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EAN : 9782714456496
208 pages
Belfond (23/01/2014)
2.57/5   23 notes
Résumé :
Plus que quelques instants avant la fin? Et s'il était temps de commencer à vivre ?

Un splendide après-midi de printemps à Paris. Le soleil illumine les rues et les visages, les jambes des filles sont de sortie et notre héros qui n'est plus tout jeune ne s'est jamais senti aussi vivant. Jusqu'ici tout va bien. Sauf que sa voiture a été conduite à la fourrière. C'est contrariant. En partant la récupérer, il s'écroule sur l'esplanade du centre Pompidou.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Gros coup marketing made in Babelio et les éditions Belfond que je remercie une fois encore pour ce masse critique dont je suis l'un des nombreux élus… mais ces remerciements restent personnels alors vous comprendrez que tout ce qui va suivre n'engage que moi.

Entre Desproges et Enjalbert il y a des similitudes, mais pas « queue », tu vois le genre ? Suivez mon regard… tu veux toucher ?... Enfin bref l'auteur crache sur le papier son jus de « viagrataire » en devenir, mais peut-être que c'est déjà le cas, va savoir toi …il taquine l'ironie, médite la bêtise et pratique la branlette intellectuelle de façon « grandilotesque » et « lubricime » sans jamais me faire rire, juste un peu sourire… décousu, répétitif, trop de trop mais trop peu finalement pour m'embarquer...

Et pourtant comme lui, j'aime les femmes, mais pas « queue » leurs jolies jambes, ni leurs beaux culs : la séduction est un aphrodisiaque redoutable poétiquement jouissive et bien plus amusante qu'une levrette au cul du camion… alors moi rue du foutre je n'y vais pas, et lui je l'espère n'y va plus depuis belle pipette… mais lurette suçait bien, ça c'est sur :

Cul sec, cul sec, cul sec, cul sec…

Donc l'auteur cultive sa nonchalance au gré des pages, se meurt en digressions infernales, en citations, en références philosophiques intéressantes mais pas indispensables, bref j'ai fini par me noyer entre les cuisses ruisselantes et chaleureuses de ma lecture bercée par l'ennui…. et je me sens un peu con car finalement son humour me parle un petit peu quand même…

Me voilà seul au bout de la route rejoignant mes copains d'infortune, qui comme moi n'ont pas su apprécier tout le génie de l'auteur, indéniablement sympathique, mais qui ne fait qu'effleurer le talent d'un Desproges, qui restera pour ma part le roi du l'humour noir, ô combien imité mais jamais égaler...

Ce n'était pas pour moi cette fois monsieur Enjalbert…mais certainement pour les autres je n'en doute pas, car l'unanimité est un doux mirage qu'il serait dommage de vouloir apprivoiser…

A plus les copains
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Ca commence bien ! 2014…
Et ça commence par « Prendre fin », un comble, de Jean-Pierre Enjalbert
C'est décalé, décapant, impertinent, ironique, cynique, iconoclaste, un brin misanthrope, un brin macho, et pour tout dire, un brin décousu…


Mais comment pourrait-il en être autrement.
Imaginez : un beau jour de printemps, voilà notre héros (malgré lui) étendu sur l'esplanade du Centre Pompidou, à l'article de la mort… « un article, ni repris ni échangé », nous dit-il…Il est probablement victime d'une crise cardiaque et ne peut plus bouger ; mais son cerveau bouillonne, il fulmine même, par moments... Il passe sa vie en revue, comme il est recommandé de le faire en de pareilles circonstances.
Alors tout y passe, « la gauche, la droite, même le Don Dieu » et surtout « La Mort » qu'il veut déférer devant un tribunal du genre La Haye pour génocide et crime contre l'humanité. Constituons nous partie civile.


