AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782742785155
96 pages
Actes Sud Junior (31/08/2009)
3.96/5   12 notes
Résumé :
Le 2 juin 1918, dans une tranchée près de Soissons, un soldat du rang et un jeune sous-officier vont passer plusieurs heures ensemble, sous le déluge des obus. Le premier est un comédien de la troupe de Firmin Gémier, le second n'est autre que Louis, le fils de Jean Jaurès. C'est par la voix de ce fils admiratif, au coeur d'un conflit que Jaurès a tout fait pour éviter, que l'on découvre l'engagement constant de ce dernier pour les idées de l'Internationale socialis... >Voir plus
Que lire après Jean Jaurès : ''Non à la guerre !''Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bref rappel historique sur le rôle de celui qui a dit :"Non à la guerre!". Didier Daeninckx introduit le personnage par l'intermédiaire de son fils, engagé volontaire, qui se retrouve dans un trou d'obus avec un autre soldat, coincé entre deux feux.

Ce trou d'obus est l'endroit où les deux hommes vont se confier et raconter leurs vies. L'un, le fils de Jean Jaurès, ayant le plus de choses à dire, se place en défenseur de son paternel mais aussi en victime collatérale de ses prises de position.

C'est un petit livre destiné aux collégiens. Idéal pour faire connaissance avec le grand homme.
Commenter  J’apprécie          422
Impossible de ne pas connaître Jean Jaurès. Que ce soit grâce aux rues qui portent son nom ou aux nombres incommensurables de fois où nos politiciens de tous bords confondus y font référence.

2ème stade, pour les plus futés d'entre nous, on peut associer son nom à celui d'Emile Zola dans l'affaire Dreyfus, à une position anti-guerre avant 1914 (ce qui lui coûtera la vie : la preuve que la liberté d'expression en France n'a jamais été absolue que dans les esprits des plus idéalistes) et à son assassinat.

Dans ce petit recueil à destination de jeunes ados, Didier Daeninckx imagine un dialogue, une amitié naissante entre deux soldats dans les tranchées. L'un est un simple soldat, Gaston Lallemand, et le second, son commandant n'est autre que Louis Jaurès, le fils du fameux politicien si souvent soumis à l'opprobre du peuple et de ses dirigeants.
Le texte est fait majoritairement de dialogues, ce qui rend le récit très dynamique. L'auteur n'a bien sûr pas fait l'impasse sur des citations du grand homme - et pour notre plus grand plaisir.

Cette lecture instructive permettra aux jeunes de découvrir que cet homme a été de tous les combats où l'injustice s'installait : des marins avec le Titanic, à l'affaire Dreyfus en passant par les Arméniens de l'empire ottoman. A la fin de cette lecture, difficile de ne pas sentir un peu d'amertume dans le fait que les politiciens qui se gaussent de défendre l'héritage des principes de Jean Jaurès sachant à quel point cet homme a été traîné dans la boue par la presse et les dirigeants - dont Charles Péguy pour ne citer que lui, dont on a souvent donné le nom à des rues malgré le fait qu'il ait clairement appelé au meurtre de Jaurès car ses positions pacifistes étaient vues comme une trahison à la patrie pour cet homme au nationalisme exacerbé.
Certes, les principes que Jaurès défendait sont universels et ne devraient pas être mis dans un camp politique ou un autre.
Et lorsqu'on voit comment lui et sa famille ont été traînés dans la boue avec un cynisme des plus honteux (longtemps même après l'Armistice) alors que la postérité a donné raison à beaucoup de ses positions, on se dit que la France n'a fait que vouloir mettre la poussière sous le tapis en transférant ses restes au Panthéon.

En fait, Jaurès est une autre facette "peu glorieuse" de l'Histoire de France, et l'ironie du sort veut qu'aujourd'hui il serve d'alibi.


