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EAN : 9782806637383
166 pages
EME Editions (29/04/2021)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Revenu à Ithaque après vingt ans d’absence, Ulysse écrit ses mémoires ; de sa participation à la guerre de Troie à son interminable retour lorsque les vents contraires le poussaient vers des rivages peuplés de monstres et de femmes accueillantes. Il conte ce qui a précédé l’Iliade et ce qui a suivi l’Odyssée. Il évoque ses origines, sa jeunesse, sa rencontre avec Pénélope, son île ou encore son dernier voyage au pays des Thesprotes. Télémaque complète le récit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Qu'écrire de nouveau sur Ulysse qui n'ait pas déjà été écrit ? Rien évidemment, sauf à partir dans l'imagination totale et combler les trous de l'aventure, surtout dans l'avant ou l'après Homère, qui reste la référence source. Ce n'est pourtant pas l'objectif que se donne ce livre de Xavier de Schutter. Il s'agit plutôt ici de résumer ce qui est connu de l'histoire d'Ulysse en apportant un éclairage "scientifique", que ce soit géographique, linguistique, littéraire ou mythologique, en donnant de petites indications de vulgarisation sur les lieux supposés de l'histoire, les liens avec les autres récits mythologiques ou les différentes versions existantes des continuateurs ou des auteurs qui se sont emparés du héros pour le réinventer.


L'auteur ne prétend pas à l'exhaustivité (en 130 pages, ce serait être davantage mythomane que mythologique) mais nous propose un voyage dans l'histoire de ce héros si universel. le lecteur est invité par Télémaque à lire les mémoires de son père. le procédé n'est pas forcément ultra novateur, mais il permet un angle intéressant dans l'histoire car on ressent d'autant mieux la personnalité multiple et ambivalente de ce héros : rusé, mais surtout menteur ; attaché à son épouse mais se laissant endormir par les beautés féminines rencontrées ; courageux mais cherchant toujours aussi les portes de sortie permettant d'éviter certains affrontements directs. Un héros finalement totalement humain dans ses failles, ce qui explique sans doute pourquoi il a tant parlé à tous les peuples de la Terre.


J'ai trouvé l'"appareil" théorique qui entoure le texte (par la préface et la postface) et l'explique par petites touches (dans les notes de bas de page) particulièrement bien dosé pour l'objectif de vulgarisation ludique qu'il se propose. Je n'ai pas eu de révélation du côté de l'histoire elle-même, la connaissant bien par ailleurs, mais les différents éclairages ont été source de nombreuses découvertes, et les mises en parallèle avec les récits religieux ont permis des réflexions intéressantes. On sent un auteur passionné par son sujet et qui cherche à entraîner avec lui le lecteur dans sa fascination de ce personnage fondateur. Étant convaincu par avance, je ne pouvais que le suivre et je remercie Babelio et EME Editions pour cette Masse critique qui ne pouvait que m'être destinée !
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« Les Errances d'Ulysse » de Xavier de Schutter (2021, EME Editions, 166 p.) est un petit livre d'un centaine et demie de pages qui prétend résumer les 10 années de « l'Illiade » et les 10 années suivantes de « l'Odyssée », avec en prime la généalogie d'Ulysse et ses années d'errance quand il repart, après être rentré à Ithaque et brièvement retrouvé Pénélope. Ainsi qu'une introduction et un épilogue de la main même de Télémaque. Et en bonus une préface et une postface de l'auteur pour expliquer son ouvrage et la vision d'Ulysse à travers les âges. Ce qui laisse à peine 130 pages « écrites de la main d'Ulysse. Ses « Mémoires » en quelque sorte confiées « à ses tablettes d'argile », tout cela pour nous narrer les quelques 60-70 ans des péripéties de la vie d'Ulysse, entre Ithaque et les Colonnes d'Hercule. Ces dernières formaient alors « les portes de Gadès », c'est à dire les portes du monde connu de l'époque, avant d'aborder le continent perdu d'Atlantide. Donc, vu depuis ces Colonnes d'Hercule, le livre consacre en moyenne 2 pages par année du héros pour un déplacement d'une dizaine de kilomètres.
