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EAN : 9782260052920
216 pages
Julliard (24/01/2019)
  Existe en édition audio
4.06/5   635 notes
Résumé :
« Cette année-là, j'avais vingt-deux ans et j'allais, au même moment, rencontrer l'insaisissable Paul Darrigrand et flirter dangereusement avec la mort, sans que ces deux événements aient de rapport entre eux. D'un côté, le plaisir et l'insouciance ; de l'autre, la souffrance et l'inquiétude. Le corps qui exulte et le corps meurtri. Aujourd'hui, je me demande si, au fond, tout n'était pas lié. »
Après Arrête avec tes mensonges, Philippe Besson poursuit son di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (132) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 635 notes
Après Thomas Andrieu dans "Arrête avec tes mensonges", Philippe Besson continue d'explorer et d'exposer ses amours de jeunesse. "Un certain Paul Darrigrand". La fois de trop ?

« Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais » : cette citation en exergue issue des "Années" d'Annie Ernaux, semblait le présager, j'allais retrouver l'écriture sensible et passionnée de l'auteur d' "En l'absence des hommes" ou de "Vivre vite".

Après l'inutile "Un personnage de roman" sur la campagne présidentielle d'un certain Emmanuel M. (mais qui lui a tout de même valu la nomination a un des postes les plus convoités de la diplomatie française) il était temps que l'auteur de "L'Arrière saison" renoue avec son style si subtile et avec son public.

Ça commence par une photo retrouvée, des « souvenirs enfouis », des « épisodes occultés ». Une « résurgence imprévue ». C'est répétitif, je sais. Mais, préparez-vous, ça ne fait que commencer.
Car dans le nouveau Philippe Besson, deux adjectifs pour dire la même idée valent mieux qu'un. Écrits en gros caractères, si possible, comme ça on gagne de la place.

Donc il retrouve une photo cornée, passée, prise pour « conserver une trace », une réalité à l'existence de ce « nous ». Car ce sont des amoureux cachés, on s'en doutait.

Lourde, emphatique et brouillon :
« Je dis », « il dit », « je pense », « je le veux ». Puis, il explique : la vie c'est pas comme ça... Il explique tout, même la suite...
C'est construit comme une énigme dont on nous dit tout : « j'aurai dû me douter, il est comme ça »...
Le drame poind, mais poind lourdement.

Pour moi, il manque la magie Besson, sa séduction.
Déçu, donc, forcément.

Abandonné en janvier 2019.
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Après Arrête avec tes mensonges, roman pudique, qui met au jour l'éveil homoxesuel de l'auteur, Un certain Paul Darrigrand est le deuxième volet de la trilogie autobiographique de Philippe Besson, que Dîner à Montréal clôturera. Dans celui-ci il retourne donc sur les traces d'une jeunesse hantée par la mort et les liaisons dangereuses et nous entraîne sur les chemins de sa vie d'étudiant où réalité et fiction s'entremêlent.
S'apprêtant à déménager, Philippe Besson qui s'exprime à la première personne, fait le tri dans ses affaires et tombe sur une vieille photo de jeunesse prise entre le 17 et le 21 décembre 1988, sur l'île de Ré. Ce cliché, où ils sont deux, Paul, 24 ans et lui, Philippe, 21 ans ; prouve que leur relation a bien existé.
L'auteur se remémore sa première rencontre avec Paul, lors de la rentrée universitaire à Bordeaux où ils se bousculent en se croisant, chacun tentant de rejoindre son cours : "Donc, c'est juste cela, notre premier contact : une légère bousculade, une oeillade sombre, un frôlement, et puis un effacement. C'est sans importance. Enfin, c'est ce que je crois."
Un amour impossible va naître compliqué par la maladie. Philippe va être affecté par une anémie et des défenses immunitaires qui s'effondrent. Comment ne pas penser alors au sida et à la peur qu'il engendre.
Son amie Catherine lui fera prendre conscience qu'il souffre d'une affection qui a sans doute quelque chose à voir avec cet amour impossible et compliqué, même si le lien n'est pas avéré.
L'écrivain profite de cet épisode pour nous révéler qu'en 2001, dans un livre intitulé Son frère, il avait fait un pur roman à partir d'une réalité vécue dans sa jeunesse dans lequel son frère aîné lui annonce qu'il souffre d'une thrombopénie et où il s'était donné le rôle du bien-portant. le lecteur était convaincu qu'il s'agissait d'un récit autobiographique ! Il nous dévoile ainsi le vrai et le romanesque de cet autre roman et nous montre ici, l'envers du décor : la réalité derrière la fiction. Il n'oublie pas également de rappeler l'actualité de ces années 88 - 89. Il évoque ce 21 décembre 88 date de l'explosion du Boeing 747 au-dessus de Lockerbie, ce 5 juin 89, à Roland-Garros où Michael Chang s'imposa face à Lendl et n'oublie pas de relater que presque au même moment, à Pékin, sur la place Tiananmen, un homme seul, sans arme, se tient debout devant une colonne de chars, l'empêchant d'avancer...
Philippe Besson par des mots bien choisis nous offre une autofiction toute en délicatesse, pleine de sincérité, avec ses souvenirs intimes particulièrement émouvants et si bien traduits qui lui reviennent en mémoire. Comme pour Arrête avec tes mensonges, j'ai été conquise par cette écriture concise, juste et pleine de subtilités qui traduit si bien l'envie, le désir, l'absence et la mélancolie.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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On peut dire que j'attendais ce nouveau roman de Philippe Besson.

