Les constructions pour la grande exposition universelle de Paris avancent à grands pas. Il y a notamment cette grande tour de fer construite par monsieur Eiffel qui commence à être visible de toutes parts alors qu'elle n'est pas encore terminée. C'est dans ce décor que nous retrouvons Ecoline.
Ecoline, qui ? Visiblement son nom ne vous dit pas grand-chose. Ecoline est une chienne. Une chienne un peu SDF vu qu'elle loge sous les ponts de Paris et qu'elle est en bien mauvaise posture. Son père l'avait prévenue. Elle a jeté la honte sur son géniteur, un chien de garde remarquable, en n'arrivant pas à donner l'alerte alors que des voleurs s'étaient introduits dans la ferme dont son père assumait la garde. A Paris sa soeur, Germaine, l'a abritée quelques jours mais sa présence commençait à déranger. Elle a dû s'en aller.
Ecoline n'était pas faite pour être chienne de garde, mais elle a un talent…
Critique :
Avec ses couleurs dans la veine impressionniste, Ana Teresa Martinez, pourrait nous faire croire qu'il s'agit là d'un livre pour enfants. Mais l'oeuvre est bien plus subtile et finit par toucher un très vaste public tant pour l'histoire, qui se rapproche d'un conte, que par les illustrations qui font immédiatement penser à l'univers des Impressionnistes. Eh bien, figurez-vous que c'est voulu ! Ecoline, dont malheureusement l'histoire de la peinture n'a pas retenu le nom, est une chienne qui vit à l'époque de l'impressionnisme et joue avec les couleurs tout comme ces peintres-là, voire même mieux. C'est un ouvrage que l'on appréhende à différents niveaux et qui convient pour tous les âges.
Au début, j'étais dérouté. Finalement, je l'ai lu d'une traite en en appréciant les clins d'oeil à de nombreuses toiles de mes peintres préférés.
Ecoline, comme l'encre d'aquarelle, quel drôle de nom pour un chien ! Pour un chien ordinaire oui, mais pour un chien qui peint, c'est un nom de prédilection ! Et quand c'est le titre d'une BD, à la magnifique couverture aux couleurs des impressionnistes du 19ème siècle, avec des arbres à la Van Gogh, un petit chien en train de peindre, une chatte qui pose en haut de la colline et un pigeon distingué qui surveille tout ça, je ne pouvais que cocher cet ouvrage lors de la Masse critique Jeunesse et Jeunes adultes. J'ai eu la chance d'être sélectionnée pour en faire une chronique, j'en remercie très chaleureusement Babelio et les éditions Bamboo.
Editée dans la collection Grand angle, cette jolie BD bénéficie d'une présentation originale et dynamique.
Ecoline, une adorable petite chienne, est destinée à devenir chien de garde comme son père, mais elle rêve de liberté. Rêveuse, romantique et amoureuse de la Nature, elle préfère gambader et admirer les paysages ou jouer avec les animaux de la ferme plutôt que de tenir son rôle de gardienne. Un jour (pas par hasard), elle marche dans un pot de peinture. de là va naître une passion qui va l'entraîner dans de folles aventures.
Jalousée par Bonbon (que je vous laisse découvrir) et mise en faute après l'introduction de voleurs (aidés par un méchant bouvier, Fédor) dans la ferme, Ecoline est chassée de la propriété de ses maîtres.
Partie sur les routes, elle arrive à Paris où elle va retrouver sa soeur, Germaine, au moment de l'exposition universelle de 1889.
Les magnifiques planches de Teresa Martinez, toutes en douceur sont un bonheur pour les yeux.
En suivant les aventures d'Ecoline, on entre dans le monde des grands peintres du 19ème siècle. Son arrivée au Moulin Rouge nous plonge dans l'univers De Toulouse Lautrec. Les impressionnistes Van Gogh, Cézanne, Gauguin sont évoqués ici et les vers de Verlaine cités plusieurs fois "Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville" rajoute de la poésie et de la beauté à cette bande dessinée.
Montmartre, le Moulin Rouge, les guinguettes, la Tour Eiffel, les ponts de Paris nous offrent un cadre pittoresque.
Les amis d'Ecoline : la chatte Musette, le pigeon Raoul et tous les autres animaux en font une BD adorable, sensible, pleine d'humour et d'émotions.
Ce conte avec de belles valeurs de courage et d'amitié plaira aux enfants et son côté culturel ravira les adultes.
Après les séries le scorpion, IRS, Tif et Tondu, l'étoile du désert et beaucoup d'autres BD, Stephen Desberg, changeant ici de registre, nous enchante !
Teresa Martinez avec ses superbes illustrations nous séduit.
Un beau duo pour une belle bande dessinée que j'ai adorée !
Ecoline, c' est l'histoire d'une campagnarde qui veut monter à Paris pour devenir une artiste peintre, transposée dans l'univers des animaux, qui vivent en parallèle avec les humains, à la façon du film Ratatouille ou Les Aristochats. Ecoline est une chienne, pas du tout motivée pour suivre les traces du père, chien de garde dans une ferme, elle se découvre un don pour la peinture et décide de faire connaître son talent à la capitale. Mais la vie parisienne, c'est le faste et l'exubérance, mais aussi la violence, la pauvreté et la malhonnêteté.
