Mark Spencer est un détective de l'Agence "Recherches Internationales" du bureau de New-York. Il débarque à Cranville, un bled plutôt pouilleux, pour se mettre au service de Lewes Wolf, homme d'affaires puissant de la ville qui le charge de retrouver 3 jeunes filles qui ont disparu. Wolf pense que résoudre cette affaire lui permettra d'accéder à la mairie et de battre ses concurrents que sont Rube Starkey, le malfrat local, soutenu par Macey, le chef corrompu de la police et Max Esslinger, l'entrepreneur de pompes Funèbres qui a engagé Audrey Sheridan, la détective inexpérimentée du patelin.
Aidé de Marion French, une jeune vendeuse de passage comme lui dans la ville, de deux journalistes de la Gazette du pays et de Ted Esslinger qui connaissait les jeunes disparues, Spencer se lance dans l'enquête. Alors qu'une nouvelle jeune fille est enlevée, le privé progresse dans ses recherches entre un magasin de photos, les locaux du journal, l'agence d'Audrey et le cimetière du coin. Mais les bagarres s'accumulent et les morts s'ajoutent maintenant aux disparues. Spencer se pose la question : cette affaire relève de crimes politiques à but électoral ou de meurtres sordides dictés par d'autres mobiles que le pouvoir et l'argent ?
Pour trouver la réponse au fin mot de l'histoire, il devra mettre en danger celle dont il s'est épris.
James Hadley Chase a publié "
Le requiem des blondes" en 1945 sous le pseudonyme de
Raymond Marshall. C'est son onzième roman et il fait partie de ceux que
Robert Deleuse, biographe et exégète de l'oeuvre chasienne, n'hésite pas à classer parmi les meilleurs sur les 89 romans écrits par l'auteur de "
Pas d'orchidées pour Miss Blandish". A la différence de la plupart de ses autres romans, Chase nous propose une oeuvre dans la veine du polar hard boiled cher à Hammett et Chandler avec un privé bagarreur, ne dédaignant pas boire un verre et un rien macho mais avec deux héroïnes aux antipodes des garces et des femmes fatales qui sévissent habituellement dans ce genre en général et que Chase lui-même met en scène souvent dans ses romans.
De nombreux rebondissements qui font progresser l'intrigue ponctuent le récit à la première personne et lui donne un rythme soutenu qui entraîne le lecteur à suivre avec attention les aventures de
Mark Spencer.
Un roman de qualité donc mais venant d'un maître comme
James Hadley Chase pouvait-il en être autrement ? Bon d'accord, je ne suis pas toujours objectif vis à vis de cet auteur que j'adore mais je n'ai vraiment qu'une hâte : lire le suivant et son titre est "
Elles attigent".