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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782070426492
160 pages
Gallimard (08/01/2004)
3.58/5   59 notes
Résumé :
Eté 1816 : le temps est exécrable sur les rives du lac Léman. Desoeuvrés, Lord Byron, Percy et Mary Shelley, Claire Clairmont et le docteur Polidori, hôtes illustres de la villa Diodati, se lancent un défi littéraire : écrire l'histoire gothique ultime, la plus sombre, la plus originale.
Polidori, secrétaire et souffre-douleur de Byron, jaloux du talent de son maître, reçoit d'étranges lettres anonymes qui informent de l'existence des jumelles Legrand, des co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Avec « La villa des mystères », l'auteur argentin Federico Andahazi revient sur un événement célèbre pour les aficionados de littérature : les quelques jours passés en 1816 sur les rives du lac Léman par Percy et Mary Shelley, Lord Byron, Claire Clairemont et le docteur Polidori. Un séjour au cours duquel ces prestigieux invités se sont lancés, faute d'autres distractions, dans le défi littéraire suivant : écrire une histoire fantastique la plus sombre et la plus inquiétante possible. de ce défi naîtra le fameux « Frankenstein » de Mary Shelley mais aussi « The Vampyre », un récit d'abord imputé à Byron qui en refusera la paternité que l'on attribue aujourd'hui à John Polidori, sans doute le moins connu des cinq personnages, sur qui l'auteur a choisi de se focaliser. Mais c'est un portrait bien peu flatteur que brosse ici Federico Andahazi. Jaloux du talent de Lord Byron pour qui il assume le rôle de secrétaire, imbu de sa personne, mesquin, dénué de talent, que ce soit en tant que médecin qu'écrivain... le pauvre Polidori n'a pas vraiment de quoi s'attirer la sympathie du lecteur. Et pourtant on se plaît à suivre le déroulement des curieux événements qui marqueront à jamais la vie du secrétaire. Car il se passe effectivement des choses très étranges dans cette maison, à commencer par les lettres qui attendent Polidori chaque soir sur son bureau et qui vont le plonger dans l'inquiétude et peu à peu ébranler toutes ses certitudes.

Le roman se compose ainsi d'une alternance entre des passages narratifs relatant le séjour de Polidori et de ses compagnons et la retranscription de ces mystérieuses lettres qui ne tardent pas à nous entraîner dans une autre histoire mettant notamment en scène deux jumelles réputées pour leur comportement scandaleux. L'auteur parvient avec habilité à maintenir le suspens quant à l'identité de l'expéditeur de ce courrier ce qui contribue à renforcer l'ambiance légèrement oppressante dans laquelle baigne l'ensemble du roman qui, malgré sa brièveté, parvient à maintenir le lecteur en haleine. La chute est notamment très bien amenée et, contrairement à ce qui se passe trop souvent lorsqu'on a affaire à des textes aussi courts, prend complètement au dépourvu. Certaines trouvailles de l'auteur méritent également le détour, comme c'est le cas de sa « machine à lecture », engin redoutable capable de juger du caractère publiable ou non de n'importe quel livre. La nature très particulière de l'auteur des lettres adressées à Polidori ne manque également pas d'originalité et c'est avec un mélange d'horreur et de pitié que l'on découvre le récit de la vie de la pauvre et inquiétante créature. Un mot, pour terminer, à ceux qui souhaiteraient lire d'autres textes fantastiques consacrés à Byron, Shelley, Polidori et compagnie et à qui je ne peux que conseiller l'excellent « Le poids de son regard » de Tim Powers ainsi que la nouvelle « Le Prométhée invalide » de Walter Jon Williams.

Un roman très court (à peine plus de cent pages) mais habilement maîtrisé par Federico Andahazi qui parvient à maintenir le suspens du début à la fin. Malgré le manque de sympathie éprouvé pour le personnage de Polidori on se laisse vite prendre par l'ambiance glauque qui imprègne le récit. Une brève mais agréable découverte.
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Un jour, on eut l'idée d'enfermer des gens ensemble, de les filmer et de voir ce qu'il en ressortirait… Rien de terrible n'en était sorti, hormis un mauvais porno dans une piscine et des kilomètres de banalités, de débilités…

Ce que nous avons oublié, c'est que l'idée n'était pas neuve et qu'elle avait déjà été utilisée, accouchant d'autre chose que de ce qui allait devenir de la télé-poubelle.

