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EAN : 9782070268931
Gallimard (26/08/1970)
4.53/5   34 notes
Résumé :
Sous ce titre qui claque comme un drapeau, voici le grand roman de la Commune, l'histoire de Paris assiégé puis de Paris insurgé, l'amour fou de Florent et de Marthe dans ce tourbillon de l'Histoire, raconté par Florent Rastel venu rejoindre les habitants de l'impasse du Guet à Belleville un jour d'août 1870.
Un des sommets de l'œuvre de Jean-Pierre Chabrol.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Paris assiégé, Paris insurgé...

J'ai eu ma période "Histoire" concernant la Commune de Paris.
Une sorte de fascination pour cette insurrection qui suivit la fin de l'Empire de Napoléon III et la défaite de la guerre contre la Prusse de 1870.

Quand on regarde les photos de l'époque, on reste sidéré par les destructions que les combats entre Versaillais et Communards ont fait subir à la capitale: le palais des Tuileries, le Palais de Justice, le Palais Royal, une partie du Louvre, et l'Hôtel de Ville...
Et c'est sans parler des morts dans les deux camps, de la famine intra-muros et des exécutés communards de la Semaine Sanglante.

Comment en est-on arrivé là?
Jean Pierre Chabrol fait oeuvre d'historien avec ce grand roman de la Commune. Avec une documentation impressionnante, une mise en situation des événements dans la narration, une clarté pédagogique, il raconte, explique, ressuscite des figures oubliées, imagine des personnages de fiction, et une histoire d'amour dans la fureur de deux mois de folie.
Sa mise en scène est si précise que je me suis vue chercher réellement la cour immeuble de Belleville où il situe ses "fédérés" et leurs familles, tous portés par cet espoir de liberté.

Un gros roman historique essentiel de plus de 800 pages, publié chez Gallimard en 1970, pour coller au centenaire de l'événement. Excellente initiative d'une nouvelle publication chez Omnibus en 2000 pour ce docu-fiction.
S'il ne fallait retenir qu'un roman sur cette période, c'est celui-là.
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Jean Pierre Chabrol nous narre par le menu l'histoire de « La commune de Paris » en s'appuyant sur « L'histoire de la Commune, de Lissagaray », un classique du genre qui lui sert de trame… Trame complétée par des documents de toutes sortes : la presse de l'époque, le journal de Varlin, les écrits des Blanquistes, et diverses sources biographiques émanant de témoins prestigieux ou "d'illustres anonymes".
Le narrateur, le jeune Florent Rastel – il n'a pas quinze ans - est venu rejoindre avec sa mère et « l'Ancêtre » les habitants de « l'Impasse du Guet » au coeur du Belleville ouvrier, un jour d'août 1870 : les Prussiens approchent et l'armée française a donné l'ordre de quitter la ferme familiale dans les plus brefs délais….
Avec les habitants de l'Impasse du Guet, ils décident de s'offrir un canon ; il s'appellera « Fraternité ». Sauf que le patron de la fonderie ne vend ses canons qu'aux gouvernants. Qu'à cela ne tienne ! Après la collecte des petits sous en bronze, la matière est réunie ; fondeurs et prolétaires s'unissent pour couler l'engin : il ne tuera personne , mais son tonnerre est terrifiant…
Dans le Paris assiégé, puis insurgé, Florent tombe éperdument amoureux de Marthe ; d'un amour conflictuel tant il est fusionnel et exacerbé dans ce Paris engagé dans la plus grande utopie de l'histoire de France.
Pendant la Grande boucherie de 1914, Florent relit son journal et l'annote : vision d'un homme mûr écoeuré par le drame national, et qui à la lueur de l'actualité analyse froidement ses enthousiasmes parfois puérils de l'époque. Sans concession.
Il annotera une dernière fois le manuscrit peu avant la guerre de 1939, au crépuscule de sa vie ; il mourra «à temps », pour ne pas voir les Nazis défiler sous l'Arc de Triomphe. Il porte alors le regard las du vieillard « revenu de tout », qui tente de revivre une dernière fois ce qui fut le sel de toute sa vie : ces glorieux mois passés à la conquête d'un idéal mais aussi, et c'est lié, à la conquête de Marthe, disparue trop tôt dans la tourmente de mai 1871…
Un merveilleux bouquin qui permet une autre lecture - comme c'est souvent le cas chez l'auteur - de « la Commune de Paris ». Un livre fait de tumulte et d'émotions, d'Histoire et d'histoires…Comme seul Jean-Pierre Chabrol pouvait nous l'offrir. Indispensable.
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Jean-Pierre Chabrol , ami de Brassens et de Mac Orlan entre autres est un amoureux du petit peuple . Léo Ferré qui fut lui aussi de ses amis dit de ce livre : lisez-le si vous voulez comprendre ce qu'est l'anarchie . Si c'est lui qui le dit ! Alors laissons nous tenter .
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3 mois de lecture....de belle lecture.Quel roman !!Jean Pierre Chabrol nous écrit une histoire d'amour,de réalisme dans l'histoire de la Commune.Epoustouflant,communeux.
A découvrir vraiment pour qui veut connaître la Commune telle qu'elle devait être....
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'aventure commence demain, tout à l'heure ; la voiture est chargée dans la cour, il ne reste plus qu'à glisser Bijou entre les brancards, pauvre vieux ! je l'entends racler ses fers dans l'écurie qu'il va quitter pour longtemps, toujours peut-être - à son âge ! - il n'arrive pas à dormir lui non plus.
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Au réveil,je m’aperçus que j’avais dormi la main glissée sous le corsage de Marthe,tenant le sein.Autour de nous,on feignait de ne pas l’avoir remarqué.Nous vivions des heures où les gestes intimes et les bonheurs furtifs n’étaient plus objets de sale curiosité,d’indignation ou de sarcasmes.Les fédérés qui nous surprenaient dans cette attitude détournaient la tête avec un sourire heureux de notre amour.La complicité révolutionnaire n’a pas de limites.
Le canon fraternité.p 758
Jean Pierre Chabrol
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Video de Jean-Pierre Chabrol (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Chabrol
21 novembre 2009 :
Mot de l'éditeur :
« Je regrette de ne pas lavoir butée pendant quil en était encore temps. Nul besoin de réfléchir ni délaborer le crime parfait. Plus cest gros mieux ça passe.