Tout commence par la généalogie d'Ulysse. On oublie cependant sa descendance, hormis Télémaque qui est officielle. Ses aventures à Troie, ou plus tard avec circé, Calypso ou Nausicaa sont passées sous silence. Mais bon, ce n'est pas non plus le Bottin Mondain. Les années de jeunesse à Ithaque sont également très vite survolées, sans qu'il y ait de révélation inédite. On retiendra le casque en cuir à dents de sanglier, qu'il portera à la fin de la guerre de Troie, pour refaire revenir Achille qui boude sous sa tente. Ou sa blessure à la jambe, toujours par un sanglier, qui le fera reconnaître par ses proches à son retour à Ithaque. Mais ces détails sont anecdotiques, et même sans signification précise pour un lecteur qui ne connait pas le détail de l'Illiade ou de l'Odyssée.
On pourra regretter que l'Illiade commence après neuf années de guerre, mais Homère n'en disait pas plus. Quant aux raisons de la guerre, à part l'enlèvement d'Hélène, le pourquoi, comment sont eux aussi omis. Et pourtant comme le dit Xavier de Schutter, il existe deux cycles, le troyen et le cyprien qui comblent ces manques. On en connaitra les noms, on en omettra les faits.
Pour ce qui concerne la vieillesse d'Ulysse et ses aventures après son retour à Ithaque, là aussi, je reste su ma faim. Dante le fait descendre aux Enfers. Jorge Luis Borges lui fait rencontrer des soldats romains, puis le capitaine Achab, lui-même, celui de Moby Dick. Et tout ceci depuis les élucubrations de Tennyson en 1842.

A propos de ces errances d'Ulysse, je pense qu'il y a plusieurs façons de faire, tout en repartant des textes anciens.
- On peut reprendre ces textes et les romancer à sa façon. C'est ce qu'à tenté, avec brio Madeline Miller dans « le Chant d'Achille » de Madeline Miller traduit par Christine Auché (2014, Rue Fromentin, 400 p.) qui reprend la jeunesse de Patrocle et d'Achille, leur début au siège de Troie. Ou dans sur des épisodes plus précis comme dans son « circé » de Madeline Miller traduit par Christine Auché (2014, Rue Fromentin, 436 p.)
- On peut faire une synthèse de ces textes, ou bien en reprendre certains dans une sorte d'anthologie. C'est qu'à tenté de faire avec succès Evanghélia Stead dans son « Seconde Odyssée. de Tennyson à Borges » (2009 ; Million, Nomina, 506 p.). Elle documente 15 auteurs depuis Tennyson et son « Ulysses » (1842) traduit par Madeleine l'Cazamian et repris dans sélection de poèmes (1938, Aubier Montaigne, 342 p.). Jusqu'à différents textes de Jorge Luis Borges (l'immortel ; Odyssée livre XXIII, le dernier voyage d'Ulysse) écrits entre 1947 et 1982 (2 tomes dans la Pléiade).
- En refaire une écriture soit moderne comme pour « Enéide » de Paul Veyne (2012, Albin Michel, 432 p.) soit en traduction plus littérale comme celle de Marc Chouet (2013, Diane de Selliers, 484 p.) ou la « Divine Comédie » de Dante traduite par Jacqueline Risset (2021, Flammarion, 672 p.)
- Soit, avec plus de talent en refaire une écriture, différente, et beaucoup plus poétique. Soit qui reprenne les textes anciens comme pour Seamus Heaney et son «Aeneid Book VI » par Seamus Heaney (2016, Farrar, Straus and Giroux. 112 p.).
- Réécriture complètement différente comme celle, toujours de Seamus Healey « Human Chain » (2010, Faber & Faber, 96 p.) comme une sorte de poèmes autobiographiques, repris d'ailleurs dans « New Selected Poems 1988-2913 » (2015, Faber & Faber, 240 p.). En particulier, le magnifique poème « Route 110 » qui comporte 12 suites de 12 vers dans lesquels Seamus Heaney narre le trajet du bus qu'il prenait lorsque, étudiant, il rentrait chez lui entre Belfast et « Cookstown via Toome and Magherafelt». L'allusion à la mythique Route 66 qui va de Chicago et Santa Monica en Californie, traversant les Etats Unis d'est en ouest, est manifeste. Tout comme les 12 poèmes font penser aux 12 chants de l'Enéide.
- Autre exemple de ré-écriture talentueux et poétique que « Les Enfants de l'Aurore » (2019, Fayard, 160 p.) de Marie Cosnay, dans lequel l'écriture transcende l'histoire, mais s'appuie sur les textes grecs.
- Pour finir, on ne peut que citer le « Ulysse » de James Joyce traduit par Jacques Aubert (2004, Gallimard, 982 p .). Mais là on s'embarque dans une écriture pour lecteur déjà averti.


