AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070300624
125 pages
Gallimard (28/02/1968)
3.97/5   59 notes
Résumé :
Au cœur du monde rassemble les poésies suivantes de Blaise Cendrars, alias Frédéric Sauser :
- Au cœur du monde, Feuilles de routes, Sud-Américaines, Poèmes divers (Poésies complètes : 1924-1929).
Que lire après Au coeur du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cendrars a commencé poète, avant de s'attaquer aux romans plus ou moins autobiographiques, reportages et expériences cinématographiques, pour ne parler que de sa création littéraire!
Dans les textes de Au Coeur du Monde, on perçoit déjà clairement ces différentes formes d'écriture par la lecture de ces textes poétiques très libres - je me suis demandé à quel point il retouchait ces textes par la suite, car il paraissent si spontanés - . Au Coeur du Monde se lit, ou peut se lire, comme un récit de voyage; les poèmes se suivent. Cendrars y évoque avec détails son départ du Havre pour le Brésil, Rio de Janeiro, en bateau. Chaque texte, relativement court, est comme un regard sur un port ou un paysage, une vision fugitive d'une ville ou d'un paysage intemporels, l'océan lorsque la nuit tombe, des hommes qui travaillent. Les mots sont comme jetés sur la feuille sur l'instant du regard, jeté du pont du bateau.
Le Brésil. Chaque plante, les montagnes, les Sud-Américaines, les constructions, tout y est détaillé en si peu de mots mais tellement de richesse, qu'on est bien ici dans un reportage poétique!
Cendrars traverse le monde, non, plonge au coeur du monde, l'universel, les nationalités, couleurs et peuples confondus, et il y plonge avec un amour gourmand de toute cette diversité.

Au Coeur du monde est suivi de poèmes variés, de très courts sur la première guerre mondiale, un Hommage à Apollinaire, décédé en 1918 de la grippe espagnole, et enfin un extrait retrouvé de Au Coeur du Monde, sensible, saisissant.
Je suis heureuse d'avoir retrouvé Cendrars avec ce recueil, et d'avoir voyagé ainsi avec lui au fil de l'eau.

Lu dans le cadre du Challenge Poésie et du Challenge Récit de Voyage
Commenter  J’apprécie          380
Ce splendide recueil de Blaise Cendrars, se lit avant tout comme un carnet de voyage poétique.
Mais attention. . .
Journal de route un peu fou. . .
Tel un train lancé à pleine vitesse, traversant des paysages naturels et urbains variés, sublimes, étranges, l'auteur nous balade aux quatre coins de la planète. Randonnée atypique, invitant le lecteur, à s'imprégner de ce road trip intercontinental, comme si c'était lui, le protagoniste central du récit.
Car à la différence d'autres poètes, Cendrars est plus un poète romancier, qu'un simple versificateur de génie. Préférant la petite histoire dans l'histoire, il n'hésite pas à broder un peu, avec des situations et des lieux parfois imaginaires, le poète se faisant conteur, à la plus grande joie des amoureux d'onirisme voyageur.
Ce recueil s'apparente parfois à une bande dessinée de Corto Maltese emmenant les lecteurs dans des aventures poétiques pittoresques, mais toujours chargées d'émotion, de sensibilité et d'amour pour les lieux, les ambiances ou les gens. Cendrars avec ses poèmes au long cours, vécus ou idéalisés, fait la synthèse entre les écrivains voyageurs du 19éme siècle, comme Kipling et les journalistes reporters du 20éme comme Albert Londres ou Joseph Kessel.
Commenter  J’apprécie          223
N° 1448 Mars 2020.

Au coeur du monde précédé de « Feuilles de route sud-Américaines – poèmes divers »– Blaise Cendrars – Gallimard.