« Prendre fin », c'est le procès de la Mort, mais c'est aussi l'occasion de régler quelques comptes avec la propre vie de l'auteur : allusions dans les Aurès, dans les manif de 68, dans les cafés existentialistes…
Mais c'est aussi l'occasion d'évoquer les bons moments… presque tous liés à des rencontres féminines : Maryse, la poinçonneuse du métro Robespierre, Zaza, « la négresse qui le perfectionna », Gloria, Yvonne la fellinienne , et puis Sylvie, Nadine , et puis…et puis… ». Impossible, alors, de ne pas penser à « L'homme qui aimait les femmes » …


Quant au style : un feu d'artifice ! Détournements de sens, oxymores, zeugmes, jeux de mots… tout y passe.
Du Desproges , un peu. du Devos, y'en a. du Frédéric Dard, sans aucun doute… Y'a p't'être même de la pomme, mais là il faut voir avec les frères Volfoni…
Même si Petitebijou (dont je salue la superbe critique) a beaucoup apprécié, c'est pt't'être quand même de la « littérature d'homme », qui sait… c'est un peu macho, un peu misogyne… bon !…
Avec une petite pique sur le sabir des cités : « C't'hyper djeust trop relou t'aaas vu j'suis genre grave dégoûtéeuh c'est craignos morteleuh ; » et sur celui des bobos : « Car c'est en m'éteignant voilà que j'ai retrouvé la lumière, je me suis mis en danger en prenant le risque de la mort, oui c'est juste que voilà, la mort on la sent dans mon oeuvre voilà comme une blessure inguérissable. »


« Prendre fin » : Un éloge des femmes et de leur plastique, certes, mais aussi et surtout un réquisitoire contre la soumission : « On ne naît pas soumis, on le devient. Ou non », à la mort, d'abord… à la vie aussi , les fausses jumelles consubstantielles en l'humanité…


Pour ma part, un grand bouquin qui entre, et c'est le premier de l'année, dans ma liste des coups de coeur. Un bouquin que je m'imagine entendre, lu par Fabrice Luchini…Merci encore aux Editions Belfond et à l'équipe Babélio pour ce cadeau de début d'année.


« La Camarde qui ne m'a jamais pardonné d'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez me poursuit d'un zèle imbécile… »
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[ dans le cadre de Masse Critique]

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce roman reçu dans le cadre de masse Critique… et la découverte de cet écrivain, avec ce premier texte dont je prends connaissance.

j'avais choisi au sein de la liste Masse Critique des ouvrages dont celui de Jean-Pierre Enjalbert, qui m'intéressait de par le sujet : la mort, le ton atypique, farfelu et humoristique…autour de ce sujet tabou…

« Si on nous écoutait nous les gisants, si on tenait compte de nos protestations, il n'y aurait plus que des vivants sur cette terre. Mais non, chacun détourne la tête, fait semblant de ne pas être au courant. Cause toujours, tu m'intéresses » (p.90)

Ce roman , je l'ai lu en deux temps…Le sujet était attractif, mais le côté décousu, la surabondance langagière, les pirouettes, jeux de mots, autodérision, c'était trop… le sourire m'est venu de nombreuses fois, et en même temps… je ne parvenais pas à entrer vraiment dans le texte…

Je laissé ma lecture en chemin… … et l'ai reprise plus tard… : en faisant quelque chose que j'évite de faire avant de rédiger une critique : regarder celles des autres lecteurs…pour ne pas être influencée…ne parvenant pas vraiment à saisir pourquoi… je n' "accrochais pas »… j'ai été soulagée de constater que la structure et le style si foisonnant , de par leur singularité… avaient attiré des lectures les plus enthousiastes aux plus réticentes… je me situe entre ces deux extrêmes.

Je me suis rendue compte que mes réticences allaient à cette surabondance joyeuse et caustique. Un trop plein… comme les mets trop copieux… où on n'apprécie plus à leur juste valeur…car on est très vite « rassasié»…En réalité, de façon très contradictoire, ce sont les qualités et la singularité de ce roman qui m'ont freinée dans mon appréciation. Je n'étais pas le bon lecteur à ce moment-là, trop rationnel, pas assez disponible… et l'humeur sans doute trop grave…par rapport à la fantaisie absolue de cette « fiction »…

Ma première tentative a été frustrante… et puis j'ai repris la lecture de ce roman, en tentant juste de me laisser porter par ces digressions multiples qui fusent en tous sens….
Je ne peux empêcher des redites…les couleurs de l'auteur sont des plus contrastées, de Desproges à Raymond Devos…sans omettre le peintre complètement déjanté, « anar »… et obsédé par le Mystère féminin auquel Jean-Pierre Enjalbert fait très rapidement allusion : « Clovis Trouille ».

