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EAN : 9782258133662
400 pages
Presses de la Cité (28/01/2016)
3.3/5   28 notes
Résumé :
Dans les monts du Forez, 1935. Jules Ferrandon a épousé Cécile, fille unique de Ferdinand et de Louise Rochette. Dorénavant, il va travailler avec son beau-père, qui l'estime et le considère comme un fils. Mais quelques mois plus tard, Ferdinand meurt brutalement a l'âge de quarante-huit ans, laissant la direction d'un vaste domaine agricole a son gendre. Aux confins de ces terres, nichée dans les Hautes-Chaumes aux paysages enchantes, s'élève une vieille bâtisse ab... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Avant la guerre, en 1934, Jules et Cécile ont des projets de vie. Une vie paisible et harmonieuse, entourée des leurs, parents et amis. Ils sont liés les uns aux autres comme les pierres d'une vieille bâtisse, ils s'aiment, aussi fort qu' ils chérissent cette terre qui les a vu naître et les nourrit.

Leur vie suit son cours aussi paisible que peut l'être la Dore ; sinueuse et apaisante. Mais parfois la Dore devient tumultueuse, lorsqu'elle bouillonne devant un amas de roches et « gicle en fortes lames, presque marines, jusque sur la berge ». Tout comme le cours de cette famille auvergnate peut être dévié par la « cauchemarde » ; cette guerre qui ne leur demande pas leur avis, qui se dresse devant eux, obstacle inévitable, née des hommes et dévoreuse de vies.

Comme une vieille bâtisse, ils résistent, ils défendent leur patrie, la terre de leurs enfants. Parfois une pierre se déloge, un pan de mur s'écroule…
Pourtant la vie reprend son cours, il le faut bien, les travaux de la ferme les accaparent, la nature leur redonne de la vigueur. « Une terre, ça ne peut pas mourir »

La guerre n'est pas la seule à assombrir les coeurs et à insinuer dans les esprits des idées néfastes. L'envie, la jalousie éclaboussent aussi le bonheur, rendent les jours ténébreux. L'innocence d'un enfant, un enfant qui ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal, fait peu de poids face à cette animosité. Une innocence éblouissante et réconfortante, mais qui peut parfois aveugler certains.

Retour à Belle Étoile nous fait revivre le passé de cette famille d'Auvergne. Une époque où les vieux étaient utiles jusqu'au bout, où les hommes attachaient beaucoup d'importance à leurs terres, à leurs pierres, à la transmission du savoir-faire.

On retrouve tout au long du roman la légende de la Dore et le Jour :

« Il se revoyait leur conter la légende du Jour, ce beau jeune homme, pareil à un chevalier blanc, que les nymphes du val, follement éprises, tentaient chaque matin de ciel bleu, mais sans y arriver jamais, d'attirer jusqu'à elles au plus profond des eaux. »

La Dore c'est un peu la vie, parfois elle sacrifie un être lumineux, elle sacrifie l'espoir, le bonheur, et alors il fait nuit dans les coeurs. Le courage des hommes et des femmes leur permet d'affronter ces tourments, ils se relèvent. Ils se souviennent que la Dore peut aussi se montrer paisible, qu'elle n'en finit pas de suivre son cours.

Un roman à l'écriture tendre et sensible. La vie de cette famille, leurs impressions et leurs émotions sont entrevues à travers chaque personnage. Chacun vit les évènements différemment selon son caractère et sa sensibilité, ce qui donne de l'ampleur au roman.
Je remercie Babelio et les Éditions Presses de la Cité pour ce roman terroir. J'ai apprécié les mots de l'auteur, Gérard Glatt, qui a su nous transmettre l' enchantement de ce lieu; Belle Étoile. Un lieu paisible, qu' Il faut préserver. Il faut le mériter pour y accéder, il demande des efforts. Il est précieux car il représente l'espoir, le rêve. Retour à Belle-Étoile : Retour à la vie.