Ce recueil divisé en quatre parties inégales comporte des poèmes écrits entre 1924 et 1929 par Blaise Cendrars (1887-1961), de son vrai nom Frédéric Sauser, publiés plus tardivement.
L'auteur est en lui-même un paradoxe, en opposition avec l'image traditionnelle du poète. C'est un aventurier, un bourlingueur qui ne peut demeurer longtemps à la même place et rester assis à une table en attendant l'inspiration ne correspond pas du tout à son caractère. Il est pourtant un grand écrivain, né pour voyager, qui cultive sa spontanéité et dont l'écriture sans fioriture ressemble a sa manière de vivre. Très jeune déjà, il a répondu à l'appel du voyage, de l'inconnu et bien avant d'écrire, il exerce sans le moindre diplôme de nombreux métiers qui lui font parcourir l'Europe, la Russie et l'Amérique du Nord, rencontrer un nombre impressionnant de personnages et devenir un découvreur de jeunes peintres alors inconnus à propos de qui il émet de pertinentes remarques. Dans ses bagages il y a toujours des poèmes. Quand il choisit l'écriture, il a à ce sujet des idées bien arrêtées et scandalise Apollinaire en lui déclarant que la poésie doit être libérée de toutes contraintes prosodiques, célébrer « la vie moderne » et créer un langage nouveau. D'ailleurs ce recueil se caractérise, entre autre, par une absence de ponctuation et on sait qu'Apollinaire, quand il publiera « Alcools » s'inspirera de ce détail en gommant lui-même ces signes. Une amitié autour de l'écriture puis une opposition naquirent entre ces deux poètes, qui eut au moins l'avantage d'enrichir la palette de chacun d'eux et de transformer la poésie. Grâce à eux on n'écrira plus comme avant ! La Grande Guerre va lui donner l'occasion, à lui qui est de nationalité suisse, de s'engager pour la France dans la Légion Étrangère, d‘y avoir une conduite héroïque, puis, amputé de l'avant-bras droit, d'être réformé et décoré. On ne retrouvera lors du deuxième conflit comme correspondant de guerre .

Feuilles de route date de 1924. C'est son dernier recueil de poèmes. Ensuite il se consacrera au roman, au journalisme... Ce sont des textes emprunts d'une grande liberté d'écriture où il se moque des règles classiques pour ne privilégier que les images, les sons, les impressions, les remarques. Cela fonctionne comme un compte-rendu de voyage. Il quitte Paris, seul, par le train, arrive au Havre, destination le Brésil. Il évoque les escales, La Rochelle, le Portugal, Dakar, un point au milieu de l'océan donné par l'oeil d'un sextant. Il dit simplement ce qu'il voit et entend à bord ou à l'escale, les « lettres-océan » qu'il reçoit, la beauté des femmes noires, les ciels, les poissons-volants, le passage de la ligne… Puis ce sera la terre, la piste, les découvertes. Et bien sûr il écrit parce qu'il n'y a rien de tel que le voyage pour solliciter les cinq sens et titiller la plume. Il est tout entier dans son parcours, en goûte les moindres instants, à propos de rien, d'un petit détail anodin.Il veut être un témoin qui vit intensément et explore à sa sa manière les thèmes éternels que sont l'amour, la liberté, la pitié devant la misère ...
Avec « Poèmes divers » il évoque la guerre, la Grande, rend hommage à Apollinaire et il retrouve Paris dans « Au coeur du monde »mais toujours en solitaire et quelque peu désabusé à cause de ce conflit, des bombardements, des sirènes et de sa jeunesse enfuie…

Dans ces temps de longs confinements où la lecture reprend ses droits , chez moi Cendrars est toujours le bienvenu.


©Hervé Gautier mhttp:// hervegautier.e-monsite.com
Commenter  J’apprécie          110
C'est là un auteur qui m'attirait depuis longtemps, et j'ai eu l'occasion d'attaquer son oeuvres par ses poésies. Elles m'ont ainsi beaucoup plu, véritable invitation au voyage. L'oeuvre se laisse lire très facilement, de manière très agréable. Les poèmes sont courts, concis comme je les aime, tout l'ouvrage est ainsi empreint de cette fulgurance, de cette vivacité. Pourtant, sous cette apparente simplicité se cache un grand talent. On est portés par les vagues, on découvre les paysages au gré de la plume du poète. Celui-ci retranscrit très bien les atmosphères indolentes, la moiteur de l'Amérique du Sud. Les poèmes m'ayant le plus plu sont ceux qui traitent directement de la nature, du voyage j'ai moins apprécié ceux concernant la vie sur le bateau, les passagers.
C'est avec plaisir que je me re-plongerai dans l'oeuvre de l'écrivain, notamment dans ses romans.

Lien : http://lantredemesreves.blog..
Commenter  J’apprécie          222
Plus un carnet de bord où Cendrars jette ses idées telles qu'elle lui viennent à l'esprit que de la poésie à proprement parler. J'y au trouvé quelques perles mais je n'ai pas été transportée comme avec la prose du transsibérien ou Bourlinguer. Peut-être en attendais-je trop?
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ce ciel de Paris est plus pur qu'un ciel d'hiver lucide de froid
Jamais je ne vis de nuits plus sidérales et plus touffues
que ce printemps
Où les arbres des boulevards sont comme les ombres du ciel,
Frondaisons dans les rivières mêlées aux oreilles d'éléphant,
Feuilles de platanes, lourds marronniers.

