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EAN : 9782864328582
126 pages
Verdier (07/01/2016)
3.66/5   38 notes
Résumé :
« J'avais prolongé mon séjour à Veracruz tant qu'elle avait été là ? je l'aurais prolongé jusqu'à la fin du monde, s'il n'avait tenu qu'à moi. Maintenant qu'elle avait disparu, je le prolongeais dans l'espoir de la retrouver, ou au moins d'apprendre quelque chose sur les raisons de sa disparition.Un jour, un pli me parvint à l'hôtel, expédié par la poste, ne comportant aucune indication de provenance, aucun mot d'accompagnement. Il contenait les quatre récits, brefs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Beauté fascinante de ce livre habité par une passion dévorante, brûlante, un livre qui ressemble aux tragédies antiques. Un livre en rouge et noir, torride ; rouge comme le sang, sang des blessures, sang de la vie qui circule, bouillonne, et noir comme la mort qui rode et hante tous les plis de la nuit où se love une femme enfant, une femme serpent, une femme qui est toutes les femmes.
Et avant tout, livre d'un écrivain qui sait avec virtuosité captiver et entraîner le lecteur à sa suite, lui faisant perdre ses repères comme lui les perd en se remémorant sa rencontre inattendue et solaire à Veracruz avec Dariana et ses interrogations en lisant les 4 cahiers, reçus après sa disparition subite, où il cherche des indices qui lui permettraient, en la reliant à ce qu'il découvre, de la retrouver :

« J'avais été invité à l'université de l'État à prononcer des conférences sur Proust. À la grande surprise de mes hôtes, et même à leur indignation, qu'ils s'appliquaient cependant à ne pas trop montrer, feignant d'attribuer à mon sens de l'humour cet inacceptable manquement aux usages, j'avais donné pour titre à mon cycle de conférences « Proust m'énerve » (Proust me pone nervioso). (En vérité, Proust ne m'énervait pas, ou du moins il ne faisait pas que m'énerver ; mais m'expliquer plus sur ce point m'écarterait de mon propos.) Au cours d'une soirée avec tequila et mariachis, à laquelle mes collègues m'avaient convié, et où je m'ennuyais un peu, parut Dariana, et je compris aussitôt qu'il m'avait suffi de la voir une fois pour ne l'oublier jamais. »


« La tonalité très sombre et même cruelle des quatre récits, correspondant si peu à l'allégresse qui éclatait dans la personne gracieuse de Dariana, semblait réfuter l'hypothèse qu'elle en fût l'auteur. Cette objection cependant n'en était pas vraiment une. Ce serait avoir une idée bien simpliste de la littérature que de penser qu'elle reflète sans détour, sans malice, la personnalité de l'écrivain. Il faut une grande naïveté, une ignorance des ruses de l'écriture pour croire ce genre de platitude, qu'enseignaient encore de vieux professeurs du temps que j'étais étudiant. La littérature est une tromperie sans fin. »


