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EAN : 9782702161678
336 pages
Calmann-Lévy (27/02/2019)
3.72/5   36 notes
Résumé :
En Ardèche, à la fin du XIXe siècle. Depuis son imposante demeure de Belle Epine, sur les hauteurs de Privas, Honoré Meyran a su faire fructifier la fortune familiale bâtie sur le travail de la soie. Déçu par son aîné, Antonin, un rêveur qui s'intéresse surtout à la magnifique châtaigneraie du domaine, il reporte tous ses espoirs sur son cadet, l'ambitieux Gabriel, pour lui succéder.

Un monde sépare Belle Epine des ateliers insalubres de la filature M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Magnifique Saga familiale entre Ardèche, Drôme et Vaucluse dans la deuxième moitié du XIXème siècle et le début du XXème.
Livre de hasard, livre de vacances ou de confinement, je n'ai pas boudé mon plaisir à la lecture du Secret de la Belle Epine.
Une époque durant laquelle les riches propriétaires terriens perdent pied. Ils ne produisent rien qui justifient leur richesse ou leur situation sociale et sont poussés au dehors par une nouvelle classe d'artisans et de commerçants, de nouveaux industriels, qui peuvent être le cas échéant d'anciens domestiques, la honte pour ces familles qui n'ont que leur titre à monnayer avec ces nouveaux riches.
Le roman décrit avec précision comment le progrès technique prend à revers ceux que leurs certitudes faisaient douter de tout, et qui refusaient de se salir les mains.
Leurs obsessions étaient d'un autre âge, concevoir un héritier mâle qui porterait le domaine vers une nouvelle destinée, par exemple.
Ils se préoccupent peu d'investissement, de contrôledes dépenses, ou de technolgies nouvelles.
A cette époque, les technologies nouvelles pouvaient n'être qu'un métier à tisser mécanique.
Justement, entre les anciens patrons tisserands voyant dans leurs salariées femmes un cheptel inépuisable leur permettant d'exercer leur droit de cuissage et ceux convaincus d'une nécessaire mécanisation de l'activité pour garder des parts de marchés, il y a deux conceptions opposées de l'exploitation...
Combat entre les progressistes et les rétrogrades, entre les nationaux et les mondialistes disons nous aujourd'hui.
Sous des dehors différents les combats restent les mêmes.
Lutte pour la culture, lutte des femmes pour affirmer leur place dans la société, crainte d'une maternité non désirée.
Entre le médecin détenteur du savoir, prêt à sacrifier ou la mère ou l'enfant et la sage-femme proche de la parturiente et consciente de ses peurs, le fossé est énorme et semble infranchissable.
A l'aube du XXème siècle, la société commence à se policer, à s'humaniser.
Toutefois, les oppositions persistent entre le réformateur Jules Ferry, les prêtres et les patrons progressistes, le mouvement ouvrier d'un côté et de l'autre les patrons paternalistes, la domination aveugle, les salaires de misère, et les dépenses dispendieuses.
Dans ce contexte socio politique, l'auteure introduit une histoire policière avec des gangsters chauffeurs de pieds dans la Drôme, un commanditaire haut placé, et les planques dignes d'un polar des Brigades du Tigre de Clémenceau. Très réaliste et très prenant.
Chacun des personnages campe à merveille son rôle, partageant ou prenant le contrepied des sentiments qui traversent les groupes sociaux auxquels ils appartiennent, cupidité, sensibilité, amour, trahison, morale, intégrité...l'humanité avec ses contradictions, ses forces et ses faiblesses...
La fin sans se démarquer du happy end fait preuve de réalisme.
Un roman équilibré posant ses personnages et ses intrigues dans un contexte décrit avec soin.
Une réussite.
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C'est la première fois qu'un roman de Françoise Bourdon me laisse sur ma faim.
Un mot me vient à l'esprit pour le décrire : dispersé.
