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Monique Canto-Sperber (Traducteur)
EAN : 9782080704917
350 pages
Flammarion (04/01/1999)
3.62/5   126 notes
Résumé :
La première question de Socrate, "Comment devenir vertueux ?", cède la place à une autre question plus générale : "Comment apprendre ce qu'on ignore ?" En effet, l'homme ne peut ni apprendre ce qu'il sait, puisqu'il le sait déjà, ni apprendre ce qu'il ne sait pas, ignorant ce qu'il devrait apprendre. Aussi, tout apprentissage paraît impossible dans la mesure où il n'y a pas de transition entre le non-savoir absolu et le savoir. Socrate, dans Ménon, parvient à surmon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'aime beaucoup cet essai, car Socrate cerne les éléments de la "définition".
Dans les années moins 385, Platon écrit beaucoup de ses oeuvres majeures, dont Ménon.
Celui-ci demande à Socrate : la vertu peut-elle s'enseigner ?
Ce dernier lui rétorque : mais qu'est ce que la vertu ?
Sans la définir, Socrate donne les qualité de ce concept : justice, tempérance, piété, sagesse.
Alors Ménon dit que ça dépend si l'on a affaire à un homme ou une femme, un enfant, un esclave.
Socrate répond qu'une définition est unique et générale, et qu'elle a aussi des limites, comme une figure.
.
Ce qui m'a personnellement fait progresser, dans l'écriture, est la théorie des "Patates à Durand", jeu de mot entre cette liane de la Réunion ou endroits tropicaux d'une part, et, d'autre part, les figures ovales en forme de patates que notre formateur Dominique Durand dessinait au tableau pour y inscrire des concepts. le placement et "les intersections" de ces patates sont stratégiques, et permettent d'avancer dans nos réflexions.

Bref....
Socrate rapproche la vertu des qualités de l'âme.
Et, grâce à un esclave qu'il interroge sur les carrés (c'est un passage saoulant ) Socrate sort la théorie de la réminiscence : l'esclave n'a pas de connaissances géométriques, mais son âme, si : dans un ancien corps, il a pu être savant.
Bon, Socrate pense comme nous, ma femme et moi-même.
.
Mais aussi, je pense que, Socrate décortiquant bien sa maïeutique, l'esclave aurait pu, par une belle réflexion, arriver au résultat attendu.
A propose de la maïeutique, Ménon trouve que Socrate agit comme un poisson torpille qui, par sa décharge, engourdit l'esprit.. ( et donc fait accepter n'importe quoi ) !
Anytos est énervé par ces questions de forme maïeutique, à tel point qu'en moins 399, il votera la mort de Socrate.
.
Ensuite, Ménon et Socrate cherchent des enseignants de vertu. A part les sophistes sulfureux, il n'y en a pas, à l'inverse de la science, qui a ses maîtres.
Donc, les grands hommes politiques qui ont cet art de la vertu ne l'ont pas appris, ce sont les dieux qui leur ont donné, d'après Socrate, car les enfants des " hommes politiques justes" comme Thémistocle, ont appris à tirer à l'arc et monter à cheval, mais n'ont pas la vertu.
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Contrairement à Socrate, je dis que la vertu telle qu'il la conçoit, s'apprend, mais il faut du temps, beaucoup de temps.... Et c'est moins motivant que de tirer à l'arc ou monter à cheval : )
.
Enfin, Socrate fait admettre Ménon que la vertu est "utile", comme la santé, ou la science, car grâce à la sagesse, elle déclame des "opinions vraies" qui permettent aux gens et aux hommes politiques de faire des actions justes.
.
Vous savez que je vais mettre mon grain de sel :
en cette période présentement troublée, on aurait besoin d'hommes politiques vertueux, même si :

https://www.paroles.net/guy-beart/paroles-la-verite

... à l'image de Socrate et d'autres....
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Ménon est un texte fondateur qui expose toute la puissance de la philosophie grâce à la démonstration faite par Platon suite à ses nombreuses réflexions et observations. Ce petit livre est agréable et rapide à lire, on est vite plongé dans la dialectique socratique qui fait son oeuvre en apportant des réponses aux questions posées. Nous passons d'un Socrate socratique à un Socrate platonicien qui nous explique qu'avant de naître, de "tomber" dans ce corps qui est le nôtre - un corps limité, et pour une durée limitée - nous vivons dans le monde des idées, où nous retournerons en mourant. L'auteur aborde la notion de réminiscence, il montre que la vertu est ce qu'il y a au-dessus des idées. le livre est centré sur un questionnement perpétuel autour de la "vertu" mais à la fin, nous restons ignorants et sans véritable réponse. Lisez le pour la beauté du style, la réflexion philosophique et la plongée dans la Grèce Antique !
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Le Ménon (voir critique précédents de Protagoras et Gorgias) clôt ma trilogie personnelle sur les discours de Platon contre les sophistes. Son intérêt est qu'il aborde le souverain bien cher à Platon sous un angle différent, se questionnant -enfin- sur la capacité du philosophe à connaître l'essence même de la vertu.

