Red Road : American Buffalos

Dans la réserve de Pine Ridge (Sud du Dakota), vivent Amos (16 ans) et sa soeur Alyssa (10 ans) avec leur père, Earl Lambert, veuf.
Leurs grands-parents, Jason et Joséphine Monroe, habitent la même maison.

Le grand-père, Jason, reçoit une pension des Etats-Unis pour avoir participé au débarquement en Normandie en 1944.
La grand-mère, Joséphine, se glisse furtivement à l'extérieur: elle porte une liasse de billets et cache la pension dans la boîte à gants d'une vieille voiture désaffectée stationnée au dehors: "Il y a peu de chance qu'il les cherche ici".

C'est au père, Earl, auquel elle pense.. Earl qui arrive au volant. Déjà bien alcoolisé.

Les enfants sont passés à table. Earl porte une caisse de bières et trébuche sur une guitare: furieux, il la casse aussitôt.
La grand-mère suggère alors à Jason d'aller faire un tour avec les enfants...

Le grand-père décide de montrer aux enfants un ranch, où évolue un troupeau de bisons. Sur la route, Alyssa l'interroge sur ses parents:
- Son père a -t-il toujours bu de la bière?
- Est-ce de sa faute à elle si sa mère est morte à sa naissance?
Jason lui répond alors: Earl n'a pas cessé de boire depuis le décès de sa femme, Dorothy. Un médecin blanc a décidé de l'opérer pour qu'elle ne puisse plus avoir d'enfants. Or elle ne s'est plus jamais réveillée.
A cette injustice, s'en ajoutent d'autres...

Ainsi, des cow-boys exigent que Jason et les enfants s'éloignent: ils les gêneraient dans leur travail... Les bisons sont l'affaire des blancs, désormais.

Pourtant, en approchant des bisons, l'un d'eux lèche la main d'Amos à travers le grillage. "C'est un signe, Amos!"

Jason explique alors aux enfants l'histoire de leur peuple: la nation Sioux était nomade. Les bisons étaient innombrables et constituaient une ressource précieuse pour leur peuple autrefois.

Mais les bisons ont ainsi été décimés par les blancs: cela sans respect pour les croyances indiennes, envers l'âme de ces grands animaux, et sans respect non plus le cercle sacré de la vie. En dépit des traités et des protestations.

Les blancs n'avaient aucun respect pour ce qui vit: ils ont massacré les bisons, d'abord pour se nourrir mais aussi pour tirer profit de cette tuerie (par la vente des peaux) ou pour jouer à qui en tuerait le plus... (lors des épisodes avec Buffalo Bill ou lors de voyages en train organisés à cet effet).

Les blancs se sont ensuite emparés des terres des Sioux.
Divers affrontements ont eu lieu, dont la fameuse bataille de Big Horn, menée par Sitting Bull et Crazy Horse. Après cette victoire, le général Sherman a décidé d'exterminer les indiens et aussi les bisons, massacrés sciemment pour venir à bout des indiens.
Les Sioux, affamés, et sous la pression, ont du quitter leurs territoires ancestraux et ont ensuite été parqués dans des réserves.
Quant aux bisons, ils sont décimés, seuls quelques dizaines de bisons restent encore en liberté.

Mais les blancs apportaient avec eux une arme plus redoutable encore que leurs fusils: l'alcool.

Pendant ce temps, dans la réserve de pine Ridge, le pire arrive: dans une terrible crise de colère, Earl s'en prend à la grand-mère et lève la main sur elle.
En brandissant une chaise sur elle, il l'achève.

De retour chez eux, Jason et les enfants trouvent Joséphine inanimée...