En effet, les thèmes abordés sont intéressants mais trop nombreux et donc peu approfondis: les conditions de vie difficiles des pauvres gens et des femmes en particulier, différents métiers (couture, culture des châtaigniers, filature, confiserie), le malheur et la maltraitance des enfants abandonnés...
Au niveau des personnages, il en va de même et certains n'apportent rien à l'histoire.
La fin m'a également semblé un peu bâclée et me donne une impression de trop grande facilité.
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Belle Épine, c'est une belle demeure sur les hauteurs de Privas, à laquelle on accède par une double rangée de châtaigniers plantés au début du XIXe siècle dans ce magnifique coin de l'Ardèche, mais c'est aussi le symbole de la réussite de la famille Meyran.
Honoré, que tous appellent le "maître" a toujours marché dans les pas de ses ancêtres. Il a repris l'entreprise familiale, une usine de moulinage prospère où il fait travailler sans relâche ses ouvrières.
Mais le malheur s'abat sur la famille quand Irène, sa femme meurt en mettant au monde son plus jeune enfant, laissant Antonin et Gabriel, le dernier-né, orphelins de mère et donc aux bons soins de Malie, la gouvernante et d'Adeline, la grand-mère.
Les deux enfants grandissent et deviennent de plus en plus différents. Antonin n'est heureux que lorsqu'il peut lire tranquillement dans la bibliothèque de son grand-père, tandis que Gabriel en grandissant suit le chemin de son père et ne désire qu'une chose, c'est que le domaine lui appartienne un jour, à lui seul.
Mais Honoré qui place tous ses espoirs et ses ambitions dans son jeune fils, ne se rend pas compte (ou ne veut pas voir) que celui-ci est un être mauvais dans l'âme et qu'il crée beaucoup de souffrance autour de lui et en particulier à la filature, où il n'hésite pas à abuser des jeunes filles vierges, dont Colombe que le lecteur suivra tout au long du roman.
Pendant ce temps Antonin décide de quitter le domaine, de se marier et de fonder sa propre entreprise. Il se lance dans la confection de marrons glacés et de crème de marrons, s'épanouit dans son travail et au sein de sa famille.
A l'inverse pour Gabriel, devenu extrêmement dépensier et violent, la vie va ressembler, d'année en année, à une véritable descente aux enfers.

Ce roman est à la fois un roman du terroir et une saga familiale. Il nous fait découvrir les conditions de vie de différentes familles, riches ou plus pauvres, au XIXe siècle, en Ardèche. L'amour de la terre des ancêtres est bien présent et avec lui, le souci de la succession des terres et des propriétés chez les plus riches. le lecteur passe de la riche demeure des Meyran aux plus humbles maisons des campagnes. Il découvre de nombreux détails sur les différents métiers évoqués.
Les personnages sont bien décrits et bien entendu le lecteur s'attache à certains, tandis qu'il en exècre d'autres comme l'odieux Gabriel par exemple.

Mais le sujet principal de ce roman c'est bien la condition féminine. La manière dont les femmes étaient traitées par certains hommes, imbus de leur personne et ne cessant d'abuser de leur pouvoir, est totalement révoltante. le lecteur suit en particulier la vie de Colombe et devine à travers ses malheurs, le sort qui attendaient toutes celles qui se retrouvaient enceinte. Leur "faute" les poursuivait toute la vie.
Je ne cache pas que j'ai passé un bon moment de lecture. L'écriture est agréable et fluide et j'ai appris beaucoup de choses sur ces métiers oubliés. La fin du roman m'a cependant laissée sur ma faim, j'en espérais une autre...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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J'ai adoré lire ce roman se déroulant en Ardèche fin XIXè début XXè siècle.
Françoise Bourdon, a le don de nous retenir devant les pages afin de connaître la suite. Beaucoup de sentiments, de nombreux personnages interviennent au cours du récit, mais parfois on les perd et on les retrouve. Il faut jongler avec les lieux et ces personnages.