Un nénuphar sur la Seine, c'est la lune au fil de l'eau
La Voie Lactée dans le ciel se pâme sur Paris et l'étreint
Folle et nue et renversée, sa bouche suce Notre-Dame.
La Grande Ourse et la Petite Ourse grognent autour de Saint-Merry.
Ma main coupée brille au ciel dans la constellation
d'Orion.

Extrait de "Au coeur du monde - fragment retrouvé"
Commenter  J’apprécie          388
Trouées

Echappées sur la mer
Chutes d'eau
Arbres chevelus moussus
Lourdes feuilles caoutchoutées luisantes
Un vernis de soleil
Une chaleur bien astiquée
Reluisance
Je n'écoute plus la conversation animée de mes amis qui se partagent les nouvelles que j'ai apportées de Paris
Des deux côtés du train toute proche ou alors de l'autre côté de la vallée lointaine
La forêt est là et me regarde et m'inquiète et m'attire comme le masque d'une momie
Je regarde
Pas l'ombre d'un oeil
Commenter  J’apprécie          290
ORION

C'est mon étoile
Elle a la forme d'une main
C'est ma main montée au ciel
Durant toute la guerre je voyais Orion par un créneau
Quand les Zeppelins venaient bombarder Paris ils venaient
toujours d'Orion
Aujourd'hui je l'ai au-dessus de ma tête
Le grand mât perce la paume de cette main qui doit souffrir
Comme ma main coupée me fait souffrir percée qu'elle est par
un dard continuel
Commenter  J’apprécie          336
COUCHERS DE SOLEIL

Tout le monde parle des couchers de soleil
Tous les voyageurs sont d'accord pour parler des couchers de
soleil dans ces parages
Il y a plein de bouquins où l'on ne décrit que les couchers de soleil
Les couchers de soleil des tropiques
Oui c'est vrai c'est splendide
Mais je préfère de beaucoup les levers de soleil
L'aube
Je n'en rate pas une
Je suis toujours sur le pont
A poils
Et je suis toujours seul à les admirer
Mais je ne vais pas décrire les aubes
Je vais les garder pour moi tout seul
Commenter  J’apprécie          242
Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

(...)

Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t-en

(...)

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t'aime

(Extrait de "Tu es plus belle que le ciel et la mer")
Commenter  J’apprécie          220

Videos de Blaise Cendrars (73) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blaise Cendrars
Interview de : Pierre Corbucci pour son livre : LA DISPARITION D'ARISTOTELES SARR
paru le 18 janvier 2024
Résumé du livre : Un roman aux accents tragiques qui entraîne le lecteur au coeur de la forêt amazonienne dans le combat qui oppose l'humain à la nature.
Amérique du Sud, années 1920. Lieutenant du génie, Aristoteles Sarr est chargé d'aménager une piste d'atterrissage au coeur de la forêt amazonienne. le survol de cette zone jamais cartographiée doit permettre de prolonger le chemin de fer. Convaincu du bien-fondé de sa mission, le jeune lieutenant n'a pas conscience que la jungle est animée d'une vie propre, que ses ténèbres fourmillent de dangers, et qu'à vouloir dominer la nature, on a tôt fait de s'en attirer les foudres. Aux abords de l'extravagant palais de la Huanca, dernière enclave humaine avant l'inconnu, d'étranges disparitions se multiplient.
Un roman picaresque aux mille nuances de vert, aussi puissant qu'une tragédie antique.
Bio de l'auteur : Pierre Corbucci est né en 1973. Après une enfance varoise, il étudie et enseigne l'histoire et la géographie avant de mettre sa plume au service de diverses agences de communication. Esprit curieux, mélomane avisé, voyageur alerte, il est toujours à l'affût de nouvelles histoires. Son goût marqué pour les littératures d'Amérique latine et le roman d'aventures lui donne envie d'explorer de nouveaux horizons littéraires. Fervent admirateur de Blaise Cendrars et de Gabriel García Márquez, il entraîne ses lecteurs aux confins de la jungle amazonienne à travers ce second roman.
+ Lire la suite
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (208) Voir plus



Quiz Voir plus

Cendrars

Quel est le vrai nom de Cendrars ?

Frédéric Louis Sauser
Freddy Sausey
Jack Lee
Diogène

16 questions
112 lecteurs ont répondu
Thème : Blaise CendrarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..