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L'ombre du chardon tome 3 sur 6
EAN : 9782330072124
168 pages
Leméac (Editeur) (01/01/2016)
3.96/5   500 notes
Résumé :
Pentalogie : L’ombre du chardon comprenant :
1 Azami (2014)
2 Hôzuki (2015)
3 Suisen (2016)
4 Fuki-no-tô (2017)
5 Maïmaï (2018)

À la tête d’une société prospère fondée par son grand-père, Gorô est marié avec une femme de bonne famille et père de deux enfants pour qui il a des ambitions claires. Il entretient deux maîtresses – dont une magnifique actrice –, il s’entoure de clients importants dans les bars et exhibe fi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (96) Voir plus Ajouter une critique
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Que dire d'un homme qui affirme, «  J'ai besoin de maîtresses afin que notre mariage reste stable » ? Je vous laisse découvrir le reste de ses propos incongrus du même genre .....Nous sommes en présence de Gôro, un coco japonais, DonJuan arrogant de son état, la cinquantaine, « riche, gentil et généreux »,avec «  un mariage stable », deux enfants ados et plus, et deux maîtresses. Il aime s'exhiber avec du beau monde. Il aime controller la vie de tout le monde.Il est Monsieur le Président, s'il vous plait ........mais l'homme parfait, n'est pas si parfait que ça et il y a toujours une fin à tout.....

Shimazaki est une orfèvre des mots. Elle confectionne des petits bijoux littéraires avec un matériel minimaliste: une prose simple et concise, le thème d'une fleur à plusieurs sens,le fil rouge de ses récits et la dimension psychologique enfouie, reliée au passé. Elle les orne avec des couleurs, des petits mets japonais qui vous mettent l'eau à la bouche,.......toujours tout en délicatesse. Elle me fascine aussi par ses références aux différentes écritures syllabiques japonaises et l'idéogramme chinois, utilisés pour écrire le japonais, le Hiragana, le Katakana et le Kanji qui reviennent ici à propos de « Suisen », le narcisse, titre du livre. Je l'ai quand même un tout petit peu moins aimé que ses autres livres......peut-être qu'à la longue le style lasse. J'en déciderais au prochain .....

« -Vous connaissez l'histoire de Narcisse ? Amoureux de son reflet dans l'eau, il y est tombé et s'est noyé. »
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« Ma femme doit être heureuse avec moi : riche, gentil et généreux. Nous vivons ensemble depuis vingt-trois ans sans problème particulier. Elle n'est pas au courant pour mes maîtresses. Peu importe. Pour moi, ces relations extérieures ne sont que des aventures. »

Étonnant et déplaisant est cet homme qui s'aime, se vante et méprise quelque peu les femmes qu'il collectionne comme des faire-valoir sans âme ni sentiments. Pourtant il se pourrait que derrière tant d'arrogance il se cache une grande souffrance. Même si ce n'est pas une excuse Gorô, qui va se révéler démuni face à l'adversité, est un homme blessé qui s'est construit autour d'un traumatisme de l'enfance.

Au delà du portrait d'un être qui s'admire tel Narcisse (Suisen) se mirant dans l'eau — une attitude qui cache souvent un manque de confiance en soi — Aki Shimazaki dénonce avec sensibilité et grâce une société japonaise compétitive et exigeante qui impose à l'individu, l'honneur primant, de sauver les apparences au risque de se perdre.

« Vous connaissez l'histoire de Narcisse ? Amoureux de son reflet dans l'eau, il y est tombé et s'est noyé. »
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Une surprise que ce "Suisen"... notre récit sera sous le signe du "Narcisse";
une très belle fleur lumineuse... le symbole est déjà moins rayonnant...
Narcisse qui regarde son reflet dans l'eau.. Son obsession... Eh bien, le
personnage central, et narrateur, Gorô en est la représentation la plus
caricaturale qui soit. Devenu président de l'entreprise de Whisky créée
par son grand-père, puissant, riche, il a fait un mariage arrangé,
entretient des maîtresses, trouvant absurde que les filles aillent
à l'université, que les femmes aient le droit à la parole !...en un mot,
un "arrogant infréquentable" respirant l'autosuffisance, la prétention,
l'esprit de classe !...

Il trouve sa vie réussie, se glorifie à longueur de journée...mais ce
monument d'autosatisfaction et de tyran domestique va commencer
à se fendiller !...;


Dialogue entre Jun et Gorô, son père...?!!!

