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EAN : 9782226193902
192 pages
Albin Michel (19/08/2009)
3.41/5   11 notes
Résumé :
Le 22 novembre 2008, en pleine nuit, alerte incendie au Hilton Montréal. Quinze étages plus bas, sur trois niveaux souterrains, le Salon du livre. Les écrivains logés là, les footballeurs professionnels de la Gray Cup sont parmi les 800 personnes évacuées dans les couloirs du métro, une patinoire vide et le Tim Hortons, le bar de la gare centrale. Soudain la ville et ses buildings vus à l’envers, depuis les coulisses. Et tous ces livres dans le sous-sol vide. Constr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Que dire de cet Incendie du Hilton quand tout – ou presque – a déjà été bloggué, twitté depuis longtemps ? On peut, comme je l'ai fait, se mettre l'eau à la bouche avec ces quelques passages sélectionnés par Lignes de fuite, avant d'aller découvrir la lecture singulière que fait Jean-Claude Bourdais de ce roman. Et pour ma part, qu'ajouter à leurs voix comme impression de lecture ? On a parlé ça et là de roman flaubertien, de livre sur rien. On y trouve aussi, selon moi, du Simenon dans cette façon de planter une ambiance, de faire sentir la lourdeur de l'attente nocturne sans pourtant charger le récit de longues descriptions. Il y a dans le Tim Hortons de François Bon quelque chose de ces drugstores décrits dans les romans américains du père de Maigret. Ce que l'on a moins dit, c'est la présence de cet hôtel, labyrinthique et obsédant jusque dans son absence même. Quand on se prend à regarder des images du bâtiment, on comprend que ce monstre de béton puisse donner matière à un livre comme, en son temps, un édifice de pierre s'était imposé à Hugo. L'hôtel retient ses clients, les conserve jalousement en son sein. Petite immensité dans celle de la grande ville, il leur offre une autarcie aussi maternante qu'étouffante. L'incendie fera des évacués des orphelins du lieu, abandonnés à l'attente.
« Combien de temps chacun passe dans sa vie à ne rien faire qu'attendre ? » Il est un vieil adage océanien qui dit : « Vous, les Occidentaux, vous avez l'heure mais nous, nous avons le temps ». C'est précisément parce que nous sommes minutés que nous avons perdu l'habitude de prendre et de perdre du – bon – temps. Dès la première alerte de l'incendie du Hilton, le radio-réveil, la montre sont là pour signifier le temps gaspillé. Plus que l'angoisse du feu, c'est l'imprévu de l'attente qui pèse. Pourtant, c'est elle, pause obligée dans un emploi du temps compté, vide incongru dans le rythme hôtelier des femmes de chambre et des réceptionnistes, c'est elle, cette attente, qui donne matière à ce beau livre.
Lien : http://www.liberlibri.fr/?p=..
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Je pourrai parler pendant de très longues heures de ce livre, à chacun, à tous ceux qui le désireraient, mais je crois bien qu'au bout de toutes ces minutes écoulées, je n'aurai rien à en dire. Peut-être ma faute. Peut-être que ce n'était pas le bon moment, le bon endroit, le bon sentiment. (Et aucun jeux de mot voulu !) Je ne sais pas trop.
[...]
Et c'est à ce moment là, exactement, que j'ai commencé à aimer ma lecture.
Lien : http://lectureseviniennes.bl..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
«Et tu appelles ça roman ?» Ne pas entrer dans ces conversations. On a déjà donné merci. Il existerait une frontière définie entre l'invention et le réel ? Il n'y a pas de fiction qui ne la déplace. De ce déplacement, organiser savamment la scène : c'est cela qui définirait non pas le genre, mais ces livres qui le représentent au plus haut. Failli rayer, dans le texte, la mention d'Au dessous du volcan, à cause de ce manuscrit perdu par Lowry dans l'incendie de sa maison (ce dont nous avions d'ailleurs parlé avec les Rolin, qui connaissaient le lieu, à Calgary, de l'incendie). «Ce n'est pas du roman»: l'attaque de Jérôme Lindon, dès 1985, à la première version de mon Enterrement, où tout, lieux, personnages, paroles (scène en cut-up faite uniquement de phrases concernant les enterrements dans la littérature : dans l'Ulysse de Joyce, dans les Karamasov, dans Bleak House, dans la Correspondance de Flaubert, dans les Lettres de Van Gogh, il n'avait rien vu), était reconstruit, fictif – n'être par sorti de la rupture. «On écrit toujours avec de soi.» (Barthes)
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Instinctivement regarder là-haut : dans les images classiques d'incendie, des flammes rouges sortent des fenêtres. Et dans les scènes de guerre ou d'attentat, l'armature du bâtiment apparaît soudain dans la nuit, toutes parois éclatées, avant que tout s'effondre. Une tour en feu, lesquels de nous n'avaient pas vu ça dans les films ? Mais non, rien. Il y a bien un épais dégagement de vapeur blanche, mais c'est le joujou du Hilton, pas vraiment un modèle d'économie : au douzième étage, avec juste en surplomb les trois étages restants, une piscine chauffée à l'air libre en toutes saisons. L'hiver, l'évaporation est massive, continue
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Cet incendie du Hilton comme allégorie de la ville, et la ville comme allégorie du monde : où étions-nous, quelle ville, quel monde, qui soudain basculait dans son envers ? » …
« Griserie de ces moments où un livre attrape tout, les rêves de la nuit, les insomnies qu’il provoque, ce qui t’arrive dans la journée et même ce type qui va venir te parler, là, sans que tu ais rien demandé. On marche dans une ville inconnue, et ce qu’on voit répond au livre, l’intègre.
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On n'écrit pas dans le retrait, ce n'est pas vrai. Dans le retrait de parole certainement: tu as parlé dans le jour; tu n'écriras pas le lendemain.
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Vidéo de François Bon
A l'occasion du salon "Rendez-vous de l'histoire" à Blois, rencontre avec François Bon autour de son ouvrage "Sapiens à l'oeil nu" aux éditions CNRS.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2323506/francois-bon-sapiens-a-l-oeil-nu
Note de musique : © Scott Holmes
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