Dans une villa sur les rives du lac Léman, par temps de pluie, se retrouvent enfermé cinq personnages : Percy et Mary Shelley, Lord Byron, Claire Clairmont ainsi que le docteur Polidori, le secrétaire jaloux de Lord Byron. Ils se font chier comme des rats morts.

De ce séjour, après un pari littéraire (écrire une histoire gothique) qu'elle fut la seule à l'accomplir jusqu'au bout, Mary Shelley enfanta de Frankenstein. Mais pas que… Je n'en dirai pas plus.

Ce roman fantastique est bizarre, limite dérangeant. le début est un peu foutraque, j'ai même failli abandonner, tant cela me semblait confus et emmerdant au possible.

Oui, un peu comme de la télé-réalité, lorsque l'on n'aime pas du tout ça. Puis, j'ai avancé de quelques pages et à partir de ce moment-là, plus moyen de décrocher du récit !

Imaginez un vampire… Créature fantastique se nourrissant à la jugulaire des êtres vivants, suçant leur sang, afin de vivre. Eh bien là, nous serons face à une créature étrange, qui, pour vivre, doit aussi se nourrir de la sève d'autrui.

Cette femme difforme, née entre deux jumelles, suce et avale. Je vous laisse quelques secondes pour comprendre de quoi elle a besoin pour vivre…

Si vos pensées sont grivoises, coquines, cochonnes, pas de doute, vous avez tout compris.

Messieurs, ne vous réjouissez pas trop vite, elle-même le dit : sa laideur fait rentrer le petit gris dans sa coquille.

Quant à ceux qu'il a fallu traire, ils ont fini avec une balle dans la tête…

Ce roman fantastique, glauque, dérangeant (*), n'est pas qu'une réécriture du mythe du vampire. Il y a aussi une sorte d'analogie (en un seul mot), entre la sève pompée des membres de ces messieurs et l'accouchement de ce qui sera donné à certains. Une paternité dont ils seront fiers (ou honteux), heureux, tout en la réfutant, pour certains…

Parce que ce roman raconte aussi un hold-up (dont je ne divulguerai rien de plus), un pacte avec le diable, avec Faust, une partie de son âme que l'on offre (l'âme se niche où elle veut) en échange d'autre chose, une chose désirée et qui serait infamante, si cela se savait.

Ce récit est parfois à la limite de l'érotisme, il est licencieux, violent. C'est un roman qui parle de naissances, de gestation pour autrui, mais pas dans le sens premier du terme.

De plus, la chute finale est bien amenée, dans la lignée du récit. Avec un récit aussi court, j'avais un peu peur que cela ne se termine en eau de boudin, mais non. On a même envie de rire.

Un roman fantastique qui n'est pas fait pour les enfants (-16 ans), qui risque de mettre un peu mal à l'aise certains lecteurs (ou lectrices). Les passages épistolaires ne m'ont même pas gêné, alors qu'en général, cela coince.

La morale n'est pas sans fondement non plus : lors d'un pacte, rien ne s'acquiert gratuitement, sans que l'on doive payer des tribus, monétaires ou autres. Parfois, on pourrait même y laisser sa raison.

(*) Il y a une scène qui ressemble à de la pédophilie. Un adulte, le précepteur des jumelles, a, avec elles, une relation qui est de la pédophilie.

Le consentement des deux jeunes filles n'y change rien, c'est un adulte et il est dit, dans le roman, que les filles venaient de devenir femme. Je suppose qu'elles venaient d'avoir leurs premières règles.

