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EAN : 9782246821854
320 pages
Grasset (11/09/2019)
3.65/5   55 notes
Résumé :
Trente ans, c'est ce que nous avons gagné en espérance de vie depuis 1900 : la totalité d'une existence au XVIIe siècle. Formidable avancée qui bouleverse tout : notre vie professionnelle, amoureuse, familiale, notre rapport au monde, à la maladie, le sens même de notre destin.
À partir de la cinquantaine, l'animal humain connaît une suspension entre maturité et vieillesse. Il comprend ce qu'il est précieux de sauvegarder, déraisonnable de convoiter et permis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Pascal Bruckner nous offre-là un essai philosophique sur la maturité, la vieillesse, la vie et la mort.

Je ne me suis pas reconnue dans les personnes matures dont il fait état : des gens pathétiques qui nient leur âge, s'imaginent encore trentenaires, ne veulent rien lâcher de leur gloire passée et refusent de laisser la place. Nous ne devons pas vivre dans le même monde, Pascal Bruckner et moi, car je ne connais pas de ces personnes-là. Dans mon petit monde à moi, un monde de gens simples, nous avons profité de tous les âges de notre vie et n'avons tout bêtement plus envie de faire à 60 ans ce que nous faisions à 20 ou 30 ans. Ni envie ni regrets. Nous sommes passés à autre chose et cet "autre chose" nous comble tout autant.

Je ne me suis pas plus reconnue dans ces citations de grands philosophes tels que Platon, Montaigne, Sénèque, Diogène... Autant je goûte pleinement, lors de petites parenthèses, le plaisir de m'émerveiller devant un arbre, une rivière, une campagne ; autant, méditer pendant des plombes sur la condition végétale, le cul dans l'herbe, à bader devant une touffe de verdure, me rendrait neurasthénique.
Je dois être trop terre-à-terre pour la grande philosophie et trop épicurienne pour l'ascétisme.

J'ai, par contre, nettement apprécié ces encarts où il nous livrait son point de vue personnel sur le sujet évoqué à chaque chapitre. Son analyse était mesurée, sensée et réaliste.

Bien que le discours purement philosophique a été, pour ce qui me concerne, ressenti, parfois, de manière pesante et longuette, j'en ai trouvé l'essai non moins enrichissant. Il a répondu à des questions que je ne m'étais jamais posées ; et, bien m'en a pris car si je m'étais torturé l'esprit sur le sujet, j'aurais sans nul doute sombré dans la dépression.
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Le livre de Pascal Bruckner explore les questions soulevées par l'allongement de la durée de vie humaine: chaque année, nous gagnons trois mois de vie supplémentaire, et le grand âge est en croissance aussi: si l'espérance de vie maximale n'a pas l'air de dépasser 110 ans, le nombre de centenaires croît en France de 7% par an.

Une nouvelle catégorie apparaît dans la population: celle des seniors en bonne forme physique et ayant souvent de meilleurs moyens financiers que le reste de la population.
Cette longévité va modifier notre relation à l'existence et nous inciter parfois à repenser nos relations familiales.
Cette longévité qui s'étire est-elle vraiment un cadeau?
Pas si sûr, ce que tend à penser l'auteur...

Vieillir oui mais sans connaître la dégénérescence...
Les tenants du transhumanisme ont de beaux jours devant eux....

Pascal Bruckner nous donne un tableau, au cours des âges, de ce qu'on appelle communément "l'automne de la vie".. au cours de l'histoire et dans les différentes civilisations.

L'enjeu est important; il est économique, démographique, sociologique et philosophique...
N'attendez pas ici de remède miracle sur la manière qu'auront les Etats à gérer cette nouvelle donne, ni de recettes pour mieux vieillir...
Toutefois le livre se lit bien et fait prendre conscience des nouvelles données en matière de population.
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Au travers de cet essai, qui se lit avec avidité pour peu que l'on se sente concerné (et personne ne rajeunit jamais...), Pascal Bruckner met clairement au jour ses propres craintes : il ne veut pas vieillir bavant et dodelinant dans un Ehpad. "La vraie vie est ici, maintenant, tout de suite, en dépit des corvées, des contraintes, des obstacles." Non, dit-il, on ne se reposera pas "quand on sera vieux" parce que devenant vieux on peut, on doit, ce serait bien si, il faut, il n'y a pas d'autre (bonne) solution que de continuer. Tout. À vivre, quoi, en faisant avec ce qui se présente comme difficultés, et ce n'est pas plus que ça, la vieillesse, de nouvelles difficultés - mais n'en a-t-on pas à tout âge ? Elles sont simplement différentes. En cinq parties disparates soulignées de citations et de références, il aborde quelques grands thèmes liés au phénomène du vieillissement en n'occultant rien mais - et c'est là sa grande réussite - en ne plombant pas le moral. Je recommande !