Nos rendez-vous ne m'ont jamais déçu. Une plume qui me parle. Qui me bouleverse. Qui si souvent a raisonné en moi … Et j'attends chaque livre comme un battement de coeur. Un moment spécial. Une émotion toujours renouvelée.

J'ai dévoré UN CERTAIN PAUL DARRIGRAND.

On retrouve ici ce qui a fait le succès d'ARRETE AVEC TES MENSONGES. le récit débute quelques mois après son histoire avec Thomas Andrieu et Besson nous va nous raconter cette nouvelle histoire d'amour et son combat contre la maladie qui va venir bouleverser sa jeunesse.

Philippe Besson se livre ici plus que jamais et « avoue » les pirouettes qu'il a pu faire dans ses précédents ouvrages. Il évoque la part de vrai et de romanesque contenus par exemple dans SON FRERE ou dansUN GARCON D'ITALIE, confessions oh combien intéressantes pour qui a déjà lu Besson. Pour qui aime ses écrits.

On a donc ici une sorte de suite aux confessions entamées dans ARRETE AVEC TES MENSONGES avec cet incertain Paul Darrigrand en lieu et place de Thomas Andrieu.

Oui mais justement ce Paul Darrigrand là n'est pas Thomas Andrieu …
Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé. Besson offre une part de sa vérité et la partie consacrée à la maladie m'a plus emportée que l'histoire d'amour avec Paul.

Peut-être parce que j'avais cette sensation de redite, avec cet amour une nouvelle fois caché, dissimulé.

Peut-être parce que le précédent livre m'avait tellement bouleversé et je ne voulais pas savoir que quelqu'un était venu après Thomas Andrieu. Figure pour moi d'un immense amour. Où rien ne peut exister après.

Evidemment, la plume de Besson est sublime, intime et émouvante, ne vous méprenez pas. Qui aime l'auteur passera un excellent moment et se plaira dans ses lignes intimes et poétiques.

Même si le fantôme de Thomas risque de laisser un certain goût de nostalgie à certains d'entre nous.
Lien : https://labibliothequedejuju..
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Après Arrête avec tes mensonges où l'auteur nous confesse son premier grand amour avec Thomas Andrieux, dans ce nouvel opus, Philippe BESSON exhume de sa boîte à souvenirs, une photo écornée et nous transpose dans une année de sa vie d'étudiant et sa rencontre avec Paul Darrigrand.

Une amitié naît entre les deux hommes. Paul est mystérieux, il a des difficultés à s'engager, il est marié. Un amour transgressif.

Philippe cherche tous les signes qui pourront le rassurer sur cette relation naissante, mais voilà sa santé commence à défaillir alors que les corps s'embrasent.

Dans un style très intimiste, l'auteur nous compte cette année décisive de sa vie, sa relation triviale et fragile avec Paul. Les mots sonnent justes, je, tu, nous, le coeur de Philippe Besson, est partagé.

La maladie résiste aux traitements, elle a du mal à se conjuguer avec la romance.

Une année qui marquera sa vie, quand il manquera de la perdre.

