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EAN : 9782203135659
189 pages
Casterman (05/05/2004)
3.91/5   145 notes
Résumé :
Depuis la mort de leur mère, Blanche et Laurence vivent auprès de leur sœur Léontine, mariée à M. Gerville. Et à cette situation assez peu enviable, il faut encore ajouter une épreuve, la compagnie de leur nièce Gizelle, la plus insupportable petite fille que la terre ait jamais portée.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Moins connu que "Les malheurs de Sophie", ce roman a pourtant en commun avec lui de mettre en scène les bêtises, caprices et autres désobéissances d'une toute jeune fille dont le parcours est totalement à rebours d'autres personnages de la chère Comtesse, je pense bien évidemment aux "Petites filles modèles", Camille et Madeleine de Fleurville.

Gizelle de Gerville (ou Gisèle selon les éditeurs) est ce qu'on appelle une "enfant-terrible" qui, gâtée par le manque d'éducation et le laxisme de ses parents, cumule tous les travers : égoïste, menteuse, voleuse, malpolie... en un mot, elle est insupportable !

Parents et proches, domestiques et gouvernante, tous sont prêts à jeter l'éponge et sont dépassés par le comportement de la fillette à qui rien n'a jamais été refusé et surtout qui n'a jamais été punie. Pourtant, tout n'est pas noir dans ce caractère de Gizelle qui est aussi capable de vivre quelques bons moments qui, hélas, ne durent jamais bien longtemps.

Comme toujours chez l'auteur, ce roman se veut d'abord pédagogique et moral ; c'est ce qui lui donne à la fois son caractère délicieusement désuet et son aspect terriblement actuel. L'éducation, la générosité, l'amour du prochain et l'obéissance aux parents sont présentées comme les clés du bonheur. Comme j'en suis moi-même persuadée, je n'ai que du bien à dire de cette lecture !
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Pièce de théâtre de la Comtesse de Ségur, mieux connue pour Les malheurs de Sophie, Les petites filles modèles ou Un bon petit diable. Les Caprices de Gizelle met en scène une petite fille égoïste, impolie, menteuse… Gisèle! Son entourage ne la supporte plus (ses tantes prises en charge par ses parents, sa bonne, le domestique, ses cousins...). Les deux seules personnes qui semblent ne pas se rendre compte de la situation sont ses parents ! Ils sont ainsi plus ou moins la cause du comportement de leur fille puisqu'ils croient tout ce qu'elle raconte aux dépens des autres et de la vérité. Ils la gâtent, ne la punissent jamais pour ses mauvaises actions, l'excuse toujours et punissent ceux qui disent le contraire de leur fille. Gisèle est ainsi de plus en plus méchante et mesquine. Heureusement, Pierre, le frère de Blanche et Laurence (ses soeurs qui sont sous la garde des parents de Gisèle) vient tirer ses soeurs des griffes de cette méchante enfant.
Comme pour les romans de la Comtesse de Ségur, on retrouve dans cette pièce beaucoup de morale et de pédagogie (aspect vieillot qui fait tout de même le charme et l'exotisme de l'auteure aujourd'hui), mais aussi malheureusement beaucoup de réalisme quant aux transpositions actuelles qu'on peut faire du récit (les enfants rois sont encore plus nombreux aujourd'hui qu'à l'époque). C'est un livre qui est certainement davantage destiné aux parents d'aujourd'hui qu'aux enfants.
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Bien mal éduqué qui est punie.
La petit Gizelle, peste égoïste et égocentrique, ne comprend pas le problème de son comportement car elle ne rencontre qu'approbation tandis que les autres sont toujours blâmées. le vide se fera autour d'elle sans qu'elle ne comprenne.
Sa mère apprendra que pour le bien de sa fille, elle doit aussi lui monter un chemin de justesse et ne pas céder aveuglément à tout.