Et l'on mord sans regret et même avec jubilation à l'hameçon avec lequel il nous maintient et semble nous tirer progressivement hors de l'eau pour nous y rejeter aussitôt.
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Les villes portuaires trainent souvent avec elles une forme de langueur, un mélange de sensualité et d'imaginaire que leur position littorale favorise, en interface de tous les possibles. Sous ses latitudes tropicales, Veracruz, la mexicaine oscille entre charme et violence. le roman d'Olivier Rolin fait briller ces deux facettes en proposant des récits enchâssés à l'intérieur d'un autre récit que je qualifierai de "porteur" à défaut de "principal" car le nombre des pages est quasiment équivalent. Des récits enchâssés comme des cigares cubains cachés dans des livres évidés, ruse de contrebande auxquels les protagonistes de l'histoire se livrent, de petites merveilles d'écriture qui dégagent une puissance sourde, une part d'animalité qui ne demande qu'à éclater.
Mais c'est d'abord sous le charme et l'amour que débute cette histoire racontée par un narrateur qui emprunte quelques traits à l'auteur. Invité à Veracruz pour un cycle de conférences proustiennes, il fait la connaissance de Dariana, une jeune chanteuse cubaine dont la grâce, la gaieté le séduisent aussitôt, lui offrant l'amour à un âge où "il ne va pas de soi". Une liaison intense magnifiée par la liberté, l'insouciance, la mer et le sel. Mais un jour, Dariana la mystérieuse ne vient pas au rendez-vous prévu dans un bar, laissant son amoureux désemparé. Dans l'attente, il s'alcoolise, n'osant quitter le lieu où elle devait le rejoindre. C'est alors que lui parviennent, de manière complètement anonyme, sous enveloppe, 4 récits bouleversants. Une même histoire ou plutôt un moment où tout peut basculer, raconté tour à tour par 4 personnages réunis dans la bibliothèque du palais délabré Médina-Schmidt, un soir de cyclone à Veracruz. Trois hommes et une femme, un huis-clos d'une intensité époustouflante. Je ne vais pas vous raconter cette histoire, je vais vous la décrire. Imaginez un arrêt sur image de la caméra, perché au plafond, oui, là, dans le lattis des palmes, en compagnie du serpent corail. Elle est la seule debout, elle fait face à ces trois hommes tandis que le vent furibond secoue le vieux château en ruine. Mais elle parlera en dernier. C'est d'abord celui qui est assis sur le tabouret, siège qui témoigne du rang qui lui est attribué, dont on entend la voix servile et libidineuse. Puis, du fauteuil provient la voix brutale et impérieuse du maître des lieux, un ruffian de première, celui-là. A moins que le plus dangereux ne soit celui qui joue aux dés, en retrait, guettant sa proie comme autrefois. Mais c'est à Susana de parler...
Olivier Rolin ne se contente pas de nous livrer 4 récits dont l'écriture est à couper le souffle, précédés d'une très jolie description du sentiment amoureux. Il interroge de manière subtile le rapport du fictif au réel, il répertorie les porosités, liste les causalités. Il essaie de trouver une logique, un sens caché et tente l'apaisement en redonnant sa place à l'un comme à l'autre.
Livre multiple par la forme et le fond, déclinaison vertigineuse des sentiments humains, interrogation sur le sens de l'écriture, un livre époustouflant.

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Que je me sois précipitée sur le nouveau roman d'Olivier Rolin était une évidence. Sans surprise, j'ai été une fois encore envoûtée par sa plume, qui n'a rien perdu de sa beauté, loin s'en faut.
Comme il sait si bien le faire, Rolin nous entraîne vers de lointaines contrées, dans cette ville mexicaine dont le nom est en lui-même déjà une invitation au voyage - je ne doute pas d'ailleurs qu'il ait pu être à la source de son inspiration.

C'est ici une Veracruz âpre et brutale qu'il nous est donné de découvrir, habitée par des individus dénués de morale et du moindre scrupule. le narrateur y a autrefois brièvement séjourné et connu une fulgurante passion amoureuse. de cette histoire ne subsistent qu'un souvenir évanescent ainsi que quatre récits qui lui étaient mystérieusement parvenus par la poste et qui évoquent - peut-être - la femme aimée. le narrateur nous les offre, dans toute leur crudité, dans toute leur cruauté, faisant naître chez le lecteur une sorte d'effarement mêlé de répulsion.

Ces récits dérangent, tant ils disent la noirceur de l'âme humaine. Mais ils le font dans une langue d'une si grande qualité littéraire, avec des mots à la consonance parfois si poétique, que le contraste en est saisissant.
Arrivée au terme de ces quatre témoignages, qui relatent une même situation selon quatre points de vue différents, j'avoue m'être sentie perplexe. Où l'auteur voulait-il en venir ?
C'est la dernière partie du livre qui allait m'éclairer sur ce point, pour donner une dimension soudain beaucoup plus vaste à ce livre et me permettre du même coup de retrouver ce que je trouve passionnant chez Rolin : son aptitude à développer une fiction tout en s'interrogeant sur les conditions de sa création et ce qui s'y joue de la place de l'écrivain.