L'histoire est belle, pleine de chaleur, de beauté, avec du suspense et une pointe d'angoisse. Les illustrations sont chargées de références à l'art de la période où se situe l'histoire, la fin du XIX siècle : Toulouse Lautrec, Monet, Renoir… Un brin pastel, avec quelques éclats de lumières et de couleurs, les coquelicots, les reflets des réverbères sur la chaussée… Ces références viennent apporter un charme romanesque et poétique à l'aventure, et grâce à cela, son aspect un peu naïf et fleur bleue passe très bien.
Séduite par la magnifique couverture (clin d'oeil à "La femme à l'ombrelle" de Claude Monet), j'étais impatiente de découvrir ce one shot. Je dois dire que je n'ai pas été déçue par sa lecture ! Les illustrations sont très jolies. J'ai particulièrement apprécié leur colorisation aux teintes pastel.
Pour ce qui est de l'intrigue, j'ai été surprise par sa noirceur. Celle-ci créé un net contraste avec la douceur des dessins. Outre un contexte historique intéressant, l'histoire aborde le sujet des animaux errants, du rapport homme/animal, mais aussi de la réalisation de soi. En filigrane de cette aventure animalière transparaît un plaidoyer pour les animaux, êtres vivants et sensibles qui ont à ce titre tout autant droit que nous au respect. Quant à Ecoline et son désir de devenir peintre, elle symbolise le fait qu'on a tous le droit d'avoir un rêve et de le poursuivre, qu'importe qui on est, d'où on vient. Une BD plus subtile et riche qu'il n'y paraît !
Tout commence avec la première phrase du célèbre poème de Paul Verlaine. « Il pleure sur mon coeur… », une poignée de mots et nous voilà déjà happés.
De prime abord, on pourrait avoir l'impression de replonger dans le monde onirique de « Buck », de Adrien Demont aux éditions Soleil, mais il n'en est rien. Ecoline a l'esprit vif, la pensée profonde et en un rien de temps : nous voilà au coeur de la ville des Lumières, Paris, à l'aube de la grande exposition universelle.
On quitte le songe du chien perdu pour la vie de bohème des artistes de Montparnasse, comme « Jeanne Hebuterne » par Nadine van der Straeten aux éditions TarTaMuDo. Un autre coup de coeur. Car oui, « Ecoline » m'a enchantée, à l'instar d'un autre chef d'oeuvre qui se déroule à Paris au XXe siècle : « le jardin, Paris » de Gaëlle Geniller aux éditions Delcourt.
Tout y est : la poésie, l'histoire, le talent et un dessin… un dessin, mes amis ! Si Ecoline, en soit, est un toutou à l'apparence simple pour accrocher le regard des petits et des grands, le reste du graphisme d'Ana Teresa Martinez Alanis – surtout à l'arrivée de notre héroïne et son existence à Paris – ressemble à une succession de toiles. Des couleurs chatoyantes, un rêve éveillé au sein du célèbre Moulin Rouge et la belle Musette qui éblouit malgré son pelage noir. Elle est la reine de la nuit, l'inspiration d'Ecoline et le centre de nombre de convoitises.
Le scénario de Stephen Desberg mêle, lui aussi, poésie et cruelle réalité. Parce que, mine de rien, Ecoline est un chien des rues, un cabot rejeté de sa ferme faute d'avoir l'âme mordante, qui suit le même chemin que les artistes de l'époque : gagner Paris pour tenter de gagner les coeurs, rejoindre la capitale de l'art pour vivre de ses toiles.
De bonnes en mauvaises rencontres, Ecoline trace sa route jusqu'aux portes de l'exposition universelle de Paris. Un événement qui inscrit ce récit dans l'Histoire alors que la vie des animaux citadins ressemble à un rêve : une chimère qui se retrouve dans les peintures de grands noms comme « le chat noir » de Théophile-Alexandre Steinlen, les 16 toiles de C.M. Coolidge avec des chiens jouant au poker, et bien d'autres (pour rappel, Wikipédia est votre ami pour en savoir davantage sur ces artistes).
Un délice pour petits et grands, un coup de coeur incontesté pour moi
C'est une vraie tête brûlée.
Je ferai d'elle une gardienne coûte que coûte. Parce que si les chiens naissaient pour être libres, ça se saurait.
Et si les chiens passaient leur vie à regarder les couleurs des champs, des saisons et des couchers de soleil, ils ne resteraient pas longtemps les meilleurs amis de l'homme !
Il pleure sur mon cœur comme il pleut sur mes rêves.
Même les oiseaux bohèmes qui chantent d'ordinaire autour de l'opéra ou s'amusent à tournoyer entre les cloches de Notre-Dame ont trouvé refuge sous les toits des poètes oubliés, dans les mansardes abandonnées.
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville.
Bientôt, Paris fera la fête et brillera de tous ses feux pour accueillir le monde à son exposition universelle.
J'aurais dû être une de ses attractions. Ecoline, l'artiste aux mille couleurs, la chienne qui peint les champs ensoleillées, les boulevards en fleurs, les amis heureux. Aujourd'hui, tout s'est effondré.
Mais plus que tout, il aimait le monde, le regardait comme moi, observait ses couleurs, ses lumières.
- Chienne de garde, ou quoi que ce soit d'autre, l'important c'est que tu sois toi, Ecoline.
comment s'appelle l'égyptienne, amoureuse de scorpion?