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EAN : 9782234087873
Stock (27/05/2020)
3.88/5   42 notes
Résumé :
« Il aurait voulu être un patriarche. Il n'a été qu'un bon père. Au fond de lui sommeille un petit dictateur qu'il aurait aimé nourrir pour devenir le genre d'homme que l'on craint déjà derrière la porte. Cette assurance que le pouvoir confère et qu'annonce un pas souverain avant d'entrer dans une pièce. Ceux qu'on redoute même quand ils sourient. Il aurait voulu être plus tout et moins quelque chose. Plus riche et moins pauvre en fait. ».

Dans ce ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis « Confidences à Allah » je suis grand fan de Saphia Azzeddine. Pas seulement de l'écrivaine, mais également de la belle personne qu'elle dévoile au fil de ses romans, que ce soit à travers les nombreuses phrases pleines de bon sens qu'elle nous claque au visage ou à travers ces personnages foncièrement attachants qui sentent bon le vécu. Pour ce huitième roman, à forte dimension autobiographique, elle nous ouvre encore un peu plus la fenêtre vers son âme…

En nous livrant l'histoire de son père, immigré marocain de Figuig, dans l'extrême est du Maroc, Saphia Azzeddine livre non seulement un texte personnel, plein d'émotions, de tendresse et d'autodérision, mais surtout un hommage émouvant à ce père, certes protecteur, parfois maladroit et régulièrement intransigeant, mais surtout bienveillant et débordant d'amour pour ses enfants.

En mêlant sa propre enfance au passé de ce père transmettant ses conviction et ses valeurs en roulant les r, Saphia Azzeddine dévoile ses racines et l'immense richesse qu'elle a reçu en héritage, tout en me faisant progressivement réaliser que je suis finalement fan des Azzeddine sur plus d'une génération. Ah, qu'il m'a séduit ce papa dont je distinguais l'écho depuis le tout premier roman, sans savoir d'où il venait !

Chaque mot déposé par Saphia Azzeddine est une preuve supplémentaire qu'il n'y a pas que les étoiles qui continuent de briller lorsqu'elles sont mortes…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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« Quand on me demande pourquoi je n'ai pas écrit sur ma mère, je réponds cela:
Ma mère a réussi sa vie. Mon père, lui, en doute encore. (p. 262)”

Un texte personnel très vivifiant en émotions, tendresse, malice, drôlerie, autodérision, et surtout d'immense amour et dette de reconnaissance à jamais d'une fille pour un « Papa » vénéré, adoré… qui mettait au-dessus de toutes les fortunes, ses enfants… dont ses deux filles, qu'il a encouragées, souhaitées indépendantes, cultivées, fortes devant la vie. Un écrit autobiographique tour à tour drôle ou bouleversant !

« Quand même. L'amour l'a englouti tout entier. L'amour a dévoré ses ambitions. le seul qui valait à ses yeux, celui qu'il a eu pour sa femme et celui qu'il a eu au premier regard pour ma grande soeur puis pour chacun de ses enfants. Il a su que tous les autres n'étaient que des sous-formes du suprême, qu'il n'en existe pas d'autres. le patriotique, l'artistique, le divin n'étaient que des imposteurs à côté. (p. 121)”

En sus de l'hommage tonique, joyeux et bouleversant d'une fille-écrivain à son père…une vraie virulence dans le propos et une colère légitime pour dire et redire les dégâts sournois et persistants laissés par la colonisation…où une sorte d'infériorité, de manque de confiance perdurent chez le futur adulte….

Des anecdotes cocasses…lesquelles, sans cette honte minante et ce sentiment tenace de ne jamais être à la bonne place, feraient éclater de rire… Des mésaventures qui tiennent fréquemment de la tragi- comédie !

