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EAN : 9782374480442
216 pages
XO Editions (04/10/2018)
3.21/5   12 notes
Résumé :
Ils étaient deux. Ne faisaient qu’un. Et José Frèches croyait qu’ils avaient l’éternité devant eux. Mais le 29 novembre 2011, à l’âge de 61 ans, il disait adieu à son jumeau. Ce jour-là, il crut mourir aussi…

Comment rester debout sans son « pareil », son frère miroir, son premier rival ? Longtemps l’écrivain s’est enfermé dans le silence. Jusqu’à ce livre… et ce miracle : en racontant Jean-Benoît, l’auteur s’est révélé à lui-même. Il a renoué avec la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie XO éditions et NetGalley pour l'accès à ce témoignage intime.
#NousétionsDeux #NetGalleyFrance

Moi, qui suis une « sans pareille », comme l'écrit José FRÈCHES, j'ai toujours été fascinée par ce que pouvaient vivre et ressentir les vrais jumeaux. L'écrivain répond à quelques-unes de ces questions, nous plongeant d'abord dans son, ou plutôt leur, enfance privilégiée dans divers pays. Puis il suit le chemin et les méandres de leur gémellité, dans un milieu érudit, voire politique, ce qui n'est pas mon domaine de prédilection.
Je me suis plus attachée aux descriptions relatives aux sentiments, aux partages pudiques de pensées les plus intimes, au décryptage de certaines situations ambivalentes, qu'à leurs parcours plus qu'honorables à tous les deux.

L'objet de ce livre est l'impossible deuil quand l'un des jumeaux décède.

La plaie ne se referme pas, mais peut-être ouvre-t-elle de nouveaux horizons et la possibilité d'une réelle individuation, qui sait ?

Le style pourtant travaillé ne m'a pas tellement touchée et il m'a manqué malgré tout, une certaine simplicité, même si j'ai trouvé l'auteur plutôt humble.
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C'est avec beaucoup d'émotions et de pudeur que José Frèches nous livre sa douleur, après la mort de son jumeau, Jean-Benoît (JB), décédé d'un cancer à l'âge de 61 ans.
Mais attention. Pas de pathos ni de larmoiements. Tout en retraçant sa vie, je devrais dire leurs vies, car indissociable est un faible mot pour les jumeaux, il nous raconte leur complémentarité. Il n'analyse pas, il n'explique pas, il nous invite dans son monde fusionnel avec son "pareil", face aux "sans-pareil" que nous sommes.

La gémellité n'est toujours pas élucidée scientifiquement et reste peu connue. Quelques personnes ont tenté d'analyser, dont René Zazzo. Ses thèses : "Les Jumeaux, le couple et la personne" (1960) et "Le paradoxe des jumeaux" (1984), ont donné naissance aux premières études approfondies. L'auteur y fait souvent référence, sans tout approuver. Surtout lorsque ce psychologue affirme que les jumeaux sont "psychologiquement aussi dissemblables que des frères ou des soeurs ordinaires" et qu'ils doivent s'émanciper l'un de l'autre de manière naturelle et sans drame. Cela s'appelle la dégémellisation. Ce à quoi l'auteur répond : "Si Zazzo avait eu un jumeau, il est permis de penser que jamais il n'aurait tenu une telle assertion."

Si vous désirez être témoin d'une vie de jumeaux, ce livre est fait pour vous. Mais vous n'aurez pas les clefs, car même eux, ne les ont pas.

"Parole de jumeau, la gémellité est à la fois un grand bonheur et une vraie malédiction."

Grand merci à Babelio et aux Editions XEditions pour m'avoir entre ouvert les portes de ce mystère toujours aussi attirant.
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C'est avec une plume élégante , une grande sensibilité que José Frèches , ( connu pour son amour de l'Asie , il a été de nombreuses années conservateur du musée Guimet , il a écrit de nombreux romans qui se passent en Chine ancienne , puis les biographies de Bouddha et de Confucius qui le font connaître du grand public , ) évoque une partie de sa vie , le deuil de son jumeau , mort d'un cancer du rein à l'âge de 60 ans .
Leur père est décédé d'un cancer de la prostate et c'est malheureusement quand il est trop tard , quand la maladie est irréversible que José Frèches apprend que son frère ne se faisait plus suivre par un médecin.
C'est ce deuil particulier qu'il nous raconte sans jamais tomber dans le pathos , il y a une grande retenue dans l'écriture.

