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Élise Argaud (Éditeur scientifique)
EAN : 9782743621827
90 pages
Payot et Rivages (12/01/2011)
3.95/5   29 notes
Résumé :
"Naturellement, toute vie est un processus de délabrement progressif, mais les coups qui confèrent sa dimension spectaculaire à ce travail - les coups massifs et brusques qui proviennent, ou semblent provenir, de l'extérieur -, ceux dont on se souvient, sur lesquels on rejette la faute et qu'on confesse, dans les moments de faiblesse, aux amis, ne font pas sentir instantanément leur effet."

Écrit en 1934, alors que Francis Scott Fitzgerald a trente-hu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un tout petit livre émouvant! C'est un condensé des moments de trouble, d'agitation de l'âme de notre très cher auteur. son âme est torturée par des insomnies maladives et par une espèce d'effondrement dont l'amorce s'est annoncée depuis fort longtemps mais ce n'est qu'après que notre ''penseur'', car Francis Fitzgerald, dans ces petites nouvelles est bien un penseur qui scrute et creuse l'âme humaine dans sa nature la plus sombre, au point quand il découvre son effondrement, il est trop tard... comment rattraper les choses dans le temps...se dessinent dans ces vibrantes phrases, et succession d'analyse les limites de 'l'homme quand tout lui échappe... la rigueur du temps qui constitue une forme de miroir pour faire ressortir ses faiblesses...
S'il est arrivé qu'on se sente à un moment de la vie enfermé dans une forme de toile d'araignée, et qu'on se questionne sur soi-même ou sur ses faiblesses, c'est alors la voix de livre vous parlera tout doucement à l'oreille!
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90 pages divisées par deux pour cette édition bilingue, court mais intense. Des réflexions dans lesquelles je me retrouve parfois que ce soit dans « Veiller ou dormir » ou dans « L'Effondrement ».
J'ai mis plus de temps à penser qu'à lire ce livre, ce qui est positif évidemment, et je continue de le faire en écrivant cette modeste critique.
Les mots de l'auteur ont su m'aider, là où je ne les trouvais pas, il me fait me poser des questions que je ne m'étais jamais poser.

Au-delà de l'aspect intime qui donne un écho particulier au livre à mes yeux, Francis Scott Fitzgerald nous livre une introspection réussie entre pessimisme et réalisme. J'aurais presque envie de parler de nihilisme mais j'ai trop de lacunes en philosophie et sûrement le mot de Cioran m'incite à penser ça.

Ce fut un beau compagnon d'insomnie et je le garde à portée de main.
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C'est tout moi ça! Pour paraphraser le quatrième de couverture : "irrévocablement s'empare alors de vous la révélation que jamais plus vous ne serez celui que vous avez été". J'attends deux jours, et je me remets à sa lecture. Il y a des livres comme ça qu'on erige comme des principes. Et puis c'est Fitzgerald après tout.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
De toute évidence, vivre c'est s'effondrer progressivement. Les coups qui vous démolissent le plus spectaculairement, les grands coups soudains qui viennent - ou semblent venir - de l'extérieur, ceux dont on se souvient, ceux qu'on rend responsables de tout et dont on parle à ses amis dans les moments de faiblesse, ceux-là tout d'abord ne laissent pas de trace. Mais il existe un autre genre de coup, celui-ci venu de l'intérieur, et dont on s'aperçoit trop tard pour y remédier. Irrévocablement s'empare alors de vous la révélation que jamais plus vous ne serez celui que vous avez été
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it occurred to me simultaneously that of all natural forces, vitality is the incommunicable one. In days when juice came into one as an article without duty, one tried to distribute it – but always without success; to further mix metaphors, vitality never “takes.” You have it or you haven’t it, like health or brown eyes or honor or a baritone voice. […] “Ye are the salt of the earth. But if the salt hath lost its savour, wherewith shall it be salted” (Matthew 5-13)

il m'apparut au même moment que, de toutes les forces naturelles, la vitalité est la plus incommunicable. Les jours où l'énergie nous envahit comme un article détaxé, on essaie de la diffuser – chaque fois en vain ; pour mélanger un peu plus les métaphores, la vitalité ne "prend" jamais. On en a ou on n’en a pas, de même que la santé, les yeux marrons, l’honneur ou une voix de baryton. […] "Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ?" (Matthieu, V, 13) (Traduction : Elise Argaud. Traduction de Louis Segond pour le fragment biblique.)
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This is what I think now: that the natural state of the sentient adult is a qualified unhappiness. I think also that in an adult the desire to be finer in grain that you are, “a constant striving” (as those people say who gain their bread by saying it) only adds to this unhappiness in the end – that end that comes to our youth and hope.

Voilà ce que je pense aujourd’hui : que l’état naturel de l’adulte doué de sensibilité est un malheur mitigé. Je pense également que chez l’adulte le désir d’affiner son caractère, "l’effort permanent" (comme disent ceux qui gagnent par là leur pain), ne fait en fin de compte que renforcer ce malheur – une fin qui met un terme à la jeunesse et à l’espoir. (Traduction : Elise Argaud)
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Il me sembla par un après-midi de mars avoir perdu absolument tout ce que j'avais voulu - cette nuit-là, pour la première fois, je me mis en chasse du spectre de la femme qui, un court moment, fait paraître tout le reste insignifiant.