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Quand Jules Ferrandon épouse Cécile en 1934, il ne s'unit pas seulement à la femme qu'il aime, il lie aussi son destin au domaine Rochette, vaste exploitation agricole que son beau-père Ferdinand n'a de cesse d'agrandir. L'avenir s'annonce radieux pour le jeune homme sérieux et travailleur qui rêve d'un fils pour un jour prendre la relève.
Quand Ferdinand meurt, il se retrouve à la tête du domaine, sous la férule de Louise, sa belle-mère. Sa première décision est de faire venir son meilleur ami, le Guilh, pour l'aider à la ferme. Très attaché à celui qu'il a connu au service militaire, Jules prévoit de l'installer, à terme, à Belle Etoile, un bout de terre aux confins de sa propriété dont il est tombé amoureux. Ainsi va la vie au domaine Ferrandon qui prospère dans le bonheur et la joie du travail bien fait. Mais la guerre vient mettre un terme à tous les projets. Jules et le Guilh sont mobilisés. Cécile, déjà mère, et enceinte, reste seule avec Louise et les hommes trop vieux pour combattre. Une nouvelle vie s'organise. Au village, certains résistent, d'autres dénoncent. Quand Jules revient, évadé d'un camp de prisonniers en Allemagne, il doit se réadapter et surtout pleurer le Guilh qui n'a pas eu la chance de revenir. Heureusement, Cécile lui donne un fils. le petit Paulin vient agrandir la famille, aux côtés de ses soeurs, l'obstinée Marguerite et la douce Renée.

Chronique paysanne située dans ''un coin d'Auvergne, serré entre Forez et Livradois'', ce retour à Belle Etoile est un roman du terroir assez moyen. L'écriture est certes poétique mais la trame en est plutôt simpliste. Des gentils, quelques méchants, les travaux de la ferme, des bonheurs simples, des coups du sort...Le roman du terroir est un genre auquel on est sensible ou pas et s'il est desservi par une histoire convenue, et des situations attendues, la balance peut très vite penche du mauvais côté. Gérard a voulu en faire trop et du coup il n'en fait pas assez. Trop de pistes (la guerre, le retour, la résistance, Belle Etoile, le caractère de Marguerite, la fin de Paulin, etc.) ne sont pas assez développées. Toutefois, les descriptions de ce coin de campagne sont jolies et la ''mentalité'' campagnarde bien rendue, tout comme cette époque révolue de la prospérité paysanne.
Bilan mitigé pour un livre qui ne se démarque dans sa catégorie.

Merci tout de même à Babelio et aux Presses de la cité.
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Nous sommes en milieu rural en Auvergne dans un lieu où la possession de la terre est d'une importance capitale mais pas seulement car on voit Jules Ferrandon se passionner pour un domaine "Belle Etoile" afin de le léguer à un fils qu'il n'a pas encore.
Nous sommes dans les années trente, Jules Ferrandon, petit propriétaire terrien se marie avec Cécile Rochette, grande propriétaire terrienne grâce à son père Ferdinand qui achetait n'importe quel terrain pourvu qu'il le possède.
Jules est un garçon intelligent, respectueux, travailleur.
Le couple va avoir deux filles et espère la venue d'un garçon.
La guerre va venir bouleverser leur vie pour quelques années et puis la vie reprendra son cours.
Le style de l'auteur est très apaisant avec des scènes de la vie rurale très bien décrites comme la première apparition à l'église de Marguerite "bébé" qui m'a fait bien rire.
Le reste est écrit dans une belle langue presque poétique, sage même.
Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman de la collection "Terres de France".
Celui-ci a son charme dans une époque où règne un climat de malaise, de mal-être parfois et à juste titre.

