AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Nicolas Fructus (Autre)
EAN : 9782843449925
192 pages
Le Bélial' (27/01/2022)
3.79/5   17 notes
Résumé :
Sommaire

NOUVELLES

Père, de Ray NAYLER
Cavorite, de Laurent GENEFORT
La Tragique Affaire de l’ambassadeur martien, d’Eric BROWN
Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, de Leigh BRACKETT

RUBRIQUES ET MAGAZINE

Objectif Runes : les bouquins, critiques & dossiers
Le coin des revues, par Thomas Day
Paroles de représentant : Olivier Legendre, par Erwann... >Voir plus
Que lire après Bifrost, n°105 : Dossier Leigh BrackettVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le nouveau Bifrost est arrivé ! Numéro 105, consacré à une légende de la SFF, Leigh Brackett. Quelle autrice ! Même si ses textes portent les traces de la période à laquelle ils ont été écrits, ils sont encore très actuels dans leurs questionnements et leur force narrative. Outre le dossier, quatre nouvelles de haute volée : du Genefort, du Brown, du Brackett bien sûr et quelqu'un que je ne connaissais pas mais que je vais surveiller de près dorénavant, du Ray Nayler.

Les nouvelles
« Père », de Ray Nayler
Pour moi, Ray Nayler est un inconnu. Normal, puisque je ne lis pas en V.O. et qu'il n'est pratiquement pas traduit en français. Mais j'espère vraiment que cela va changer. Dans « Père », l'action se situe aux États-Unis d'Amérique peu après la Deuxième Guerre mondiale. le père du jeune narrateur y est mort. Un jour, on sonne à la porte : le jeune garçon découvre un robot humanoïde, mais pas du tout ressemblant à un être humain. Toute la mécanique et la ferraille restent apparentes. Pourtant, il se présente comme le Père du narrateur. Et, aussi surprenant que cela paraisse, au fil des jours, il prend peu à peu cette place laissée vide, même s'il ressemble à une grande boite de fer-blanc. Cependant, la présence de cette merveille de la technologie ne passe pas inaperçue et crée des tensions qui vont aller s'exacerbant. Un texte superbe, d'une grande sensibilité. Sans mièvrerie aucune. Qui évoque des sentiments sans lourdeur, avec finesse, par allusions fines. Qui raconte une histoire classique, en fait, nonobstant la présence du robot, mais d'une façon telle que j'en ai été totalement séduit. L'amour, l'amitié, le lien entre les adultes et les enfants, les suites psychologiques de la guerre, la peur de la nouveauté, voilà quelques thèmes abordés dans cette superbe nouvelle. Cela me donnerait presque le courage de tenter de lire en V.O.

« Cavorite », de Laurent Genefort
Après L'Abrégé de cavorologie, Laurent Genefort nous offre un autre bonbon à déguster avant (ou après) la lecture de son nouveau roman, Les Temps ultramodernes. Il nous propose 21 courts textes, qui tous tournent autour de la cavorite et des bouleversements qu'elle a induit dans la société qu'il a imaginé. Cette société aux doux relents de steampunk, avec plusieurs tours Eiffel répartis dans Paris, des véhicules volant (plus ou moins). Ce sont pour la plupart des articles de journaux, écrits avec talent, car au style différent selon le journal concerné et ses idées. de petites vignettes, moments de vie variés, dramatiques ou truculents, jamais gratuits en tout cas car riches d'enseignements sur le monde imaginé par cet auteur prolifique. J'attendais la parution de cette sorte de nouvelle pour enfin attaquer le roman, dont je parlerai donc bientôt ici.

« La Tragique affaire de l'ambassadeur martien », d'Eric Brown
Quand Sherlock Holmes rencontre les Martiens imaginés par H.G. Wells, le lecteur est sûr de passer un bon moment. Cette nouvelle se situe juste avant Simulacres martiens, novella juste publiée par le Bélial' dans sa collection Une Heure-Lumière. Sans être obligatoire à la lecture de ce récit, elle permet de se mettre dans l'ambiance et de mieux comprendre les rapports qu'entretient le détective avec le vice-ambassadeur de Mars en grande-Bretagne. En effet, pour ceux qui n'ont lu aucun des textes mentionnés ici, il me faut leur annoncer que l'Humanité a finalement perdu sa guerre contre les Martiens. La première vague a bien été réduite à néant par un virus, mais une deuxième, menée par des Martiens venus d'un autre continent, a eu un plus grand succès. Et les tripodes règnent en maîtres sur la Terre. Or, l'ambassadeur a été assassiné et le temps que les enquêteurs arrivent de Mars, toutes les preuves auront disparu. Sherlock Holmes est donc sollicité, dans une enquête somme toute classique, mais bien troussée, et qui nous offre les clefs de l'univers imaginé par Eric Brown. Une lecture pétillante.

« Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel », de Leigh Brackett
Voici une nouvelle efficace et poignante. Une race extra-terrestre est venue sur Terre et tente de l'aider à s'élever vers une vie meilleure. En améliorant le climat, en enrichissant la technologie et, surtout, en tentant de pacifier l'humanité. Mais pour cela, il faut se confronter à la dure réalité. C'est ce que fait un jeune couple d'ingénieurs qui finit par arriver dans ce qu'on pourrait qualifier de bled pourri avec sa population de bouseux pas encore remis de la fin de la ségrégation et qui considère ces nouveaux venus comme des « nègres verts ». Eh oui, les extra-terrestres sont de « toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ». le texte est dur mais, hélas, toujours d'actualité. On sent la tension monter, on sent venir le drame, mais on le ressent comme un uppercut. Pourtant, Leigh Brackett ne s'étend pas en descriptions pleines de voyeurisme. Elle va à l'essentiel, ce qui rend la nouvelle d'autant plus efficace. On sent le talent de l'autrice qui maitrise parfaitement la construction d'un récit pour l'amener jusqu'à la phrase finale, glaçante. Si seulement la lecture de ce récit pouvait faire réfléchir certains.

Le dossier
Il fallait bien un bon gros dossier de la revue Bifrost pour rendre hommage et faire découvrir cette grande autrice, qui a marqué une époque et a su faire sa place dans un monde réputé d'hommes. Et quelle place ! Leigh Brackett a brillé dans plusieurs genres littéraires et au cinéma. Comment ignorer qu'elle a crée le scénario de L'Empire contre-attaque. le personnage de Han Solo lui doit beaucoup. D'ailleurs, dans l'article passionnant de Pierre Charrel qui évoque les rapports de la « dame de Mars » avec le cinéma, j'ai découvert qu'elle avait, au départ, prévu à Han Solo un beau-père très puissant qu'il aurait dû tenter de rallier à sa cause, contre l'Empire. Mais George Lucas en a décidé autrement en fin de compte.
Le portrait de Charles Moreau, qui ouvre le dossier, est une nouvelle version de sa postface érudite et passionnante au Grand livre de Mars paru récemment dans la collection Kvasar du même Bélial' (une lecture qui s'impose, bien sûr, quand on apprécie cette autrice). On y découvre ses liens avec son époux, Edmond Hamilton, dont elle a sans doute écrit plusieurs textes ; mais aussi l'admiration que lui vouait Ray Bradbury, qu'elle a accompagné dans ses débuts (et ensuite). Puis arrive une interview qui date de 1976, mais fascine par son ton très libre et ses anecdotes. La complicité entre Edmond Hamilton et Leigh Brackett illumine le texte. Après l'article traitant des liens avec le cinéma dont j'ai déjà parlé plus haut, arrivent le traditionnel guide de lecture et la non moins traditionnelle biographie d'Alain Sprauel. Ce dossier est un bon cru, qui m'a permis d'aller plus loin dans ma connaissance d'une autrice dont j'admire le travail depuis longtemps.

Je ne parle pas des autres rubriques, pas par manque d'intérêt, mais plutôt de commentaires pertinents à faire. Sachez juste que le prix des lecteurs de Bifrost va cette année à : « Je vous ai donné toute herbe », de Christian Léourier pour la nouvelle francophone et « La Viandeuse » de Ian R. MacLeod pour la nouvelle étrangère. Prochain numéro, un spécial Kim Stanley Robinson.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          196
Leigh Brackett fait partie de ces autrices (et de ces auteurs) qui me sont encore inconnues même si j'avais déjà entendu parler d'elle ici ou là. le Bifrost lui consacrant un dossier (complet !) et une nouvelle, je peux donc dire que je la connais un peu mieux mais également que cela ne m'incite pas davantage à la lire.

Au sommaire de ce numéro du début de l'année 2022, outre les rubriques habituelles, quatre nouvelles dont je vais sommairement vous parler.

Père - Ray Nayler
Ray Nayler est un auteur canadien nouveau venu sur la scène française, mis en avant par L'épaule d'Orion qui nous narre ses qualités depuis quelques années. Il a donc été entendu puisque cette année, Ray Nayler a vu deux de ses nouvelles publiées dans la revue Bifrost. Et ce n'est que le début (un nouveau Ken Liu ou Rich Larson !) puisqu'un recueil de nouvelles est en cours d'élaboration dans la collection Quarante-Deux pour l'automne 2023 et son roman The mountain in the sea est lui, programmé pour 2024.