Lu avec plaisir , de cette auteure, il y a déjà un moment « Mon père est femme de ménage » …

Ce nouvel ouvrage m'a interpellée tant cet écrit paraissait un hommage sans réserve à un père, homme simple, modeste, mais au caractère bien trempé, plein de convictions et de sagesse…

« On le laissait donc parler, nous raconter ses choses qui ne trouvaient plus d'écho dans nos oreilles, trop réfractaires ou trop pleines, parce que ces trucs Papa ne peuvent pas arriver, c'est de la science-fiction, ce sont des histoires un peu farfelues quand-même , lui disions- nous. Ce sont mes contes à moi, se défendait-il, rien de plus. les contes font partie de la culture populaire, ils font partie de mon enfance. Ces histoires, c'était pour vous sensibiliser à autre chose, une chose plus grande que nous. Il ne s'agit pas d'y croire entièrement, ouvrir une petite brèche dans vos certitudes suffit. (...) voilà ce qu'il tentait de faire germer en nous sans lui donner de nom. Dieu, le hasard, le destin, peu lui importait tant qu'on restait sensible à autre chose, cette chose qui ne nous avait pas suivis en France puisqu'on n'écoutait pas les vieux ici. Il se devançait, il adorait se vieillir pour s'envelopper de sagesse avant tout le monde. » (p. 191)

Un père, mettant au-dessus tout son amour pour ses enfants, et ses filles à qui il a transmis de belles valeurs, dont celle de se faire respecter par les hommes ! Peu banal pour un homme de la Méditerranée !

Dans ce texte autobiographique, l'auteure analyse fort lucidement les complexes lourds de classe sociale, et d'origine géographique ( pénalisante !). Ce papa, dans son histoire personnelle, d'orphelin de père, d'origine marocaine a eu d'autant plus de mérite au fil de son vaillant parcours, par son obsession à combler manques et injustices, d'offrir toutes les chances et une autre vie à ses enfants !!

Un très beau texte, vraiment pétri d'un arc-en-ciel d'émotions ! Un portrait d'homme méditerranéen, à la sensibilité exacerbée par ses années de jeunesse au milieu des femmes ; lui l'orphelin de père ; sa fille se demande justement d'ailleurs : est-ce que mon père aurait eu cette compréhension, ce respect infini, authentique, concret pour les Femmes , si il n'avait pas vécu cette enfance d'orphelin, sans figure paternelle..., sa mère, son épouse adorée, ses filles, qu'il veut invulnérables : à la fois Femme et Homme ; complètes et indépendantes de toute oppression machiste ! Un portrait d'homme des plus attachants et bienveillants !

« Mon père est au centre de la femme que je suis devenue. (…) de plus loin que je me souvienne, j'ai toujours entendu mon père reprendre ceux et celles qui au détour d'une phrase, souvent sans réfléchir, dépréciaient les femmes. Ne pleure pas comme une femme. Ne fais pas ta fillette, arrête de faire ta femmelette. Tu m'fatigues avec tes histoires de gonzesse. Il les reprenait tous et toutes, sans exception, parce qu'il avait, au-delà du respect, une immense admiration pour elles. Il s'en sentait proche depuis tout petit déjà, il avait vécu avec elles les centaines d'affronts, des invisibles aux outrageants, intégrés, assimilés et presque digérés dont elles faisaient l'objet, toujours, tout le temps. (p. 234)
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Saphia Azzedine est une romancière française au style alerte et qui n'a vraiment pas la langue dans sa poche. Dans chacun de ses romans, de Confidences à Allah à "Bliquiss ", elle s'attache à des héros et souvent des héroïnes qui se débtattent pour construire son identité sans renier ce que l'on a transmis .

Pour son huitième roman Mon père en doute encore, elle tombe le masque et ose son tout premier à forte dimension autobiographique

Saphia Azzeddine nous livre l'histoire de son père, enfant élevé par des femmes au beau milieu de la plus grande palmeraie du Maroc.

Oubliant un peu son ton souvent ironique cinglant, elle se livre à nu avec ce récit intime et véritable hommage à son paternel.

Parfois piquant mais souvent emprunt d'une belle douceur, le dernier roman de Saphia Azzeddine, est un vrai plaisir de lecture !


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je suis fan de Saphia Azzeddine et j'ai lu tous ses livres.
Avec son nouveau roman « Mon père en doute encore », ne vous attendez pas à retrouver la plume affûtée, égratignante, ou le ton ironique aux mots crus et colorés qui ont fait le succès de « Bilqiss », ou « Mon père est femme de ménage » ou « Confidences à Allah ».