"Allons! du courage, Victor! Profitons de la rude leçon d'aujourd'hui pour devenir ce que nous aurions dû être dès la naissance de Gizelle: des parents tendres, dévoués, mais fermes et justes. "

Une pièce de théâtre très courte, vraiment à lire et à partager.
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Une jolie petite pièce de théâtre de la Comtesse de Ségur. On devrait les faire lire très tôt aux petites filles, je dirais le CP, peut être même bien avant. On se retrouve projeté dans une époque et un langage en un rien de temps. J'avais presque l'impression de coudre des robes et des jupons de poupées avec les personnages. Et pour en venir à Giselle, mon Dieu quelle peste. Bref je ne vais pas spoiler l'histoire, tout ça pour dire que j'aime énormément cette écrivaine.
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J'ai commencé ma journée de ce dimanche 11 avril par la lecture de Les caprices de Gizelle, un très court roman, écrit comme une pièce de théâtre en deux actes, et qui précède Quel amour d'enfant, dont je vous ai déjà fait part de mon avis. C'est toujours un plaisir de se replonger dans les classiques pour enfants, dont les oeuvres de la Comtesse de Ségur font partie.
Dans Les caprices de Gizelle, nous découvrons ce tyran de 5 ans qui mène son monde par le bout du nez, sans honte ni remords. Mais plus que Gizelle, ce sont ses parents et un certain entourage hypocrite qui nous sortent par les yeux, car ce sont eux qui ont créé ce monstre qui renvoie la célèbre Sophie au rang d'amatrice. On réfléchit d'autant plus au vrai rôle des parents dans l'éducation de leurs enfants, et on s'interroge sur le juste milieu à observer face à sa progéniture. Un aveuglément et un amour démesuré qui confère à la bêtise ne sont certes pas à encourager. Quant à l'entourage de l'enfant, on gagnerait à le vouloir juste et fiable et peu enclin au mensonge pour s'attirer des faveurs, histoire de ne pas créer des Gizelle en puissance. Car, comme le dit si bien un personnage du roman : « Avec Mlle Gizelle le bon Dieu lui-même n'y tiendrait pas. »
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Scène VI

La porte s’ouvre : Louis, Jacques et Paul entrent.
BLANCHE. – Ah ! quel bonheur ! mes cousins !
LOUIS. – Bonjour, mes bonnes cousines ! Pourquoi êtes-vous enfermées par ce beau temps ?
LAURENCE. – Toujours à cause de Gizelle ; ma sœur veut que nous travaillions pour la poupée.
JACQUES. – Vous êtes bien bonnes, par exemple ! Allez vous promener et laissez là Gizelle et sa poupée !
BLANCHE. – Et comment veux-tu que nous nous promenions ! Il n’y a qu’une bonne pour nous trois ; elle fait toutes les volontés de Gizelle pour flatter Léontine et pour en soutirer des présents.
PAUL. – Et vous allez passer toute la journée enfermées ?
BLANCHE. – Il le faut bien, à moins que Gizelle ne veuille sortir ; alors nous sommes obligées de l’amuser avec les amies de son âge qu’elle rencontre aux Tuileries.
LOUIS. – Mais c’est insupportable ! Il faudrait l’envoyer promener !
BLANCHE. – Et ma sœur donc ? Que dirait-elle ?
JACQUES. – Écoute ! j’ai une idée ! Nous voici en force maintenant ! Si nous jouions un tour à Gizelle ?
BLANCHE. – Ce ne serait qu’une vengeance inutile et méchante.
JACQUES. – Mais non, ce serait pour la corriger.
BLANCHE. – Qu’est-ce que tu voudrais donc faire ?
JACQUES. – Je ne sais pas encore. Nous pourrions nous consulter.
PAUL. – C’est cela ! Nous pourrions nous couvrir de choses noires effrayantes et nous jeter sur elle comme des ours.
BLANCHE. – Non, je ne veux pas de cela, parce que cela lui ferait trop peur.
JACQUES. – Eh bien, si nous nous cachions pendant qu’elle sera avec vous deux Blanche et Laurence ; vous l’agacerez un peu ; et quand elle sera méchante, nous nous jetterons sur elle et nous la fouetterons avec nos mouchoirs.
BLANCHE. – Non, non ! il ne faut pas lui faire mal.
LOUIS. – Mais alors, si tu ne veux pas qu’on lui fasse peur, si tu ne veux pas qu’on lui fasse mal, comment veux-tu la corriger ?
BLANCHE. – En donnant une leçon qui lui fasse comprendre que c’est vilain de nous faire gronder, de toujours se plaindre de nous, de nous forcer à faire ses volontés, de faire de nous ses esclaves enfin.
LOUIS. – Et tu crois qu’elle comprendra ? Une méchante petite fille gâtée ne se corrige que par les punitions. Il faut que ce soit sa maman qui la punisse et qui la gronde.
BLANCHE. – Ah ! par exemple ! Léontine trouve tout ce que fait Gizelle charmant et parfait ; elle croit tout ce que Gizelle lui dit ; elle veut que tout le monde lui cède. Et mon beau-frère est encore pis que Léontine.
LAURENCE. – Écoute ! j’ai une idée. Disons à Gizelle de demander à Léontine un bon goûter. Laissons-la manger toute seule sans s’inquiéter que nous n’ayons rien, nous autres. Elle sera honteuse, et ce sera une leçon qui lui profitera.
LOUIS. – Je ne demande pas mieux ; seulement, je crois qu’elle n’en sera que plus méchante.
JACQUES. – Et puis, ce qui est très ennuyeux, c’est qu’elle mangera tout et ne nous laissera rien.
PAUL. – Et puis, sa bonne et sa maman ne la laisseront pas trop manger, de peur qu’elle ne se rende malade.
LAURENCE. – Oh ! quant à cela, je te réponds qu’elle mangera tout ce qu’elle voudra et tant qu’elle voudra. Pour nous autres, je demanderai à Pascal de nous réserver en cachette notre part du goûter ; il servira devant Gizelle de quoi faire de très petites parts à chacun ; Gizelle les mangera toutes et c’est ce qui fera la leçon.
LOUIS. – Je ne crois pas que ce soit une très bonne leçon, mais nous pouvons toujours l’essayer.
JACQUES. – Oui, très bien ! Maintenant que nous sommes sûrs d’avoir notre part du goûter par Pascal, nous ne risquons rien de laisser Gizelle dévorer tout ce qu’il servira.
LAURENCE. – Chut ! Je l’entends ! Soyons tous charmants, pour la maintenir de bonne humeur.
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PIERRE
Venez, entrez, mes pauvres sœurs ! Ne craignez plus. Ne suis-je pas avec vous ?

