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Éric Liberge (Autre)
EAN : 9791037505866
110 pages
Les Arènes (24/03/2022)
3.95/5   38 notes
Résumé :
Le nœud de la vie de Fritz Lang a lieu à Berlin durant l'hiver 1921. Une femme ouvre la porte d'un appartement et se fige devant un couple en pleine étreinte. En larmes, Lisa Rosenthal regagne sa chambre. Elle vient de surprendre son mari, Fritz Lang, avec une autre, Thea von Harbou, co-scénariste de ses films. Quelques minutes plus tard, un coup de feu retentit. Lisa est retrouvée morte d'une balle en pleine poitrine, tirée par le revolver de son mari. Suicide, dis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Arnaud Delalande au scénario et Éric Liberge au dessin livrent un album magnifique sur le travail du cinéaste Fritz Lang en Allemagne, mais aussi sur la noirceur de la période de la montée du nazisme et de l'arrivée d'Hitler au pouvoir. le récit débute avec la mort de la première femme de Lang, après qu'elle a surpris son mari dans les bras de sa maîtresse et collaboratrice Thea von Harbou. Mort accidentelle, suicide ou assassinat ? L'affaire n'est pas élucidée, et Fritz Lang reste hanté par cette mort alors que, remarié avec Thea, le couple connaît un vif succès auprès du public avec les films Metropolis, Docteur Mabuse ou encore M le maudit. Mais avec les nazis au pouvoir, même si ceux-ci sont prêts à oublier qu'il est à moitié juif et lui proposent de continuer à tourner, Fritz Lang préfère s'exiler aux États-Unis.
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Voici une BD qui va nous conter la biographie de Fritz Lang qui fut un grand cinéaste d'origine austro-hongroise. Ce dernier va devenir américain afin de fuir la folie meurtrière qui s'est emparée de son pays et de l'Europe.

Son oeuvre fut assez grandiose en terme d'apport au cinéma mondial. Il développa des thèmes comme la manipulation des foules par un surhomme ce qui n'est pas sans rappeler la triste réalité de l'époque. Cela sera le « Docteur Mabuse » avec l'envie de possession et de pouvoir.

Il abordera également une esthétique expressionniste qu'on retrouvera dans la plupart de ses oeuvres. Il faut savoir que son premier amour est la peinture qu'il abandonna pour le cinéma quand d'autres ont choisi une voie plus politique. Les beaux-arts mènent à tout ! Cette oeuvre va d'ailleurs montrer en parallèle les deux trajectoires, celle du cinéaste et celle du futur dictateur. J'ai bien aimé cette démarche qui inscrit cette biographie dans son époque pour mieux la comprendre.

On se souvient de son film monument à savoir Métropolis qui fut un échec financier retentissant mais qui a assuré à l'auteur une postérité sans pareille. le thème est totalement inédit comme un regard plongé dans le futur. C'est la vision prémonitoire d'une ville futuriste coupée en deux parties distinctes selon le rang social de ses habitants à savoir les riches et les pauvres.

On sait qu'il a participé à la Première Guerre Mondiale en qualité d'officier dans l'armée austro-hongroise alliée à l'Allemagne du Kaiser Guillaume II. Il y sera blessé par deux fois. Il commencera l'écriture pour le cinéma au cours de sa convalescence. Plus encore, il va se révéler assez compétent avec un goût assez raffiné.

Sa période allemande durera jusqu'en 1933 où il produira bon nombre de films muets. Son premier film parlant sera d'ailleurs « M le maudit » en 1931 ce qui est repris sous forme de clin d'oeil dans le titre de cette BD.

A noter qu'il préférera quitter l'Allemagne nazie afin de ne pas se compromettre ce qui ne sera pas le cas de son épouse Théa qui rejoindra le parti nazi afin de permettre à l'Allemagne de reconquérir sa dignité perdue. Il faut également dire que la première épouse a préférer se suicider au pistolet en pleine poitrine en découvrant l'infidélité de son mari en plein ébat avec sa scénariste à Berlin en 1920.

Bref, l'ami Fritz a eu une vie pour le moins tourmentée ce qui se reflétera dans ses films avec des thèmes comme la mort, le suicide, la peur, la culpabilité et l'horreur. Fritz Lang a été reconnu par ses pairs et par le public comme un des cinéastes les plus importants du XXe siècle. C'est dire ! Il a réinventé le cinéma en lui donnant une autre dimension.

Parfois, une BD peut vous apporter des informations assez utiles pour comprendre le cinéma qui forme un grand pan de la culture mondiale. Un mot sur le dessin pour dire qu'il est superbe avec une bonne utilisation de la couleur à très bon escient. C'est un album assez captivant que voilà avec une âme et une direction très intéressante à savoir la construction d'un monstre pour un pays tel que l'Allemagne.
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Fritz Lang le Maudit. le clin d'oeil à un, sinon le plus connu, des films du réalisateur n'aura échappé à personne. Maudit, je ne sais pas mais frappé du sceau de la noirceur, sans doute.

Ce roman graphique retrace avec talent la première partie de la carrière du cinéaste allemand. Un destin marqué par la mort, supposée accidentelle, de sa première femme, qui le poursuivra et l'influencera tout au long de a vie.

