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Le poème de Julien Cendres ne fait que quelques pages et pourtant il fait l'objet de ce livre intitulé "À la splendeur abandonné suivi de la censure, conversation avec Marguerite Duras". Pourquoi? Parce qu'il a défrayé la chronique à la fin des années 80 ayant été censuré et son auteur brutalement arrêté. À l'époque, 27 journalistes et écrivains ont signé une pétition de soutien à Julien Cendres mis en garde à vue et perquisitionné. On trouve donc dans ce recueil, outre une préface de Dominique Noguez, des réactions de soutien. Il s'agit de textes courts pour la liberté d'expression et à ce titre ils sont louables. On y trouve également un extrait d'un colloque sur la littérature érotique. Car si le poème de Julien Cendres a été censuré c'est parce qu'il est accusé de pornographie et d'attentat à la morale. Pourtant, si le poète utilise des mots crus comme sa queue, ses couilles ou son foutre en évoquant des fantasmes, le plus choquant c’est qu’il utilise le mot «enfant». Est-ce de la pédophilie ? Je ne crois pas car ce texte reste un poème même si "A la splendeur abandonné" ne me touche pas du tout. D'ailleurs, il parait (je ne l’ai pas vérifié) que le scénario du film réalisé par Edward Porembny autour du texte de Julien Cendres, intitulé « Victor Victor » donne une interprétation imagée du texte qui n'a rien d'équivoque. Ce qui m'a interpellée dans ce livre, c'est la transcription de l'entretien téléphonique avec Marguerite Duras. Julien Cendres souhaitait la remercier pour son soutien et on assiste à une conversation surréaliste. À l'époque elle avait plus de 70 ans et n'était pas en bonne santé. Au téléphone, elle est complètement à l'ouest et ne se souvient pas d'avoir soutenu quiconque. Elle ne comprend même pas qui est à l'appareil. Ça ressemble à de la moquerie ce qui ne me plait pas mais comme elle avait le sens de l'humour, elle aurait pu rire de cette situation si elle avait eu l'occasion de lire ce texte. Lu en avril 2019 + Lire la suite |