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EAN : 9782710309673
234 pages
La Table ronde (14/03/2000)
3.51/5   102 notes
Résumé :
Observer la loi du silence pour épargner à ses complices les rigueurs de la justice et mijoter dans le placard sans que personne se soucie d'envoyer des mandats ou des colis, il y a de quoi mettre en rage le plus doux des malfrats. Rien d'étonnant si Alphonse, libéré pour raison de santé, veut demander des comptes à ses associés de naguère : Rouquemoute le poussah, Edmond Clancul et Youpe le fourgue. Reste à savoir sous quelle pierre ces cloportes se sont cachés. Au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
"La métamorphose des cloportes" est l'histoire d'une rebiffe*.
Alphonse Boudard, pour raison de santé mais aussi parce qu'il a fait son devoir durant la guerre, est remis en liberté mais, pour ne pas qu'il recommence à soulager les honnêtes gens de leurs économies, cette liberté est tout à fait conditionnelle.
Dès le lendemain, il doit se présenter au comité post-pénal pour se mettre en règle, faire tamponner un petit carnet.
Mais il a aussi plusieurs autres visites de courtoisie à effectuer, plusieurs anciens amis à voir : Edmond Clancul, Youpe-le-fourgue et Dédé le Rouquemoute, ses anciens collègues, qu'il n'a pas balancés, et dont il n'a eu aucune nouvelle durant sa détention.
Mais les cloportes, quittant la pierre sous laquelle ils étaient cachés, se sont métamorphosés ...
Et forcément on pense au film de Pierre Granier-Deferre, réalisé en 1965.
Mais la force de la plume de Boudard c'est, qu'à la lecture du livre, les images du grand écran s'effacent peu à peu pour redonner, au fil des pages, une vie propre aux personnages.
Ce que j'aime chez Boudard, plus que son style imagé, plus que sa verve imaginative et drôle, ce sont les personnages qu'il imagine, qu'il semble avoir connu.
Dans sa prose, l'humour et l'adjectif sont rois.
Pourtant derrière eux se dissimulent le poids réel des mots employés.
Car ce livre est celui d'une rédemption, le récit de la transformation d'un bandit mal repenti à l'abandon en l'incroyable écrivain qu'il est ... Mais que cela ne gâche pas notre plaisir ...

* une vengeance
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A propos de « La métamorphose des cloportes », le livre, on pourrait parler d'une intrigue un peu faible.
Jugez-en : un malfrat qui n'a pas balancé ses complices se retrouve en taule. Après cinq ans, sans un mot ni un colis des « copains », il bénéficie d'une libération conditionnelle pour raison de santé : les éponges…
Pas besoin de vous dire qu'il les a, les boules, et qu'il se met en chasse pour retrouver Rouquemoute, Edmond Clancul et Youpe…

Je vous avais prévenus, rien que du très classique polar de série B…
Seulement voilà, le narrateur, c'est Alphonse Boudard soi-même, et c'est sa propre histoire qu'il nous narre ici par le menu… Jusqu'à la rencontre avec une sauterelle « qu'à des guibolles de reine, interminables, et des nibards façon poire belle Hélène qui vont bien sous la pogne »…
Y'a du Dard là dedans, façon San-Antonio…Du Audiard, aussi… Y'en a…

Tout amateur du célèbre commissaire ou des « Tontons flingueurs » ne peut pas, ne doit pas passer à coté de ce chef-d'oeuvre de jactance, de tendresse et de nostalgie…
Nostalgie ?
Oui : celle d'un langage vert qui tend à disparaître et qui fut si souvent porté au cinéma par des Ventura, Dalban, Pousse, Constantin…
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L'histoire est très classique, le langage pittoresque, y'a pas, c'est un chouette roman autobiographique (en partie). Rien d'un polar comme on pourrait si attendre vu le propos, une vengeance longuement remachée pendant un long séjour loin du soleil. Un narrateur qui va de porte en porte et de surprise en surprise... C'est parfois drôle aussi.
J'ai trouvé Lino Ventura vraiment top dans le rôle pour le film tiré de cet ouvrage.
Last but not least, Alphonse Boudard est une des preuves que la réinsertion existe.
ça vaut bien 4 étoiles...
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La métamorphose des Cloportes est le premier roman d'Alphonse Boudard, roman qui sera ensuite adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre et dont les rôles principaux seront interprétés par Lino Ventura, Charles Aznavour, Pierre Brasseur, Maurice Biraud... excusez du peu.