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Je remercie Babelio et Masse critique pour la lecture de cet ouvrage qui m'a permis de me replonger dans les aventures du plus connu des héros grecs. Avec ce récit de vulgarisation au sens noble du terme, Xavier de Schutter a voulu apporter un éclairage scientifique, érudit à la vie d'Ulysse. L'auteur a réalisé un grand travail de compilation à partir des récits mythologiques traitant de ce héros grec et des différentes versions rédigées par les continuateurs de Homère.
Sous un format court (130 pages), l'auteur comble les trous de l'histoire d'Ulysse en faisant preuve d'imagination. Il a fait appel aux différents personnages de la mythologie de ce héros pour mieux plonger dans son histoire. Ainsi, le récit commence par l'invitation de Télémaque à lire les mémoires de son père, ce qui le rend, à mon avis, plus humain, plus abordable. Ce procédé permet également de mettre en avant des traits de caractère qui ont fait la légende de ce guerrier. Xavier de Schutter expose bien, au fil de son récit, l'ambivalence de Ulysse. Il est certes rusé mais il ment surtout très bien ; il se dit fidèle et attaché à Pénélope mais il se laisse facilement charmé par d'autres femmes. le roi d'Ithaque est connu pour sa bravoure et son courage aux combats mais, quand il le peut, il évite les affrontements directs.
Voilà un récit facile à lire, une histoire abordable même par les novices. Toutefois, le profane peut trouver certains passages longs voire ennuyeux comme les chapitres sur les origines d'Ulysse.
Mais cet ouvrage reste dépaysant et nous replonge avec délice dans les aventures trépidantes du héros grec.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Les Errances d’Ulysse » de Xavier de Schutter (2021, EME Editions, 166 p.) est un petit livre d’un centaine et demie de pages qui prétend résumer les 10 années de « l’Illiade » et les 10 années suivantes de « l’Odyssée », avec en prime la généalogie d’Ulysse et ses années d’errance quand il repart, après être rentré à Ithaque et brièvement retrouvé Pénélope. Ainsi qu’une introduction et un épilogue de la main même de Télémaque. Et en bonus une préface et une postface de l’auteur pour expliquer son ouvrage et la vision d’Ulysse à travers les âges. Ce qui laisse à peine 130 pages « écrites de la main d’Ulysse. Ses « Mémoires » en quelque sorte confiées « à ses tablettes d’argile », tout cela pour nous narrer les quelques 60-70 ans des péripéties de la vie d’Ulysse, entre Ithaque et les Colonnes d’Hercule. Ces dernières formaient alors « les portes de Gadès », c’est à dire les portes du monde connu de l’époque, avant d’aborder le continent perdu d’Atlantide. Donc, vu depuis ces Colonnes d’Hercule, le livre consacre en moyenne 2 pages par année du héros pour un déplacement d’une dizaine de kilomètres.
Tout commence par la généalogie d’Ulysse. On oublie cependant sa descendance, hormis Télémaque qui est officielle. Ses aventures à Troie, ou plus tard avec Circé, Calypso ou Nausicaa sont passées sous silence. Mais bon, ce n’est pas non plus le Bottin Mondain. Les années de jeunesse à Ithaque sont également très vite survolées, sans qu’il y ait de révélation inédite. On retiendra le casque en cuir à dents de sanglier, qu’il portera à la fin de la guerre de Troie, pour refaire revenir Achille qui boude sous sa tente. Ou sa blessure à la jambe, toujours par un sanglier, qui le fera reconnaître par ses proches à son retour à Ithaque. Mais ces détails sont anecdotiques, et même sans signification précise pour un lecteur qui ne connait pas le détail de l’Illiade ou de l’Odyssée.
On pourra regretter que l’Illiade commence après neuf années de guerre, mais Homère n’en disait pas plus. Quant aux raisons de la guerre, à part l’enlèvement d’Hélène, le pourquoi, comment sont eux aussi omis. Et pourtant comme le dit Xavier de Schutter, il existe deux cycles, le troyen et le cyprien qui comblent ces manques. On en connaitra les noms, on en omettra les faits.
Pour ce qui concerne la vieillesse d’Ulysse et ses aventures après son retour à Ithaque, là aussi, je reste su ma faim. Dante le fait descendre aux Enfers. Jorge Luis Borges lui fait rencontrer des soldats romains, puis le capitaine Achab, lui-même, celui de Moby Dick. Et tout ceci depuis les élucubrations de Tennyson en 1842.