GIZELLE, courant à ses tantes.
Blanche ! Laurence ! Quel bonheur ! Mon oncle vous a ouvert la porte ? Maman est méchante de vous avoir enfermées. Je veux que vous restiez ici, toujours avec moi, pour m’amuser et me faire des robes pour ma poupée.

PIERRE
Non, Mademoiselle ; Blanche et Laurence vont venir avec moi ; vous avez été trop méchante pour elles ; vous les avez rendues trop malheureuses.

GIZELLE, pleurant.
Ce n’est pas moi ! c’est maman !

PIERRE
Parce que vous alliez vous plaindre et faire des mensonges à votre maman.

LÉONTINE
Blanche ! Laurence ! Gizelle a raison ; c’est moi qui suis coupable envers vous ; c’est moi qui vous demande pardon. Que ma pauvre Gizelle ne soit pas punie des fautes que j’ai commises ! Accordez-lui ce qu’elle demande instamment depuis trois jours qu’elle est séparée de vous. Restez avec elle ; vivez avec nous. Vous n’aurez à l’avenir à vous plaindre de personne.

BLANCHE
Ma sœur,… je ne sais,… je crains…

LÉONTINE
Quoi ! que crains-tu ? Que Gizelle ne vous tourmente ? je l’en empêcherai. Qu’elle ne porte plainte contre vous ? je ne l’écouterai pas ; je vous le jure.

LAURENCE, bas à Pierre.
Pierre ! Blanche hésite, elle va faiblir. Je t’en supplie, emmène-nous.

PIERRE
Léontine, tes supplications sont inutiles ; tes bonnes paroles viennent trop tard. Tu leur promets ce que tu ne pourras pas tenir ; ta faiblesse pour Gizelle l’emportera comme elle l’emporte à présent, dans ce moment même où tu sembles la dominer. Ce n’est pas par amitié pour tes sœurs, ni dans l’intérêt de leur bonheur, que tu insistes pour les garder, c’est pour contenter Gizelle, pour l’empêcher de pleurer, de crier. Je suis venu pour te les reprendre et je n’ai malheureusement que trop de raisons pour le faire.
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Gizelle s’approche de ses tantes, les regarde avec étonnement et dit tout bas :
Elles dorment, les paresseuses ! C’est bon, je vais prendre le jupon et le corsage et je vais les mettre à ma poupée. (Elle prend les vêtements non achevés, et veut les mettre à la poupée ; elle se pique le doigt avec l’aiguille restée dans le corsage et se met à crier.)

