Cendrars a commencé poète, avant de s'attaquer aux romans plus ou moins autobiographiques, reportages et expériences cinématographiques, pour ne parler que de sa création littéraire!
Dans les textes de
Au Coeur du Monde, on perçoit déjà clairement ces différentes formes d'écriture par la lecture de ces textes poétiques très libres - je me suis demandé à quel point il retouchait ces textes par la suite, car il paraissent si spontanés - .
Au Coeur du Monde se lit, ou peut se lire, comme un récit de voyage; les
poèmes se suivent.
Cendrars y évoque avec détails son départ du Havre pour le Brésil, Rio de Janeiro, en bateau. Chaque texte, relativement court, est comme un regard sur un port ou un paysage, une vision fugitive d'une ville ou d'un paysage intemporels, l'océan lorsque la nuit tombe, des hommes qui travaillent. Les mots sont comme jetés sur la feuille sur l'instant du regard, jeté du pont du bateau.
Le Brésil. Chaque plante, les montagnes, les Sud-Américaines, les constructions, tout y est détaillé en si peu de mots mais tellement de richesse, qu'on est bien ici dans un reportage poétique!
Cendrars traverse le monde, non, plonge
au coeur du monde, l'universel, les nationalités, couleurs et peuples confondus, et il y plonge avec un amour gourmand de toute cette diversité.
Au Coeur du monde est suivi de
poèmes variés, de très courts sur la première guerre mondiale, un Hommage à
Apollinaire, décédé en 1918 de la grippe espagnole, et enfin un extrait retrouvé de
Au Coeur du Monde, sensible, saisissant.
Je suis heureuse d'avoir retrouvé
Cendrars avec ce recueil, et d'avoir voyagé ainsi avec lui au fil de l'eau.
Lu dans le cadre du Challenge Poésie et du Challenge Récit de Voyage