«La littérature est une tromperie sans fin», nous dit-il. Qu'est-ce qui peut nous empêcher de penser qu'une aimable jeune femme ait pu relater des crimes aussi sordides ? Certains «indices» invitent le narrateur à croire que la gracieuse Dariana en serait l'auteur... tandis que d'autres l'éloignent de cette pensée. Mais ces interrogations sont sans fondement, puisque l'auteur s'efface derrière son texte ; il serait vain de vouloir chercher à y déceler sa présence.
Quelle réalité se cache au coeur de la littérature ? Et d'ailleurs, y en a-t-il une ? Quelle relation fiction et réalité entretiennent-elles ? «Veracruz, le Mexique, le monde, tout cela n'existe pas.» le monde ne serait rien d'autre qu'«une flamme, une eau bouillonnante, un nuage dissipé par le vent, [qui] nous échappe[rait] d'autant plus qu'on cherche[rait] à le saisir.» Il serait bien présomptueux de prétendre lui trouver une logique ou un sens quelconque, voire de vouloir lui donner chair à travers des mots.

Il y a vingt ans, pourtant, la réponse de Rolin était tout autre : le monde, l'écrivain l'inventait ; il en était le démiurge, le grand ordonnateur, créateur tout-puissant. Il le sculptait de ses mots, généreux et amples. le monde n'existait que par la grâce de l'écrivain. Il en résultait un roman-fleuve qui permettait de l'appréhender.


Aujourd'hui, il semble que la littérature doive exister en tant que telle, sans référent à une quelconque réalité. Elle est désormais un écho à des instants de bonheur dont elle s'efforce de restituer l'intensité. Il ne faut guère en réclamer davantage : c'est déjà beaucoup.

La littérature résulterait-elle d'une émotion ?
Elle nous offre en tout cas à nous, lecteurs, des mots sublimes qui suscitent à leur tour nos émotions, et c'est ce qui nous les rend si précieux.

Décidément, Olivier Rolin est un grand, un très grand. Il n'en finit pas de nourrir mon imaginaire et ma réflexion sur ce qu'est la littérature et les raisons de mon attachement à cette si belle matière.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Assis au bar El Ideal, calle Morelos, Veracruz, le narrateur attend.
Elle ne viendra pas. Et il le sait.
Il s'était rendu au Mexique pour une conférence sur Proust. C'est à la fin d'une soirée tequila qu'il vit apparaître « le feu follet, la gueule d'amour ». Autrement dit, la passion. « C'était un amour-faucon. Surprise et rapidité…étaient sa loi. » Sa disparition brutale sans autre forme de sevrage laisse un homme perdu, hébété, cherchant un sens à tout cela, observant « les cercles que décrivaient les vautours, leur vitesse, leur rayon, la façon dont ils se croisaient, s'enchaînaient l'un à l'autre ». Afin de comprendre. Mais, les signes ont-ils un sens ?
Un jour, alors que le temps commençait à s'étirer et l'homme à se fondre dans l'alcool, il reçoit, par la poste, quatre récits. Qui les envoie ? Elle ? Peut-être un signe ?
Trois hommes et une femme pensent et s'observent en silence. A travers leur monologue, nous entrons dans l'univers de la tragédie.
A moins que, sans y prendre garde, nous y ayons déjà mis les pieds. Avant, je veux dire, dès le début.
le temps se resserre brutalement dans cette pièce étouffante. L'action tendue vers un seul but semble soudain figée.
Deux mots transpirent : amour et mort.
On entend au loin un ouragan qui se prépare, à moins qu'il soit déjà passé. On ne sait plus s'il est dehors ou s'il est là, rampant discrètement vers sa proie.
La femme retient à peine un désir insondable de vengeance : « Me farder moi de leur sang, y tremper mes mains, mes mains si fines, aux doigts qui se recourbent comme des arcs, comme des dards de scorpions, me maquiller d'écarlate, me parer de leur vie finie, me souiller de leur mort- m'ont-ils assez souillée. »
Qui est cette Erinye, ivre de sang et de fureur, cette « dévastation qui approche. » ? Quelle souffrance a-t-elle endurée, muette de douleur, pour cracher un tel venin de haine ? Est-ce cette femme qu'il a aimée ? Se peut-il que ce soit ses mots ?
Les hommes la regardent, ivres de violence et d'envie. Ils la désirent infiniment, et se taisent. Qui sont-ils ? Quel crime innommable ont-ils commis pour susciter une telle fureur destructrice ?
La tension dévore ce huis-clos étouffant. On sent l'imminence de la catastrophe. Elle est là, pèse de tout son poids. Impossible d'y échapper.
La tragédie, vous dis-je…
Le texte est d'une beauté époustouflante. Pour ma part, je l'ai lu et relu. C'est nécessaire. Il est court et dense. On ne s'en lasse pas.
Et puis, il cache quelque chose, un message, peut-être le sens de cette passion : vient-elle se loger dans un « ordre des choses », est-elle une réalité qui s'est peu à peu, avec le temps, parée de fiction, une étoile filante venant d'ailleurs et n'allant nulle part ? Une rencontre dénuée de sens et qu'il est vain de chercher à comprendre, laissant le narrateur seul avec ses questions, terriblement conscient qu' « il n'y aura jamais de paix. ». « Nous voulons toujours que tout ait un sens…. Nous nous épuisons à ce rêve de maîtrise au lieu de vivre tout simplement… le monde se joue aux dés à chaque instant. Il est un kaléidoscope dont les éclats colorés se recomposent pour former de nouvelles figures. »
La littérature tente alors de lui donner un ordre. Elle écrit le monde, le recompose, l'ordonne, essaie de le traduire avec des mots. Mais après coup et donc trop tard.
« Ce que nous appelons le monde n'existe que comme une fable », les récits sont des mensonges qui proposent un sens et nous rassurent peut-être.
Mais au fond, nous ne sommes pas dupes.
On sait, sans le dire, que le moment merveilleux est passé et a disparu.
A jamais.

