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Simon Baril (Traducteur)
EAN : 9782351782835
416 pages
Gallmeister (05/01/2023)
4.05/5   149 notes
Résumé :
Bobby, 14 ans, s’amuse à lancer des cailloux sur des voitures. L’un d’eux touche une conductrice qui perd le contrôle de son véhicule et meurt dans l’accident. Elle avait 18 ans et était la fille de Jack, un redresseur de torts mandaté par les gens modestes de son quartier pour intimider les escrocs et autres sales types. Quelques années plus tard, Jack s’inscrit à un atelier d’écriture dans l’espoir d’exorciser sa douleur et noue avec la jeune femme qui l’anime, Li... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 149 notes
Bobby et Zeke ont quatorze ans. Pour tromper l'ennui, ils lancent des pierres sur les voitures qui passent, depuis un pont du sud de Brooklyn. L'une des pierres lancées par Bobby touche Amelia, tout juste dix-huit ans, qui perd le contrôle de son véhicule et meurt dans l'accident. La jeune femme était la seule famille qui restait à Jack, qui a perdu sa femme emportée par un cancer, ainsi que ses parents. Ce dernier joue les redresseurs de torts pour le compte de ses voisins modestes. Son aptitude peu commune à la violence le conduit à terroriser les pervers et les escrocs du quartier, et à rendre, le cas échéant, une forme justice aussi immanente que définitive.

Quelques années plus tard, Jack a perdu pied et abandonné ses activités de justicier d'une nuit désertée par le clair de lune. En hommage à sa fille qui rêvait de devenir écrivain, il s'inscrit à un atelier d'écriture situé au sous-sol de l'église du quartier, et animé par Lily, une jeune femme de vingt-et-un ans, harcelée par son ex. Dès la première séance, une relation quasi-filiale se noue entre un père qui a tout perdu, et une jeune femme un peu paumée, qui partage le rêve d'Amelia.

« Eteindre la lune » dont le titre original « Shoot the moonlight out » est à la fois plus poétique et plus expressif, est un roman choral dans lequel William Boyle poursuit l'exploration du quartier de Brooklyn où il est né. le récit nous est conté à travers les voix de Bobby, qui ne s'est jamais remis de l'accident qui a coûté la vie à Amelia, de Jack, de Lily, d'un tueur psychopathe dénommé Charlie French, et de Francesca, une adolescente de dix-huit ans qui souffre du décès prématuré de son père.

Multipliant les narrateurs, l'auteur tisse habilement la toile d'un ouvrage qui aurait pu s'appeler « collisions » tant les destinées de ses protagonistes sont appelées à se percuter. La structure narrative, très à la mode outre-Atlantique, qui consiste à multiplier les points de vue sur le déroulé de l'intrigue, confère au roman une dimension cinématographique. William Boyle a le mérite de ne pas céder à une autre mode du roman américain contemporain, qui consiste à multiplier les allers-retours temporels, et de nous proposer une intrigue parfaitement linéaire. « Eteindre la lune » nous offre ainsi un récit aussi fluide que maîtrisé, dont l'intensité va croissante, tout en changeant continûment de perspective.

La sincérité touchante de la relation entre Jack et Lily crée une forme d'empathie immédiate pour deux personnages aussi intègres qu'attachants, tout en leur offrant la possibilité d'une improbable rédemption. L'irruption d'un personnage aussi truculent que détestable, Charlie French, malfaiteur psychopathe à la gâchette facile, tout droit sorti de « Pulp Fiction », offre une respiration aussi noire que décalée au récit. Si les personnages ne sont pas épargnés par le destin, et souffrent chacun à leur manière de la perte d'un enfant, d'un père ou d'une épouse, l'ouvrage évite l'écueil d'un pathos larmoyant, et est paradoxalement traversé par la lumière de l'espoir.

La beauté du roman tient au fond à ce coeur de Brooklyn qui bat au rythme de l'intrigue. William Boyle parvient à nous transmettre toute l'affection qu'il porte au quartier qui l'a vu naître, en donnant vie à un lieu incertain où se côtoient des gens modestes, qui devient le cadre de la collision entre ses protagonistes.

« Eteindre la lune » explore la possibilité d'une rédemption de personnages traumatisés par la perte de leurs proches, par la violence du harcèlement d'un ex-petit ami, ou par les conséquences dramatiques d'un jeu idiot. Derrière cette trame classique propre au genre « noir », se dissimule un questionnement qui fait toute l'originalité de l'ouvrage, celui de la légitimité de la « justice » rendue par un citoyen lambda, en l'occurrence Jack.