"Quelles sont nos raisons de vivre à 50, 60, ou 70 ans ? Exactement les mêmes qu'à 20, 30 ou 40. L'existence reste délicieuse à ceux qui la chérissent, odieuse à ceux qui la maudissent. Et l'on peut passer d'une position à une autre dans une même période, alterner du désespoir à l'effusion. La vie, à tout âge, est un combat permanent entre la ferveur et la fatigue. il n'y a pas aucun sens à l'aventure humaine, juste une absurde et magnifique offrande.
"Je viens je ne sais d'où
Je suis je ne sais qui
Je meurs je ne sais quand
Je vais je ne sais où
Je m'étonne d'être aussi joyeux"
(Martinus von Biberach, clerc allemand, XVI° siècle)

(Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio)
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Cinquante ans. C'est l'âge charnière où l'on n'est plus tout à fait jeune, mais pas complètement vieux. C'est l'âge entre deux rives. L'âge de la sagesse, mais aussi l'âge qui nous permet, à l'heure actuelle et grâce à l'espérance de vie en constante augmentation, de prendre un nouveau départ et de ne pas se complaire ni de se déprimer dans cette phase de la vie.

C'est ce qu'a analysé avec brio Pascal Bruckner dans cet essai. Il va donner la part belle à d'importantes questions relatives à cette tranche d'âge. Finalement, qu'est-ce qui revêt le plus d'importance ? Vivre longtemps ou intensément ? Se complaire dans un quotidien bien établi ou avoir la capacité de se refaire, tant sur le plan sentimental que sur le plan laboral ?

Ce texte est passionnant. L'auteur a parsemé son récit de réflexions très pertinentes mais surtout, j'ai ressenti beaucoup de personnalité dans ses propos. En effet, ils lui sont propres et j'ai eu la sensation qu'il nous parlait de ce qu'il ressentait vraiment. C'est très appréciable, puisque parfois, j'ai tendance à trouver les essais trop impersonnels.

La plume est abordable pour tous. D'un style clair et concis, Pascal Bruckner va nous livrer ses pensées sur un sujet délicat à traiter. Il le fait avec beaucoup de brio, se servant de son expérience personnelle. Peu importe la tranche d'âge dans laquelle se trouve le lecteur, il ne pourra qu'être intéressé.

Un essai très réussi sur la cinquantaine, cette tranche d'âge charnière qui amène beaucoup de questionnements, de remises en question. L'auteur parle clairement, nous donne les clés nécessaires pour comprendre où il veut en venir. C'est réussi et passionnant.

Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Prendre un thé avec Pascal Bruckner.
Discuter du monde, de la vie.
Se réjouir d'une pensée pleine de douceur et d'allant.
S'aventurer sur le chemin d'un art de vivre revigorant et empreint de lumière.

Quelle chance nous avons
En un siècle, nous avons gagné 20 à 30 ans d'espérance de vie….mais ce gain « n'est qu'une donnée statistique, nullement une garantie personnelle ».
Alors que faire de ce temps offert, de ce cadeau parfois empoisonné par la maladie ?
Dans « Une Brève Eternité », le penseur nous invite à considérer notre vie comme une création permanente.


Pascal Bruckner nous propose de « renoncer au renoncement », de rester dans la dynamique du désir, de renaître sans cesse – parce que « nous sommes faits de petits aujourd'huis », parce que « la chair n'est pas triste, et que [ nous n'aurons ] jamais lu tous les livres », parce qu'il faut cultiver l'enfantin en nous – toujours.
Observer, explorer, s'émerveiller.
Etre en mouvement – selon ses capacités, malgré la vérité du corps, malgré son vieillissement.
Accepter le réel, et lui demander plus.
« Aimer, célébrer, servir »


La force de cet essai est de ne pas uniquement s'adresser aux quinquas en quête de sens et d'Eté Indien.
Pascal Bruckner dit à chacun de nous – qu'importe notre âge – l'importance du lien entre les générations, l'importance de ne pas « glisser dans le monde d'hier », l'importance de « célébrer la splendeur du monde », de « vivre au-dessus de nos moyens physiques », d' éprouver - chaque matin - de la gratitude… « rien ne nous était dû ».