Pour son premier roman, l'homme en a écrit beaucoup, l'auteur se met en scène, puisque le personnage principal s'appelle Alphonse Boudard. Alphonse est un taulard qui sort de prison avec une maladie des poumons et qui décide de se venger de ses anciens complices de braquages qui non seulement l'ont abandonné aux mains des flics, ne sont jamais allé le voir en prison ou ne lui ont jamais rien envoyé, mais qui, en plus, en ont profité pour le dépouiller de tous ses biens.

Dans un langage argotique soutenu, parfois cru, notre Alphonse se promène dans ses anciens quartiers, sous la surveillance du flic qui l'avait arrêté, afin de retrouver ses vieux complices et les exterminer.

Le roman débute avec la sortie de prison du personnage principal et revient, par la voix du personnage-narrateur, sur ce qui l'a conduit à la prison et ce qui motive son esprit de vengeance. On assiste donc plus à un flashback permanent qu'à une histoire racontée, ce qui, il faut bien l'avouer, m'a un peu décontenancé, et m'a empêché d'entrer réellement dans l'histoire.
Le style narratif m'a dérangé, mais également le style littéraire, bien que je sois assez amateur de langage argotique, là, celui d'Alphonse Boudard, dans ce tout premier roman, manque un peu de rondeurs. C'est-à-dire que l'argot n'est jamais tant intéressant que lorsqu'il est accompagné d'autre chose (poésie, humour, invention stylistique...), ce qui n'est pas le cas dans ce roman-ci (peut-être l'auteur s'est-il amélioré par la suite, je ne sais pas puisque c'est pour l'instant l'unique roman que j'ai lu de lui).

L'histoire elle-même est pourtant attrayante, sans jamais révolutionner le genre, bien sûr, puisqu'il ne s'agit rien de plus que de l'envie de vengeance d'un homme trahi. Mais, le parcours des anciens acolytes de Boudard a de quoi donner du plaisir au lecteur.

Malgré tout ça, la lecture est un brin laborieuse, pour les raisons que j'ai citées plus haut.

Dommage, car il y a de bonnes idées, notamment dans le déroulement de l'histoire (idées que je ne peux pas citer sans dévoiler l'histoire elle-même) et dans certains personnages.