Ce roman est un véritable feu d'artifice, un hommage joyeux et boulimique envers la Vie, un pied de nez à la mort, à la finitude de chacun de nous. Quel pari insensé et tenu, de faire rire avec un texte exclusivement consacré à la mort de son « protagoniste unique »…

Ce roman regorge de références littéraires et autres, sans omettre les arts…Mes réticences initiales se sont envolées… pour juste lire en profitant des rires fréquents, provoqués par un humour noir, dévastateur… En plus de la parenté de ton avec Raymond Devos, Pierre Desproges… Il me vient un autre nom… désobéissant à souhait, jonglant avec l'humour noir et l'auto-dérision : Jacques Sternberg

« Alors quoi ? Instaurer le temps partiel ? Moisir dans ma boîte et y faire de vieux os, prendre mon mal en patience en espérant me faire virer avec des indemnités ? Ne rêvons pas. Sculpter et décorer mon chez-moi, le mobilier d'après ce qu'on en raconte y étant assez succinct et montrer ainsi de quel bois je me gèle ? Boucher les infiltrations du caveau ? Ca ne prendra pas plus de cinq minutes avec un bon double-face. Ecrire les fondements d'une civilisation du temps libre éternel ? Après tout l'Histoire se jouera au-dessus de ma tête. Combler le vide en attendant une meilleure idée ? Cultiver la terre qui me recouvrira de ses moisissures ? Me spécialiser dans le sous-sol ? Faire des fouilles ? Devenir archéologue ? » (p.147)

[….]Je voudrais recevoir une lettre Nous-sommes-désolés-mais-vous-ne-correspondez-pas-au-profil-que-nous-recherchons, prétexter une urgence, boucler mes valises, me fondre dans la foule. Ensuite, scier la planche sur laquelle est assis celui qui l'utilisera pour fabriquer mon cercueil.
Je me doutais bien que j'étais mortel mais pas à point-là. Ma défaite est totale : j'ai attrapé la mort. Choper la mort, quel manque de pot. (p.148)

Ce livre permet une multitude de lectures….Au vu de la richesse du langage, des provocations verbales…de l'esprit résolument indocile, et « anar »….je verrai très bien ce texte mis en spectacle, et exprimé à haute voix…pour en apprécier toutes les jongleries…et subtilités
L'autodérision est constante… comme cet amour des femmes… ce qui m'a plu fortement ce sont les pieds-de-nez…aux conventions et à cette saleté qui ressemble à la passivité, à la non-Vie : L'Obéissance !!!

J'achève cette note de lecture sur la thématique centrale…Cette fichue « Mort » qui frappe à la porte :

« Vivant, je fus discret ; mourant, je ne me sens plus. Ce qu'il y a d'intéressant avec la mort, c'est que toutes les associations sont possibles, les sujets de conversation, infinis. La mort –fédère- les gens bien plus que toute activité humaine-la connerie aussi d'ailleurs. Vous n'avez rien à dire ? Parlez mort. Vous avez la peur de la mort, l'absurdité de la mort, les morts de l'année, la diaspora des morts, les chers disparus. Et puis vous avez la mort en littérature, la mort dans les musées, la mort à Venise, la mort en ce jardin. Avec la mort vous avez tout de suite plein de choses à raconter. (p.132)

« Relis-toi. Il en va de ma vie. Et n'oublie pas que rien n'est irrémédiable tant que tu ne l'as pas écrit » (p.203)





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Par un radieux après-midi de printemps, la mort vous tombe dessus, là tout de suite sans prévenir.
Faites part de vos réactions.
Vous avez deux heures.

Sur ce thème désopilant, l'élève Enjalbert développe en vrac les cogitations agitées de son personnage dont la fin n'en finit pas de finir. Les souvenirs défilent et les pensées affluent dans une litanie de réflexions désordonnées, voire confuses (cela dit, passez donc l'arme à gauche et rédigez dans la foulée un truc cohérent genre introduction / développement / conclusion, j'aimerais vous y voir).

« Il y a ceux qui frôlent la mort, ceux qui ne passent pas loin, ceux qui à-quelques-centimètres-j'étais-bon-comme-la-romaine, et ceux qui putain-c'était-moins-une. Pas moi. »... Assurément Jean-Pierre Enjalbert possède un sens acéré de la formule qui tue, ainsi qu'une formidable virtuosité dans la manipulation des mots dont il semble se délecter à chaque ligne et à juste titre. le chapitre consacré à l'irrésistible Maryse est à lui seul un savoureux condensé de son talent et de cet humour acerbe et provocateur auquel je résiste rarement.