Commenter  J’apprécie          200
L'assassinat de Jean Jaurès par Raoul Vilain, le 31 juillet 1914 fut-il l'acte qui rendit la guerre inévitable? En fait, bien que le leader socialiste eût tenté jusqu'au bout d'empêcher la guerre, il n'en avait pas les moyens. La grève générale et internationale qu'il préconisait ne pouvait avoir lieu: socialistes et syndicalistes allemands ne préparaient pas une telle mobilisation. Legien, président des syndicats allemands avait dit à Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT lors d'une rencontre en Belgique à la fin du mois de juillet, que les soldats allemands marcheraient en cas de conflit. de plus même les dirigeants de la CGT étaient internationalistes et hostiles à la guerre, ils n'étaient pas en cela suivis par la majorité de leurs adhérents. le syndicalisme français, déjà peu développé car certaines estimations donnent à penser que la Confédération générale du travail ne comptait en effet que 350 000 adhérents, et n'aurait pu mettre en place une grève générale. Enfin étant donné que c'est l'Allemagne qui a déclaré la guerre à la France le 3 août, les ouvriers français, comme le reste de leurs compatriotes, voulurent défendre leur pays et la république à laquelle ils étaient attachés. On pense généralement que, s'il avait vécu, Jean Jaurès se serait rallié à l'Union sacrée comme l'ont fait Albert Thomas et Léon Blum. Lors de l'enterrement de Jaurès le 4 août est prévu une manifestation d'unanimité nationale, et Léon Jouhaux se fait le porte-parole des militants ouvriers ralliés à la cause de la défense de la patrie.
Commenter  J’apprécie          30
Pendant la guerre de 1914-1918, deux soldats français, Gaston et Louis, se retrouvent piégés pour la nuit dans un trou d'obus, entre les tirs croisés des deux armées ennemies. Pour faire passer le temps, les jeunes hommes engagent une conversation d'autant plus passionnante que Louis n'est autre que le fils de Jean Jaurès, le grand homme politique qui voulut faire la « Guerre à la guerre », et qui fut assassiné en 1914, pour ses idées pacifistes, justement. Alors que l'horreur et les cris laissent peu à peu place au silence, Louis évoque le souvenir de son père.

L'avis de Charlotte, 17 ans : Ce livre écrit sous la forme d'un dialogue permet de réfléchir sur le thème de la guerre et de la paix. Je l'ai trouvé intéressant.

L'avis de la rédaction : Au fil de ce dialogue fictif entre Louis Jaurès (mort à la guerre en 1918, et auquel on refusa une sépulture par haine pour son père) et Gaston, l'histoire – bien réelle – de la vie de Jean Jaurès et de son combat pour la paix entre les hommes et les peuples nous est racontée. En fin d'ouvrage, un petit dossier présente les grandes figures du pacifisme dans le monde, de Jaurès à Aung San Suu Kyi (cette femme qui aujourd'hui lutte contre la dictature militaire dans son pays, la Birmanie), en passant par Gandhi (Inde) et Nelson Mandela (Afrique du Sud).
Commenter  J’apprécie          20
Un dialogue entre deux soldats dans les tranchées dont Louis Jaurès, fils du célèbre orateur socialiste, permet de mieux connaître la pensée de Jean Jaurès. Evocation des luttes sociales, du combat contre l'injustice, pour la liberté, pour l'éducation qui aide à mieux comprendre l'autre et de son dernier combat perdu contre la guerre. Assassiné à la veille du premier conflit mondial, son fils Louis explique comment il a pu, lui, s'y engager volontairement (il y meurt en 1918). La haine que Jaurès a pu susciter, les appels au meurtre d'intellectuels surprennent aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est bizarre, les mots… Depuis des années qu'on est plantés dans la boue, on croyait avoir tout vu. On pensait qu'on avait épuisé notre réserve de larmes pour des années entières… Pour la vie peut-être… Puis il suffit qu'on pose les yeux sur le courrier qu'un pauvre gars adresse à sa mère, à sa fiancée, à son fils, pour que le regard se trouble...
Commenter  J’apprécie          240
La guerre qui ravage l'Europe depuis bientôt quatre années a été allumée en de multiples foyers. On a mis le feu à des dizaines de mèches avant de trouver la plus volatile. En Afrique, en Asie, au Maroc, et surtout aux confins de notre continent, dans les Balkans. Ce n'est pas le hasard qui a fait que le brasier s'est propagé, quelques jours avant le meurtre de mon père [J.Jaurès], depuis Sarajevo, en juillet 1914, dans une ville de Bosnie arrachée à l'Empire ottoman, à la puissance turque. L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand et de son épouse a fourni le prétexte, mais les canons étaient avides de leurs obus, les avions gourmands de leurs bombes.
Commenter  J’apprécie          100
Quand il prend le parti des travailleurs, il est traité d'anti-France ; quand il prend le parti du capitaine Dreyfus injustement accusé de trahison, c'est qu'il est vendu aux Juifs ; quand il s'élève contre la peine de mort, il ne peut être que le complice des assassins ; quand il refuse qu'on se serve de l'Alsace et de la Lorraine pour exacerber la haine franco-allemande, c'est qu'il est vendu à Berlin... Quoi qu'il fasse, c'était lui la cible. Comme il était difficile, de son vivant, de voir qu'il ne cherchait en tout que le chemin de la justice ! Je crois que toute sa démarche se résume en une phrase : "Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire, c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques."
Commenter  J’apprécie          50
[discours de J.Jaurès]