Au final, sans être une purge à lire, « La métamorphose des cloportes » n'est pas à la hauteur de mes espérances et la plume manque un peu de style pour que j'adhère totalement. Tant pis !
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J'ai lu ce livre après avoir vu le film, et je m'attendais à revivre les pérégrinations meurtrières d'Alphonse-Lino. J'ai été surpris, car le scénario d'Albert Simonin et les dialogues de Michel Audiard sont assez peu fidèles au roman. Surpris, mais pas déçu. Oh que non !
Alphonse Boudard sort de taule après avoir tenu son rôle d'homme-apache : il n'a rien cafté aux lardus, ni pendant l'interrogatoire, ni chez le juge et encore moins sous les verrous. Mais voilà, cinq piges sans se faire « assister » d'un mandat ou d'un panier de bouffe, ça aigrit. C'est même tellement bilieux comme sensation que quand t'en sors, t'as qu'une idée dans ton cigare, c'est de te farcir les salopards qui t'ont laissé tomber. T'as qu'une envie, c'est de les voir rôtir, les faire se désintégrer de trouille, les fixer jubilatoire quand ils se tordront de douleur, à terre, avec pour dernières visions le cuir luisant de tes godasses neuves et le pli impeccable de ton nouveau falzar.
Mais du rêve à la réalité, c'est comme dit l'autre : ça fait deux. Tes anciens complices, y se sont envolés depuis belle lurette, non sans t'avoir chouré tes éconocroques avant. Ordures certes, mais mecs prévoyants et avec du réflexe. Alors tu les cherches, c'est même ça qui te fait tenir, qui te fait un peu oublier tes poumons de taulard, des éponges pétées avant heure. Bon, en chemin tu rencontres une nana qu'a des guibolles de reine, interminables, et des nibards façon poire belle Hélène qui vont bien sous la pogne, alors ça t'adoucit un peu, ça t'aide pas à oublier mais au moins cette frangine te distrait. Tu te demandes même comment qu'elle fait pour te trouver séduisant avec ton teint jaune vieux journal et ta toux de crevard…
Ce livre tient avant tout du délire verbal. La trame en est finalement assez mince, alors que le scénario du film, lui, est d'une grande richesse. Mais c'est un régal à lire, un verbe qui te prend et te lâche difficilement, tellement que t'as l'impression que t'as toujours jacté comme lui, comme Alphonse.
Chef d'oeuvre vrai, merveille, j'en passe et des pires.

Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J'en croquais sévère pour cette môme.
Le coup de foudre, un truc dans ce goût-là !
Les ouvrages de sexologie l'expliquent par les perceptions olfactives inconscientes.
On a fait des expériences très poussées dans les laboratoires aux U.S.A.
Je ne conteste pas, mais à force de disséquer si minutieusement le comportement humain, on en arrivera à ne plus croire les bardes bretons.
On leur massera la prostate pour les guérir du suçotement du biniou.
On ne sera pas plus avancé ...
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Les autres châtelains autour, mes potes, activent le rythme au Gévéor, Nicolas, Postillon, dix, onze, douze degrés ! A la régalade ! Au clairon, et vas-y Mimile ! Du Moulin-à-Vent aussi, Bordeaux contrôlé, Beaujolpif pisse-dru ! Tout ça kinopanoramique, relief, archicolor. La prochaine vague, hop, je saute dans la rame, j’attends pas que les portières se referment. Je vous ferai visionner, moi, des fesses absolument transcendantales, les miches à miss Lucidité, ses cuisses, et puis chaque têton en gros plan l’un après l’autre. Tout ça sauce brouillard, musique jazz-sanglot rythmant le coït, juste suggéré par la culotte d’un zouave déserteur aux orties.
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Pas le tout ! je débloque.
Anne-Marie, oui, j'en avais un sérieux besoin. Une fleur tout de même dans ce cloaque. On entrave la nécessité. Les rayons de soleil entrent dans l’égout.
Les rats m'attendent au virage.
Des mastards engraissés de vilenies, d'horreurs, de traîtrises.
Fallait que je reparte au combat, la Marguerite n'avait plus de pétales.
Un café-crème pour me réchauffer.
A nous deux, Rouquemoute, mon complice chéri !.....
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Un beau jour - oui c'était un beau jour - on m'a libéré sans crier gare. En haut lieu, on estimait que j'avais assez payé. Point final en plein milieu du chapitre. Voilà... valise, paperasses, une signature, et salut ! Je me suis retrouvé sortant d'une gare parisienne un peu comme un poisson qui aurait séjourné longtemps dans un bocal et qu'on rejetterait à la rivière.
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Auprès des avant-gardistes intellectuels, ça vous déprécie plutôt, une Légion d'honneur, mais ailleurs, chez le peuple du métro, M. et Mme Quelconque, ça reste encore une marque d'estime. Un peu comme les trois étoiles sur la bouteille de cognac. C'est toujours le gri-gri de l'honorabilité, la tache rouge à la boutonnière... On n'ose pas plus le dire mais on y croit encore un peu.
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Videos de Alphonse Boudard (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alphonse Boudard
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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