Ni vu ni connu, la maladie vous vient. Ça ne me faisait rien, ces écrivains à qui j’avais volé un mot, une bandelette de leur momie. J’étais psychopompe et fermier général. Je piochais pour m’habiller les mains. Je ne lisais plus sans détruire. Je m’étais accoutumé : à mâcher, sagement, à la légère, pour voire, au petit bonheur, puis à mâcher des papiers en beau grammage et forte main, l’or fait japon, vélin. Je mâchais le rien mais aussi la gloire, Cervantès, Rimbaud, l’idiotie, les traités. Je m’étonnais non de moi ; mais d’une colle et d’un goût âpre (…). Mon patrimoine génétique se modifiait. Ma salive prenait des teintes amande. Mes mains ne tremblaient plus. Tout est poison ? Rien n’est poison. J’étais heureux. Je lisais
L'éditeur et romancier Christophe Bataille publie "La brûlure" chez Grasset. Ce roman raconte la vie d'un élagueur d'arbres soudain attaqué par des centaines de frelons asiatiques.
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