Elle faisait le ménage monsieur le commissaire. Elle a dû glisser sur le carrelage quelle venait dastiquer. On pouvait lui reprocher bien des choses, mais une vraie petite fée du logis, une maîtresse-femme. Quest-ce qui sest passé? on ne le saura jamais. Mauvais contrôle du pied dappui, fort justement monsieur le commissaire, le coup du lapin. La faute à pas de chance, encore une fois.

Jaurai dû lui mettre un grand coup derrière sa gueule alors que tout le monde ignorait encore notre différent. Les Boulard ? Un exemple pour tous les couples modernes. Jamais un mot plus haut que lautre, aimables avec les voisins, bonjour et bonsoir. Jaurai utilisé le cendrier en granit de Bénodet. Jaurai pris mon élan, de toutes mes forces et de toute ma rage, pour la frapper à larrière de son crâne vide. Plus tard, bien plus tard, jaurai appelé le SAMU. Oui, ça a dû se passer il ny a pas bien longtemps docteur. Mais jétais en train de bricoler dans le garage, je nai rien entendu parce je perçais des trous dans de la tôle. Cest que je construis un cabanon pour abriter les outils de jardin. Ce nest pas que jai beaucoup de terrain, mais ça me détend de pratiquer lart potager. Et puis, cest pas les légumes quon trouve dans le commerce. Des saveurs et des parfums incomparables. Ah oui, ma femme. Quand jai constaté, il devait déjà être trop tard. Enfin, je ne suis pas médecin. Je ne peux pas juger, mais elle était très pâle. Quest-ce que vous en pensez docteur?

Lélectrocution à la machine à laver, cest pas mal non plus. Combien de femmes disparaissent chaque année alors quelles accomplissaient leurs tâches domestiques? Elle avait grand soif, mais elle avait la manie de stocker les produits pour déboucher les cabinets dans des bouteilles deau minérale. Elle faisait les vitres au troisième étage un jour de grand vent. Elle préférait le bain à la douche, pourtant elle sétait toujours refusée à apprendre à nager. Elle avait la manie de garder près delle une bougie pour la sieste.

Ca fait trois lignes, dans les journaux, à la page des faits divers. Personne ne sen émeut. Sinon les proches, évidemment, car le plus dur cest toujours pour ceux qui restent.
elle est tombée à la renverse, sa tête a porté contre le rond des chiottes. Une belle mort, elle ne sest pas vue partir. Exactement, comme vous dites »

Lorsquil écrit, lorsquil se laisse porter par le jaillissement des mots, Serge le Vaillant ne manque pas de soumettre ses textes à lépreuve du « gueuloir » de Flaubert, de les lire à haute voix pour mieux les fignoler. Ancien capitaine au long cours, grand homme de radio, grand chef dorchestre des nuits de France Inter, cet orpailleur de la langue française, quelle soit verte ou noire, est un magicien. Il na pas seulement le talent de conteur dun Gérard Sire ou dun Jean-Pierre Chabrol. le culte des mots ciselés, des mots torchés, la faconde dune prose féconde, le sens de lorgie verbale.
Ses textes ont le verbe acide et tendre, le verbe au goût de pomme dApi, celui qui baptise et qui tue, qui bénit et qui excommunie, qui conjure et qui absout, qui enfante et qui explose, qui hurle et qui chuchote, qui pleure et qui pavoise. Serge Levaillant appartient à la lignée des Rabelais, des Villon, des Rostand, et plus près de nous des Céline, Léon Bloy, Auguste le Breton , Albert Simonin, Francis Blanche, Alphonse Boudard, Michel Audiard, et autres Frédéric Dard. Il est un magicien, un orpailleur de la langue, quelle soit verte ou noire, ciselée ou torchée : avec lui les mots croustillent. Ils mordent, ils aboient, ils cajolent. Ils sont tour à tour tendres et cruels, nourris de vinaigre et de miel, de gifles et de caresses. Ils décapent. Ils émeuvent. Ils déchaînent des crises de rires et de jubilation. Ils touchent à la fois nos coeurs et nos zygomatiques.
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