1924, en Angleterre.
La jeune et jolie orpheline Anne Beddingfeld se rêve un avenir peuplé d'aventures et de beaux hommes aussi musclés que bronzés. Si sa nature romanesque ne nuit pas à son bon sens et à son pragmatisme so british, la jeune femme n'en demeure pas moins une bleue dans le domaine du crime et c'est donc à l'aveuglette qu'elle se lance à corps perdu dans une enquête bien mystérieuse qui la mènera du métro londonien aux plaines désertiques de l'Afrique du Sud.
A la clé de cet opus très bien construit, pas mal d'action et de rebondissements : meurtres, traversée en paquebot, tentatives d'assassinat, enlèvements, histoire d'amour, révolte politique... autant dire que la Reine du Crime ne laisse aucun répit à son lecteur. Usant de pas mal d'humour et faisant se croiser différents récits, Agatha Christie se plaît à leurrer son héroïne (et nous avec !).
Je pense qu'il est difficile de passer un mauvais moment à la lecture d'un Agatha Christie, celui-ci tient ses promesses, sur ce rythme pressé et direct caractéristique de l'auteur ; un rythme qui me frustre toujours un peu personnellement car les descriptions sont souvent minimalistes et les paysages de l'Afrique mériteraient sans doute quelques développements pour renforcer le dépaysement.
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Challenge AGATHA CHRISTIE
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Avec L'homme au complet marron, publié en 1930, nous faisons la connaissance d' Anne Beddingfeld une jeune orpheline, pas bien riche mais attirée par l'Aventure .. Arrivée à Londres en quête de travail elle assiste à un accident . Un homme trouve une mort accidentelle dans le métro sous ses yeux. L'annonce de la découverte du corps d'une jeune femme dans une villa inoccupée à Marlow va être pour Mle Anne le facteur déclenchant. Elle va mener l'enquête , et ses pas vont la conduire en Afrique du Sud ....
Une fois de plus je me suis laissée captivée par un roman d'Agatha Christie. Guère étonnant allez-vous me dire, je sais je suis un peu inconditionnelle mais que voulez-vous ! Une histoire bien ficelée, des personnages bien croqués, une écriture plaisante pleine d'humour , et de l'aventure encore et toujours. Que demander de plus?
Une aventure "hors les murs", pas dePoirot ni de Marple mais un très bon Agatha Christie ..Bonne lecture
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PROLOGUE
Nadine, la danseuse russe qui avait conquis Paris en coup de vent, revint saluer la dixième fois, rappelée par les applaudissements frénétiques. Ses longs yeux noirs brillèrent dans un sourire, sa bouche écarlate eut une moue hautaine. Les Parisiens enthousiastes continuèrent encore d’applaudir quand le rideau tomba sur les ors, les rouges et les bleus du décor bizarre. Dans un tourbillon de voiles tango et bleuâtres, la danseuse quitta la scène. Un monsieur barbu la reçut dans ses bras. C’était son manager.
— Bravo, ma petite, bravo, cria-t-il. Ce soir, tu t’es surpassée.
Et il lui plaqua sur les joues deux bons gros baisers d’affaires. Nadine accueillit l’hommage avec l’insouciance que donne une longue habitude et passa dans sa loge, où parmi des gerbes de fleurs traînaient de merveilleuses toilettes brodées de dessins futuristes. L’air était lourd d’exotisme et de parfums étranges. Jeanne, l’habilleuse, déversait sur sa maîtresse, en la dévêtant, un torrent de flatteries grossières.
Un petit coup à la porte l’interrompit. Jeanne se leva et revint, une carte à la main.
— Madame reçoit-elle ?
— Faites voir.
La danseuse tendit une main indolente, mais, à la vue du nom gravé sur le vélin : Comte Serge Pavlovitch, une lueur s’alluma au fond de ses prunelles.
— Faites entrer. Le peignoir jaune, Jeanne, et faites vite ! Quand le comte entrera, vous sortirez.
— Bien, Madame.
Jeanne apporta le peignoir, adorable chiffon jaune d’or bordé d’hermine. Nadine s’en enveloppa et s’assit à sa table de toilette, battant de ses longs doigts fins la mesure d’une danse et se souriant dans son miroir.
Le comte, très svelte, très élégant, très pâle, très las, neutre de traits et de langage, un de ces hommes qu’on rencontre à la douzaine et qu’on reconnaîtrait difficilement, sans leurs allures trop maniérées, s’inclina respectueusement sur la main de Nadine.
