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EAN : 9782381630922
192 pages
Le Bélial' (06/07/2023)
3.82/5   17 notes
Résumé :
Sommaire

Éditorial, par Org

NOUVELLES

L'Île du docteur Mort et autres histoires, de Gene Wolfe
Le Requin conceptuel, de Rich Larson
Le Groom, de Jean-François Seignol
La Cité du rire, de Sequoia Nagamatsu

RUBRIQUES ET MAGAZINE

Objectif Runes : les bouquins, critiques & dossiers
Paroles de déléguée artistique : Jeanne-A Debats, par Erwann Perchoc

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d'abord, je ne pensais pas qu'un numéro spécial sur cet auteur sorte un jour, donc rien que l'existence de ce Bifrost Gene Wolfe et autres histoires me ravit prodigieusement.
Cet ingénieur, puis rédacteur pour une revue technique, est devenu écrivain à plein temps sur le tard. Gros lecteur depuis son jeune âge, d'abord avec les pulps, qui l'ont définitivement branché sur la SFFF (même le roman préféré de sa carrière, Peace, qui est classé en littérature blanche, en relève !) puis sur beaucoup d'autres domaines, il acquiert une solide culture littéraire en plus de sa formation scientifique.

Ma première lecture fut la bonne : L'Ombre du bourreau. J'avais passé un très bon moment avec ce récit initiatique, mais c'était également le cas pour d'autres auteurs lus à la même époque. Tout juste se démarquait-il des autres par la profusion de mots rares. Mais ce n'est qu'en le relisant des années plus tard, que Wolfe est définitivement entré dans mon panthéon.
Cette caractéristique à vrai dire fort courante dans le domaine artistique, qui consiste à apprécier une oeuvre de façon répétée, est une évidence en musique ou dans les Beaux-Arts. Ca l'est nettement moins en littérature, déjà parce que ça prend plus de temps de lire un roman de 350 pages que de regarder un tableau ou d'écouter un album, et aussi parce que quand on connaît l'histoire à l'avance, ben c'est moins marrant quoi. La relecture est pourtant une nécessité chez Wolfe, du moins pour apprécier pleinement ses meilleurs récits.
Une des raisons est que certaines choses nous échappent à la première lecture. Mais il faut une grande connaissance de l'auteur pour oser une relecture dans ce cas. En fait c'est intentionnel de la part de Wolfe, alors quand à la deuxième lecture ça fait tilt, le plaisir n'en est que plus grand !
Une autre raison qui amène à relire, est que dans certaines de ses histoires, la révélation finale conduit à reconsidérer tout ce qui a précédé, et alors on replonge !
Lorsqu'on se prend au jeu, cela peut devenir addictif.

Passons aux quatre nouvelles de ce numéro.
L'Île du docteur Mort et autres histoires, de Wolfe, c'est le nom d'un bouquin que lit le jeune Tackman dès qu'il en a l'occasion, ce qu'il trouve beaucoup plus intéressant que sa vie réelle. Des extraits du livre entrecoupent l'histoire peu réjouissante de Tackman. Un bel hommage à l'évasion que procure la lecture ! La première fois, j'ai trouvé ce mélange un peu dur à suivre, et de plus un peu vieillot (ça date de 1970), mais maintenant chaque relecture est source d'émotion.
Les trois autres nouvelles offrent toutes de l'intérêt à des degrés divers :
Le Requin conceptuel, de Larson, tente d'introduire de l'horreur dans la vie quotidienne. Comme souvent dans ces cas-là, c'est affaire de feeling, et ça n'a pas vraiment pris pour moi.
Le Groom, de Seignol, est plaisant même si on devine un peu ce qui va se passer.
Enfin, La Cité du rire, de Nagamatsu, est prenant et pathétique à souhait, un poil excessif à mon goût cependant.

