Comme j'en avais été averti par rotsenamrub et Alexandre, il y a une différence flagrante de ton avec Rendez-vous avec Rama…
Après un tout début légèrement scientifique, les 100 premières pages ne sont clairement pas de science-fiction (euh, le traducteur a même utilisé le mot « cassette » à propos d'un enregistrement audio ! alors que cette traduction date de 1992 ? Sans parler de la journaliste dont les consommables mémoires sont des bandes ! On est vraiment très loin des prospectives technologiques auxquelles Clark nous a habitués)… Pourrait-on les qualifier de sociologiques ? je ne suis pas compétent pour le dire, mais on était très loin de la science-fiction, et si les chapitres suivants ont campé les personnages, je dois dire que personnellement la manière dont c'est fait ne m'a pas du tout intéressé: c'était trop long, trop lent, trop inadapté, sans parler de cette tendance à inclure des extraits de poèmes, ce qui n'est pas à mon goût, et surtout - surtout - les insupportables souvenirs, voire souvenirs dans les souvenirs, qui en plus n'apportent absolument rien ni aux personnages ni à l'intrigue… >:(
Vraiment très pénible à lire.
C'est tout juste si quelqu'un a évoqué le fait que le premier Rama pouvait peut-être transmettre des infos de ses observations/mesures au deuxième Rama, un peu comme le ferait un éclaireur, que le contexte d'une seconde expérience pouvait être modifié par l'occurrence de la première…
Puis tout à coup, en quelques pages, on se retrouve sur Rama à organiser un picnic tellement les personnages sont à l'aise dans ce contexte exotique ! Et c'est malheureusement reparti pour un nouvel épisode chiant, où l'on s'éternise sur la psychologie, la sociologie, les remémorations… et où Rama ne serait qu'un contexte comme un autre pour un huis clos, l'aspect SF étant malheureusement oublié…
Heureusement, maintenant qu'on y est, il reste encore 350 pages d'aventures et de découvertes !
Ah en fait non : on fait du camping entre potes, on traverse la plaine centrale sans même le mentionner, on descend un glisseur sur la mer cylindrique en une phrase, etc… quelle misère !
D'ailleurs rien n'est expliqué sur le choix de traverser la mer sur les flots alors qu'ils ont un hélicoptère à disposition par exemple… le roman manque clairement d'argumentations.
Plus on avance, et plus on doit se rendre à l'évidence et accepter que ce n'est guère de la science fiction… un polar dans Rama, sans plus, et avec des motivations et ressors basiques : décevant pour un
Arthur C. CLARKE.
Il faut attendre plus de 230 pages pour trouver quelque chose de nouveau et d'intéressant à se mettre sous la dent à propos de Rama… ainsi que quelques chapitres plus loin, mais là encore c'est complètement sous exploité, et encore une fois absolument rien du tout n'est expliqué scientifiquement : c'est décevant.
Aucun progrès sur la connaissance du mode de propulsion, sur le système de maintenance à travers les millénaires, sur l'intérêt d'avoir des néons géants, sans même parler de l'écosystème avec les aviens : comment ont-ils réussi à perdurer pendant aussi longtemps, ils semblent se nourrir de gros fruits mais on ne sait pas d'où ils viennent, comment ils peuvent pousser, etc. Sans parler du préchi-précha religieux du général O'Toole complètement déplacé…
L'exploration de la partie souterraine de la ville aurait pu être intéressante, mais malheureusement là aussi elle est sous-exploitée, vide, et se fait en mode touriste sans rien de scientifique… en plus les auteurs ont choisi une solution de facilité : ils ont isolé deux personnages et se sont complètement affranchis de tous les autres ! Comme si tout le reste de l'expédition n'existait plus ! et ils continuent à jouer les touristes nonchalants…
… ces deux isolés ont entre autre une imprimante 3D à leur disposition et les auteurs n'expliquent même pas pourquoi ils ne peuvent se fabriquer un radeau :(
Je dois reconnaître que bien que j'ai été content de retrouver Rama, c'est une déception, je dirais même un gâchis.