— Madame, enchanté de vous présenter mes hommages.
C’est tout ce que Jeanne put entendre avant de fermer la porte derrière elle. Dès qu’ils furent en tête à tête, le sourire de Nadine s’évanouit.
— Bien que compatriotes, nous n’allons pas parler russe, hein ? dit-elle.
— Et pour cause ! répliqua son compagnon. Puisque ni vous ni moi n’en savons le premier mot.
D’un commun accord, ils adoptèrent l’anglais. Maintenant que le comte avait abandonné son accent affecté, on ne pouvait douter que ce ne fût sa langue maternelle. Il avait débuté dans la vie comme acteur à transformations dans un music-hall de Londres.
— Vous avez eu un succès formidable, ce soir, fit-il. Tous mes compliments.
— Malgré tout, répondit la danseuse, je suis toujours inquiète. Ma situation n’est plus ce qu’elle était. Je n’ai jamais pu détruire complètement les soupçons nés pendant la guerre. On m’observe et on m’espionne continuellement.
— Mais vous n’avez jamais été accusée d’espionnage ?
— Le patron est trop malin, il a tout prévu.
— Vive le colonel, dit le comte. Qu’est-ce que vous en dites, vous, de sa retraite ? Prendre sa retraite, lui ! Comme un médecin, un plombier ou un boutiquier…
— Ou comme n’importe quel homme d’affaires, termina Nadine. Eh bien, moi, ça ne me surprend pas.
Un homme d’affaires merveilleux, c’est ce que le colonel a toujours été. Il organisait les crimes comme un autre organiserait une usine. Sans se compromettre lui-même, il a conçu et dirigé une série de coups ébouriffants dans toutes les branches de sa «profession». Vols de bijoux, documents forgés, ...
Tout le monde fut très bon pour moi. J'appréciais la bienveillance de mon entourage. Il faut bien le dire, je n'étais pas accablée de chagrin. Mon père ne m'avait jamais aimée, je ne le savais que trop. S'il m'avait aimée, je l'aurais aimé aussi. Non, il n'y avait pas eu de tendresse entre nous, mais nous formions quand même une famille ; je l'avais soigné, j'avais secrètement admiré son érudition immense et son dévouement intransigeant à la science. J'étais peinée de le voir mourir au moment où la vie l'intéressait le plus.
Moi qui rêvais d’aventures, d’amour et de romanesque, j’étais condamnée à la plus morne des existences. La bibliothèque de prêt de notre village était remplie de livres de fiction en lambeaux. Je vivais donc des aventures et des amours de seconde main, et j’allais me coucher la tête pleine de Rhodésiens farouches et taciturnes, d’hommes forts qui abattaient toujours leur adversaire d’« un simple crochet du droit ». Malheureusement, dans mon entourage, aucun homme ne semblait en mesure d’abattre son adversaire d’un simple crochet du droit, ni même en s’y reprenant à plusieurs fois.
- J'ai fouillé dans sa chambre. Et que pensez-vous que j'ai trouvé ? Ceci !
Et Pagett me tendit un rasoir.
- Pourquoi une femme aurait-elle un rasoir ?
Je suppose que Pagett ne lit jamais les annonces dans les journaux de modes. Moi qui les lis, je refusai de considérer le rasoir comme une preuve du sexe masculin de miss Pettigrew.
- Et que dites-vous de ceci, sir Eustace ?
Et il brandit triomphalement une perruque.
- Alors, êtes-vous convaincu que cette Pettigrew est en réalité un homme ?
- On le dirait. J'aurais dû m'en douter rien qu'à ses pieds.
- Êtes-vous sûre de cet homme ?
Un sourire bizarre effleura les lèvres de la danseuse.
- Absolument sûre. Il ne brille pas par l'intelligence, mais on peut se fier à lui.
Elle s'arrêta un instant, puis, sur un ton d'indifférence, ajouta :
- Au fait, c'est mon mari.
Vous connaissez sas doute la Reine du crime Agatha Christie. Peut-être avez-vous même lu certains de ses romans ? Mais que savez-vous de sa vie ? Nous avons réuni ici 6 anecdotes pour vous présenter la face cachée de la vie d'une autrice prolifique, et vous donner envie de la (re)lire.
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