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EAN : 9782848592053
160 pages
Zinedi (31/10/2019)
4.28/5   9 notes
Résumé :
La place du musicien dans la cité a-t-elle vraiment évolué depuis le XVIIIe siècle ? Quelle réalité se cache derrière le faste du concert ? Comment gérer la perversité d'un chef d'orchestre ? Est-il possible de combiner l'idéal de son art avec la loi du marché ? Dans ces nouvelles, les artistes s'allongent sur le divan pour nous offrir une symphonie intime et inédite.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique

Neuf instruments de musique donnent leur nom à une nouvelle qui parle à son tour d'un musicien professionnel entiché du dit instrument.

Le narrateur serait le thérapeute de ces blessés de l'existence.
Celui qui les a rencontrés ou traités. Mais sans que des détails sur les soins nous soient donnés à lire.
Il nous raconte, simplement.

Derrière la flûte, le violon et les autres se mettent en scène des êtres sensibles en proie au doute, au dédoublement de la personnalité, à la haine de soi et surtout de l'autre.

Hervé Mestron nous les raconte dans un style très agréable qui permet de suivre ces neuf histoires avec un plaisir certain. Les personnages ne sont jamais caricaturaux, mais rongés par la tristesse, l'obsession ou la culpabilité. On se prend d'empathie pour leurs chemins de vie douloureux.
Il ne me semble pas que la musique représente toujours le point qui blesse leur psyché.

Il y a ceux qui jouent dans un orchestre mais aussi les concertistes, les compositeurs et leurs problématiques dévoilées grâce à la narration impeccable d'Hervé Mestron.
J'ai trouvé les chutes de ces nouvelles parfaites, elles m'ont parfois laissée stupéfaite.

Seul bémol pour moi, amoureuse de musique instrumentale. J'ai cherché la musique, les notes, les compositeurs partout dans ces nouvelles, et à part quelques évocation parsemées de-ci de-là, nous devons reconnaître qu'il manque ici un supplément d'âme musicale. Cela m'a beaucoup manqué.
J'ai certes vu des histoires particulières de musiciens mais certaines auraient tout aussi bien pu être vécues par d'autres personnes que des musiciens.

Cela reste cependant un bon moment de plaisir, et je remercie BABELIO et les EDITIONS ZINEDI TEXTURES pour cette découverte littéraire.


Lien : http://justelire.fr/symphoni..
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Ce recueil regroupe neuf nouvelles courtes, qui toutes parlent de musiciens.
Un instrument sert de titre à chacune d'elle.
Je suis assez mitigée quant à cette lecture.
Trois nouvelles sortent du lot : Flûte, Clavecin et Piano, je les ai trouvées émouvantes, poétiques ou touchantes.
Je suis restée plus dubitative à la lecture des autres, je n'ai pas compris certaines, d'autres m'ont laissée indifférente, elles m'ont paru incomplètes pour certaines, inabouties, voire ennuyeuses. Certaines auraient peut-être dû être davantage travaillées, elles sont trop courtes pour qu'on s'imprègne de l'ambiance, d'autres sont seulement bizarres et avec une fin étrange qui arrive comme un cheveu sur la soupe.
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Un cocktail de nouvelles surprenantes autour du métier de musicien classique.
Écoutez les anecdotes de ce psychologue spécialisé dans les pathologies d'orchestre ! Entre poésie et humour, cynisme et passion, folie et désespoir, nul doute qu'elles vous déconcerteront (ah ah) au point que vous ne saurez plus si vous avez envie de rire… ou de pleurer (« En réalité, il ne savait s'il devait se réjouir ou non de cette expérience qui illustrait la déchéance du musicien d'aujourd'hui »).