La démonstration par le système d'Empédocle, qui fait penser à celles que construiront Descartes, Pascal, Kant ou Alain, est assez joliment amenée, passant par la physique, pour constater que les formes et les couleurs varient, mais que l'essence de l'objet devrait persister...sans qu'il soit possible pour autant à la perception humaine de la définir...

Comme dans le Lysis et Charmide, la tentative de Ménon d'assimiler le bien à la satisfaction du désir ou au beau échoue également face au questionnement de Socrate... simplement parce que, pour Platon, la vertu ne peut être que dans le juste, valeur supérieur idéalisée.

La suite du Discours -et c'est là un autre de ses intérêts, car Platon ne va pas si souvent sur ce terrain- va prnedre une connotation religieuse et spirituelle : Socrate, faisant le détour par la croyance en une immortalité de l'âme, capable de réminiscence, va démonter que, malgré son scepticisme habituel, le questionnement sur les vérités premières, même voué à l'échec et ne pouvant se reposer que sur la raison, mérite d'être posé, car renvoyant à l'essence même de l'âme. Ainsi, la recherche par hypothèses et la science évolutive ont plus de valeur que la raison vraie elle-même, que l'on ne peut atteindre avec certitude.

Encore une fois, dans ce dialogue, Platon me semble préfigurer Kant, et rejoindre certaines pensées orientales en expliquant qu'il s'agit avant tout de poursuivre un chemin levant peu à peu le voile des ignorances, et non d'atteindre nécessairement la connaissance absolue par une vertu foudroyante, qui, certes est accessible aux hommes, mais de manière aléatoire ; pour les anciens grecs, par la bénédiction -alléatoire- des dieux.

Ce discours m'a plus plu que le Gorgias, car Platon sort un peu de ses démonstrations habituelles. Dans ce dialogue, je le trouve assez proche d'Aristote, que je lui préfère, pour son monde de diversité et de relativité prudente, là où Platon se complaît dans un monde d'idées pures dont la mauvaise lecture peut mener à bien des excès...
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Un dialogue sur la vertu s'ouvre. S'enseigne-t-elle ? S'acquiert-elle ? A la question posée par Ménon au maître, une réponse surprenante : il ne sait pas ! Pourtant Socrate va tenter de résoudre le problème.

Les conditions ne semblent pas remplies pour étudier un objet de connaissance. Il faut au préalable connaître ce qu'est la vertu. Socrate demande ce qu'est la vertu à Ménon. Or, Ménon s'écarte toujours : il définit une vertu particulière. Il devrait définir la vertu, c'est-à-dire la forme indépendamment des cas particuliers, ce qui est caractéristique parmi ces cas. Socrate renonce à sa première condition de connaissance : il accepte de suivre le cheminement de Ménon qui demande sans savoir ce qu'est la vertu, si elle s'enseigne.

A partir de là, à la question de savoir comment rechercher ce qu'on ne connait pas, Socrate apporte une réponse : la réminiscence. L'âme meurt et revit, elle s'incarne dans d'autres prisons, d'autres corps. Elle a contemplé toutes les réalités lors de son passage dans l'Hadès. C'est pourquoi, toute connaissance peut être trouvée en nous, et par nous-même. Socrate en fait l'expérimentation sur le jeune escalve à propos du carré double.

Ainsi, on peut considérer la connaissance comme la fouille de joyaux cachés, creusant les épaisseurs noires et informes, jusqu'à ce qu'on puisse entendre le tintement attendu, l'authentique diamant.

le dialogue de Ménon ne nous renseigne pas seulement sur la vertu ou la réminiscence, il nous fait apparaître clairement l'image du philosophe.
La recherche philosophique est marquée par le désir vif de Socrate de trouver, de chercher. Ce dernier nous rend meilleurs, plus courageux aussi.