"-Désolé, mais je ne m'intéresse pas beaucoup ni au commerce ni à l'économie.
-Qu'est-ce que tu racontes ? Ces matières sont essentielles pour toi. Tu es mon héritier. Dès que tu auras terminé l'université, tu prendras immédiatement tes fonctions comme mon bras droit.
Jun proteste :

-Ton père a étudié la physique, ton grand-père n'est même pas allé à l'université. D'après toi, ton père n'a jamais insisté pour que tu entres en commerce. Et tu as laissé ma soeur libre de choisir la musique. Pourquoi veux-tu décider de mon avenir ?" (p. 49)

L'arrogance de Gorô va être progressivement mis à mal; l'une des ses maîtresses,
actrice célèbre, l'affronte, en lui apprenant qu'elle est amoureuse, et ne souhaite plus poursuivre leur relation...Son fils, Jun, à son tour, refuse de prendre la succession de l'entreprise familiale, et persiste au gran dam de son père, à choisir de faire des études de psychologie


Gorô ne comprend pas ces désaveux successifs, étant englué dans l'auto-satifaction. Il se croit séduisant généreux envers les siens, alors que sa position sociale, son argent ne lui servent qu'à contraindre et contrôler son entourage, emprisonner ses proches dans une vraie toile d'araignée !!

Sa belle-mère, seconde femme de son père, qui au décès de ce dernier, dirige l'entreprise avec énergie et succès, à 80 ans souhaite passer le relais; Gorô, déjà président est totalement convaincu qu'il deviendra son successeur; il déteste, jalouse sa demi-soeur...Mais la nomination sera une surprise totale, aux antipodes de ce qu'aurait pu imaginer notre "Narcisse", Gorô ! de là...sa vie si confortable, roulant dans les rails depuis plus de vingt-ans, juste pour satisfaire ses propres caprices et son confort va s'écrouler comme un château de cartes. !!..

On peut ressentir quelque pitié envers lui... j'avoue que je n'y suis pas parvenue, tant l'homme n'a pas la capacité de se remettre en cause, d'analyser ses erreurs de comportements envers sa femme, ses enfants... L'homme est englué dans ses certitudes... Il se souvient de Sayoko...avec nostalgie, un amour de jeunesse, mais hors de question de l'épouser car elle ne fait pas partie de son milieu social,et en plus de sa pauvreté "honteuse" , elle a l'outrecuidance de faire des études, d'aller à l'université...

"Sayoko était différente de celles que j'avais rencontrées . Lorsque je lui ai dit que toutes les filles rêvent de se marier avec un prince charmant, elle m'a répondu :
-Une vie de Cendrillon, ce n'est pas mon rêve. J'adore apprendre en général. J'aime les défis : je veux exploiter mes propres possibilités. Je suis pauvre, mais je n'en ai pas honte. Je suis fière d'être occupée par mes études et mon travail.
Il m'était impossible d'imaginer sa vie. Je ne comprenais pas sa mentalité- pauvre mais fière de ses études et même de son emploi minable. Je croyais qu'elle faisait la brave. Pour moi, la pauvreté, c'est la honte. (p. 136)"

Aki Shimazaki par ce personnage pas franchement sympathique... nous parle du poids et des aberrations de certaines traditions et usages nippons... qui ne favorisent guère les femmes et les personnes de classes populaires !!!

Un portrait très réussi, et un excellent moment de lecture...toujours , ...qui nous sensibilisent er familiarisent, avec l'estrit japonais !!
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Le type, Monsieur Kida qu'on l'appelle avec bienveillance, est là dans son appartement, un verre de whisky à la main. Pas n'importe lequel, un Suntory Whisky Toki. Il faut s'avoir s'aventurer en dehors des sentiers battus qui mène au mont Fuji et au Nikka. Sans glace. Sans musique. Sans bruit. Mais ce type, pauvre type, une femme, une maîtresse, plusieurs maîtresses même. Il croit être au sommet de l'échelle et de la popularité. Et ce n'est pas sa relation avec cette jeune et belle actrice qui va faire dégonfler son ego masculin, dimensionné à son pouvoir de séduction, si je ne veux pas virer dans la vulgarité. Plus haute sera donc la chute. Il est à la tête de sa société, des whiskys très réputés. D'ailleurs, son affreuse belle-mère va lui laisser les pleins pouvoirs, l'évidence même, lui le fils prodige du père fondateur.

Alors oui, tu me diras, ce type est exécrable, imbu de sa personne, indigeste même en période de fête. Pourtant, il m'a bien fait sourire, il y a peu d'occasions de sourire dans la vie. Et je n'ai même pas honte à m'amuser de ses malheurs tant cette personne est méprisable, abjecte même. Mais derrière cet aspect presque malsain de l'homme, il y a aussi la critique acerbe de la société japonaise qui place encore dans les esprits la femme comme un objet de décoration ou de confort. le couple n'existe pas en tant que tel, il est juste question de l'homme, et des femmes qui gravitent autour de lui pour son plus grand plaisir, plaisir sexuel, plaisir culinaire. Parce qu'avant de passer à la casserole, il faut mettre le couvert.