Oslo, flûtiste dans le métro, se voit confier par le ministère de l'agriculture la mission de jouer… dans une serre pour des plantes. Vous trouvez la « mise en scène incongrue » ? Sachant qu'il sera prouvé scientifiquement que la musique fait du bien à la terre (« la musique classique entraîne une croissance accrue des plantes »), l'expérimentation me semble au contraire très poétique ! Elle montre surtout la nécessité de se renouveler dans une profession qui connaît la crise…

C'est la raison pour laquelle Margot, claveciniste reconnue, a accepté un concert privé dans un château. Mais malgré son talent, elle ne verra que de loin le milieu aristocratique qui l'a recrutée le temps d'un soir… La chute, inattendue, laisse amer. Norman aussi est frustré : ce pianiste est devenu riche et célèbre grâce… à des jingles de pub. le musicien « ne supporte pas d'avoir réussi dans un domaine qu'il méprise » et se trouve désormais incapable de composer. Mais alors, de qui proviennent les mélodies que son voisin entend à travers la cloison ? La réponse frôle la folie…

Il faut dire que « les problèmes personnels sont souvent amplifiés par la musique » dans ces « histoires édifiantes » ! D'où viennent les plaques d'eczéma de Katia ? Son allergie a-t-elle à voir avec sa mère qui l'a forcée à faire du violon à l'âge de 13 ans ? Il est saisissant de voir la force de la rancoeur… Pour Marie-Elisabeth, la petite amie de Kevin, le traumatisme englobe la famille entière. Jusqu'où le trompettiste ira-t-il pour que sa bien-aimée cesse de produire ces « notes torturées » avec son violon ?

Avec Dominique et Hubert, la musique soulève la question de l'identité. S'il est vrai que « les patients ont tendance à s'identifier à leur instrument », il n'est pas étonnant que Dominique ait choisi l'alto, cet instrument « ange, androgyne, au timbre voilé, ambigu »… comme lui. le récit est inattendu, il part d'une paralysie des membres au moment de jouer pour remonter aux traumatismes d'une enfance passée à s'entraîner au point d'effacer tout questionnement au sujet de soi (« Tout ce que la musique lui a permis d'éviter »).
Quant à Hubert le chef d'orchestre, s'il mène les musiciens à la baguette pendant les concerts, savourant le plaisir sadique de les humilier, il révèle dans l'intimité un net penchant pour les jeux masochistes… Claire la violoncelliste trouvera là le moyen de se venger.

Mais l'histoire la plus folle, la plus violente, la plus saisissante selon moi, c'est celle de Jo le contrebassiste cuisinier qui s'apprête à prendre sa retraite après trente ans passés dans l'orchestre de l'opéra de Nice. Est-il vraiment prêt à laisser sa place à un jeune ? En tout cas, ses bons petits plats vont manquer à ses collègues ! Tiens, d'ailleurs, il n'a jamais voulu dévoiler ses recettes… Je vous mets au défi de deviner la fin ! Et si vous la trouvez, vous m'inquiétez...