Sa relation avec la scénariste et collaboratrice Thea von Harbou finira entachée par les sympathies nazies de cette dernière. La montée du nazisme et d'un certain Hitler, au coeur de cette histoire, donnera un nouveau tournant à la carrière du cinéaste qui fuira l'Allemagne nazie en partant pour Hollywood comme d'autres de ses compatriotes cinéastes avant lui.

Les différents éléments biographiques sont habilement amenés par le scénario d'Arnaud Delalande et parfaitement mis en valeur par les superbes illustrations d'Eric Liberge. Une totale réussite.


Petite note personnelle : Si je n'ai gardé qu'un souvenir flou de Metropolis en dépit de son côté monumental, j'ai revu M le Maudit il y a quelques années sur Arte et ce film reste encore aujourd'hui d'une étonnante modernité dans son traitement, ambiance angoissante garantie…
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Je connais Fritz Lang, bien sûr, mais seulement comme cinéaste.
De l'homme, je ne connaissais rien. Cette BD a comblé mes lacunes.
Les couleurs sont sombres, en accord avec la période, sombre, elle aussi. L'Allemagne a perdu la guerre 14/18 et la rancoeur enflera jusqu'à aboutir à l'avènement d'Hitler. Celui-ci est omniprésent, impressionnant et même terrifiant, voir P 38, entouré d'une horde de cadavres nus. C'est dire que l'arrière-plan est important, représentant aussi bien le passé que le présent et le futur.
J'ai mis un certain temps à la lire car des détails très importants étaient présents et il ne fallait pas les occulter. La montée du nazisme et les choix que cela impose à Fritz Lang sont très bien rendus.
J'ai beaucoup apprécié cette BD, même si je ne peux pas très bien l'analyser.
Je la conseille à tous ceux que cette période intéresse... et même aux autres d'ailleurs.
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Ce magnifique roman graphique relate la première partie de la carrière de Fritz Lang, avant qu'il ne quitte l'Allemagne, tombée aux mains des nazis, en 1934.
Le dessin est superbe et le scénario précis. On y retrouve des images des Fantômas de Feuillade et une très belle évocation des tournages des films de Lang, dont le plus connu, Metropolis.
Parallèlement à la carrière du cinéaste accompagné de Thea von Harbou, auteure de beaucoup de scénarios des films muets de Lang, s'insère la terrible ascension du nazisme et les derniers soubresauts d'une république de Weimar impuissante à enrayer le mal.
On voit les routes de Lang et de von Harbou diverger jusqu'à la séparation et au départ vers les Etats-Unis, comme d'autres cinéastes allemands le firent avant lui.
L'épisode de l'entrevue avec Goebbels est relatée telle qu'elle a été racontée par Fritz Lang. Certains historiens et biographes pointent que cette scène n'a peut-être jamais eu lieu, Fritz Lang ayant quelque peu romancé son départ précipité le soir même de cet entretien.
Au-delà de cet épisode, la vie de ce maître du cinéma expressionniste demeure particulièrement intéressante, et il est agréable de retrouver au fil des pages les acteurs qui firent ce cinéma si particulier.
Un très beau livre indispensable à tous les fans du genre.
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critiques presse (3)
ActuaBD
30 décembre 2022
Ce biopic BD propose une évocation originale de la carrière allemande du réalisateur Fritz Lang sur fond de montée du nazisme. Le résultat : une impressionnante mise en scène - volontiers cauchemardesque - du face-à-face entre le cinéma expressionniste et la propagande visuelle hitlérienne. Le récit commence avec le suicide de l'épouse de Fritz Lang, Lisa Rosenthal, dans leur appartement berlinois, le 25 septembre 1920.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
02 mai 2022
Delalande et Libergé ont à nouveau frappé fort avec cette oeuvre publiée aux éditions Les Arènes BD. Un témoignage, une leçon d'Histoire très réussie sur cette époque du XXème siècle et qui prouve à nouveau que certaines dérives de cette période n'ont pas servi de leçon encore de nos jours.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Auracan
26 avril 2022
Au-delà du divertissement que pourra procurer la lecture de l’opus, la qualité de sa réalisation tant scénaristique que graphique incitera assurément bon nombre de lecteurs à se (re)plonger dans l’univers cinématographique de Fritz Lang et qui sait, le regarder d’un œil nouveau.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ces deux-là sont maudits. Parfois, je me demande si nous ne le sommes pas tous, d'une façon ou d'une autre. Ce doit être l'Allemagne et l'époque, sans doute.
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Ces foules en transe ! Ce petit caporal hystérique, qui hurle ses invectives... et qui prétend se hisser à la tête de l'Allemagne !
Il est notre part de ténèbres, notre monstre, notre Golem ! La somme de toutes nos peurs.
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Je raisonne en peintre, vous comprenez... Pour moi, l'objectif, la caméra des prises de vues, est une oeil ouvert sur l'art total de la peinture en mouvement !
P 25
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Je raisonne en peintre, vous comprenez...pour moi, l'objectif, la caméra de prises de vues, est un œil ouvert sur un art total. De la peinture en mouvement !
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Tu feras ce que je te dis !
Non, père, je ferai ce que je veux !
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