La gémellité fascine ,interpelle , l'auteur avec sa grande érudition nous rappelle que dans certaines sociétés primitives les jumeaux sont sacrifiés à la naissance , ils sont sujets à de nombreuses superstitions .
La mythologie nous dit il relate des cas de violence extrême entre les jumeaux comme les fondateurs de Rome Remulus et Remus ou dans la bible , Jacob et Eseu . Il évoque également le mythe de Prométhée et Epimethée .
Dans ce roman sur le deuil , la perte d'un être cher, il y a l'universalité de la souffrance et en même temps quelque chose qui rend cette souffrance unique car il s'agit de la perte de son pareil .
Pour José freches et c'est une nuance très importante, dans leur couple il n'y a pas de dominant dominé , les rôles sont interchangeables au fil du temps , des circonstances, il n'y a rien de figé .
Un de mes passage préféré est celui où il évoque sa vie de futur ' artiste ' à Rome , ses années de lycée , la ville de Rome de la Dolce Vita des années 60 , l'évocation de Lydia son prof d'art , réfugiée russe qui a fui la Russie communiste post révolution des années 30 et qui hélas va se tromper lourdement en étant séduite par la politique de Mussolini , ce qui bouleverser son destin .
Dans le récit autobiographique, il y a aussi un très beau
portait de sa mère avec une référence à Romain Gary sur ces mères qui par leur amour intense donneront la 'promesse de l'aube ,José F. est le préféré de sa mère même si ça n'a jamais été dit .
Petite anecdote qui m'a beaucoup séduite c'est la BD Tintin et le lotus bleu qui lui a ouvert la porte de sa passion pour la Chine .
Je remercie NetGalley ainsi que les Éditions XO pour cette très belle lecture .
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Je me rends compte que j'ai totalement oublié de chroniquer Nous étions deux de José Frèches.
Ils étaient deux. Ne faisaient qu'un. Et José Frèches croyait qu'ils avaient l'éternité devant eux.
Mais le 29 novembre 2011, à l'âge de 61 ans, il disait adieu à son jumeau. Ce jour-là, il crut mourir aussi…
Nous étions deux est un témoignage fort sur le bonheur et la malédiction des jumeaux, et, au-delà, sur tous ces orphelins qui, un jour, ont perdu leur âme soeur. En racontant Jean-Benoît, l'auteur s'est révélé à lui-même. Il a renoué avec la vie.
Nous étions deux est un témoignage que je souhaitais lire car j'aurais aimé avoir une soeur jumelle ou mettre au monde des jumeaux. J'ai toujours été fasciné par cette relation, d'ailleurs je me souviens avoir fait un exposé sur ce sujet quand j'étais au lycée.
Nous étions deux nous raconte la relation de José et Jean-Benoit. Et comment l'auteur a du dépasser son chagrin pour retrouver le goût de la vie.
C'est un récit intime, tout en pudeur. Pas toujours facile à lire, j'ai parfois eu l'impression d'être un peu voyeuse.
Mais cela reste un joli témoignage, à découvrir.
Ma note : 3.5 étoiles.
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Je connais José Frèches pour avoir lu ses magnifiques romans se passant la majeure du temps en Chine et également un qui m'a plus touchée où il relate la vie de Gandhi. J'étais donc très contente d'être sélectionnée à la Masse Critique de Babelio en juin et de recevoir son nouveau roman. Je le découvre ainsi beaucoup plus intimiste, pas d'impératrice ni d'empereur ici, pas de Chine ou d'Inde, mais l'histoire de deux êtres qui ne formaient qu'un au tout début.

Je ne savais pas que José Frèches avait eu un jumeau. Cette magie de la nature qui fait que d'un ovule il va naitre deux bébés. José et Jean-Benoît se ressemblent comme deux gouttes d'eau et se confondent. Leur enfance se déroule comme dans une bulle où ils vivent refermés sur eux-mêmes, se suffisant à leur bonheur. Ils se nomment les « pareils » comme ils disent et évoluent au milieu d'un monde de « sans pareils » (les autres enfants qui ne se ressemblent pas). José va raconter la vie qu'ils ont eu tous les deux, d'abord fusionnels, puis les études, la vie professionnelle vont les séparer sans rester trop longtemps loin l'un de l'autre. Si la ressemblance physique est forte, les caractères vont se différencier. José a plus l'âme d'un artiste, d'un saltimbanque alors que Jean-Benoît est beaucoup plus terre à terre et l'esprit mathématicien. Leurs opinions vont parfois les opposer, mais José se sentira toujours inférieur à son frère et une certaine rivalité va naître entre eux au niveau des diplômes obtenus, de leurs carrières jusqu'aux différentes honorifications qu'il recevront. On retrouve à ce moment là des situations qui se produisent dans une fratrie classique. Notamment au niveau de leurs relations parentales. Il est bien connu que chacun des parents a un jumeau préféré, pour ce qui est de José et Jean-Benoît, José sera le privilégié de sa mère à qui il rend également un très bel hommage à travers ce livre. Cette préférence peut créer des tensions à certains moments de leurs vies.

La mort de Jean-Benoît va provoquer un séisme dans la vie de José, on comprend aisément qu'il va avoir l'impression de perdre une partie de lui-même. C'est ce départ qui va donner l'envie à José de raconter leurs vies à tous les deux, comme pour lui parler une dernière fois, revenir sur des différents qui les ont opposés. C'est toujours quand on perd quelqu'un qu'on se rend compte qu'on ne lui avait pas tout dit, il est toujours trop tôt, et bien souvent des non-dits sont restés sous silence et ça fait mal de vivre avec quand la personne concernée n'est plus là.
La force de ce récit est que l'auteur n'a pas versé dans le pathos ou dans le larmoiement. Il est resté sincère sans faire de la glorification de l'autre comme il peut se passer bien souvent au moment de la mort. Il est juste, revient sur ses propres erreurs et sur celles de son frère. C'est un formidable hommage qu'il rend à son double.