Instrument imposé, passion chronophage voire dévorante, frustration de sa place dans l'orchestre ou au contraire pression liée à son rôle, désespoir de voir sa profession délaissée... Il faut espérer que tous les musiciens classiques ne soient pas dans la réalité aussi instables que dans ce recueil… Avec des troubles aussi touchants que terrifiants, on hésite à continuer de les fréquenter !..
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Hervé Mestron nous propose une symphonie d'anecdotes d'un clinicien qui travaille auprès de musiciens plus ou moins en souffrance.
Les 9 anecdotes de ce recueil portent le nom de l'instrument du musicien, qu'il fasse partie d'un orchestre, ou qu'il soit en free-lance.
Ce recueil de nouvelles est un condensé d'émotions diverses, à l'image de ce titre de livre qui m'avait ferrée par son originalité. Les genres y sont mélangés ; le thriller, le drame, y côtoient l'étrange, le bizarre. La folie n'est jamais très loin. Et l'humour est bien au rendez-vous.
Hervé Mestron a une plume très agréable, qui se délecte.
J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ces nouvelles, qui composent ce court recueil, plein de surprises.
Le petit détail agréable : le marque-page associé au livre. Aucun bémol de mon côté !
Merci à Babélio, aux éditions Zinedi pour leur participation à Masse Critique, et un remerciement particulier à l'éditrice, Fabienne Germain pour son courrier d'accueil et sa disponibilité.
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Après avoir écrit avec maestria des livrets inédits pour des personnages hauts en couleur issus de quartiers suburbains (Les cendres de Marbella, prix Place de la nouvelle 2018, suivi de Gardien du temple et de Maître de cérémonie), Hervé Mestron nous transporte aujourd'hui dans le monde de la musique classique, qu'il connaît particulièrement bien. On peut même dire qu'il renoue avec ses premières amours, celles qui ont donné vie à son premier opus (La sonate dans le caniveau) et à bien d'autres encore, au fil de deux décennies envolées avec la célérité d'une note de triangle.
Symphonie en psy mineur nous fait entendre de nouveaux chants aux tonalités variées, alternances de voix féminines et masculines, barytons et sopranos, écrits sur une partition où s'enchaînent les accords mineurs et les dissonances. Il s'agit ici, à vrai dire, de regarder en coulisses, derrière le rideau afin de surprendre la faille de la pianiste, du flûtiste, du trompettiste (trompe-triste ?), voire d'écouter derrière la porte du cabinet du psy où, de guerre lasse, l'artiste est contraint de s'allonger. de belles surprises ornent l'envers du décor . A l'écart des feux de la rampe, neuf instruments – à chacun son instrumentiste – se partagent la vedette autour d'étranges aventures. Celles-ci se jouent en solo et en catimini, dans une vraie vie plus ou moins refoulée et resurgie en force, contrepoint vengeur et dissonant d'une musicalité préméditée, travaillée d'arrache-pied en fosse d'orchestre, et dont on aurait oublié le prix à payer. Nous apprenons ainsi que la flûte ne charme pas que les serpents, qu'une violoniste allergique peut nourrir des fantasmes de violence, qu'il est relativement facile de berner un trompettiste en surpoids, qu'une claveciniste esseulée ne renonce pas pour autant à ses rêves d'amour, que jouer du tuba peut rendre fou, qu'on ne se méfie jamais assez d'un contrebassiste doué en cuisine, d'une violoncelliste un peu trop soumise à la tyrannie d'un chef d'orchestre, ni du chat génial d'un pianiste aigri.
Au centre du recueil, il y a aussi Dominique, cet alto troublant, déchirant même, ado attardé aux circonstances atténuantes, qui cherche son identité et trouve une clé, hors des pupitres et des portées, au fond d'un tiroir secret : alors on ne joue plus, même pas de la musique sacrée, silence dans la salle, ici on respire, on vit, on abat les masques en osant le maquillage, on tente de se reconnecter à soi-même, d'accepter l'imprévu avec plus ou moins de succès, en évitant ou non la folie.
Liguées pour nous faire tourner la tête crescendo, en une vigoureuse mélopée échappant aux répétitions et aux lois harmoniques, aucune de ces partitions inédites ne se lit comme étant écrite d'avance.
Nathalie Barrié, de Nouvelle Donne
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Devant ses amis, Oslo aurait voulu tout raconter, décrire cette expérience unique, mais il avait peur du ridicule. Comment expliquer, sérieusement, qu'il menait une nouvelle carrière de soliste pilotée par le ministère de l'Agriculture et que le public, nombreux et indéfectible, se composait de plantes vertes de toutes natures.
Comment expliquer, sans passer pour un type totalement brûlé du cerveau, que ce qu'il ressentait dans la serre tenait du domaine de l'incommunicable.
Comment révéler aussi qu'au début il avait eu le trac devant ces tiges vertes, et comment il avait dû faire des efforts pour reparaître devant elles sans trembler et trouver la juste sonorité pour capter leur attention ? C'était quelque chose dont il ne pouvait pas parler avec ses amis ni avec quiconque de normalement constitué. En réalité, il ne savait s'il devait se réjouir ou non de cette expérience qui illustrait la déchéance du musicien d'aujourd'hui, heureux de se produire, faute de mieux, devant un public végétal.
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Sa mère lui répète qu'il a été un petit garçon modèle. La musique devait déjà couler dans ses veines car le monstre de cinq ans présentait une nature apaisée. Jamais un caprice, d'une docilité vraiment charmante, à l'image de sa sonorité maîtrisée sur l'alto. Un jour il y avait eu cependant un bémol.
C'était un dimanche, Dominique avait coupé la queue du chat. Personne n'avait jamais compris comment il s'y était pris avec ses petites mains de musicien.
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En réalité, il ne savait s'il devait se réjouir ou non de cette expérience qui illustrait la déchéance du musicien d'aujourd'hui, heureux de se produire, faute de mieux, devant un public végétal.
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La musique demande de la patience.
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portrait de Hervé Mestron.
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