On pense ici bien sûr à l'ironie décalée de Desproges et à son inoubliable sens de la dérision ; cependant, là où l'esprit de l'illustre Pierre apparait clairement comme une seconde nature, subtile et sensible, la plume d'Enjalbert me semble relever parfois de la posture ou du cabotinage un tantinet pesant. Puis finalement, de redondances en réflexions superficielles par trop décousues, «Prendre fin» prend fin, enfin, et il est grand temps car malheureusement l'ennui n'est pas bien loin.

Sentiments mitigés, donc, à la lecture de cet intéressant exercice de style qui, à mon sens, aurait peut-être dû se limiter au format d'un essai. Sans doute n'en aurait-il eu que plus d'impact.

Ҩ

Grand merci à un autre et non moins illustre Pierre (Krause) et aux éditions Belfond qui m'ont proposé cette lecture.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Ce livre, je n'en ai pas vu la fin...

Je dégustais par avance une promesse de quatrième de couverture parlant d'insolence et d'ironie, pour une mort probable par infarctus, doublé d'un hymne à l'amour de la Vie.
Cela s'annonçait savoureux!

Je me suis terriblement ennuyée, et me suis aussi terriblement agacée des envolées lyriques où, quand on croit suivre une idée, le décorticage de l'auteur en fait un exercice d'écriture qui finit par être incompréhensible. J'ai repris parfois quelques paragraphes en me disant: "mais de quoi parlait-il, au final?"

Pris, reposé, repris, avec un sentiment de culpabilité pour un sympathique partenariat d'éditeur, j'ai fini par jeter l'éponge. Trop confus et déroutant, une philosophie qui ne me parle pas, un questionnement "hilarant" ( toujours cette fameuse quatrième) qui ne m'a pas arraché un sourire. Ce ressenti confirme que je ne suis guère sensible aux "délires" ou à l'absurde.

Un merci amical pour la confiance de Babelio et des Editions Belfond.
Un auteur ne peut pas toujours trouver un lecteur...
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Manque de chance, si les jambes de Maryse me ravissaient, ses tics de langage polluaient mes oreilles et la plupart de ses goûts m’accablaient. (Je tiens à évoquer cet épisode de ma vie car il met en valeur l’étendue de ma lâcheté face à la force de mes pulsions primaires.) «Qu’est-ce que c’est sympa», s’exclamait-elle devant toute chose, un œuf à la coque, un éditorial d’Alain Duhamel, la théorie de la réincarnation, un film ouzbek, la cagoule du sous-commandant Marcos, un air de banjo. Vous lui fournissiez un envol de goélands, un ciel de traîne, la majesté d’un océan, elle les additionnait et le résultat était forcément « sympa ».
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D'ailleurs au nom de quoi faudrait-il toujours mourir ? et s'il était plus aventureux de rester en vie ? je ne voudrais pas faire le malin mais la vie est là, ici et maintenant. Sans transcendance, sans métaphysique. Non seulement digne d'être vécue mais digne d'être pensée. Je me demande si ceux qui partent ne rêvent pas d'aller où elle n'est pas. (p.88)
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Je me trouve à l'article de la mort. Article défini désignant l'indéfinissable, locution usitée dans les romans populaires du XIX ème siècle pour évoquer le chapitre ultime de la vie, dernière syllabe du dernier mot de la dernière phrase, l'article de la mort n'est hélas ni repris ni échangé.
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C’était un quartier de beaux mensonges. Des entrepreneurs de démolition n’avaient pas encore assassiné Paris ni une fourmilière d’esclaves motorisés envahi les berges de la Seine. [...] Le temps valait son pesant d’or. Les jours faisaient la grasse matinée et les nuits tombaient pour proxénétisme aggravé.
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Renoncer au plaisir parce que devoir, parce que fidélité, parce que ceci parce que cela, c’est faire un cadeau à la mort. Elle n’en a pas besoin. S’il est incontestablement délicieux, le bonheur à deux l’est surtout en échantillons et les intermittences du cœur mériteraient davantage de considération.
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