Le récit marche ainsi sur un fil, celui de l'ambivalence d'un personnage au passé trouble de justicier solitaire, qui mêle une douceur sincère avec une aptitude à la violence surprenante. le dénouement d'une intrigue dont la tension narrative va crescendo n'est pas le seul enjeu du roman. En s'abstenant de condamner les actes violents commis par Jack, William Boyle laisse le lecteur seul juge du sens d'une violence qui n'est pas rendue au nom de la « justice des hommes ».
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Un caillou, un simple caillou.

Voilà ce qui relie, sans qu'ils le sachent, Bobby à Jack. Ce caillou, jeté en rigolant par Bobby depuis un pont sur la voiture d'Amélia, la fille de Jack, l'a tuée. Depuis, l'un comme l'autre filent leur vie en zombies : Bobby zone sur des coups foireux avec le remords à ses basques ; Jack vivote dans le souvenir et le chagrin.

Le destin va finalement les réunir, quelques années plus tard, via l'atelier d'écriture de Lily auquel s'inscrit Jack, qui par le jeu des familles recomposées n'est autre que l'ex-belle-soeur de Bobby. Qui n'a rien perdu de sa capacité à s'attirer des ennuis…

Autant le dire d'emblée, Éteindre la lune de William Boyle – traduit par Simon Baril – est une réussite. Fan de la première heure, j'y ai retrouvé le Boyle de Gravesend et de Tout est brisé, celui qui réussit à mener sans se perdre, intrigue noire, étude de caractères et approche sociale poussée. Et tout cela ne tient qu'à une seule chose : William Boyle est un auteur incroyablement empathique.

Un auteur qui aime les gens, ce qui se ressent dans le travail de chacun de ses personnages, avec un regard bienveillant et humain posé sur les plus paumés et les plus faibles. La galerie proposée dans Éteindre la lune tient De Balzac ou de Dickens, que l'on aurait transposés à Brooklyn.

« …le Long Eddy's. Certes, à première vue, ce bar n'a rien d'impressionnant, mais chaque soir il lui est donné de voir la gamme complète des émotions humaines. Allégresse, amour, euphorie, haine, colère, désespoir. Tout ça en l'espace de quelques heures, parfois sur un seul et un même visage. Oui, un rade merveilleux. À moitié édénique, à moitié apocalyptique ».

La sensibilité avec laquelle Boyle dépeint Jack renaissant progressivement à la vie grâce à Lily, temporairement hébergée et comblant le vide d'Amelia, fait naître une émotion rare et durable au fil des pages.

Mais Boyle est aussi un auteur qui aime sa ville natale, devenu au fil de ses livres, le chantre de Brooklyn, personnage principal de ses livres et scène vivante de théâtre à ciel ouvert, révélateur des âmes et des êtres dans ce qu'ils ont de pire et de meilleur.

« Sous le métro aérien, de jeunes Ritals pilotent de grosses bagnoles, vitres baissées, techno tonitruante. Sur les trottoirs bondés, les gens filent chez eux, à la salle de gym ou au restau. Après une longue journée de travail, des voyageurs descendent l'escalier du métro aérien. Tout ça paraît si simple, si fluide. Une soirée où rien de mal ne peut arriver : le temps est trop agréable, pour une fois une impression de bonheur émane du quartier ».

Dans Éteindre la lune, Boyle continue de décliner ses thèmes favoris : le destin, la famille, le pardon, la rédemption. Et l'amour aussi. Son style est profond et s'envole souvent vers le sublime, notamment à l'occasion de la magnifique errance nocturne de Francesca et Bobby dans Manhattan.

Et si Thomas Wolfe a écrit que « Seuls les morts connaissent Brooklyn », il s'est trompé puisque William Boyle est bien vivant et en très grande forme ! Éteindre la lune est un grand livre, à la fois noir et lumineux. Ne passez pas à côté.
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Sans se contenter de mettre en scène des fusillades et des histoires de vengeance, au-delà de certaines caricatures très drôles, William Boyle crée également des personnages touchants qui se croisent et dont les destins fusionnent. Son Brooklyn est celui de la mafia mais aussi celui des grands adolescents qui veulent fuir l'ombre de leur passé et de leurs parents, le sang et les larmes (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/01/11/eteindre-la-lune-william-boyle/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Dans le prologue de ce roman, David , jeune ado de 14 ans et son copain balancent d'un pont par désoeuvrement et bêtise des cailloux sur les voitures qui passent en contrebas et sont à l'origine de l'accident mortel d'Amelia , une jeune femme qui voulait devenir écrivain.
Son père , Jack, qui a déjà perdu sa femme se retrouve seul et , pour rendre service aux gens modestes, devient peu à peu , redresseur de torts .