Le dossier sur Wolfe est très bien documenté et intéressant, surtout la biographie réalisée par le connaisseur Pascal J. Thomas.
Quant à l'éloge inattendu d'Ada Palmer envers Wolfe, ce n'est qu'un des exemples de l'influence qu'a eue l'écrivain sur quelques vedettes de la SFFF anglo-saxonne.
Bon, le gros gros regret : ne pas avoir eu une nouvelle inédite de Wolfe en français, il y en a des dizaines. Dommage, sans parler des romans (dont The Book of the Short Sun, son meilleur livre après le Livre du Nouveau Soleil).

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J'entame ce billet par des excuses… Mes excuses à l'équipe rédactionnelle de Bifrost qui a fait, comme d'habitude, un travail remarquable. Mes plates excuses à Ada Palmer, dont la présentation du cycle le Nouveau soleil de Gene Wolfe est passionnante. Mes excuses à Alain Sprauel (pour l'ensemble de ses oeuvres, passées et à venir), car je ne lis pas ses biographies, tout en étant consciente du travail considérable que cela représente.
De ce Bifrost n°111, je ne garderai en mémoire, et ce pour encore quelques temps, que la nouvelle de Sequoia Nagamatsu, « La cité du rire ».
Ce texte m'a profondément bouleversée… Je l'ai fini en PLS dans mon lit, regrettant mon doudou, avant d'aller réveiller ma fille de 18 ans pour lui faire un câlin.
D'une violence incroyable, tout en étant emprunt d'une humanité incommensurable, ce texte vaut à lui seul l'achat - pour les amoureux du genre qui aurait l'idée saugrenue de ne pas encore lire régulièrement Bifrost - de la revue.
Une immense claque.
Vous DEVEZ la lire !
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Le numéro 111 du magazine Bifrost met en avant Gene Wolfe et, honte à moi, je n'avais jamais entendu parler de l'auteur avant de voir les amis du Bélial lui consacrer ce dossier.

Dans son édito, Olivier Girard revient avec force chiffres et pourcentages sur l'année 2022 du petit monde de l'imaginaire et nous projette dans un futur guère reluisant faute à nombre de paramètres, certains indépendants de la profession (coût de production, inflation généralisée...), d'autres liés à ce petit monde littéraire qui manque parfois de cohérence, auxquels il faut ajouter un déficit de qualité dans la production actuelle en particulier dans la SF, genre si cher aux lecteurs du Bélial.

Au sommaire de ce numéro, quatre nouvelles (dont aucune ne relève de la SF, un comble !)

- L'île du docteur Mort et autres histoires - Gene Wolfe :
Ce texte, comme son titre le sous-entend, est un hommage au roman de H.G.Wells : L'île du docteur Moreau. Ecrite en 1970, cette nouvelle a été traduite en français dans les années 80. Elle nous narre l'histoire d'un jeune garçon vivant seul avec sa mère et qui se réfugie dans la lecture. Un récit d'une autre époque mais déjà un livre qui parle de livres, la littérature comme ode à la littérature... on ne compte plus le nombre de romans reprenant ce thème avec plus ou moins de réussite. Ici c'est de l'ennui pur et simple.


- le requin conceptuel - Rich Larson
Rich Larson est l'un des nouveaux auteurs de Science-Fiction que le Bélial nous a fait découvrir. Pas moins de cinq nouvelles ont déjà été publiées dans les différents Bifrost. Il faut dire que l'auteur est plus que prolifique. Il a même eu les honneurs de la collection emblématique Quarante-Deux avec son recueil La Fabrique des Lendemains, sans oublier la traduction de son premier roman adulte Ymir.

Je disais plus haut qu'aucun texte ne relevait de la SF, celui-ci ne fait pas exception même si quelques connotations science-fictives apparaissent dans ce récit aussi étrange qu'absurde : Adam voit un requin sortir, au sens littéral du terme, de son lavabo ou de sa cabine de douche. Sa psychanalyste lui explique qu'il est victime d'hallucinations et que le squale est juste une conception de son esprit. Une histoire déroutante mais tout à fait plaisante, amusante et plutôt sympathique mais bien loin du meilleur de l'auteur.


