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Franck Buchy (Autre)
EAN : 9782361572709
242 pages
Editions Transboréal (28/05/2020)
4/5   3 notes
Résumé :
Seul et à pied, Franck Buchy a traversé les Vosges du nord au sud, exactement sur l’ancienne frontière franco-allemande de 1871 à 1918, aujourd’hui ligne intérieure reliant l’Alsace au reste du pays. Personne ne l’avait fait avant lui. Forçant les obstacles du paysage, au fond de ravins ou en équilibre sur la « ligne bleue » chère à Jules Ferry, il interroge cette frontière au cœur d’une Europe saisie par les nationalismes un siècle après la fin de la Grande Guerre.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un très bel ouvrage et une belle réflexion pour un parcours atypique le long de l'ancienne frontière franco-allemande, jusqu'en 1918, au coeur des Vosges. L'écriture est recherchée et possède un rythme très agréable, scandé, comme les pas du randonneur, de façon qu'on a l'impression de marcher avec Franck Buchy.

L'auteur ne se contente pas de décrire son parcours, il donne aussi des éléments d'histoire, l'architecture, de botanique ou de géographie. Il cite avec bonheur des auteurs comme que Elisée Reclus ou Henry David Thoreau. C'est moins la logistique des hébergements, des repas, la fatigue qui sont mis en exergue qu'une réflexion sur le sens des frontières, l'idée de la nation aujourd'hui et une critique de nos vies trop mouvementés et vide de sens.

C'est un éloge à la lenteur, à un changement de regard et de rythme. Une invitation aussi à trouver son chemin.

Seul petite critique de l'ouvrage toutefois, régulièrement l'auteur fait de petites remarques un peu gratuite, sans trop argumenter. Par exemple il blâme gentiment ceux qui suivent le GR5 ou ses variantes, les pèlerins et d'une façon général les « sentiers battus », balisés. Quand il s'en prend aux motards ou aux joueurs de Loto hagard des bistrot, dans le contexte, on peut comprendre, mais pourquoi un parcours en dehors des sentiers battus serait-il plus valable qu'une randonnée au long cours ? Je ne penses pas qu'on puisse vraiment hiérarchisé les sentiers – ni même la durée de la marche avec ou sans compagnon - , un marcheur reste un marcheur, sentier balisé ou non c'est à lui de trouver son chemin et celui qui lui correspond le mieux. Marcher c'est quand même mieux que prendre l'avion note toutefois l'auteur. La ligne qu'à suivi l'auteur même si elle n'est pas fléché par Le Club Vosgien est toutefois arbitraire, et il suit plus de 4000 bornes dont la ligne est localisé par l'auteur sur des cartes IGN donc quelques part c'est aussi un sentier balisé.

Même s'il en parle peu et qu'il reste modeste sur ce qu'il a parcouru, on ressent vraiment la difficulté de Franck Buchy dans sa pérégrination avec les éléments naturels, que ce soit la pluie, les branches, les fossés, les pentes raides, on sent que l'auteur fait son chemin de croix, volontairement seul, nu avec lui même le soir à l'hôtel – ou en bivouac - et qu'il y a quelque chose de spirituel derrière ce chemin.

Un ouvrage à découvrir, dans la lignée des meilleurs ouvrage du genre. Une très belle réflexion sur le sens de la vie et une invitation à découvrir de nouveaux chemins et la nature proche de chez nous.
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Retour sur une expérience mêlant le sport à l'histoire mais aussi l'économie au social.
Franck Buchy s'est mis en tête de parcourir, seul et à pied, la ligne administrative qui fait la frontière entre l'Alsace et la France de l'intérieur comme on le dit sur le versant oriental des Vosges. Quitte à s'éloigner des sentiers de Grande randonnée, quitte à s'écarter de lieux emblématiques ou touristiques.
L'essentiel n'est pas là. Dans ses carnets de notes, le journaliste recueille milles et unes observations pour finir par un tableau intime et un portrait d'une région complexe traversée par l'histoire et les drames.
A force de marche solitaire sur un fil frontière, Franck Buchy révèle ses propres lignes de forces tout comme celles d'un massif lisière. Les milliers de bornes découvertes tout au long de périple sont autant de repères dans une histoire sinueuse. Il en reste une fascination intemporelle des hommes pour la forêt et la fragilité de frontières tracées par une administration sourde à toutes géographies qu'elles soient physique, économique ou sociale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
p. 236 les finistères attirent les mortels parce que le néant permet d’inventer et de conquérir l’imaginaire. L’insondable donne au vertige une raison d’être qui rassure. Il projette la mort au-delà de l’horizon terrestre. Comment expliquer sinon la fascination de l’humanité pour les couchers de soleils, les déserts, les mers, l’aviation, les jetées, les plages, les observatoires astronomiques, les canopées urbaines et forestières. La frontière, c’est la fuite à perte de vue assurée.
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Les confins empêchent tout retranchement. Dans un pays qui a introduit le principe de précaution dans sa Constitution, les bouts du monde lui rappelleraient à chaque seconde que l'inconfort a davantage de vertus prophylactiques que la paresse prudentielle. (p53)
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p.30 L’isolement exacerbe la peur de l’homme et des animaux sauvages. Au fond des bois, comme au milieu des lotissements sans âmes, les deux dangers ne font qu’un : le surmoi s’affaisse derrière les rangées de thuyas ou des claustras. A défaut d’apprivoiser les fantasmes et les mythologies sociales, on s’enferme et son s’équipe de fusil.
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Le sauvage est un antidote puissant et insoupçonné à la misanthropie sans pour autant nourrir la béatitude : l'isolement ressuscite l'altérité parce que les arbres, le gibier, les herbes, les insectes et nos semblables finissent par y devenir des cousins bien trop proches pour les ignorer désormais (p210).
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p.241 « toutes ces frontières ne sont que des lignes artificielles imposées par la violence, la guerre, l’astuce des rois et sanctionnée par couardises des peuples » Elisée Reclus
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