Je remercie Babelio et l'éditeur pour m'avoir permis de découvrir Gérard Glatt et son dernier roman.
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Au domaine Ferrandon, amour et amitié sont les maîtres mots. Travail et labeur aussi... Jules, nouvellement marié à Cecile, tient avec Louise, sa belle-mère, le domaine hérité de son beau-père. Changement, modernité, projets, tout sourit à ce jeune couple qui ne tarde pas à voir naître son premier enfant : Marguerite.
Mais la guerre gronde. Malgré leur éloignement de la capitale, ce petit village d'Auvergne ne sera pas épargné par le départ de Jules pour la bataille. Il reviendra, après deux tentatives d'évasion, et la vie reprendra son cours. Mais de drames en découragement, les Ferrandon font face au destin, au milieu de leur terre et de leur amour pour leur domaine...
Retour à Belle Étoile est un roman qui se lit facilement et avec plaisir. Cette famille, cahotée par la vie, réussit à tirer amour et force de leur difficulté. Gérard Glatt possède une belle écriture et atteint son but : nous emmener avec lui sur les collines d'Auvergne, aux côtés de ces gens simples qui donnent sans compter à ceux qu'ils aiment...
Un grand merci à Babelio et aux éditions Presse de la Cité pour l'envoi de ce roman. Une jolie découverte...
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Retour à Belle Etoile ou comment renouer avec le genre "roman du terroir".

À l'entre-deux-guerres, le domaine Ferrandon est une belle ferme prospère quand Céline et Jules se marient. le vieux Ferdinand leur laisse en héritage un patrimoine conséquent en terres et vieilles bâtisses à retaper pour les générations à naitre. En dépit du courage et de la ténacité au travail, il faudra faire avec la guerre qui s'annonce, les pertes d'êtres aimés et les aléas parfois difficiles de la vie paysanne.

Un livre qui sent bon ses fleurs des champs mais aussi les odeurs plus prégnantes de la ferme!
J'ai fait un retour vers mes jeunes années de lectrice, quand je lisais Vincenot ou Anglade dans la bibliothèque parentale.

Gerard Glatt est dans la continuité, entrainant son lecteur en Auvergne, dans un monde rural où les valeurs essentielles sont la possession de la terre, la famille et la nécessité de la transmission. Il sait construire des personnages attachants, dans une bonhomie de langage qui sent bon la campagne du siècle dernier. Mariages, naissances, entraide, complicité des hommes au travail, mais aussi ragots, rumeurs, jalousies font une peinture crédible, ouvrant à la nostalgie du passé ( on peut se demander pourquoi car le quotidien était rude). le récit est sans surprise, exclusivement narratif, à la poésie parfois décalée en rapport avec le sujet.

Une littérature du terroir peut paraitre secondaire dans certains cénacles littéraires. Elle a pourtant une valeur historique indéniable et peut parler à tous. Car il faut bien admettre que nous sommes, pour la plupart d'entre nous, issus de ce terroir français, imprégnés de ces traditions régionales revendiquées parfois haut et fort.

Une lecture juste sympathique... Mais les fans du genre devraient y trouver leur compte.