D'ailleurs le livre n'est pas un roman, puisque l'auteure parle de son papa.
C'est plus un hymne à son père et un grand « Je t'aime » sur 260 pages que Saphia a écrit. Et elle nous partage avec humour et une grande pudeur, cette admiration qu'elle a pour son papa.

Avec le r roulé, ça sonne encore plus tendre.


Son livre est d'une grande affectuosité. Saphia parle de ses souvenirs d'enfance, d'adolescence, de son père et de sa vie qu'il a bâtit autour de l'amour pour ses enfants, avec une protection particulière et intentionnée pour ses deux filles. Et qui leur a inculqué par-dessus tout, les notions de liberté et d'indépendance.
Un père, qui en établissant ses propres règles, fut parfois un peu trop rigoureux, parfois intransigeant envers ses enfants. Un de ses credos pour ses filles était :
« Demande toujours une canette fermée si tu as soif. Modère ta faim lorsque tu es invitée. Ne fais confiance à aucun homme mais souris lui de toutes tes dents. Apprends à t'excuser mais une seule fois ».


Un père de famille simple, ne roulant pas sur l'or mais qui a su par sa grande sagesse et sa verticalité à toute épreuve, transmettre à ses enfants, les valeurs de la vie, l'amour, le respect, la dignité, la droiture et aussi la conscience professionnelle (Cette peur que son travail soit considéré comme un travail de « bougnoule »)

Avec le r roulé, ça parait encore plus scrupuleux.


Un père qui se voulait poli, surtout soigné et avoir de bonnes manière envers les français. Et qui, sans jamais renier ses origines s'est donné les moyens entre autres, de suivre des cours du soir de français, pour ne pas ressembler à la diaspora marocaine en France, qui donnait souvent une mauvaise image du Maroc et des marocains.


Dans ce livre, Saphia nous rassasie d'anecdotes, parfois croustillantes, parfois coquines, sur son enfance et sa jeunesse à Ferney-Voltaire en France. Son père a eu une grande influence sur elle et sa note de 7 en histoire au bac, n'est pas un hasard. J'ai mieux compris aussi pourquoi l'auteure faisait souvent des petits règlements de compte envers la bourgeoisie maniérée.

Avec le r roulé, ça raille encore plus revancharde.


« Mon père en doute encore » est une belle autobiographie d'une fille qui nous fait découvrir quelques facettes de la grande personnalité de son papa. C'est l'histoire de cette fille devenue femme qui aujourd'hui, mesure l'immense héritage que son père lui a légué, celui de l'amour.
Mais le livre lève aussi le voile sur son auteure Saphia. J'ai mieux compris pourquoi elle avait cette plume nerveuse, parfois enfiévrée et revendicative dans chaque de ses livres, que j'aime et que j'apprécie tant.

Avec le r roulé, ça ressemble encore plus au lecteur admirateur.
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C'est en tournant les dernières pages, en lisant les derniers mots que j'ai été convaincue par ce livre hommage à un père. Saphia Azzedine raconte le sien. Mais plus que son papa c'est elle que l'on découvre, que l'on perçoit, que l'on entend. Elle, fruit d'un père aimant, bienveillant, émouvant, solide et fragile à la fois. Elle, la réussite d'un père qui s'est oublié, effacé pour donner l'essentiel à sa progéniture, j'entends des principes, des valeurs, la confiance et l'amour de soi.

Saphia Azzedine a de la voix. Elle est confiante, affirmée. Elle est lucide et donc intelligente. Elle est, comme toujours, mordante et piquante. Et on sait, dans ce livre, son origine. Son père.