J'ai pu apprécier une nouvelle fois le style de José Frèches. C'est un formidable conteur, tout en finesse et en délicatesse. Il étaye ce qu'il raconte avec des analyses plus poussées de spécialistes ou d'écrivains, dont notamment René Zazzo qui a fait des études scientifiques sur les jumeaux. José Frèches le cite et en parle très souvent, bien qu'il ne soit pas toujours d'accord avec lui surtout quand ce dernier parle de « dégemellisation », le fait que les jumeaux peuvent s'émanciper individuellement, et pour lequel José ne partage pas cet avis.
On retrouve sa passion pour la mythologie et les légendes en faisant mention de certains jumeaux célèbres de l'Histoire, notamment Rémus et Romulus mais aussi Epiméthée et Prométhée.
Et puis, il y a les décors qu'il retranscrit à merveille, sans lourdeurs et avec tact. Et l'air de rien, on va faire de beaux voyages, car la famille Frèches a bien souvent déménagé et changé de pays. D'Italie, on va aller au Brésil, puis en Espagne et enfin en France. le travail de leur père les fait bouger beaucoup. Ils vont également côtoyer par leur travail de grands noms de la politique française, Chirac, Sarkozy...il raconte sans se cacher les dessous des demandes et remises de médailles et autres légions d'honneur, je me doutais bien que les passe-droits et les courbettes sont légion, même si je trouve toujours ça pas très honnêtes..
Je ne m'attendais pas, en lisant ses précédents romans, à une vie si bien remplie.
Il nous relate enfin le décès de son frère, les circonstances et la grande blessure qu'elle va provoquer pour celui qui reste. Il est déjà difficile de se remettre de la mort d'un proche, je n'ose imaginer ce que doit représenter celle d'un être qui est comme son double. On trouve toujours un dérivatif pour arriver à survivre et José Frèches l'a trouvé en ayant des chiens avec lesquels il fait de longues promenades.

J'ai lu rapidement ce livre, parce qu'il était tout simplement passionnant. J'ai pu mieux comprendre l'écrivain, j'ai aussi appris comment lui était venue cette passion pour la Chine. C'est un roman très intéressant à lire pour comprendre les jumeaux, l'auteur ne fait pas que raconter sa vie, avec les rapports scientifiques qu'il donne, on voit combien cette gémellité a toujours intrigué les autres et combien on a toujours voulu savoir ce qui pouvait bien les différencier ou pas. Et si c'était pas tout simplement deux êtres qui s'aimaient plus que tout et que la vie et les autres autour d'eux vont modeler de façon différente pour en faire deux personnes distinctes une fois adulte mais que rien ne peut séparer, à part la mort. Car, comme le dit l'auteur, les jumeaux naissent en même temps, mais mourront à des moments différents, à part s'ils sont victimes d'un accident alors qu'ils sont ensemble. La mort sépare toujours ceux qui s'aiment.

Ce livre est un très beau témoignage d'amour, mais pas seulement. C'est également un livre qui parle de l'art sous toutes ses formes, de politique, de relations humaines. Un roman à découvrir, pour mieux comprendre les jumeaux et pour, le temps d'une lecture, faire vivre ce frère que José Frèches a perdu. Moi qui suis fille unique, j'envie toujours ceux qui ont eu la chance d'avoir des frères ou des soeurs, même s'ils me disent que j'ai de la chance d'avoir été seule. Comme quoi, on n'est jamais satisfait de sa propre condition....à méditer !
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'ai beaucoup de regrets, même si regretter ne sert à rien : ce qui est fait est fait, ce qui a été fait devait l'être... Il en va de même pour ce qu'on n'a pas fait ou qu'on aurait aimé faire. Je ruisselle de repentirs.
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Grâce à l’amour de maman , j’eus la chance de toucher du doigt ce que Romain Gary appelle ´ La promesse de l’aube ´, celle que la vie vous fait quand vous êtes un enfant , mais qu’elle ne tient jamais , dès lors que vous avez la chance d’avoir une maman si aimante qu’elle vous met au centre du monde , et que ce monde , de ce fait , devient le vôtre .
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Pleurer, c'est se souvenir. Or il n'y a rien de plus triste que d'oublier.
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Un jumeau ne dit pas forcément tout à son pareil , de peur de le décevoir ou de l’inquiéter .C’est une manière aussi pour lui de préserver le jardin secret , qu’il a réussi à préserver .
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Si l’un était géomètre et l’autre saltimbanque , nous avions tous deux la même voix . La parole était notre lien privilégié .Le temps n’y a rien changé .Un mois après sa mort , quand je composai par erreur son numéro de portable - sa ligne n’avait pas encore été désactivée - je crus entendre ma voix .
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