Les parties suivantes donnent la parole à beaucoup de personnages : en particulier Jack , bien sûr , que l'on retrouve 5 ans après le drame et Bobby qui avait lancé la pierre meurtrière et dont la culpabilité le poursuit comme une ombre. La multiplicité des personnages rend l'histoire un peu touffue et j'ai eu du mal à me repérer et à m'intéresser aux individus aux activités louches ...

Je me suis attachée à Jack et également à Lily, une jeune femme qui débute une carrière d'écrivaine et qui propose un atelier d'écriture auquel va participer Jack. Une entraide puis une véritable amitié se nouent entre les deux qui ont perdu chacun un être cher .

L'histoire se déroule à Brooklyn , on sent que William Boyle aime ce quartier qu'il décrit avec tendresse , c'est presque un personnage à part entière .

Les différentes pièces du puzzle se mettent en place à la fin du roman , et l'intérêt rebondit avec le questionnement : peut-on se rendre justice soi-même, on sent bien que la vie de Jack ne tient que pour la découverte et la confrontation avec les auteurs de l'accident mais sans qu'il puisse répondre s'il ira jusqu'au bout de sa vengeance ou s'il pardonnera .
C'est un homme foncièrement bon , accueillant Lily comme sa fille mais la douleur est devenue sa compagne et le lecteur hésite sur l'attitude que Jack va avoir .

J'ai bien aimé , comme j'aime le titre du roman avec tout ce qu'il suggère !
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C'est l'attachement au quartier et la tragédie frappant ses femmes et ses hommes de peu qui caractérisent l'oeuvre de William Boyle se déroulant à Gravesend, ce quartier du sud de Brooklyn qui donne d'ailleurs son nom à son premier roman portant le numéro 1000 de l'emblématique collection Rivages/Noir. Sur la couverture de Gravesend (Rivages/Noir 2016) s'affiche l'enseigne du Wrong Number, bar décati du quartier, servant de décor à bon nombre de récits de l'auteur dont La Cité Des Marges (Gallmeister 2021) où l'on décèle cette atmosphère de douce nostalgie qui imprègne les lieux, ceci quelles que soient les époques dans lesquelles se déroulent les intrigues oscillant entre les années 80 et le début des années 2000 comme c'est le cas pour Eteindre La Lune, dernier roman de l'auteur qui revient sur les thèmes de la vengeance et de la résilience avec une galaxie de personnages pittoresques dont les destins se percutent parfois brutalement au coeur de ce petit microcosme qui devient le théâtre de cette comédie humaine, portrait d'une Amérique désenchantée.

Du haut de leurs quatorze ans, Bobby et Zeke se postent au-dessus de la Belt Parkway en balançant des projectiles sur les automobilistes. En enchainant les défis, Bobby atteint une conductrice qui perd la maîtrise de son véhicule pour trouver la mort dans l'accident qui s'ensuit. Les gamins prennent la fuite et jurent de garder le silence sur ce drame qui demeure impuni. Amelia avait dix-huit ans et faisait la fierté de son père Jack Cornacchia, une figure du quartier jouant les redresseurs de torts auprès des petites gens victimes des escrocs et autres truands de tous poils. Les années passant, Jack peine toujours à se remettre de son chagrin et s'inscrit à un atelier d'écriture avec la secrète volonté d'exorciser sa douleur en posant des mots sur son désespoir. Développant un certain talent, Jack noue une amitié quasi filiale avec Lilly, la jeune animatrice de l'atelier, une romancière en devenir qui n'est autre que l'ex belle-soeur de Bobby dont les frasques prennent de plus en plus d'ampleur avec toutes les conséquences dramatiques qui en découlent.