It seemed on one March afternoon that I had lost every single thing I wanted - and that night was the first time that I hunted down the spectre if womanhood that, for a little while, makes everything else seem unimportant.
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I do not any longer like the postman, nor the grocer, nor the editor, nor the cousin's husband, and he in turn will come to dislike me, so that life will never be very pleasant again, and the sign Cave Canem is hung permanently just above my door. Il will try to be a correct animal though, and if you throw me a bone with enough meat on it I may even lick your hand.
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Videos de Francis Scott Fitzgerald (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Scott Fitzgerald
« L'histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irrésistible d'écrire et un concours de circonstances vouées à m'en empêcher. […] Puis, mon roman a été publié. Puis, je me suis marié. Maintenant, je passe mon temps à me demander comment tout cela est arrivé. Selon les mots de l'immortel Jules César : « Tout est dit ; il ne reste plus rien. » (Francis Scott Fitzgerald, « Qui est qui, et quoi? », paru dans le Saturday Evening Post du 18 septembre 1920.)
« […] En mai 1934, Fitzgerald [1896-1940] s'ouvre de son projet subtil à son éditeur, Maxwell Perkins [1884-1947] : « Comme vous le savez, je n'ai jamais rien publié de personnel sous forme de livre parce que j'ai toujours eu besoin de tout le matériel possible pour mes oeuvres de fiction. Toutefois, un certain nombre d'articles et de textes divers ont attiré l'attention d'un vaste public et pourraient le faire de nouveau si nous pouvions trouver, entre le titre et les textes, le lien qui puisse nouer l'humour à un soupçon de sagesse. » […] Perkins ne répond pas. Mais l'idée refait surface deux ans plus tard, en mars 1936, quand Fitzgerald lui propose « un livre de réminiscences, non pas une autobiographie, mais des réminiscences ». […] Fitzgerald, plus précis encore : « Il est plus triste de retrouver le passé et de s'apercevoir qu'il n'est pas à la hauteur du présent que de le voir s'échapper pour demeurer à tout jamais une construction harmonieuse de la mémoire. » Il s'agit donc, dans ce livre des réminiscences, au cours de cette délicate chasse aux papillons, de retrouver, en dépit de la tristesse et contre elle, un passé à la hauteur du présent, un passé qui tienne ses promesses à l'avenir. […] « Il se trouve que la plus grande partie de ces articles sont intensément personnels : alors qu'un journaliste doit trouver un sujet sur lequel écrire son article quotidien ou hebdomadaire, j'ai écrit ces articles uniquement lorsque l'impulsion venait de l'intérieur. En fait, j'ai les mains plus propres pour la non-fiction que pour la fiction. » […] le projet « Mains propre » était resté lettre morte. Que vive Un livre à soi. » (Pierre Guglielmina, Qu'est-ce qu'un « livre à soi »?)
« […]  […] Jamais la foi dans le destin de l'homme n'avait atteint les sommets auxquels elle est parvenue dans les années 1890 - rarement cette même foi a plongé aussi bas qu'aujourd'hui. Lorsque nous observons autour de nous un rapide déclin des idéaux de conduite, il existe nécessairement une cause fondamentale pour l'expliquer. Il est impossible d'être vicieux dans le vide. Quelque chose de sérieux (que seuls les évangélistes professionnels, les romanciers de gare et les politiciens corrompus prétendent comprendre) affecte le monde. Il faudra un coeur solide pour nager à contre-courant dans ces eaux troubles et ne pas être, comme ma génération, un peu cynique, un peu las et un peu triste. […] - doit-on s'étonner que nous redoutions presque d'ouvrir les journaux le matin de peur d'y découvrir une nouvelle dérive de la civilisation, une nouvelle infamie dans cette chambre obscure que nous appelons le coeur humain ! C'est sur ce monde que nos enfants ouvrent aujourd'hui les yeux. […] […] si mon enfant est un meilleur homme que moi, il viendra me voir enfin pour dire, non pas : « Père, tu avais raison concernant la vie », mais plutôt : « Père, tu avais complètement tort. » Et quand ce moment viendra, et il viendra, puis-je être assez juste et sage pour dire : « Bonne chance et adieu, car j'ai possédé autrefois ce monde qui t'appartient, mais je ne le possède plus. Suis ta voie à présent, avec vaillance dans le combat, et laisse-moi en paix, au milieu de tous ces torts passionnés que j'ai aimés, car je suis vieux et ma tâche est accomplie. » (Francis Scott Fitzgerald, « Attendez d'avoir des enfants à vous ! », paru dans Woman's Home Companion, juillet 1924)
« Crack-up (titre original de ce texte [Craquer]) signifie certes « craquer nerveusement », mais aussi, « rire » ou « faire rire ». Fitzgerald a certainement ce double sens en tête […] » (Note de Pierre Guglielmina)
0:04 - Craquer 13:51 - Générique
Référence bibliographique : Francis Scott Fitzgerald, Un livre à soi, traduit par Pierre Guglielmina, Éditions Les Belles Lettres, 2017
Image d'illustration : https://www.npr.org/2015/01/10/376118599/west-of-sunset-imagines-f-scott-fitzgeralds-last-years-in-hollywood
Bande sonore originale : Gotama - Inner Silence
Site : https://gotama-music.bandcamp.com/track/inner-silence
#FrancisScottFitzgerald #Craquer
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