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Ce n'était d'ailleurs pas seulement l'orgueil qui m'incitait à refuser l'idée qu'elle m'avait purement et simplement plaqué, mais aussi le désir de conserver, alors que toute beauté, toute joie, m'avait déserté, un souvenir parfaitement pur, resplendissant, inaltéré par le soupçon que déjà la ruine était à l'oeuvre, de la période de ma vie où j'avais été le plus heureux.

Olivier Rolin - ou en tout cas le narrateur - est une fois de plus prisonnier plus ou moins volontaire de terres hostiles -ici Veracruz-, une fois de plus amoureux éperdu d'une jeune femme éblouissante et insaisissable, entre niaiserie et perfection. Sur cette trame obsessionnellement ressassée chez lui, Olivier Rolin construit un court récit, noir et ironique, absurde et désabusé, pétillant d'humour .

La nonchalance désabusée s'associe à une noirceur et une violence transfixiantes. le narrateur, depuis, a vécu, erré , ravagé par les tourments de l'amour perdu, voyageant entre souvenirs lumineux et regrets amers des jours heureux. Il a traîné comme une croix un questionnement indicible, et, vieillissant, il comprend qu'il faut renoncer au sens, à l'ordre et aux buts, que les questions sont sans réponse. Bonheur, douleur, pourquoi chercher ? Pantin absurde et rompu, dernière audace, il congédie son lecteur.

Chacun des moments beaux qui nous est donné est une fin en soi, une perfection dont il faut se laisser envahir comme de celle d'un tableau bouleversant découvert soudain, parmi d'autres, ternes, dans la salle d'un musée. Il est vain de le relier à d'autres, encore plus vain ensuite de chercher à en faire l'histoire.

Il y a l'élégance presque vieillotte du style: longues phrases (parfois mêmes alambiquées, je dois l'avouer : il m'a fallu parfois les relire du début), subjonctifs, appositions et coordonnées entre virgules, tournures inusitées pour l'élégance; et en face, l'humour du désespoir :parenthèses et apartés en forme de clin d'oeil.