Hélas ! La guerre s'annonce sauvage et meurtrière. Toutes les forces de destruction seront combinées. Ce sera le grand choc des vastes armées modernes. Ce sera en même temps la barbarie des bandes qui pilleront, qui égorgeront. Le champ de bataille et le guet-apens, le canon et le couteau, les obus pleuvant sur les armées, les bombes déposées sournoisement au seuil des demeures, les tueries à distance des temps modernes, et les meurtres à la main du Moyen Age, toutes les variétés de la violence, toutes les époques de la destruction, toutes les fureurs des haines collectives et des haines individuelles... Ce n'est qu'après s'être épuisés et dévorés plus qu'à demi que les combattants comprendront qu'ils doivent chercher le moyen de vivre.
Commenter  J’apprécie          40
De nations à nations, c'est un régime barbare de défiance, de ruse, de haine, de violence qui prévaut encore. Même quand elles semblent à l'état de paix, elles portent la trace des guerres d'hier, l'inquiétude des guerres de demain : et comment donner ce beau nom d'Humanité à ce chaos de nations hostiles et blessées, à cet amas de lambeaux sanglants.

[discours de J.Jaurès]
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Didier Daeninckx (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Daeninckx
Dans le 170e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente le parcours de Missak Manouchian, récemment entré au Panthéon, à travers deux bandes dessinées sorties récemment chez Les Arènes BD et Dupuis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Copenhague que l’on doit au duo Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Rijsberg, publié aux éditions Dargaud - La sortie de l’album Le champ des possibles que l’on doit au scénario de Véro Cazot, au dessin d’Anaïs Bernabé et c’est édité chez Dupuis - La sortie de l’album L’homme miroir que l’on doit à Simon Lamouret et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album The Velvet underground, dans l’effervescence de la Warhol factory que l’on doit à Koren Shadmi et aux éditions La boite à bulles - La sortie de l’album Sept vies à vivre que l’on doit à Charles Masson et aux éditions Delcourt dans la collection Mirages - La réédition de l’album Mauvaises herbes que l’on doit à Keum Suk Gendry-Kim et aux éditions Futuropolis
+ Lire la suite
autres livres classés : biographie romancéeVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

La mort n'oublie personne

En quelle année se passe l’histoire ?

1963
1953
1958

9 questions
118 lecteurs ont répondu
Thème : La mort n'oublie personne de Didier DaeninckxCréer un quiz sur ce livre

{* *}