En pensant à lui, j'ai pensé au mien. Mon père est en effet de ces hommes autoritaires (plus que celui de l'auteure je pense) qui veulent plus que tout l'indépendance de leur fille; il est de ceux qui les "enferment" pour mieux les "libérer". C'est auprès de lui que j'ai appris à être féministe, à vouloir la liberté, l'indépendance, à savoir les interroger pour mieux les définir. En me confrontant à sa tête dure, on m'opposant à lui, à son intransigeance et parfois ce que je pensais être sa "folie", j'ai appris à tenir tête, à ne jamais faillir, faiblir face aux autres, aux hommes de surcroît. J'ai appris que ma liberté n'avait pas à être discutée, qu'elle était un bijoux à polir, entretenir; non une benne à ordure qui ne sait plus que faire ni penser. Et c'est le plus beau cadeau que l'on puisse faire à sa fille; lui apprendre à être libre.

Saphia Azzedine l'est. Son père ne doit pas en douter, il n'a rien raté. Et c'est forcément beau
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critiques presse (1)
LeMonde
22 juin 2020
Avec « Mon père en doute encore », son huitième roman, Saphia Azzeddine brosse le tendre portrait d’un immigré marocain, de Figuig – où il est né – à Paris.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
- Tu avais raison tout à l'heure mais tu dois me demander pardon, me dit-il avec cet air solennel qu'ont les adorateurs de Kadhafi.
- Pardon de quoi Papa si j'avais raison?
- Même quand tu as tort, c'est à toi de me demander pardon, je suis ton père.
Nous devions nous excuser auprès de nos parents même quand nous avions raison. C'était pour le respect ou quelque chose dans le genre, une sorte de rite de soumission comme pour briser nos velléités de révolte.
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On le laissait donc parler, nous raconter ses choses qui ne trouvaient plus d'écho dans nos oreilles, trop réfractaires ou trop pleines, parce que ces trucs Papa ne peuvent pas arriver, c'est de la science-fiction, ce sont des histoires un peu farfelues quand-même , lui disions- nous. Ce sont mes contes à moi, se défendait-il, rien de plus. les contes font partie de la culture populaire, ils font partie de mon enfance. Ces histoires, c'était pour vous sensibiliser à autre chose, une chose plus grande que nous. Il ne s'agit pas d'y croire entièrement, ouvrir une petite brèche dans vos certitudes suffit. (...) voilà ce qu'il tentait de faire germer en nous sans lui donner de nom. Dieu, le hasard, le destin, peu lui importait tant qu'on restait sensible à autre chose, cette chose qui ne nous avait pas suivis en France puisqu'on n'écoutait pas les vieux ici. Il se devançait, il adorait se vieillir pour s'envelopper de sagesse avant tout le monde. (p. 191)
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Quand même. L'amour l'a englouti tout entier. L'amour a dévoré ses ambitions. Le seul qui valait à ses yeux, celui qu'il a eu pour sa femme et celui qu'il a eu au premier regard pour ma grande soeur puis pour chacun de ses enfants. Il a su que tous les autres n'étaient que des sous-formes du suprême, qu'il n'en existe pas d'autres. Le patriotique, l'artistique, le divin n'étaient que des imposteurs à côté. (p. 121)
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Mon père est au centre de la femme que je suis devenue. (…) De plus loin que je me souvienne, j’ai toujours entendu mon père reprendre ceux et celles qui au détour d’une phrase, souvent sans réfléchir, dépréciaient les femmes. Ne pleure pas comme une femme. Ne fais pas ta fillette, arrête de faire ta femmelette. Tu m’fatigues avec tes histoires de gonzesse. Il les reprenait tous et toutes, sans exception, parce qu’il avait, au-delà du respect, une immense admiration pour elles. Il s’en sentait proche depuis tout petit déjà, il avait vécu avec elles les centaines d’affronts, des invisibles aux outrageants, intégrés, assimilés et presque digérés dont elles faisaient l’objet, toujours, tout le temps. (p. 234)
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- Mais on est au restaurant, on peut quand même...
- Tu prendras des pâtes, me coupa mon père, garde ton appétit secret, surtout chez les riches.
Putain de pauvres avec leurs principes de pauvres, pensai-je. (p; 135)
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Vidéo de Saphia Azzeddine
Saphia Azzeddine - On n'est pas couché 4 juillet 2020 #ONPC
On n'est pas couché  4 juillet 2020 Laurent Ruquier sur France 2 #ONPC
Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/
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