- le Groom - Jean-François Seignol
Un nouveau venu dans Bifrost même si ce scientifique de renom n'est pas inconnu des lecteurs de science-fiction. Il est à l'origine d'une quarantaine de chroniques sur Noosfere et vient de rejoindre l'équipe critique du Bélial

L'auteur reprend le thème du zombie. Idir, groom dans un grand hôtel, ouvre et ferme les portes du matin au soir. C'est aussi un esclave sans aucun droit mais cela coule de source. Une revisite classique du genre, un texte court qui se lit sans déplaisir.


- La cité du rire - Sequoia Nagamatsu
La cité du rire, premier texte de Sequoia Nagamatsu à être traduit en français, est issu du recueil How High We Go in the Dark qui devrait être publié en 2024 aux éditions du Seuil.

Un texte cruel, morbide et dérangeant qui joue sur le sort réservé à des enfants atteints d'un virus mortel que l'on envoie dans un parc d'attraction en attendant qu'ils trépassent. Là encore, ca ne marche pas avec moi, je n'arrive pas à m'identifier ou à être touché par cette histoire.


S'ensuit le Cahier des chroniques, plutôt sage dans son ensemble, où parmi les livres que je ne connaissais pas j'ai retenu Chimera du norvegien Gert Nygårdshaug publié chez Gaia Editions, une interview intéressante de Jeanne-A Debats, directrice artistique des Utopiales et le dossier consacré à Gene Wolfe qui confirme après la lecture de sa nouvelle que ce n'est pas un auteur pour moi. Sans oublier le Scientifiction de Roland Lehoucq, consacré aux armes soniques, qui comme à son habitude permet de remettre la Science au centre de la Science-Fiction. Et pour finir des remerciements qui piquent un peu !

Pour conclure, ce n'est pas le numéro que j'aurais le plus apprécié et j'attends le prochain avec impatience (enfin peut-être pas, Anne Rice n'étant pas une des autrices que j'apprécie mais une nouvelle de Robert Charles Wilson y est annoncée... enfin le retour de la SF !)

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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L'île du docteur mort de Gene Wolfe : 7/10
Les + : Bien écrit et original avec une revisite intéressante du roman de Wells l'île du docteur Moreau
Les - : Il manque un twist

Le requin conceptuel de Rich Larson : 9/10
Les + : Bien écrit, lecture addictive, thème psychologique intéressant
Les - : Court

Le groom de Jean-François Seignol : 8/10
Les + : Approche médicale bien documentée
Les - : Court, fin assez simple

La cité du rire de Sequoi Ngamatsu : 4/10
Les + : Lecture simple, bien construit
Les - : Triste, longuet, redondant, style neutre
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je crois que les gens vénèrent ces bestioles comme s'il s'agissait d'un... d'un idéal du prédateur et du survivant. D'un organisme parfait. Inchangé depuis des millions d'années, Comme si l'évolution avait réussi le meilleur jet de dés possible à son premier essai. Je trouvais ça génial quand j'étais môme. (29)
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Proust, bien sûr, était obsédé par les mêmes thématiques que celles que je traite dans le "Livre du Nouveau Soleil": la mémoire et la manière dont les souvenirs nous affectent, sauf qu’il a écrit ses livres remarquables quatre-vingts ans plus tôt.
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Aux parfums hygiéniques se mêle une odeur déplacée – la saumure. Avant qu’il puisse se cramponner, le fond de la cabine disparaît et Adam plonge dans l'océan. (Rich Larson)
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Beaucoup de gens s’imaginent que le mal est intéressant et amusant, et que le bien est monotone et ennuyeux, mais je ne crois pas que ce soit le cas.
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