Merci à Babelio et au Livre de Poche pour l'envoi de ce livre riche et stimulant. J'ai adoré !
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critiques presse (1)
Lexpress
11 septembre 2019
L'essayiste Pascal Bruckner publie une méditation philosophique et personnelle tout en élégance sur l'art d'accommoder la vieillesse.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Les défroqués du jeunisme

Dans son livre autobiographique, Le Monde d'hier (1942), Stefan Zweig raconte comment à la fin du XIXºsiècle, à Vienne, dans l'Empire austro-hongrois, régi par un souverain de 70 ans, entouré de ministres chevrotants, l'opinion tenait la jeunesse en suspicion. Malheur à qui avait gardé une allure puérile: il ne trouvait pas d'emploi et la nomination de Gustav Mahler à 37 ans au poste de directeur de l'Opéra impérial fut une exception scandaleuse.
Être jeune constituait alors une entrave à toutes les carrières. Il fallait pour les ambitieux paraître plus âgés, commencer à se vieillir dès l'adolescence: hâter la croissance de la barbe en se rasant tous les jours, charger son nez de lunettes à monture d'or, afficher des cols empesés, s'engoncer dans des habits rigides, s'imposer le port d'une longue redingote noire et, si possible, afficher un début d'embonpoint, gage de sérieux. Endosser dès 20 ans le costume de la vieillesse était la condition sine qua non de la réussite.
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Nous enrobons nos moindres actes, projets d’un tissu narratif et poétique qui les magnifie. La bougeotte et le romanesque : ces maladies de l’adolescence sont de celles qui nous accompagnent la vie entière. Jusqu’au terme, nous rêvons que nos existences aient la consistance d’une fiction. La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire.
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Du romantisme et de sa haine du conforme datent deux choses : le rêve d’immortalité a été remplacé par celui de la postérité, reconnaissance tardive des artistes maudits, lequel est éclipsé de nos jours par la notoriété, à savoir la dilatation de soi sur tous les réseaux et médias comme ego visible et flottant.
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Depuis l’enfance , nous n'apprenons qu'une chose: le prix hors de prix de l'existence. Nous restons des êtres en transit, perdus sur un sentier obscur et qui tentent de s'éclairer à la lumière de la raison et de la beauté. On ne reste libre qu'en s'immergeant parmi les autres, frère, ami, camarade, parent, toujours curieux, jamais résigné. Nous perdrons notre enveloppe corporelle, disparaîtrons dans le flux, redeviendrons cendres. Et alors? Nous n'avons jamais été que de passage, fragment d'un tout qui nous dépasse. Réjouissons-nous d'avoir duré et de pouvoir encore bénéficier des bontés du monde.
Au soir de notre vie, si heureuse ou douloureuse fût-elle, nous mesurons la chance qui nous a été donnée. Nous avons été simultanément blessés et comblés. Beaucoup de nos prières n'ont pas été entendues: d'autres, que nous n'avions pas formulées , ont été exaucées au centuple. Nous avons traversé des cauchemars et reçu des trésors. L'existence a pu être cruelle autant que capiteuse et opulente.
Le seul mot que nous devrions prononcer chaque matin, en reconnaissance du cadeau qui nous a été fait, c'est : Merci! Rien ne nous était dû.
Merci pour cette grâce insensée.
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Quelles sont nos raisons de vivre à 50, 60, ou 70 ans ? Exactement les mêmes qu'à 20, 30 ou 40. L'existence reste délicieuse à ceux qui la chérissent, odieuse à ceux qui la maudissent. Et l'on peut passer d'une position à une autre dans une même période, alterner du désespoir à l'effusion. La vie, à tout âge, est un combat permanent entre la ferveur et la fatigue. il n'y a pas aucun sens à l'aventure humaine, juste une absurde et magnifique offrande.
"Je viens je ne sais d'où
Je suis je ne sais qui
Je meurs je ne sais quand
Je vais je ne sais où
Je m'étonne d'être aussi joyeux"
(Martinus von Biberach, clerc allemand, XVI° siècle)
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Au programme :
• Recherche bien-être éperdument On revit quelques uns des meilleurs moments de l'émission où il a été beaucoup question de santé et de bien-être avec notamment les conseils avertis de philosophes, de sociologues, Raphaël Enthoven, Pascal Bruckner, Christophe André, Perla Servan-Schreiber mais aussi ceux de Michel Cymès.

• Très chers parents Des artistes qui rendent hommages à leurs parents, Daniel Guichard, Michel Denisot, Salvator Adamo, Catherine Frot, Bernard Hinault, Elie Semoune... ou qui sont devenus parents et que cette nouvelle responsabilité a inspiré Jamel Debbouze, Daniel Auteuil, Gérard Jugnot et son fils Arthur, Matt Pokora, Miou-Miou et Manu Payet se sont confiés
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