"Porteur de l'invisible, en connexion avec le mystère",
Jean Cocteau, ainsi nommé par
Héliane Bernard directrice de la collection "Il suffit de passer le pont" des albums Dada, était un artiste accompli:poète,écrivain,cinéaste,sculpteur...Ce sont quelques poésies en vers ou en prose accompagnées de ses dessins qui nous sont proposés dans le
Cocteau.
L'ami de Cendras,Appolinaire et
Max Jacob, résolument moderne, jouait avec virtuosité la musique de mots entre blanches et noires, vie et mort, ombres et lumières (que l'on retrouve dans "L'orage éclate après l'amour/ (Il éclate après notre orage)/ Et l'éclair illumine autour/ le soleil noir de ton visage").
L'auteur des Enfants terribles m'a surtout enthousiasmée de par ses dessins.La couverture de l'album mi photo-mi dessin (emportant le visage réel vers l' imaginaire est sublime). Un simple trait de crayon noir suffit à capter une attitude (le soldat tombe et meurt), un mouvement (multiplication de bras).Les titres eux-mêmes sont originaux avec leurs lettres parfois suspendues à un fil comme des araignées.L'ensemble est très élégant, tout en beige,blanc et noir avec juste un peu de couleur pour donner parfois volume ou contraste.
Accompagné d'une courte biographie qui retrace le parcours de ce "novateur à la recherche de son moi intérieur", le
Cocteau permet une bonne approche du
Cocteau dessinateur et poète. Mais ne mettait-il pas de la poésie dans la moindre de ses créations?