AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081395602
320 pages
Climats (11/01/2017)
4.14/5   35 notes
Résumé :
Si l'on veut réellement rassembler la grande majorité des classes populaires autour d'un programme de déconstruction graduelle du système capitaliste (et non pas simplement accroître ses privilèges électoraux), il faut impérativement commencer par remettre en question ce vieux système de clivages fondé sur la «confiance aveugle dans l'idée de progrès», dont les présupposés philosophiques de plus en plus paralysants (du type "parti de demain" ? celui de la Silicon Va... >Voir plus
Que lire après Notre ennemi, le capitalVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Michéa offre 2 critiques pour le prix d'une:
- le capitalisme
- la gauche libérale

Une synthèse.
Commenter  J’apprécie          70
Une écriture facile et un propos très pédagogique. Un livre d'une lucidité rare.
Commenter  J’apprécie          10
J-C Michéa trouve le ton juste pour analyser la situation de notre époque.
Commenter  J’apprécie          10
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Une réforme ‘sociétale' - chaque fois qu'elle est introduite d'en haut et non sous la pression dominante des luttes populaires (par exemple pour le droit à l'avortement) - ressemble donc presque toujours à ces offres commerciales séduisantes qui comportent, cachés dans un coin, un certain nombre d'engagements additionnels - en général nettement plus onéreux - que le client inattentif ne découvre qu'après coup.
Commenter  J’apprécie          221
Si, par « révolution », on entend le « bouleversement continuel de la production et le constant ébranlement de tout le système social » (Marx), alors il est clair qu'une société capitaliste est, dans son principe même, éminemment révolutionnaire (« construisons dans un monde qui bouge ! »). Si, en revanche – et de façon plus classique – on choisit de réserver le terme de « révolution » au seul processus politique qui permet à un peuple (ne serait-ce que pendant quelques semaines) de s'emparer d'un pouvoir jusque-là confisqué par une caste ou une oligarchie, on devra au contraire en conclure que le mouvement qui a progressivement conduit, dans la seconde partie des années 1970, au triomphe sans réplique des idées libérales (aussi bien sur le plan économique que politique et « sociétal ») doit nécessairement être défini – au moins dans ses aspects dominants – comme une véritable contre-révolution culturelle. L'important étant ici de voir que, dans les conditions historiquement inédites du système capitaliste, tout mouvement officiellement « progressiste » et futuriste – à l'image, on l'a vu, de celui des idéologues de la Silicon Valley – peut donc parfaitement s'avérer, et cela en même temps, profondément contre-révolutionnaire.

C'est là, du reste, ce que le roi Louis-Philippe avait eu lui-même l'occasion de constater, lors de son exil belge, face au spectacle dramatique des journées de juin 1848 : « La République a bien de la chance, s'était-il alors exclamé. Elle, au moins, elle a le droit de tirer sur le peuple ! ». Telle est bien, en définitive, la contradiction permanente dans laquelle doivent aujourd'hui se débattre les Versaillais de gauche (ou d'extrême gauche) du post-mitterrandisme.
Commenter  J’apprécie          40
[h] Les ravages intellectuels engendrés par des décennies de réformes libérales de l'école – de Claude Allègre à Najat Vallaud-Belkacem – sont désormais visibles à l'oeil nu. Au lendemain de Mai 68, les ouvrages de théorie critique les plus ardus (Althusser, Lacan, Debord, etc.) se vendaient généralement à des dizaines de milliers d'exemplaires (et même parfois plus). Si on regarde, en revanche, quels sont les deux derniers best-sellers de la pensée « citoyenne » d'aujourd’hui (Matin brun de Franck Pavloff en 1998, et Indignez-vous ! de Stéphane Hessel en 2010), on constatera, au contraire, qu'il s'agit là de simples opuscules, très reposants pour le cerveau, et ne dépassant pas, dans les deux cas, quelques dizaines de pages. Un esprit chagrin pourrait presque en déduire que le prochain best-seller de l'extrême gauche citoyenne comportera donc tout au plus une quinzaine de pages, dont sept ou huit à colorier. Cette conséquence on ne peut plus logique de l'enseignement moderne de l'ignorance (que confirme, entre autres, le fait particulièrement inquiétant que plus le nombre d'étudiants augmente, plus le nombre de librairies diminue) n'est certainement pas étrangère au vide intellectuel abyssal de l'extrême gauche postmitterrandienne (bien qu'il existe encore, heureusement, d'honorables exceptions). Les efforts de Philippe Meirieu et des pédagogues « progressistes » ont visiblement porté leurs fruits.

(p.219)
Commenter  J’apprécie          32
[Sur les hypothétiques conséquences (antisociales selon Michéa) de l'application d’un « revenu universel »]

On comprend (...) qu'une partie croissante des élites libérales songent désormais à refroidir le réacteur en s'ouvrant progressivement à l’idée — déjà théorisée par Milton Friedman — d’une allocation universelle de citoyenneté qui serait versée à chaque individu pendant toute la durée de sa vie, qu'il accepte de travailler où non. Idée qui ne fait au fond que reprendre sous une forme nouvelle les anciennes pratiques clientélistes de la Rome impériale. C'est seulement à ce prix en effet que l'accumulation du capital pourrait se poursuivre, quelques décennies encore, dans une paix sociale relative. On peut donc être pratiquement certain que, dans les années à venir, ce projet libéral à deux ou trois vitesses, où seule une minorité du genre humain (20% selon certaines estimations) serait condamnée au travail productif à plein temps, possédera un accueil de plus en plus favorable de la gauche et de l'extrême gauche. Alors que, la véritable solution socialiste serait, bien entendu, de travailler beaucoup moins pour travailler tous.
Commenter  J’apprécie          10
Il est clair qu'à l'époque de Marx, de Proudhon et de Bakounine, le Nouveau Parti Anticapitaliste d'Olivier Besancenot et de Philippe Poutou — dont l'imaginaire "No Border" doit certainement beaucoup moins au vieil internationalisme prolétarien qu'au Guide du routard et aux clips publicitaires de Benetton — aurait certainement eu beaucoup de mal à être admis dans les rangs de la première internationale.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean-Claude Michéa (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Michéa
C'est depuis un village des Landes où il vit depuis sept ans que le philosophe Jean-Claude Michéa poursuit sa critique d'un monde urbain qu'il estime aujourd'hui trop déconnecté. À l'occasion de la sortie de son dernier essai, il est "monté à Paris" pour s'entretenir avec Guillaume Erner.
Photo de la vignette : Aitor Diago / Getty
#capitalisme #economie #alienation ____________ Découvrez tous les invités des Matins dans "France Culture va plus loin" https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : économieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..