Le policier est désolé: il dit à Jason que tout était terminé à leur arrivée:
"Earl est complètement saoul . Je crois qu'il ne s'est pas rendu compte de ce qu'il faisait... "
Il empêche Jason de s'en prendre à son beau-fils: cela ne la fera pas revenir la grand-mère:
Jason est effondré. Il la tient dans ses bras: "Joséphine, ma petite Joséphine... ", mais rien ne peut la ramener à la vie... Alyssa aussi est anéantie.
Quant à Amos, il prend la fuite en voiture (oui, à 16 ans). Mais sur la route, il a un accident en évitant des jeunes alcoolisés et en moto. Il s'extirpe de la voiture. Une grande douleur électrise sa cuisse gauche.
Malgré tout, ses mains chauffent alors: il commence à découvrir son pouvoir de guérisseur. En appliquant ses mains sur sa cuisse, il se sent mieux, soulagé.
Sur le chemin, il rencontre alors un vieil indien, Erik (ou Richard Old Bear):
ce dernier va le guider et l'aider à trouver petit à petit sa voie.

Celui-ci lui propose de participer à une danse du soleil, mais cela n'intéresse pas Amos, qui se rend dans le Montana.
Il n'en est qu'au début de son parcours initiatique.

Amos s'en va, marchant sous la pluie. Erik lui lance alors:
"La nuit la plus sombre est toujours suivie d'une aube claire".

Ca alors !?!?! Mais pourquoi est-ce que je ne lis pas plus souvent des bandes dessinées ?

Nous sommes aux Etats-Unis, dans le Sud Dakota, sur le territoire des bisons. Ceux-ci ont disparu dramatiquement. Exterminés. Les Sioux, comme d'autres tribus se sont retrouvés parqués dans des réserves. L'alcool y fait des ravages.
Jason Monroe emmène ses deux petits enfants à la découverte des bisons, de leur histoire. Il témoigne de ce passé américain douloureux et violent. L'arrivée des blancs, la construction du "cheval de fer", la ruée vers l'or, la soif de pouvoir et d'argent ont détruit des peuples entiers, des cultures ancestrales, des millions de vies animales et humaines.
Aujourd'hui encore, la cicatrice ne cesse de saigner.

Red Road est une bande dessinée engagée, initiatique et formatrice.

La force et le réalisme des dessins de Derib m'ont profondément bouleversée. Les personnages - pourtant figés - entament un mouvement, captent notre regard, nous invitent à l'indignation et à l'action.

Je suis restée de longues minutes à observer, décrypter certaines cases colorées, humant l'odeur des vastes plaines, sentant le souffle d'une bête, m'émerveillant d'un galop triomphant, implorant la Terre Sacrée, pleurant devant la souffrance d'un peuple.
Des émotions comme je n'en avais plus ressenties depuis longtemps avec des livres. Je m'en vais emprunter la série complète à la bibliothèque dès que possible !

Je ne souhaite absolument pas paraître condescendant envers cette bd qui est la suite de Celui qui est né deux fois. J'adore véritablement le dessin dont les traits sont très réalistes mais le propos de cette histoire est d'une naïveté sans pareille.

Pourtant, je dois admettre que cela se laisse lire agréablement et que c'est un cran au-dessus de la première saga indienne de Derib. Mais je n'accroche pas plus que cela... La faute à des ficelles déjà bien exploitées dans la bd ou même dans les films de bons sentiments qui passent en boucle l'après-midi sur nos chaînes de télévision et que je ne regarde plus depuis bien longtemps...

Amateur de chamanisme et autre quête spirituelle de la recherche de soi, cette bd est faite pour vous avec quand même (ne l'oublions pas) son lot moralisateur : mauvais l'alcool, mauvais ! Cependant, j'avoue qu'un peu de moralité dans ce bas monde ne fait pas de mal. 3 étoiles tout de même.

Amos est un jeune indien comme les autres de la réserve. Il est au prise avec l'alcoolisme de son père.
Son grand-père essaye de lui inculquer des anciens principes en lui parlant de la terre des Bisons et en lui montrant le dernier troupeau de Bison.

Même si au départ je n'ai pas compris pourquoi c'était la suite de celui qui est né deux fois, j'ai apprécié de retrouver les indiens à une époque plus moderne