A propos de ces errances d’Ulysse, je pense qu’il y a plusieurs façons de faire, tout en repartant des textes anciens.
- On peut reprendre ces textes et les romancer à sa façon. C’est ce qu’à tenté, avec brio Madeline Miller dans « Le Chant d’Achille » de Madeline Miller traduit par Christine Auché (2014, Rue Fromentin, 400 p.) qui reprend la jeunesse de Patrocle et d’Achille, leur début au siège de Troie. Ou dans sur des épisodes plus précis comme dans son « Circé » de Madeline Miller traduit par Christine Auché (2014, Rue Fromentin, 436 p.)
- On peut faire une synthèse de ces textes, ou bien en reprendre certains dans une sorte d’anthologie. C’est qu’à tenté de faire avec succès Evanghélia Stead dans son « Seconde Odyssée. De Tennyson à Borges » (2009 ; Million, Nomina, 506 p.). Elle documente 15 auteurs depuis Tennyson et son « Ulysses » (1842) traduit par Madeleine L Cazamian et repris dans sélection de poèmes (1938, Aubier Montaigne, 342 p.). Jusqu’à différents textes de Jorge Luis Borges (l’immortel ; Odyssée livre XXIII, Le dernier voyage d’Ulysse) écrits entre 1947 et 1982 (2 tomes dans la Pléiade).
- En refaire une écriture soit moderne comme pour « Enéide » de Paul Veyne (2012, Albin Michel, 432 p.) soit en traduction plus littérale comme celle de Marc Chouet (2013, Diane de Selliers, 484 p.) ou la « Divine Comédie » de Dante traduite par Jacqueline Risset (2021, Flammarion, 672 p.)
- Soit, avec plus de talent en refaire une écriture, différente, et beaucoup plus poétique. Soit qui reprenne les textes anciens comme pour Seamus Heaney et son «Aeneid Book VI » par Seamus Heaney (2016, Farrar, Straus and Giroux. 112 p.).
- Réécriture complètement différente comme celle, toujours de Seamus Healey « Human Chain » (2010, Faber & Faber, 96 p.) comme une sorte de poèmes autobiographiques, repris d’ailleurs dans « New Selected Poems 1988-2913 » (2015, Faber & Faber, 240 p.). En particulier, le magnifique poème « Route 110 » qui comporte 12 suites de 12 vers dans lesquels Seamus Heaney narre le trajet du bus qu’il prenait lorsque, étudiant, il rentrait chez lui entre Belfast et « Cookstown via Toome and Magherafelt». L’allusion à la mythique Route 66 qui va de Chicago et Santa Monica en Californie, traversant les Etats Unis d’est en ouest, est manifeste. Tout comme les 12 poèmes font penser aux 12 chants de l’Enéide.
- Autre exemple de ré-écriture talentueux et poétique que « Les Enfants de l’Aurore » (2019, Fayard, 160 p.) de Marie Cosnay, dans lequel l’écriture transcende l’histoire, mais s’appuie sur les textes grecs.
- Pour finir, on ne peut que citer le « Ulysse » de James Joyce traduit par Jacques Aubert (2004, Gallimard, 982 p .). Mais là on s’embarque dans une écriture pour lecteur déjà averti.
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Vous connaissez déjà mon histoire, ou à tout le moins les grands titres des chapitres de ma biographie épique. Et pourtant je vais vous la conter une fois encore. Parmi les lecteurs qu'amuseront mes récits se retrouveront peut-être quelques baroudeurs, amis des chemins de traverse et des périples improvisés, ainsi que, je l'espère, quelques amateurs de mythes. Je m'autorise à adresser à tous ces quidams potentiels un clin d’œil homérique car je suis le prototype épique de l'explorateur, l'archétype du voyageur égaré ou de l'émigré nostalgique de sa patrie. En l’occurrence, en ce qui me concerne, je suis un autochtone d'Ithaque à qui l'île natale fit mal durant vingt ans. Être bourlingueur n'est pas chose si aisée, car l'homme n'est rien sans ses racines.
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L’émission explore une mise en perspective de la voie initiatique de la franc-maçonnerie avec les voies initiatiques du monde antique, ses rites et symboles. Avec : Xavier DE SCHUTTER, philologue classique et historien des religions. Collaborateur scientifique de l’Université libre de Bruxelles, professeur de langues anciennes à l’Athénée royal d’Auderghem. Auteur de nombreux articles de recherche et de vulgarisation. Présenté par Anne VOGELEER
La pensée et les hommes
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