(Merci pour ce livre Masse Critique).
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Vous ne croyez pas que c'était utile ? avait répondu Jules. Ces murs envahis par la misère, ça me faisait quelque chose. Ils sont trop beaux, ils en ont trop vu pour rester cachés...
- Les vieux, pourtant, on les mettrait bien parfois sous des draps pour ne plus les voir, avait grommelé Ferdinand, sans bien savoir s'il s'adressait à Jules ou à lui-même. On les voudrait plutôt enfermés dans des placards plutôt que vif-argent dans nos rues.L'amour des vieilles pierres, c'est ça ? Tu penses pas plutôt qu'on devrait commencer par aimer les gens ?
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Le domaine n'était devenu domaine Ferrandon que peu après le mariage de Jules avec Cécile. Auparavant, on parlait du domaine Rochette, Cécile étant la fille unique de Louise et Ferdinand Rochette. C'était même plutôt de l'exploitation agricole Rochette qu'il était question, l'idée de domaine renvoyant davantage à la viticulture. En tout cas, qu'il s'agît d'un domaine ou d'une exploitation, la superficie était là, et bien là ! L'habitude voulait d'ailleurs qu'en montrant du doigt, le bras bien tendu, un enclos trop éloigné pour qu'on s'y rende ou une lande, voire une corne de bois le long d'une sente ou d'une jachère, on les désignât simplement par ces mots, parfois rehaussés de convoitise ou de dépit : «Cette terre que vous voyez là-bas, elle appartient aux Rochette, et cette lande également, dont ils ne tireront plus rien à présent, si abandonnée qu'elle a été...» Parce que le voisinage n'était pas toujours tendre avec eux. La raison en était que certains s'étaient souvent demandé, du vivant du père de Cécile, quelle frénésie avait bien pu le pousser, au fil du temps, à acquérir toutes ces parcelles de terre, ou de bois, ou de rien du tout, vu qu'il avait même acheté des ruines, des toitures écroulées, des murs effondrés, un peu comme on ramasse tout ce qui traîne, y compris les mégots, de crainte que d'autres n'y trouvent un attrait. «Ce n'est pas du raisonnable, tout ça ! concluait-on alors en s'accompagnant d'un haussement d'épaules. Non, c'est pas du raisonnable, que je vous dis...» Il n'empêche, lorsque Jules et Cécile s'étaient unis pour la vie, l'exploitation Rochette était bel et bien la plus vaste et la plus prospère du canton, peut-être même de tous les cantons environnants. Et ce que Jules avait apporté avec lui, en fait pas grand-chose, mais du pas désagréable malgré tout, ces bouts de vigne que les Ferrandon tenaient depuis la création du monde sans plus se souvenir comment ils avaient pu tomber dans leur sacoche, ce rubis rose pâle, baptisé corent, l'un des cinq crus d'appellation côtes d'Auvergne et le seul vrai gris de la région, avait achevé de décontenancer les habitants de Valliergue, le village le plus proche de la ferme. On rejoignait ce village éloigné de trois kilomètres en empruntant le chemin vicinal n° 2 jusqu'à la première intersection, puis en bifurquant sur la droite. Dans l'autre sens, du village vers la ferme, il suffisait de prendre la route qui fait face à la mairie, une départementale, puis de la suivre jusqu'à ce même chemin. On marchait alors sur cinq cents mètres, et bientôt, au cœur d'une clairière, on voyait surgir devant soi des corps de bâtiments, mafflus comme des remparts de citadelle : la ferme. Impossible de se tromper ! (p. 11-13)
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Certains s'étaient souvent demandé, du vivant du père de Cécile, quelle frénésie avait bien pu le pousser, au fil du temps, à acquérir toutes ces parcelles de terre, ou de bois, ou de rien du tout, vu qu'il avait même acheté des ruines, des toitures écroulées, des murs effondrés, un peu comme on ramasse tout ce qui traîne, y compris les mégots, de crainte que d'autres n'y trouvent un attrait.
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Il ferma les yeux et le pont lui apparut bientôt, lumineux comme aux petits matins qu’il avait connu naguère, au lever du soleil, à cette heure où le Jour, dans la légende qui lui revenait à l’esprit, se montrait sous l’apparence d’un jeune homme dénudé, se préparant à sauter dans la rivière. Alors, il respira bruyamment, il s’enfla les poumons tant qu’il put pour se libérer à jamais de cet air corrompu, moisi, dont il s’était nourri malgré lui en Allemagne, dans la Hesse, puis en Thuringe, et, rouvrant enfin les yeux, il pensa à Cécile qui l’espérait…
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Parce que son humeur de chaque jour avait changé presque aussitôt, était redevenue ce qu’elle était auparavant, quand ils traçaient, lui et Ferdinand, le sentier qui descendait jusqu’à la Dore. Une humeur sans ennui. Courageuse et chantante.
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