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Pepe Carvalho tome 9 sur 16

Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782267008418
292 pages
Christian Bourgois Editeur (30/11/-1)
3.62/5   34 notes
Résumé :
"Avec Hors jeu Manuel Vazquez Montalban vient sans doute de produire son roman le plus riche.
Le lisant, on songe tour à tour à Francesco Rosi, à Luchino Visconti, à Brecht. du premier on retrouve en effet le réseau d'intrications économico-politiques sur fond de transformations urbanistiques de Main basse sur la ville ; du deuxième, comme dans le Guépard, la vision "marxienne" de l'immobilisme social sous les apparences du mouvement ; du troisième enfin, com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cette enquête de Pepe Carvalho nous entraine dans le milieu sportif, plus exactement celui du football : un grand club espagnol recrute un nouveau joueur, un anglais, et ce dernier est menacé de mort ; les lettres anonymes sont de véritables morceaux littéraires, poétiques et mystérieux, et semblent annoncer un final à la fois tragique et sublime. En parallèle, dans un autre club plus modeste, un joueur sur le retour vit ses derniers moments de gloire après une blessure qui le laisse fragilisé. le lecteur entre immédiatement dans l'action avec l'engagement de Carvalho par le club de foot prestigieux : pour sa couverture, il joue le rôle d'un psychologue envoyé par la fédération pour faire une étude sur « la psychologie de groupe et les entités sportives » ; pauvre Carvalho qui n'aime pas le foot !
Ce roman est construit autour d'une narration en miroir. Vasquez Montalbán décrit méthodiquement une opposition entre les milieux bourgeois et les milieux modestes dans la ville de Barcelone qui se prépare pour les Jeux Olympiques d'été de 1992. L'avant-centre anglais roule dans une voiture de luxe et a un appartement dans un quartier renommé, son épouse est séduisante ; l'avant-centre espagnol vit dans une pension, tenue par une ancienne prostituée, et il n'a plus aucune nouvelle de son ex-femme et de son fils. Dans cette ville en pleine mutation, la délinquance aussi évolue, colonisée par une mafia étrangère devant laquelle les petits délinquants des bas quartiers ne font plus le poids. La justice est aussi à deux vitesses, selon le milieu dont sont issus les suspects.
Naturellement, les deux histoires vont se rejoindre et s'entremêler : coïncidence, hasard, destinée… ou « conjonctions astrales » ? Je n'en dirai pas plus : lisez ce court roman policier ! Mais le véritable coupable n'est-il en fait le système capitaliste car les corruptions sportives et les spéculations immobilières vont de pair dans le récit ? Carvalho n'est pas dupe et ne s'arrête pas aux vérités qu'on voudrait lui faire avaler. Et les messages sémantiques ou polysémiques du corbeau semblent bien aussi aller dans ce sens !
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le détective Pepe Carvalho est encore aux manettes de cette enquête policière sur le thème du football et des intrigues financières gravitant autour .
La quatrième de couverture , dans le but de faire vendre ,trouve à ce texte des comparaisons élogieuses avec Brecht et d'autres ; n'exagérons pas , il s'agit d'un simple roman policier , certes bien ficelé , avec quelques touches de critiques politico-financières mais rien de transcendant .
Certes agréable à lire , mais loin d'être un monument littéraire . Manuel Vasquez Montalban qui dans les années 60 fit l'expérience des prisons franquistes sait écrire des textes d'une plus grande portée , notamment des articles politiques et des essais .
Livre qui ravira néamoins les amateurs du genre et les inconditionnels de cet auteur catalan .
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. « Un avant-centre sera assassiné ce soir » le titre espagnol et le point de départ de l'intrigue donnent le ton : il y a du Requiem dans ce roman : requiem pour Bromure l'un des acolytes préférés de Pépé Carvalho ,requiem pour la Barcelone de son enfance dépecée par les spéculations immobilières , requiem en fin pour son travail de détective face à un milieu qu'il ne comprend plus et un vieillissement personnel qu'il perçoit plus lancinant. Mais il y a toujours les plaisirs de la table magnifiés , le regard aigu sur la société (ici le milieu du foot , ô combien prégnant dans cette ville) , une attention fascinée aux discours jargonnant ( du politique , du sportif , du critique littéraire ) . Cela constitue avec une intrigue savante et le profond humanisme désenchanté qui la bagne ,la marque de fabrique d'un maître.
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Dans "Hors jeu" Montalban dépasse le genre enquête policière. L'intrigue ( des lettres anonymes qui annoncent un meurtre) passe au second plan...L'auteur reprend ses thèmes favoris : les états d'âme du détective privé, sa passion pour la gastronomie, Barcelone et ses préparatifs pour les Jeux Olympiques de 1992, la passion des catalans pour le football et ses équipes ...Mais derrière ce cadre , l'auteur expose intrigues politique et sportive sur fond de spéculation urbaine et financière. Il présente la misère et la marginalité sociale qui maintiennent les puissants dans leurs pouvoirs et leurs affaires .Si le dénouement de l'histoire n'est pas original , il ne met que plus en valeur les thèmes abordés.
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Le football comme métaphore, métaphore d'une société bêtement violente et creuse, sur laquelle tente de se poser un voile poétique? Mais ce même voile est-il lui aussi violent et creux? Un bon livre.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Parce que vous avez usurpé la fonction des dieux qui en d’autres temps guidèrent la conduite des hommes, apportant la thérapie du cri le plus irrationnel sans le réconfort du surnaturel : l’avant-centre sera assassiné en fin de journée.
Parce que vous utilisez l’avant-centre pour vous sentir des dieux générateurs de victoires et de défaites, carrés dans vos confortables bergères de césar à la petite semaine : l’avant-centre sera assassiné en fin de journée.
Parce qu’à l’heure où le soir tombe, les biorythmes de l’enthousiasme décroissent, l’hallali et le râle final résonnent comme une musique truculente et mélancolique : l’avant-centre sera assassiné en fin de journée.