Mais revenons au texte du jour. Un nouvelle tout en poésie et en mélancolie, digne de l'âge d'or de la SF dans la lignée Clifford Simak. Années 50 dans un monde uchronique, les avancées technologiques sont fulgurantes : voitures volantes, éradication des maladies et développement de robots... Un jeune garçon ayant perdu son père pendant la guerre vit seul avec sa mère. Un jour dans sa vie débarque Père, un robot qui pendant six mois va l'aider à vivre au jour le jour. Malheureusement l'arrivée de Père ne fait pas que des heureux dans le quartier, la peur, l'ignorance et la jalousie vont transformer la vie de Père et du garçonnet en enfer.

Simple, émouvant et tellement cruel, ce texte est de toute beauté.


Cavorite - Laurent Genefort
On ne présente plus Laurent Genefort, l'un des auteurs les plus prolifiques et des plus talentueux de l'imaginaire français.

Sa nouvelle Cavorite s'inscrit dans l'univers uchronique Des Temps Ultramodernes publié chez Albin Michel Imaginaire. Vingt-et-une mini scénettes autour de la Cavorite, ce matériau permettant de s'affranchir de la gravité, et des bouleversements qu'elle engendre dans le monde moderne. On sent que l'auteur s'est amusé à développer point par point les différentes facettes de son univers avec tous les travers que cela peut provoquer. Je m'interroge juste sur l'intérêt de lire cette nouvelle seule, hors contexte du roman.


La tragique affaire de l'ambassadeur martien - Eric Brown
Eric Brown est l'auteur d'une vingtaine de romans et de plusieurs recueils de nouvelles. La novella Simulacres Martiens est l'un des seuls textes de l'auteur à avoir été traduit.

La tragique affaire de l'ambassadeur martien est d'ailleurs un préquel à la novella Simulacres Martiens, une première enquête de Sherlock Holmes dans ce monde uchronique où les Martiens de HG Wells ont envahi la Terre et dominé leurs habitants. Une enquête classique pour un résultat sympathique. Cette nouvelle complète parfaitement la novella.


Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel - Leigh Brackett
Premier texte de l'autrice que je lis, enfin que j'ai essayé de lire... je ne suis jamais rentré dans l'histoire et j'ai lâchement abandonné au bout d'une dizaine de pages.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
Commenter  J’apprécie          32
Un numéro vintage, qui m'a replongée dans mon adolescence et mes débuts en SF… Leigh Brackett fut en effet une des premières autrices que j'ai lue, dans les éditions J'ai Lu et presses Pocket trouvés sur les quais de Seine.
Le dossier, comme toujours très complet, qui lui est consacré, permet à cette grande dame, malheureusement un peu oubliée, de reprendre le devant de la scène. Bien sûr, l'écriture et les thèmes ont bien évolué depuis qu'elle se lançait en écriture, mais sa place dans l'histoire de la littérature de science-fiction reste prédominante.
Merci à l'équipe pour ce numéro nostalgie !
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Partout, c'est le règne des trafiquants, des industrieux et des politiques. Face à eux, des hommes étonnants scrutent la nature, déchiffrent la matière, comprennent la logique du vivant. Les plus lucides de ces savants se décident enfin à comprendre que les entrailles de la terre ne sont pas inépuisables et qu'un jour viendra, plus tôt qu'on ne le croit, où notre globe, creusé à l'instar d'un vieux navet, ne recèlera plus une parcelle de cavorite ni une goutte de pétrole.
Alors, tas d'andouilles, comment les ferez-vous marcher, vos machines volantes, vos bécanes à essence ?
Quand ce moment arrivera, dites-vous, vous ne serez plus de ce monde, et vous vous fichez de ce qui se passera alors. Joli raisonnement et qui montre bien de quel égoïsme se pétrit votre âme sèche.
Heureusement, tout le monde n'est pas comme vous.

Laurent Genefort, "Cavorite"
Commenter  J’apprécie          60
[Éditorial]
C'est dans l'équilibre de ces deux approches [littérature "d'idée" et littérature "d'image"], leur mariage, en quelque sorte, qu'on y trouve le plus communément ce vibrato typiquement SF, ce sense of wonder qui n'est rien d'autre que l'âme du genre - quelque chose de proprement merveilleux.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : âge d'orVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4895 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}