Ce que Socrate exprime clairement : " je me batterais avec la dernière énergie, aussi fort que j'en serais capable , et dans ce que je dis et ce que je fais! ". Il apparait par conséquent comme " un chercheur de la sagesse". Après tout, l'essentiel ne réside-t-il pas dans l'amour du "spectacle de la vérité" ? La République) d'où les interrogations de Socrate, jugées par ses interlocuteurs embarrassantes, qui font ressortir ce qui est au tréfonds de l'âme : le philosophe nous aide à voir dans une prison la condition de notre évasion : plus libre, plus vraie, plus bonne sera la vie avec la connaissance suprême.
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Le "Ménon" n'est pas mon dialogue platonicien préféré, et sans doute pas le meilleur. le dialogue semble souvent tourner en rond, avec beaucoup de répétitions inutiles.
Je n'ai pas vraiment apprécié un grand nombre des idées exprimées. Elles sont, pour beaucoup, des idées peu profondes. Platon ne vas pas ici au fond des choses, m'a-t-il semblé.
Il reste superficiel et son dialogue est non moins confus, vide et pompeux que "Le Banquet".
Je fus donc déçu.
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critiques presse (1)
LeMonde
19 juillet 2011
En fin de compte, même celui qui ignore tout sait donc reconnaître le faux en tant que faux, le vrai en tant que vrai. Par lui-même, par ses propres forces, selon une disposition innée spécifique à la raison humaine. Cette leçon traversera l'histoire de la philosophie
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Socrate

[...]Quant à nous, à présent, si dans toute la discussion que nous avons eue, c'est une belle recherche que par la parole que nous avons menée, la vertu ne saurait ni venir par nature, ni s'enseigner, mais elle serait présente comme une faveur divine, dépourvue d'intelligence , chez les hommes où elle se trouve. A moins qu'il n'y ait, chez les hommes politiques, un homme capable de faire d'autrui un homme politique [...]

Or, si on suit ce raisonnement, Ménon, il nous apparaît que c'est par une faveur divine que la vertu est présente chez ceux où elle se trouve. Cependant nous la connaîtrons avec une plus grande clarté lorsque, avant de quelle façon la vertuse trouve en l'homme, nous essaierons de chercher ce qu'est la vertu elle-même pris comme telle.
Mais à présent, c'est l'heure pour moi de m'en aller. Toi, tu essaieras de convaincre aussi ton hôte Anytos, pour qu'il acquière la même conviction que tu as et qu'il montre une plus grande douceur. Sache que, si tu parviens à le convaincre, ce sera au profit des Athéniens.
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Apprendre, pour Socrate, c’est se ressouvenir de ce que l’on avait oublié.
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La vertu d'un homme consiste à être capable d'agir dans les affaires de sa cité et, grâce à cette activité, de faire du bien à ses amis, du mal à ses ennemis, tout en se préservant soi-même de rien subir de mal.
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SOCRATE.
Si au contraire la vertu est une science, il est évident qu’elle peut s’enseigner.

MENON.
Sans contredit.

SOCRATE.
Nous nous sommes débarrassés promptement de cette question : la vertu étant telle, on peut l’enseigner ; étant telle, on ne le peut pas.

MENON.
Oui.

SOCRATE.
Mais il se présente en second lieu une autre question à examiner, savoir si la vertu est une science, ou si elle est d’une autre nature que la science.

MENON.
Il me paraît que c’est ce qu’il nous faut chercher.

SOCRATE.
Mais quoi ! ne disons-nous pas que la vertu est un bien ? et cette hypothèse qu’elle est un bien ne nous semble-t-elle pas solide ?

MENON.
Sans doute.

SOCRATE.
S’il y a donc quelque espèce de bien qui soit indépendant de la science, il se peut faire que la vertu ne soit point une science. Mais s’il n’est aucun genre de bien que la science n’embrasse, nous aurons raison de conjecturer que la vertu est une espèce de science.

MENON.
Cela est vrai.

SOCRATE.
De plus, c’est par la vertu que nous sommes bons.

MENON.
Oui.

SOCRATE.
Et si nous sommes bons, par conséquent utiles : car tous les biens sont utiles, n’est-ce pas ?

MENON.
Oui.

SOCRATE.
Ainsi la vertu est utile.

MENON.
C’est une suite nécessaire de nos aveux.
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MENON.
Je suis étonné, Socrate, que l'on fasse beaucoup plus de cas de la science que de l'opinion vraie.

NDL : ... et ça fait plus de 2000 ans que ça dure !
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