[…]

Carvalho se redressa et emboita le pas au footballeur et à M. Relations publiques. Il remâchait silencieusement des injures incongrues contre lui-même, s’en voulant d’avoir accepté cette mission. Partager une paella avec un fils à papa et un veau anglais couvert de tâches de rousseur… Il pressentait un désastre.

[…]

Le temps n’en fait qu’à sa tête et seul le mensonge du cinéma ou des romans peut le circonvenir. Mais Biscuter, Charo, Bromure et lui-même étaient l’incarnation du temps, qui trahissait ses victimes différemment, selon le cas. Sous son action, Charo s’empâtait, Bromure pourrissait de l’intérieur, Carvalho devenait un spectateur toujours plus pensif de son temps et de celui d’autrui, lequel jusqu’à présent, n’avait pas de prise sur Biscuter, qui l’avait peut-être vaincu à la minute même de sa naissance en apparaissant aussi hideux qu’aujourd’hui, comme si le temps, en le voyant sortir du ventre de sa mère, avait reconnu en lui une victime à long terme.

[…]

- Oui. Et non. En vérité, je suis déconcerté. Je savais lire dans les yeux des crapules espagnoles, mais j’ai du mal à lire dans les yeux des crapules d’importation. Le langage des yeux n’est pas universel. Je m’en suis rendu compte.
- Que voulez-vous dire ?
- Mes informateurs m’on conduits à des mafias qui n’ont rien d’indigène et, d’après mes conversations, ces gens-là ne savent rien de ce que nous voudrions qu’ils sachent, mais ce qu’il savent, ils ne veulent pas que nous le sachions.
- Ça ne revient pas au même.
- Non.

[…]

Vivre littérairement est très dangereux, même d’excellents écrivains n’y ont pas résisté.
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Les Catalans ont une relation materno-filiale avec leur ville : ils la savent femme et se sentent les fils d’une mère vierge et pute, de la Vénus de Bronze et de la Pépita au parapluie, de madame Josefina, de Reus, pour plus de précision. Par le passé, quelques-uns de ses philosophes essayèrent de les convaincre que c’était une cité de marbre, une ville-État ou une ville-pays sans y parvenir. Les gens savent que cette ville est une patrie que chacun possède s’il maîtrise sa propre mémoire. Beaucoup sont nés ici. D’autres sont venus de loin. Mais cette mémoire possessive a commencé le jour où, tels les antiques Chaldéens, ils ont compris que, pour l’essentiel, le monde s’achevait aux collines où s’arrêtait leur propre regard.
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Le riz est une petite bête très délicate, monsieur Camps. En apparence, on peut en disposer à sa guise, mais son âme nucléaire est très sensible. On ne peut le comparer ni avec la pomme de terre, ni avec la pasta italienne, simples véhicules qui prêtent aussi leur volume et leur texture à toutes sortes de saveurs. Le riz requiert une saveur fondamentale ou doit être servi à part pour épouser toutes les saveurs. Voilà pourquoi on ne peut le préparer qu’avec des produits ayant un même père et une même mère ; avec viande et poisson, il faut du riz blanc, cuit en solitaire, égoutté puis mélangé à d’autres solitudes.
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Nous sommes dans une société en décomposition. En apparence, tout est contrôlé, en équilibre, mais sous les apparences, le chaos menace. Les gens ne croient plus à rien. Ils ne se donnent même plus la peine de faire semblant de croire à quoi que ce soit. Les sociétés incroyantes sont pleines de francs-tireurs gratuits.
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Nous sommes dans une société en décomposition. En apparence, tout est contrôlé, en équilibre, mais sous les apparences, le chaos menace. Les gens ne croient plus à rien. Ils ne se donnent même plus la peine de faire semblant de croire à quoi que ce soit. Les sociétés incroyantes sont pleines de francs-tireurs gratuits.
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