BLANCHE et LAURENCE, se réveillant en sursaut.
– Qu’est-ce que c’est ? Qui est-ce qui crie ? C’est toi, Gizelle ? Qu’as-tu ?
GIZELLE, tapant Blanche. – Méchante ! Vilaine ! tu m’as piquée ! Tu m’as fait mal ! J’ai du sang !
BLANCHE. – Comment, du sang ? Pourquoi ?
GIZELLE, pleurant. – Parce que tu m’as piquée, méchante !
BLANCHE. – Moi ? je t’ai piquée ? Je ne t’ai pas touchée seulement.
GIZELLE. – Si ! tu m’as piquée ! j’ai du sang !
LAURENCE. – Mais ce n’est pas Blanche ni moi qui t’avons piquée ! C’est toi-même !
GIZELLE. – Tu es une menteuse ! et je vais le dire à maman.
BLANCHE. – Parce que tu espères nous faire gronder !
GIZELLE. – Oui, et tant mieux ! Je serais très contente !
LAURENCE. – C’est méchant ce que tu dis là, Gizelle. Et pour la peine tu n’auras pas ta poupée.
GIZELLE, criant. – Je veux ma poupée. (Elle cherche à la prendre.)
LAURENCE. – Je te dis que tu ne l’auras pas.
(Gizelle saisit la poupée par la tête et tire ; Laurence retient la poupée par les jambes ; la tête se détache ; Gizelle tombe, et en tombant brise la tête de sa poupée.)
GIZELLE, criant. – Maman ! maman ! au secours ! Blanche et Laurence m’ont piquée ; elles ont cassé ma poupée !
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PASCAL
Et ces Demoiselles et ces Messieurs ? Vous ne leur laissez rien, Mademoiselle ?

GIZELLE
Ils mangeront autre chose : il y en a trop peu. (Les enfants se regardent et rient ; Gizelle mange de chaque plat que lui sert Pascal ; elle mange tout, et chaque fois Pascal lui représente que les autres n’auront rien. Gizelle répond :) Cela ne fait rien ! Ils mangeront autre chose : il y en a trop peu. (Quand tout est fini, tous se lèvent de table et s’approchent de Gizelle.)

LOUIS, saluant.

Gizelle, tu es une gourmande : tu as tout mangé sans penser à nous. Je te laisse. (Il sort.)

JACQUES, saluant.
Gizelle, tu es une égoïste : tu as tout mangé, sans penser à nous. Je te laisse. (Il sort..)

PAUL, saluant.
Gizelle, tu es une méchante : tu as tout mangé, sans penser que nous aussi nous avions faim. Je te laisse. (Il sort.)

BLANCHE, saluant.
Gizelle, tu es une méchante fille : tu ne penses qu’à toi. Je te laisse. {Elle sort.)

LAURENCE, saluant.
Gizelle, tu me fais toujours gronder ; je ne t’aime pas. Je te laisse. (Elle sort.)

PASCAL
Mademoiselle Gizelle, vous n’avez pas écouté ce que je vous disais. Vous voilà abandonnée de tous. Je vous laisse. Que le bon Dieu vous pardonne ! (Il sort.)
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BLANCHE
As-tu bientôt fini ton jupon ?

LAURENCE
Non, pas encore. (Elle bâille). Comme c’est ennuyeux à coudre ! l’étoffe est si épaisse ! j’ai le doigt tout abîmé !

BLANCHE
Mon ouvrage, à moi, n’est pas plus agréable ! il faut piquer le corsage : c’est dur ! j’ai déjà cassé trois aiguilles.

LAURENCE
Nous menons une bien triste existence depuis la mort de pauvre maman ! Toujours travailler pour la poupée de Gizelle ! toujours être à ses ordres !

BLANCHE
Et Léontine ne veut pas comprendre que c’est ennuyeux pour nous ; que nous perdons notre temps ; que nous n’apprenons rien !

LAURENCE
Et comme c’est amusant d’aller aux Tuileries avec Gizelle pour jouer avec des enfants de quatre à six ans !

BLANCHE
Et les bonnes qui veulent toujours que nous cédions aux enfants, que nous fassions toutes leurs volontés.

LAURENCE
Et tous les jours, tous les jours la même chose !… Je vais me reposer pendant que nous sommes seules ! C’est fatigant de toujours travailler ! (Elle pose son ouvrage et se met à l’aise dans un fauteuil.)
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Les malheurs de Sophie : le poulet noir (1/3) | Des histoires merveilleuses
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