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EAN : 9782020198301
192 pages
Seuil (09/06/2004)
4.34/5   28 notes
Résumé :
" Et libre soit cette infortune ". Rimbaud
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Paradoxalement, c'est par Yves Bonnefoy que j'ai découvert Rimbaud, à travers l'essai qu'il lui consacra dans la collection "Ecrivains de toujours" au éditions du Seuil. Je parle d'un paradoxe, car Yves Bonnefoy y déclare, dès les premières lignes : « Pour comprendre Rimbaud lisons Rimbaud ». Faisant fi de son conseil, je me bornais à vouloir au préalable entendre la voix d'un poète qui ne chercherait pas à m'offrir des clés de lecture, mais, comme il le dit lui-même : « de retrouver une voix, de déchiffrer son vouloir, de ranimer son accent, surtout : ces emportements, cette pureté inimitable, ces triomphes, ces brisements. »
C'est donc a une véritable plongée au coeur du processus de création que nous invite Yves Bonnefoy, celui, mystérieux et foisonnant, du grand Rimbaud, avec la forme qui lui convient, car Yves Bonnefoy m'a régalé par le lyrisme constant qui accompagne le déroulement de ses successifs questionnements de la poésie rimbaldienne, mais aussi, d'une manière plus générale, sur tout acte de création littéraire.
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Lu étant adolescente, je suis contente de retrouver les références car c'est un livre qui m'a "révélée" !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Vouloir changer la vie, c'est exercer l'universel, témoigner, se porter au devant de la conscience commune. Mais qui renonce à changer la vie s'enferme dans un destin et a droit que l'on en respecte le caractère privé. Je trouve indécent qu'on s'acharne à suivre les traces de qui a fait retour à l'existence anonyme. Ne lisons pas les lettres de Rimbaud africain à sa famille ; ne cherchons pas à savoir si celui qui voulut un jour voler le feu a vendu ceci plutôt que cela (p. 173).
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Il se peut que la poésie, nous engageant tout entiers dans la quête de l’unité, dans un rapport aussi absolu que possible avec la présence même de l’être, ne fasse ainsi que nous séparer des autres êtres, rétablissant la dualité que nous pouvions penser disparue. Il se peut que la poésie ne soit jamais qu’une impasse. Qu’elle ne trouve sa vérité que dans l’aveu de l’échec.
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« Pour comprendre Rimbaud lisons Rimbaud, désirons séparer sa voix de tant d'autres voix qui se sont mêlées à elle. Il n'est pas utile de chercher loin, de chercher ailleurs, ce que Rimbaud lui-même nous dit. Peu d'écrivains ont été autant que lui passionnés de se connaître, de se définir, de vouloir se transformer et devenir un autre homme par la connaissance de soi, prenons donc au sérieux cette quête qui est d'ailleurs le plus grand sérieux. Je propose de retrouver une voix, de déchiffrer son vouloir, de ranimer son accent, surtout : ces emportements, cette pureté inimitable, ces triomphes, ces brisements. (p. 5)
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L'espoir Chrétien n'est pas pour Arthur Rimbaud une donnée réfutable de la recherche métaphysique. C'est un poison qui, dès l'enfance (« Parents, vous avez fait mon malheur... ») a subtilement décorporé le réel, remplacé par l'hallucination et la fantasmagorie le rapport de l'homme avec ce qui est, ruiné toute expérience authentique ontologique, au lieu de quoi il n'y a plus aujourd'hui que velléités, lassitudes, « toutes les grimaces imaginables » et rien enfin que l'art et la gratuité de l'acteur… Rimbaud dans toute son œuvre s'est montré obsédé de l'acteur qui s'affaire en lui : de celui qui joue sans pouvoir vraiment la vivre la comédie de la vérité. (p. 125)
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L’aliénation la plus grande est aussi ce qui peut conduire, si quelque barrière cède, à la plus extrême poésie.
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Videos de Yves Bonnefoy (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yves Bonnefoy
Les derniers livres d'Yves Bonnefoy (1923-2016) expriment son désir de transmettre le legs de la poésie par-delà la mort. « Lègue-nous de ne pas mourir désespéré », lit-on dans L'heure présente (2011). Quant à L'Écharpe rouge (2016), c'est un « livre de famille » testamentaire en même temps que l'histoire d'une vocation : « Il se trouve que j'étais apte à me vouer à l'emploi disons poétique de la parole… » La Pléiade fut pour Bonnefoy l'occasion de porter sur son oeuvre un regard ordonnateur. Il choisit le titre du volume, Oeuvres poétiques, sans céder sur son désir de faire figurer au sommaire quelques textes brefs que l'on qualifierait spontanément d'essais. Tous les livres ou recueils poétiques, vers, prose, ou vers et prose, sont présents. Bonnefoy ne se reniait pas ; il a souhaité donner dans les appendices quelques textes rares. Il a voulu aussi que soit présente son oeuvre de traducteur, de Shakespeare à Yeats, de Pétrarque à Leopardi. Enfin il a ouvert à ses éditeurs les portes de son atelier.
« Le souvenir est une voix brisée, On l'entend mal, même si on se penche. Et pourtant on écoute, et si longtemps Que parfois la vie passe. Et que la mort Déjà dit non à toute métaphore. » L'heure présente, Yves Bonnefoy
À lire – Yves Bonnefoy, Oeuvres poétiques – Coll. La Pléiade, Gallimard 13 avril 2023.
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