissent guère le récit, la biographie de Mishima est passionnante à lire avec son aspect quasi-documentaire. Weber a bien retranscrit la complexité du personnage en en brossant un portrait objectif et vivant. A lire.

Ce n'est pas une critique, c'est plutôt une phrase du livre dite par Mishima :
Un peuple qui perd ses repères finit par se perdre lui-même.