« - Monsieur Kida, j'aime beaucoup le whisky de votre société. Mais vous n'êtes pas digne de votre excellent produit. C'est mystérieux pour moi. »

Et comme tout bon roman, celui-ci finit avec un verre de whisky. Vide le verre, à force de déguster les mots au coin du feu, imaginant l'odeur grillée des yakitoris d'une gargote bon marché, une femme vient me resservir un verre, les verres sont si petits comme les romans de Aki Shimazaki, le pan de son kimono légèrement entrouvert, laissant apparaître la pointe d'un sein, l'ébauche d'une toison pubienne. Là où il y a du whisky, il a du sexe parce que je ne vaux pas mieux que Monsieur Kida. Alors je finis mon second verre, et ferme la dernière page de ce roman. Merci, vivement un Nikka Coffey Grain ou à défaut, un Lagavulin...
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Confession d'un masque. Dégonflage d'une baudruche. Exécution d'un fantoche. 

Suisen est un coup d'épée dans l'eau .

Un intermède grotesque dans la pentalogie, et le seul des cinq livres, à mon sens, à être dépourvu d'intérêt. Comme son personnage principal et narrateur.

Comme Narcisse  -Suisen, en japonais-  épris de son image et condamné à s'y noyer faute de se connaître, Gorô Kida, (entrevu et déjà profondément antipathique dans Azami),  est incapable de se voir tel qu'il est, refuse de  reconnaître  l'enfant blessé qui est en lui, et se contente pendant les trois quart du récit d'être  l'hagiographe consternant de son lamentable personnage de play boy creux, présomptueux, infatué de sa personne et d'un égoïsme tyrannique.

Avant de se faire le critique consterné de ce qu'il est vraiment...mais sans nous toucher pour autant.

L'auteur pourtant sait à merveille capter les complexités de ses personnages, et sait faire béer  leurs failles derrière un discours factuel et neutre. Ici , elle échoue tant la charge, à tous les sens du mot, est lourde..

Gorô, le sujet, n 'est guère reluisant, on l'a dit, son univers- une compagnie familiale de whisky japonais- sans grand intérêt , et son exécution en cinq actes n'a pas le brio d'une comédie puisque c'est la victime qui raconte, ni le tragique d'un drame, tant la victime échappe à notre compassion, ou même à notre empathie..

On s'ennuie donc un peu. Et on a hâte de retrouver les autres personnages et locuteurs subtils, complexes et raffinés,  À L'ombre du chardon.

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critiques presse (1)
Telerama
21 juin 2017
Un séisme intérieur observé avec empathie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
— Tu te marieras dans quelques années. Je te trouverai un homme qui te rendra heureuse. Comme nous, tu dois fonder un foyer idéal.
— C’est gentil, papa. Mais je le choisirai moi-même. Sais-tu que les jeunes aujourd’hui préfèrent rester célibataires plus longtemps ?
— Ne dis pas de bêtises, Yôko. Le bonheur des femmes réside dans le mariage. 
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-Désolé, mais je ne m'intéresse pas beaucoup ni au commerce ni à l'économie.
-Qu'est-ce que tu racontes ? Ces matières sont essentielles pour toi. Tu es mon héritier. Dès que tu auras terminé l'université, tu prendras immédiatement tes fonctions comme mon bras droit.
Jun proteste :

-Ton père a étudié la physique, ton grand-père n'est même pa allé à l'université. D'après toi, ton père n'a jamais insisté pour que tu entres en commerce. Et tu as laissé ma soeur libre de choisir la musique. Pourquoi veux-tu décider de mon avenir ? (p. 49)
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Je meurs de faim. Je me dirige vers la salle à manger en pensant aux mets spéciaux que j'ai dit à ma femme de me préparer. En y entrant, je m'étonne. Il n'y a rien du tout sur la table. C'est bizarre. Je vais dans la cuisine. l'évier et le comptoir sont vides et propres. Je reste interloqué.
J'ouvre le réfrigérateur. Il n'y a pas grand chose : fromages, pains tranchés, saucisses. Je n'aime pas ces produits. Je veux manger une soupe miso, du poisson grillé, des yakitoris, des sashimis. Ce sont les plats que j'attendais ce soir avec de la bière. La colère m'envahit. Je monte à l'étage pour réveiller ma femme.
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Je fixe le plafond. Les paroles de Yuri tournent dans ma tête :
"Je suis amoureuse de lui." Elle perd la raison. Une femme de trente- six ans qui parle comme une adolescente. "Gorô, c'est fini entre nous. Adieu." Quelle arrogance ! C'est à moi qu'elle doit tout son succès. Je n'accepterai jamais un refus pareil. Il faut que je me venge de cette humiliation.
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-As-tu appris la psychologie ?
- Non, mais j'ai lu beaucoup de livres là-dessus, et c'est ma conclusion.
Ce n'est pas vrai, je n'ai rien lu sur le sujet. J'ai seulement répété ces noms et ces termes que Sayoko prononçait. Elle affirmait : " Ce domaine me fascine. J'aimerais devenir psychologue". Je me moquais de ses idées aussi irréalistes et ridicules. D'abord, je ne croyais pas que, si pauvre, elle puisse étudier à l'université. (p. 50)
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