En 1816, ce ne devait pas être à l'âge de 12 ans (ou moins, comme dans les années 2000), mais sans doute plus tard. Malgré tout, la scène est gênante…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Qualifié de « roman », je serais tentée d'attribuer davantage le qualificatif de « nouvelle » à ce court récit qui nous entraîne dans les profondeurs gothiques du XIXème siècle dans une structure narrative digne des meilleurs récits à chute…
L'histoire s'appuie sur un fait historique réel : le séjour en suisse de Byron, des Shelley, de Claire Clermont (demie-soeur de Mary Shelley) et du docteur Polidori dans la villa Diodati. Cette villégiature donna lieu à un pari dont l'enjeu passerait à la postérité : lancé par Byron en cet été 1816, il s'agissait d'écrire le récit le plus effrayant possible…Et Frankenstein naquit ainsi de l'esprit de Mary Shelley
Mais l'intérêt du livre réside plutôt dans la focalisation sur le personnage le moins connu de la petite troupe et pourtant bien réel : le docteur John William Polidori. Ténébreux personnage auquel on s'attache bien malgré nous, parce qu'il incarne l'être humain dans toute sa médiocrité et toute sa fragilité face au gigantisme du génie du trop fameux Lord Byron… J'avoue avoir été séduite par ce personnage auquel je me suis parfois identifiée, notamment dans sa quête du don d'écriture.
La structure épistolaire entretient vraiment bien le suspense et instaure avec le lecteur une connivence entre lui et Polidori, seul à recevoir ces mystérieuses lettres cachetées. L'autre personnage, que je ne peux nommer ni développer sans déflorer une partie de l'histoire, est quant à lui fascinant et repoussant, un monstre au sens premier du terme, mais dont l'intelligence et la sensibilité rapproche de l'humain.
Le parti pris de l'auteur de concentrer son intrigue autour de la sexualité est également intéressant dans la mesure où il permet d'associer la littérature, l'instinct de survie et la création littéraire dans une triade gothique maudite et maléfique qui laisse songeur… Pas idiot du tout cette idée, monsieur Andahazi : il fallait y penser !
La fin ? Deux avis rentrent en conflit dans ma tête : assez convenue dans le sens où elle ne se départit pas du schéma classique de la chute des nouvelles ou court roman noir, et en même temps, follement intelligente et excitante…
En résumé, petit roman à consommer sans modération : rondement mené, il laisse une arrière pensée terrible quand on l'a terminé : et si rien ne s'acquérait sans que l'on y perde quelque chose ?

Terminé le 16 juillet 2006.
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Une variation sur le fameux séjour du groupe (on pourrait dire la Cour) de Byron à la Villa Diodati à l'été 1816, qui donna naissance au Frankenstein de Mary Shelley.

L'histoire part du Docteur Polidori, médecin, secrétaire et souffre -douleur de Byron, qui composa lui-même une histoire de vampire lors de ce séjour. le vampire en question était une caricature de Byron qui le prit assez mal. L'ouvrage de Polidori eut un certain succès et est encore réédité.
Interviennent ensuite certaines jumelles Legrand et surtout leur troisième soeur.'Disons tout de suite que les soeurs Legrand sont issues de l'imagination de l'auteur, qui les mêle à l'histoire des ouvrages écrits à la Villa Diodati. S'en suit une médiocre parodie de roman gothique avec des implications sexuelles assez répugnantes.
Finalement un ouvrage de peu d'intérêt, qui a cependant le mérite d'être court.
Sur le même sujet, on lui préférera le remarquable Frankenstein de Cazacu et Florescu, voire Les carnets de Victor Frankenstein de Peter Ackroyd.

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Il faut savoir tout d'abord que je ne suis pas familiarisé avec la littérature fantastique. A peine ai-je lu quelques ouvrages du genre, dont Dracula, et c'était il y a longtemps. Je n'ai même pas lu Frankenstein. C'est dire. Je suis donc incapable de juger l'originalité de telle ou telle oeuvre que je serais amené à lire. Pourtant, j'ai le sentiment que La villa des mystères a une façon de réinventer certains thèmes, comme le vampirisme, assez unique.

Il faut noter également que la plupart des détails "réalistes" de l'histoire sont inspirés de faits réels. Ainsi sont véridiques les vacances en Suisse de Lord Byron, Percy et Mary Shelley et la demi soeur de celle-ci, Claire Clermont, les liens qui unissent Lord Byron et John Polidori, jusqu'à l'anecdote du défi littéraire qui devait donner naissance à Frankenstein. Pourtant, et contrairement à ce que pourrait laisser croire le résumé de la quatrième de couverture, c'est moins le quatuor des jeunes gens de bonne famille qui intéresse l'auteur que le docteur Polodori et, surtout, son étrange et mystérieux correspondant.
C'est en effet dans les missives que reçoit le jeune secrétaire de Lord Byron que réside l'essentiel de l'intrigue. On y découvre la biographie insoutenable et terrifiante d'un monstre à peine de forme humaine. Rarement, je crois, n'auront été mêlés si inextricablement, sexualité et fantastique.

Le tout est servi par une langue somptueuse et néanmoins particulièrement agréable à lire. Qui plus est le roman (ou devrais-je dire le conte ?) ne comporte que 150 pages qu'on dévore en une paire d'heures. Même si, face à la densité incroyable du récit, on a l'impression d'en avoir lu le double sans ressentir jamais le moindre ennui. Bien au contraire. Ajoutez à cela un humour fin et vous obtenez un cocktail savoureux à consommer sans modération.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La littérature est mon mode naturel de survie. Dr. Polidori, je vous recommande sérieusement d'en faire l'essai: mangez ce que vous lisez.
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>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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