On est toujours fasciné par cette congruence entre les personnages de William Boyle et le visage du quartier de Gravesend dans lequel ils se débattent, à l'image de cette maison de Jack Cornacchia tout aussi abimée que son propriétaire dont l'âme s'étiole dans une infinie tristesse au gré des souvenirs de sa fille disparue. Il en va de même pour l'ambiance qui émane de ces nombreux diner's un peu miteux, mais pourtant plein de charme, théâtre des rencontres douces amères entre toute cette galerie de protagonistes évoluant dans ce cadre imprégné d'une nostalgie aux accents poétiques comme cette inoubliable et lumineuse rencontre entre Bobby et Francesca dont la relation amoureuse se construit autour de leurs escapades sur l'île de Manhattan, une véritable bouffée d'oxygène qui va pourtant tourner court. Et comme toujours, il y a le drame qui s'inscrit en toile de fond autour d'individus aussi patibulaires que maladroits, parfois même paumés qui vont perturber le quotidien de ces habitants fragilisés par les aléas d'une vie qui ne leur fait pas de cadeau. Avec Eteindre La Lune, on découvrira donc le destin funeste de Bobby, bien évidemment, qui ne se remet pas du geste fatal qu'il a commis lorsqu'il était adolescent et qui va croiser la route de Charlie French, un truand impitoyable qui sévit de manière brutale dans le quartier. Mais l'enjeu principal du récit se construit autour du parcours de Jack Cornacchia, de la perte de sa fille et de ce qu'il va faire pour surmonter ce deuil avec cet atelier d'écriture lui permettant de coucher sur le papier toute sa colère mais également tout son désarroi qui rejaillissent au gré de textes inspirés qui vont fasciner la jeune Lilly Murphy, personnage éclatant qui va illuminer la vie de Jack au gré d'une relation père-fille de substitution que William Boyle dépeint avec toute la délicatesse d'une écriture inspirée. On prend ainsi la mesure de ces petits instants de la vie quotidienne, de ces éclats de violence abrupte et de cette succession de rencontres désarmantes de sincérité autour desquels William Boyle bâti une intrigue d'une fascinante beauté qui nous empoigne le coeur au gré d'un texte au charme indéniable.


William Boyle : Eteindre La Lune (Shoot The Moonlight Out). Editions Gallmeister 2023. Traduit de l'américain par Simon Baril.

A lire en écoutant : No Ordinary Love de Sade. Album : Love Deluxe. 1992 Sony Music Entertainment (UK) Ltd.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
07 mars 2023
À partir de destins brisés, William Boyle tisse un scénario rythmé où l’humanité triomphe.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesEchos
03 mars 2023
Les chapitres permettent de suivre une formidable brochette de personnages que Boyle dessine à la manière d'un Balzac contemporain new-yorkais, jusqu'à une scène finale de fusillade en huis clos que ne renierait pas Quentin Tarantino.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaCroix
19 janvier 2023
Dans son nouveau roman, l’auteur de La Cité des marges poursuit son exploration du quartier de Brooklyn où il est né, déclinant ses thèmes de prédilection sur fond d’une intrigue aussi noire que captivante.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Alors quoi, le gamin a buté Max et s’est tiré avec le sac de Charlie ? Cette conclusion s’impose. Il n’aurait pas pensé que ce petit maigrichon ait un culot pareil, mais parfois les gosses essaient de jouer les vrais hommes, ou même de devenir des vrais hommes, et réussissent seulement à se fourrer dans une merde noire.
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Bobby a du respect pour l'expérience. Dans tous les autres domaines de la vie, les gens respectent l'expérience. Une fille qui a couché à droite à gauche, c'est une salope ? Non. C'est une fille qui s'y connait. Une fille qui peut lui apprendre des trucs. Malgré son sang italien, il n'a pas hérité du complexe "vierge ou pute".
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(...) Et moi je suis assise à côté de ma grand-mère, Kath, qui à ce moment précis lâche un pet. Je dois tout de suite dire vous dire que je ne peux pas rendre justice à ce pet. Énorme. Violent. Un bruit de tronçonneuse. Comme un coup de tonnerre qui s'abat sur le bois du banc. Et l'odeur - il y a plusieurs vagues. D'abord une première couche d'oignons frits, qui ouvre la voix à une puanteur de couche-culotte qui s'attarde, s'installe. Tout le monde étouffe. Personne n'ose plus respirer. J'ai failli tourner de l'œil.
Jack rit de plus belle, si rouge qu'on le croirait au bord de la crise cardiaque.
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- Comme ce doit être étrange de vieillir, d'avoir derrière soi tout ce passé et devant soi un avenir aussi morne qu'une plaine, à la fois imprévisible et immuable.
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Quoi ? Je suis amoureux de Giovanna, j'y peux rien. Tu sais ce que j'imagine ? Quand elle pose son cul dans les toilettes, au lieu de chier une bonne grosse merde, je parie qu'elle pond un beau ruban de glace à l'italienne.
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