J'ai trouvé que la fin aurait mérité mieux, un petit peu trop de précipitation, et manque de précision. J'aurais aimé savoir... À moins que Mme Bourdon nous réserve une suite ?
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Honoré de Meyran a deux fils : Gabriel et Antonin. Il compte sur Gabriel pour reprendre le domaine de Belle Epine car Antonin trop rêveur n'a pas la stature pour prendre la succession. Cependant Gabriel ne pense qu'à profiter de la vie et dépenser ce que son père ne découvrira que tard. Gabriel séduit les jeunes ouvrières et les laisse à leur sort. Gabriel épouse Laure dont Antonin était amoureux. Les deux frères qui déjà ne s'entendaient pas vont vivre chacun leur vie de leur côté.
Trop de personnages, attrait moyen car histoire classique.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Si elle ne l'avait pas abandonné, il n'aurait pas connu cette existence de misère et de désespoir. Il l'avait longtemps imaginée, rêvée. Belle, naturellement, les cheveux et les yeux clairs, le visage empreint de douceur... Une mère idéale, comme il ne devait pas en exister. Brusquement, les larmes ruisselèrent sur son visage. Des larmes de désespoir, ou de rage, il ne savait pas. Ce qu'il savait en revanche, c'était qu'il était encore en vie, malgré sa terreur de l'obscurité : Et qu'il avait envie de continuer à vivre, malgré tout.
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Si seulement la terre avait été de meilleure qualité ! Son père avait
beau s’échiner à longueur d’année, il ne parvenait pas à rentabiliser son
travail.
« Terre de misère, pour nous autres, miséreux » avait-il coutume de
dire.
Pourtant, pour
rien au monde, il n’aurait quitté sa ferme, dont le toit était percé et où il
faisait glacial l’hiver, quand soufflait la burle.
« Je suis comme mon mulet, je ne sais pas sortir de mon sillon »
avait-il répondu un soir à Colombe.
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L'usine constituait pour Colombe, une véritable prison. Elle était rivée douze heures par jour à sa machine dans une atmosphère extrêmement humide afin que le fil casse moins souvent. Colombe travaillait au dévidage sur les flottes, des écheveaux de cent grammes de soie grège. Après que des camarades avaient mouillé les flottes pour permettre un meilleur dévidage, la jeune fille plaçait chacune de ces flottes sur une roue en bois nommée tavelle. La flotte se dévidait et s'enroulait sur une bobine, le roquet....
Ses doigts s'activaient tandis qu'elle songeait au printemps à la ferme.
Si seulement la terre avait été de meilleure qualité !
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Elle aurait voulu mourir. Comme ça, d’un coup, pour échapper à son
sort et ne pas avoir à affronter l’opprobre. Mais elle ne parvenait pas à se
décider à commettre un second péché mortel.
Après avoir fait l’amour sans être mariée, elle ne pouvait pas mettre
fin à ses jours. La famille ne s’en remettrait pas.
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Il n’avait jamais oublié la saveur, délicatement suave et craquante, des châtaignes que la gouvernante faisait cuire dans un sirop de sucre au bord de la cuisinière.Au fond de lui, il savait qu’il avait envie de recréer cette saveur et, pourquoi pas, de la faire découvrir à de nombreuses personnes.
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Video de Françoise Bourdon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Bourdon
Samedi 21 mai 2022 dans l'Antre des livres : L'Histoire au coeur de la fiction Avec : Françoise Bourdon, le secret de Belle Epine, éd. Calmann-Lévy Pascale Hilaire, Une robe de chambre doublée de soie bleue, éd. Élan Sud Les romans historiques font l'objet de recherches approfondies. Sur la thématique du moulinage, mais sur une période différente, les auteurs lèveront le voile sur leur façon d'aborder ce sujet. Animée par Dominique Lin, écrivain. L'antre des livres est le festival de l'édition indépendante qui réunit à Orange (84) des maisons d'édition indépendantes venues de toute la France et De Belgique. https://www.lantredeslivres.com
+ Lire la suite
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