Nous voulons toujours que tout ait un sens. Nous voulons que le temps aille sans jamais se retourner, que les événements s'enchaînent, que les livres aient un plan, une signification cachée, l'histoire une fin. Nous sommes assoiffés d'ordre, fanatiques de logique. Mais pourquoi les choses devraient-elles être ordonnées, emboîtées, pourquoi le temps ne pourrait-il pas repousser son cours comme le fleuve Alphée des Anciens, ou divaguer, pourquoi ce qui vient après ne serait-il pas la cause de ce qui précède? D'où tient-on qu'il y a toujours des causes ?

Beau texte, touchant, et plein de sens, n'en déplaise à l'auteur!
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critiques presse (1)
Telerama
06 janvier 2016
Un puissant drame choral en quatre actes. Diamant noir éternel.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Je conçus le plan désespéré de me rendre maître d’elle par les livres. Je choisissais les textes que j’allais lui lire avec le soin maniaque d’un magicien préparant un philtre, dosant et composant les effets attendus de crainte, de désir, de gaieté, de surprise, d’imaginations lascives ou terribles, suivant les mouvements que je voyais se faire dans son âme, en fonction aussi des moments du jour où elle m’appelait auprès d’elle, et par exemple je ne lisais pas les mêmes pages, ni ne les lisais de la même façon, selon que l’heure éclatante de la sieste glissait sur son corps allongé, à travers les persiennes, des lames obliques de lumière, tandis que le souffle des ventilateurs gonflait et soulevait légèrement, comme une matière vivante, frémissante, les feuilles dans leur coffret, ou que la fraîcheur de la nuit avait fait monter la brume de la mer et sortir des combles les grandes chauves-souris sacrées des Zapotèques.
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Chacun des moments beaux qui nous est donné est une fin en soi, une perfection dont il faut se laisser envahir comme de celle d'un tableau bouleversant découvert soudain, parmi d'autres, ternes, dans la salle d'un musée. Il est vain de le relier à d'autres, encore plus vain ensuite de chercher à en faire l'histoire. La langue nous y invite, qui veut des phrases et des phrases qui s'accrochent aux phrases. Mais la phrase ne surgit que lorsque déjà l'intensité est passée, sous l'empire complet de quoi il faut être. Et l'intensité ne connaît que des instants, des coups de foudre. Ce que nous appelons le monde n'existe que comme une fable. Il m'a fallu longtemps, des années après avoir dû quitter le Mexique, pour apercevoir ces choses simples. Et ainsi la paix est venue.
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Chacun des moments beaux qui nous est donné est une fin en soi, une perfection dont il faut se laisser envahir comme de celle d'un tableau bouleversant découvert soudain, parmi d'autres, ternes, dans la salle d'un musée. Il est vain de le relier à d'autres, encore plus vain ensuite de chercher à en faire une histoire. La langue nous y invite, qui veut des phrases et des phrases qui s'accrochent aux phrases. Mais la phrase ne surgit que lorsque déjà l'intensité est passée, sous l'empire complet de quoi i faut être. Et l'intensité ne connaît que des instants, des coups de foudre. Ce que nous appelons le monde n'existe que comme une fable.
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Ce serait avoir une idée bien simpliste de la littérature que de penser qu'elle reflète sans détour , sans malice, la personnalité de l'écrivain ... La littérature est une tromperie sans fin.
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Nous voulons toujours que tout ait un sens. Nous voulons que le temps aille sans jamais se retourner, que les événements s'enchaînent, que les livres aient un plan, une signification cachée, l'histoire une fin […] D'où tient – on qu'il y a toujours des causes ? Pourquoi toutes choses au monde doivent – elles être cause ou effet ?
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Videos de Olivier Rolin (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Rolin
Rencontre avec Olivier Rolin autour de Jusqu'à ce que mort s'ensuive paru aux éditions Gallimard.


Olivier Rolin, né en 1947 à Boulogne-Billancourt, est un écrivain français, lauréat notamment du prix Femina en 1994 pour Port-Soudan et du prix France Culture en 2002 pour Tigre en papier. Il a publié entre autres: Circus 1 (Éditions du Seuil, 2011), Bric et broc (Verdier, 2011), Circus 2 (Seuil, 2012), Veracruz (Verdier, 2015), Extérieur monde (Gallimard, 2019) et Vider les lieux (Gallimard, 2022).
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31/01/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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