J'ai aimé cette lecture même si elle n'a pas eu le même retentissement que les précédentes.
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Après les années-lycée et la rencontre décisive avec Thomas Andrieu, évoquées dans le remarquable premier tome , si émouvant , " Arrête avec tes mensonges", Philippe Besson poursuit son introspection . Il est maintenant question d'une année marquante de son époque étudiante.

Une année où il sera sous l'emprise de l'insaisissable Paul, rencontré à la fac, et où il frôlera la mort... Dans un style épuré et empreint d'une justesse que j'admire toujours, l'auteur se penche sur cette année-là , faite de désir et de souffrance, d'attente folle et de sentiment d'abandon. L'amour qui consume, le corps qui s'affaisse, l'amour qui embrase, le corps qui subit la maladie. Un mal étrange, difficile à diagnostiquer, qui ronge comme l'amour voué à l'échec.

L'émotion m'a prise encore, mais j'avoue avoir préféré le premier livre, plus incandescent, plus puissant. Et ce Paul ne m'a pas tellement plu, trop changeant, égoïste, parfois si froid. Ici encore, et c'est fort intéressant pour qui connaît assez bien l'oeuvre de l'auteur, il explique comment certains faits de ce moment de vie sont à l'origine de plusieurs de ses romans.

" Certes je m'étais épris d'un homme inaccessible et j'avais flirté dangereusement avec la mort. Mais je pouvais dire aussi que j'avais été amoureux et j'étais encore en vie."

Voilà le constat qu'il fait de cette année particulière. Celle où il a aimé douloureusement un certain Paul Darrigrand...
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critiques presse (1)
LeSoir
11 février 2019
Philippe Besson révèle avec ce récit inspiré de sa vie la passion de ses vingt ans.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (120) Voir plus Ajouter une citation
Les deux garçons sur ce cliché ancien, c'est Paul et moi.
Je reconnais ses cheveux bruns, ses lourdes boucles brunes qui s'envolent avec le vent, et son regard sombre, ses joues creusées, la peau claire, immaculée. Il baisse un peu la tête, il a les mains enfoncées dans les poches d'un caban de marin. Moi, je suis plus petit que lui, la différence de taille se voit. Les verres de mes lunettes sont embués à cause de la pluie. En arrière-plan, le clocher d'une église, un clocher distinctif, un cône noir surmontant un édifice blanc, celui d'Ars-en-Ré. Je présume que c'était cela, l'effet recherché, montrer que nous nous trouvions à Ars, et faire que la singularité du lieu apparaisse.
Paul a vingt-quatre ans, moi vingt et un.

Pages 11-12, Julliard, 2019.
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Et il faut rentrer. Puisqu'il faut toujours rentrer. Puisque toujours les étés se terminent. Et chaque fois, c'est une sensation déchirante. Quand j'étais enfant, le signal, c'était la mort des tournesols, le moment où leur tête jaune virait au noir et s'inclinait vers la terre sèche, je comprenais que la rentrée des classes appro chait, que c'en était fini du soleil et du désœuvrement, ça me plongeait dans des abîmes de mélancolie. J'ai écrit souvent, après, sur les arrière-saisons, sur la disparition de l'été ; ça vient de là.

Page 28, Julliard, 2019.
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En vérité, je n'étais pas fait pour le marketing, pas davantage pour la finance, voilà des matières qui me sont tout à fait étrangères, auxquelles je n'entends à peu près rien. J'ajoute que l'idéaliste de gauche que j'étais éprouvait de la méfiance, du mépris, voire de l'hostilité à l'endroit de disciplines ayant pour objet soit de favoriser la surconsommation, soit d'optimiser les revenus du patronat.

Page 15, Julliard, 2019.
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L'été 88 est un été d'orages, de rafales, de tornades, le toit d'un hypermarché s'écroule dans une ville de la banlieue parisienne à cause de bourrasques, du poids de la grêle, il se produit des phénomènes comme ça, on ne parle pas encore de dérèglement climatique, des étés pourris on en a déjà connu.

Page 21, Julliard, 2019.
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L'été 88 est un été d'orages, de rafales, de tornades, le toit d'un hypermarché s'écroule dans une ville de la banlieue parisienne à cause de bourrasques, du poids de la grêle, il se produit des phénomènes comme ça, on ne parle pas encore de dérèglement climatique, des étés pourris on en a déjà connu.
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